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douceur

il faut & que

en le perdant on pratique la & la patience. Mais pour cela que cette perte foit inévitable nous ne nous la procurions pas par notre faute. Ainfi, réglez vos jours, & rachetez le temps, comme dit S. Paul " en fuyant le monde, & en abandonnant au monde des biens qui ne valent pas le temps qu'ils nous ôtent. Quittez les amufemens, les correfpondances inutiles, les épanchemens de coeur qui flattent l'amour propre, les converfations qui diffipent l'efprit, & qui ne conduifent à rien. Vous trouverez du temps pour Dieu & il n'y en a de bien employé que celui qui eft employé pour lui.

I.

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XXVIII. JOUR.

Sur la préfence de Dieu.

M Archez en ma présence & Soyez par

fait. Voilà, Seigneur, ce que

vous difiez au fidèle Abraham

& en

effet, qui marche en votre présence est dans la voie de la perfection. On ne s'écarte de cette voie fainte qu'en vous perdant de vue, & qu'en ceffant de vous voir en tout. Hélas! où vais-je lorfque je ne vous vois plus, vous qui êtes ma lumière, & le terme unique où doivent tendre tous mes pas ? Vous regar

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der dans toutes les démarches que l'on fait, c'est le moyen de ne s'égarer jamais. O foi lumineufe au milieu des ténèbres qui nous environnent! O regard plein de confiance & d'amour , qui conduifez l'homme à la perfection! O Dieu je ne vois que vous ! C'est vous seul que je cherche & que je confidère dans tout ce que mes yeux femblent regarder. L'ordre de votre Providence eft ce qui attire mon attention. Mon cœur ne veille que pour vous dans la multitude des affaires, des devoirs, & des penfées qui m'occupent, parce qu'elles ne m'occupent que pour obéir à vos ordres : ainfi je tâche de réunir toute mon attention en vous, ô fouverain & unique objet de mon cœur ! lors même que je fuis obligé de partager mes foins felon les loix de votre divine volonté. Eh! que pourrois-je regarder dans ces viles créatures fi yous ceffiez de m'y appliquer, & fi je ceffois de vous y voir ?

,

II. J'ai donc réfolu de tenir mes yeux levés vers les montagnes faintes, d'où j'attends toute ma force & tout mon fecours. C'eft en vain que je m'appliquerois uniquement à regarder à mes pieds, pour me délivrer des pièges innombrables qui m'environnent. Le danger vient d'en bas, mais la délivrance ne peut venir que d'en haut. C'est là que mes yeux s'élèvent pour vous voir.

Tout eft piège pour moi fur la terre; le dedans & le dehors. Tout eft piège, Seigneur, fans vous. C'eft vers vous feul que fe portent mes yeux & mon cœur. Je ne veux voir que vous. Je n'efpère qu'en vous. Mes ennemis m'affiègent fans ceffe. Ma propre foibleffe m'effraie. Mais vous avez vaincu le monde pour vous & pour moi, & votre force toutepuiffante foutiendra mon infirmité.

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Sur l'amour que Dieu a pour nous.

E vous aime d'un amour éternel. Dieu

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il

n'a pas attendu que nons fuffions quelque chofe pour nous aimer. Avant tous les fiècles, & avant même que nous euffions l'être que nous poffédons, pensoit à nous & il n'y penfoit que pour nous faire du bien. Ce qu'il avoit médité dans l'éternité il l'a exécuté dans le temps. Sa main bienfaifante a répandu fur nous toutes fortes de biens. Nos infidélités mêmes ni nos ingratitudes prefque auffi nombreufes que fes faveurs n'ont pu encore tarir la fource de fes dons ni arrêter le cours de fes grâces. O amour fans commencement qui m'avez aimé durant des fiècles infinis & lors même que je ne pouvois

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ni le reffentir ni le reconnoître ! O amour fans mesure qui m'avez fait ce que je fuis, qui m'avez donné ce que j'ai & qui m'en promettez encore infiniment davantage amour fans interruption & fans inconftance que toutes les eaux amères de mes iniquités n'ont pu éteindre! Ai-je un cœur ô mon Dieu, fi je ne fuis pas pénétré de reconnoiffance & de tendreffe pour vous?

II. Mais que vois-je ? Un Dieu qui fe donne lui-même après même avoir tout donné. Un Dieu qui me vient chercher jufqu'au néant, parce que mon péché m'a fait defcendre jufques là. Un Dieu qui prend la forme d'un efclave, pour me délivrer de l'efclavage de mes ennemis. Un Dieu qui fe fait pauvre pour m'enrichir. Un Dieu qui m'appelle & qui court après moi, quand je le fuis. Un Dieu qui expire dans les tourmens , pour m'arracher des bras de la mort & pour me rendre une vie heureufe, & je ne veux fouvent ni de lui ni de la vie qu'il me préfente. Pour qui prendroit-on un homme qui aimeroit un autre homme comme Dieu nous aime? Et de quels anathêmes ne fe rend pas digne après cela celui qui n'aimera pas le Seigneur Jefus ?

XXX. JOUR.

Sur l'amour que nous devons avoir pour Dieu.

I.

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vous

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U'ai-je à défirer dans le Ciel, & que puis-je aimer fur la terre, fi ce n'eft ô mon Dieu ? Souvent quand nous difons à Dieu que nous l'aimons de tout notre cœur, c'eft un langage c'eft un difcours fans réalité. On nous a appris à parler ainfi dans notre enfance, & nous continuons quand nous fommes grands, fans favoir bien fouvent ce que nous difons. Aimer Dieu c'eft n'avoir point d'autre volonté que la fienne : c'eft obferver fidèlement fa fainte Loi: c'eft avoir horreur du péché. Aimer Dieu, c'est aimer ce que Jefus-Chrift a aimé, la pauvreté, les humiliations, les fouffrances; c'eft haïr ce que Jefus-Chrift a haï, le monde, la vanité, les paffions. Peut-on croire qu'on aime un objet auquel on ne voudroit pas reffembler? Aimer Dieu c'eft s'entretenir volontiers avec lui c'eft défirer d'aller à lui, c'eft foupirer & languir après lui. O le faux amour que celui qui ne se foucie pas de voir ce qu'il aime !

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II. Le Sauveur eft venu apporter un feu divin fur la terre,& fon défir eft que ce feu brûle & confume tout. Cependant les hommes vivent dans une froideur mortelle. Ils tal une maifon

aiment un peu de méun nom un titre en

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