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les actions de graces, quelles hofties de louanges ne dois-je point vous facrifier ô mon Dieu ! Mais quelle douleur devroit pénétrer mon cœur quelles larmes devroient noyer mes yeux pour y être tombée Donnez-moi, mon Dieu " la grace de ne vivre plus que pour vous remercier continuellement de cette effufion abondante que je viens de recevoir de votre Sang, & de pleurer fans ceffe ma mifère paffée.

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Mais mon Dieu affermiffez votre ouvrage, achevez l'œuvre de ma converfion foutenez-moi de votre bras toutpuiffant, afin que je ne cède plus aux attaques du démon, ni aux emportemens de mes paffions.

Faites que je fuie les occafions du péché, que je répare tout le mal qui s'en 'eft enfuivi, que je fois fidèle à vos Commandemens, & que j'y perfévère jufqu'au dernier foupir de ma vie.

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Agréez, mon Dieu la pénitence qui m'a été impofée, & celle que j'y ajouterai , pour la fatisfaction que je dois à votre juftice. Dans le defir de venger fur moi les offenfes que j'ai commifes, j'embraffe & j'accepte tous les maux qui peu vent m'arriver par la difpofition de votre Providence; je veux les fouffrir avec foumiffion, avec patience, & en efprit de pénitence; je mérite bien que toute la na

ture confpire avec vous pour me perfécuter, après que j'ai offenfé fon Créateur.

Tout ce que je peux faire ou fouffrir ne fuffit pas pour fatisfaire votre justice; mais je vous offre en même temps les mérites de Jefus-Chrift votre Fils unique, infiniment plus grands que mes péchés. Je fuis affez capable de pécher, & je ne peux de moi-même y fatisfaire; je vous offre tout en Jefus-Chrift qui me fortifie & en qui j'ai une fatisfaction très-abondante à vous offrir.

Je vous préfente donc le prix de ma rédemption, puifqu'ayant pris fur foi mes iniquités, il les a portées fur la Croix dans fon propre corps, il a fouffert il a fouffert pour les expier, & m'a fait part de fes mérites & du fruit de fes travaux, de fes fouffrances & de fa très-fainte Mort.

Regardez, Seigneur, Seigneur, non pas votre juftice ni mes œuvres, mais la perfonne de votre Chrift, dans lequel je veux vous fatisfaire; voyez fon Corps facré immolé pour moi fur le cruel autel de la Croix, & fur l'autel innocent de votre Eglife, & écoutez la voix de fonSang qui vous demande miféricorde.

Toute la vie Chrétienne, felon l'Evangile, doit être une pénitence continuelle ; & il ne faut pas fe contenter de s'être confeffé, & d'avoir pratiqué quelques actions fatisfa&toires pour les péchés, on doit conferver toujours l'efprit de pénitence; &

dans cet efprit, s'humilier devant Dieu, que l'on a eu le malheur d'offenfer. Déteftez votre ingratitude, veillez fans ceffe fur votre conduite pour ne pas retomber après la grace reçue; exercez-vous dans les œuvres de piété, de mortification & de charité. Faites tous les jours l'examen de votre confcience, & fi vous trouvez que vous foyez retombée en quelques fautes, cherchez-en le remède par la contrition du cœur, & au plutôt par le Sacrement, auquel vous devez vous préfenter fouvent, comme à la véritable pifcine qui guérira vos maladies.

Vous voyez que vous avez été guérie, ne péchez plus, de peur qu'il ne vous arrive un plus grand

mal.

Il faut que le péché, quelque grand ou petit qu'il foit, foit puni, ou de l'homme pénitent, ou de Dieu vengeur; voulez-vous que Dieu ne le puniffe pas, puniffez-le vous-même.

Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous. Quiconque ne prend pas fa Croix & ne me fuis pas, n'eft pas digne de moi.

Que ferviroit à un homme de gagner tout le monde, & de perdre fon ame?

Le Royaume des Cieux eft attaqué par la force, & c'eft la violence qui l'emporte.

Prenez garde à vous, veillez & priez, parce que vous ne favez pas quand le temps (du Jugement) doit venir.... ce que je vous dis, que vous veillez, je le dis à tous.

Il y aura plus de joie dans le Ciel pour un pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas befoin de pénitence.

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PRATIQUE

POUR LE JOUR

DE LA SAINTE COMMUNION. Ès votre réveil, imaginez-vous que votre An ge-Gardien dit ce qu'un Ange dit autrefois au Prophète Élie: Levez-vous & mangez; ou ces paroles de l'Evangile Voici l'Epoux qui vient, allez audevant de lui; ou ces autres: Venez aux Nôces tout eft prêt.

En vous habillant, fongez à revêtir votre ame de la robe nuptiale, de crainte d'être chaffée avec ignominie de la falle du feftin. Faites des Actes de Contrition pour vous dépouiller du vieil homme. Pratiquez des Actes de Foi, d'Efpérance & de Charité, pour vous revêtir du nouveau.

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Étant habillée dites les Prières du Matin. qui font ci-devant à la page 3. Puis faites la Médita tion fuivante, pour vous difpofer à communier dignement.

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MÉDITATION

Avant la fainte Communion.

Que je fuis indigne de vous recevoir mon Souverain & mon Dieu! Hélas! qui fuis-je, & qui êtesvous ? Vous êtes le plus beau & le plus parfait des enfans des hommes vous êtes le Fils unique du Dieu vivant, égal en tout à votre Père: vous êtes infiniment bon, infiniment puiffant, infiniment fage infiniment Saint, ou plutôt vous êtes la

bonté, la fageffe, la puiffance, la fainteté même. Et moi je ne fuis qu'un ver de terre, qu'un amas de boue & de corruption, un grain de pouffière, un néant. Que dis-je ? Je fuis encore quelque chofe de plus méprifable que tout cela, je fuis une péchereffe, une ingrate qui ai abufé de vos bienfaits qui me fuis révoltée contre vous, l'unique & le fouverain Maître de mon cœur ! Non , Seigneur, je ne mérite pas que vous me faffiez la grace de venir dans moi.

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Vous n'ignorez pas mes mifères, & cependant vous m'invitez avec une tendreffe & un empreffement extrême à vous recevoir; vous me le commandez, vous me menacez de la mort fi je ne le fais. Mon indignité me fait trembler mais vos aimables invitations tant de fois réitérées me raffurent. Je fais qu'il faudroit avoir la pureté des Anges pour vous recevoir, & fi j'ofe approcher de la Sainte Table, c'eft que je fais que vous êtes un Dieu de miféricorde

& que vous m'avez rachetée en répandant pour moi votre précieux fang. Humblement profterné aux pieds de vos Autels, je vous facrifie l'attachement à mes commodités; je vous facrifie ces defirs empreffés d'être eftimée & d'être aimée des hommes: Je vous facrifie cette humeur fière & intraitable, je vous facri

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