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fie ce refpect humain, qui a été fi fouvent le motif de mes actions, je vous facrifie tous mes attachemens fenfibles & tou tes ces amitiés naturelles qui ont fi long-temps occupé mon efprit & mon cœur. Je ne penferai qu'à vous, je n'agirai que pour vous je ne chercherai qu'à vous plaire, & je veux que toutes les puiffances de mon ame vous reconnoiffent éternellement pour leur unique Roi & pour leur Souverain Maître.

?

Père Eternel, votre Fils votre Fils, la vérité infaillible m'a promis que vous ne me refuferiez rien de tout ce que je vous demanderois en fon nom; je vous demande aujourd'hui ce Fils qui vous eft fi cher, je vous demande fon Corps, fon Sang, fon Ame & fa Divinité. Il eft vrai que je vous demande beaucoup, & que je ne mérite rien: mais c'eft en for nom & par fes mérites, & ce n'est que pour vous honorer d'une manière plus digne de votre grandeur, que je vous le demande. Quand je le pofféderai, je me facrifierai avec lui pour votre gloire je vous le préfenterai pour reconnoître tous les bienfaits que j'ai reçus de votre main libérale, je vous demanderai par fon entremise & avec lui, tous les fecours dont j'ai befoin pour vous aimer & pour vous fervir plus parfaitement que je n'ai jamais fait ; & je vous offrirai

fon précieux Sang, pour expier tous les péchés que j'ai commis.

Efprit Saint, qui avez formé avec tant de perfection le Corps de mon Sauveur dans le chafte fein de votre Epoufe, qui avez enrichi fon Ame de vos plus excellens dons , pour les difpofer l'une & l'autre à cette union ineffable, avec le Verbe, daignez préparer mon corps & mon ame à cette union étroite que le Verbe incarné veut bien contracter bien contracter aujourd'hui

éclairez

avec moi. Purifiez ma chair mon efprit, embrasez mon cœur de votre feu facré, & foyez le noeud éternel qui m'uniffe pour jamais avec lui.

Que je ferois heureufe, fainte Vierge, mon aimable Mère, fi je pouvois avoir quelqu'une des difpofitions, où vous vous trouvâtes quand vous conçutes le Sauveur de tous les hommes je fouhaiterois que mon ame fût digne de le recevoir, & qu'il y pût trouver quel que chofe d'agréable à fes yeux mais. hélas! ce qui pourroit lui plaire, cè feroit un ardent amour & mon ame eft toute tiéde & languiffante priez - le donc, je vous conjure, de changer ma tiédeur dans une parfaite charité, comme vous le priâtes aux nôces de Cana de changer l'eau en vin. Vous le voyez, mon cœur eft fans amour. Soyez done auffi fenfible à la confufion que je vais

recevoir, que vous le fûtes à celle, où ceux qui vous avoient invitée aux nôces étoient expofés; priez votre Fils de faire encore en ma faveur un miracle : & com→ me il changea pour lors l'eau en vin, priezle de changer ma tiédeur en une ardente charité.

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Anges du Ciel qui vous couvrez la face de vos ailes devant la Majefté du Dieu vivant, obtenez-moi ces fentimens de refpect & d'admiration , que la vue des perfections de Dieu vous infpire. Car c'eft quelque chofe de bien plus étonnant de voir le Dieu de l'univers defcendre dans mon corps & dans mon ame, fous les apparences du pain & du vin, que de le voir affis fur un trône de gloire dans l'empirée. Séraphins, faitesmoi la grace que vous fites autrefois à un Prophête, prenez un charbon ardent, purifiez-en mes lèvres qui doivent toucher celui que vous ne regardez qu'avec tremblement. Ah! que ne puis-je embrafer mon cœur d'un feu auffi pur, auffi vif, & auffi ardent que celui dont vous brûlez.

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O mon Sauveur ! mon adorable Maître, vous voyez que fi je fuis fi peu digne de vous recevoir, je defire au moins de toute l'étendue de mon ame de mériter ce bonheur. Si je n'ai rien dans mon fond qui puiffe vous être agréable, du moins je vais mandier de tous côtés de

quoi vous plaire. Mais je vous en conjure, mettez-y auffi la main que votre miféricorde que vos mérites fuppléent à mon indigence, aidez-moi par votre grace à vous bien recevoir. Venez donc, Seigneur, ne différez point davantage. Venez mon Jefus, je vous defire mille & mille fois quand viendrez-vous ? Quand me donnerez vous cette joie? Ole Dieu de mon cœur , l'unique objet de mon amour, ô mon tout?

Il me femble que je reffens quelque chofe de ce defir, qui vous faifoit fouhaiter avec tant d'empreffement de manger avec vos Difciples cette admirable Pâque. Hélas! mon defir devroit être, s'il étoit poffible, bien plus grand que le vôtre ! Quel avantage vous revient-il de cette Pâque, en comparaifon de celui qui m'en revient ?

Mon ame eft extrêmement altérée ; mais elle ne peut fe raffafier, ni éteindre fa foif qu'en vous recevant, vous qui êtes fa force & fa vie. Quand eft-ce que j'aurai ee bonheur? Quand irai-je au-devant de vous? Quand vous verrai-je ? Quand vous pofféderai-je ?

O mon Dieu! depuis le matin je ne penfe qu'à vous, je ne foupire qu'après vous. Mon ame mon corps, mon efprit & ma chair vous demandent, vous defirent treffaillent de joie dans l'ef

pérance de vous pofféder bientôt. Le Cerf altéré ne cherche point les fontaines avec tant d'ardeur , que mon cœur & mon corps vous fouhaitent.

Je fais toute ma félicité de m'unir à vous, je n'en veux, je n'en efpère, je n'en fouhaite point d'autre.

A

PRIERE

Pour fe difpofer à la Sainte Communion. Dorable Jefus, Fils unique & confubftantiel du Père céleste charitable Médiateur de mon falut Arbitre fouverain de mon bonheur & de mon malheur éternel; voici le moment que vous avez choifi pour vous donner & pour vous unir à moi dans le Sacrement de votre amour: moment fortuné pour moi! Car, Seigneur, quel plus grand bien peut-il m'arriver en cette vie que celui de vous pofféder, quoi qu'encore caché fous le voile des efpèces ! Que puis-je defirer dans le Ciel ou fur la terre,finon vous, ô le Dieu de mon coeur ! Que voulez-vous faire, grand Dieu ! Vous favez ce que vous êtes, & ce que je fuis.

Vous, Seigneur, 'vous donner à moi, entrer dans ce coeur infidèle , perfide, ingrat, fouillé de tant de péchés, rempli de tant de mifères !

Mon Dieu, au lieu de vous fupplier de

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