De l'Euchariftie. L'Euchariffie eft un Sacrement qui con tient réellement & en vérité le Corps le Sang, l'Ame & la Divinité de notre Seigneur Jefus-Chrift fous les espèces ou apparences du pain & du vin. On appelle Tranfubftantiation le changement qui fe fait par la vertu toutepuiffante des paroles de Jefus - Chrift que le Prêtre prononce, de la fubftance du pain en celle du Corps de Jesus-Christ & de la fubftance du vin en celle du Sang de Jefus-Chrift. Après quoi, il ne reste plus de pain ni de vin; mais Jesus-Christ est tout entier fous chacune des deux espèces du pain & du vin. Quand on divife les efpèces qui ont été confacrées, on ne divife pas le Corps ni le Sang de Jefus-Chrift, mais Jesus-Christ demeure entier fous chaque partie des mêmes efpèces. Il faut adorer Jefus-Chrift dans le Saint Sacrement de l'Euchariftie, puifqu'il y eft réellement préfent. Les principaux effets du Sacrement de l'Euchariftie font d'unir celui qui le reçoit par la Sainte Communion & de l'incorporer à Jefus Chrift: d'augmenter, d'affermir, & de conferver en lui la vie fpirituelle de la grâce, d'affoiblir la concupifcence de modérer la violence des paffions, & de lui donner un gage de la vie éternelle & de la Réfurrection glorieufe. Tous ceux qui communient ne reçoivent pas tous les effets de la Sainte Euchariftie. Il n'y a que ceux qui la reçoivent avec les difpofitions néceffaires. Ceux qui communient indignement, c'est-à-dire , en état de péché mortel reçoivent le Corps & le Sang de J. C. mais ils ne reçoivent pas fes grâces au contraire ils commettent un horrible facrilège, ils fe rendent coupables de la profanation du Corps & du Sang de Jefus - Chrift ils mangent & ils boivent leur jugement & leur condamnation. L'Euchariftie n'eft pas feulement un Sacrement dans lequel Jefus Chrift fe donne à nous pour être notre nourriture fpirituelle; c'eft auffi un Sacrifice dans lequel Jefus Chrift s'offre à fon Père par le ministère des Prêtres, comme victime pour nous. Ce Sacrifice eft le même que celui de la Croix; car c'eft le même Jefus-Chrift qui eft l'Hoftie & le Sacrificateur tant fur la Croix que fur l'Autel. Il n'y a de différence que dans la maniere, en ce que Jefus-Chrift s'eft offert par lui-même fur la Croix d'une manière fanglante, & qu'il s'offre fur l'Autel par le ministère des Prêtres d'une manière non fanglante. On appelle ce Sacrifice la Meffe. On l'offre pour les vivans & pour les morts. On ne l'offre qu'à Dieu feul. Mais on y fait mémoire des Saints pour les honorer, pour remercier Dieu des grâces qu'il leur a faites, & pour leur demander qu'ils uniffent leurs prières aux nôtres. L De la Pénitence. A Pénitence eft un Sacrement qui remet les péchés commis après le Baptême. Le Sacrement de Pénitence a trois parties, la Contrition la Confeffion & la Satisfaction. La Contrition eft une douleur & une détestation du péché que l'on a commis avec un ferme propos de n'y plus retomber. Quand cette douleur vient de la honte d'avoir commis le péché, ou de la crainte d'en recevoir le châtiment, on l'appelle contrition imparfaite ou attrition." Elle ne juftifie pas le pécheur par elle-même mais elle le difpofe à recevoir la grâce de la juftification par l'abfolution : ce qu'elle ne peut obtenir qu'elle ne foit excitée dans le coeur par un mouvement furnaturel du Saint Efprit, qu'elle n'exclue la volonté du péché, & qu'elle n'enferme l'efpérance du pardon & un commencement d'amour de Dieu. La Contrition parfaite qui vient de la charité parfaite, & qui eft une douleur vive d'avoir péché, parce que le péché děplaît à Dieu qui eft fouverainement bon juftifie le pécheur par elle-même & fans l'abfolution, avec le défir néanmoins & l'obligation de la recevoir. La Confeffion, eft une accufation que l'on fait de tous fes péchés au Prêtre, pour en obtenir l'abfolution. On eft obligé de confeffer tous les péchés mortels qu'on a commis, & d'en déclarer le nombre, les qualités différentes circonftances confidérables. & les La Confeffion des péchés veniels n'est point abfolument néceffaire, mais elle est très-utile & l'abfolution que nous recevons de ces péchés, augmente la grâce en nous. Quoique la peine éternelle foit remife par l'abfolution qui remet le péché mortel il refte néanmoins encore ordinairement à fouffrir une peine temporelle c'est ce qu'on appelle la fatisfaction, qui eft une réparation que l'on doit à Dieu & au prochain, pour l'injure qu'on lui a faite. Nous fatisfaifons à Dieu par les œuvres de pénitence que nous accompliffons par la grâce de Jefus-Chrift. Il ne faut pas fe contenter de ces œuvres de pénitence qui font impofées par le Prêtre & qui font partie du Sacrement, on doit y en joindre d'autres : on fatisfait à Dieu en fouffrant humblement & avec patience les afflictons & les maux qu'il envoie. L'Eglife, fe fervant du pouvoir qu'elle à reçu de Jefus-Chrift, remet quelquefois les peines temporelles dues au péché c'eft ce qu'on appelle Indulgences. Il faut pour les gagner être vraiment contrit & accomplir les conditions qui font prefcrites par le Pape, ou par les autres Evêques qui les accordent. De l'Extrême-Onction. T 'Extrême-Onction eft un Sacrement établi pour le foulagement fpirituel & corporel des malades. Ce Sacrement a trois effets principaux. Il donne de la forcé au malade contre les tentations du démon, & contre les horreurs de la mort. Il nettoie les reftes du péché, & les péchés mêmes s'il y en a encore quelques-uns à expier, & il rend la fanté du corps, fi elle est néceffaire pour le falut du malade. . Il ne faut pas attendre qu'on foit à l'extremité pour recevoir l'ExtrêmeOnction. Il fuffit pour la recevoir d'être dangereusement malade, & quand on la reçoit avec un jugement fain & libre on s'y difpofe mieux & on en tire des grâces plus efficaces. |