allez recevoir n'eft point un Juge inexorable, un implacable ennemi le terrible

vengeur de vos infidélités : c'est un Agneau immolé pour vous fur la Croix & fur l'Autel. C'est la victime de vos péchés, c'eft votre divin Médiateur, c'eft le Dieu de votre efpérance & de votre falut. Quoique vous foyez très-indigne de le recevoir il fe donne cependant volontiers à vous.

Source inépuitable de bonté, comment ai-je pu vous cffenfer? Comment ai-je pu vous irriter par un ufage fi criminel de vos biens, de tous mes fens, de toutes les facultés de mon are?

,

Mon Dieu , que ne puis-je mourir de douleur à la vue de mes ingratitudes ?* Pardon, mon Dieu pardon; plus de péchés, plus d'inconftance dans votre fervice. Venez à moi, afin que je fois toute à vous, que je vive pour vous, & que `mon ame infenfible à tout le refte

ne

penfe plus qu'à aimer, qu'à contenter & qu'à glorifier le plus grand & le meilleur de tous les Maîtres. Ainfi foit-il.

MANIÈRE D'ENTENDRE LA MESSE.

A

Le jour de la Ste. Communion.

Sfiftez à la Meffe où vous devez Communier avec les mêmes difpofitions que vous auriez voulu avoir à la dernière Cène, où Jefus-Chrift communia fes Apôtres de fes propres mains, fi

vous y avez affifté avec eux: Vous allez participer à la même grace, & c'eft le même Jetus-Chrift qui va s'y donner à vous par les mains du Prêtre fon Vicaire. Ainfi, tâchez de vous pénétrer de ces fentimens, & de l'entendre avec le plus d'attention & de dévotion qu'il vous fera poffible.

Au commencement de la Meffe.

A Dorable Trinité, dont les yeux infiniment purs ne peuvent regarder l'iniquité qu'avec horreur, de quelle frayeur ne dois-je pas être faifie, lorfque penfant à la multitude & à l'énormité de mes péchés, je fais en même temps réflexion à la fainteté ineffable des facrés Mystères dont je vais être témoin? Vos Anges, quoique fans tâche, n'y affistent qu'avec un faint tremblement; vos plus fidèles Chrétiens trouvent en eux tant de fouillures qu'ils font furpris que vous daignez les fouffrir aux pieds de vos Autels pendant un Sacrifice fi augufte & fi redoutable: Ayez pitié de nous, Seigneur, & purifiez nos cœurs, pour nous rendre dignes de nous approcher de ce grand Sacrement.

M

Au CONFITEOR.

On Dieu, dont la bonté & la miféricorde furpaffent infiniment tous les péchés & la malice des hommes ayez pitié de ma fragilité & de ma nature corrompue; ne permettez pas que le Sang que vous avez répandu avec

tant de douleur & d'amour me foit inutile : me voici profternée aux pieds de votre divine Majefté avec le plus grand fentiment de regret & de douleur qu'il m'eft poffible: Je vous demande très-humblement pardon de tous les péchés que j'ai commis; je les détefte tous en général, & chacun en particulier, parce qu'ils offenfent votre bonté infinie, & qu'ils vous ont fait cruellement mourir.

M

Le Prêtre montant à l'Autel.

On Dieu, éloignez de moi mes iniquités, afin que je puiffe approcher de votre Sanctuaire avec un efprit & un cœur pur. Je vous conjure, mon Dieu, de me pardonner tous mes péchés par votre Fils Jefus, & par les mérites de tous les Saints, & particulièrement de ceux dont les Reliques font fur cet Autel.

Au KYRIE ELEISON, & au GLORIA.

S Eigneur

⚫ ayez pitié de moi. Mon Dieu je vous en prie, ayez pitié de moi. Maître de ma vie & de mon falut prenez compaffion de moi. Divin Jefus faites-moi miféricorde. Mon unique Rédempteur ne rebutez point ma prière. Jefus toute mon efpérance, pardonnezmoi mes ingratitudes. Mon Dieu, fuppléez par votre charité infinie à mon indignité. Dieu de toute pureté lavezpurifiez-moi, fanctifiez-moi afin que je ne reçoive pas pour ma condam

moi

Ay

nation, mais pour mon falut, le gage facré de mon bonheur éternel. Je détefte de tout mon cœur tout ce qui déplaît en moi à vos yeux. Je voudrois effacer par l'effufion de mon fang tout ce que j'ai jamais commis de péchés contre vous. Je me propose fincèrement, & je vous demande de tout mon cœur de mourir plutôt que de vous offenfer J'en veux fuir les occafions & tout objet propre à me faire tomber. Je vous rends mon cœur, & je vous le rends pour toujours, bien pénétrée de l'avoir profané tant de fois par d'indignes affections. Divin Jefus, venez-en prendre poffeffion pour y régner fouverainement à jamais; mais puifque vous êtes l'Agneau par qui feul les péchés du monde font effacés détruifez les miens par la vertu infinie de votre Sang. Vous allez fur cet Autel facré vous offrir au Père Éternel, pour être, & pour moi & pour tous les autres pécheurs, une victime de propitiation; appaifez-le, artirez fur moi fes plus favorables regards, afin que mon ame purifiée par fa grace, & par le feu divin de la charité, ne foit pas indigne que vous l'honoriez de votre préfence.

Pendant l'Oraifon & l'Epitre.

Uelle bonté avez-vous cue pour moi, ô mon Dieu ! forfque vous evous êtes rendu femblable à voi par vo

Jetvous

tre Incarnation! Quel excès de miféricorde d'avoir enfuite verfé votre Sang fur la croix pour me racheter! Et quel miracle de grace d'avoir voulu me donner votre Corps & votre Sang pour la nourriture de mon ame, m'unir à vous, pour m'unir à & me faire vivre de

vous-même.

Quel amour ne dois-je point avoir envers une bonté fi admirable & fi divine ? Puis-je avoir un coeur & ne vous aimer pas O Dieu charité infinie, je vous aime, & je veux vous aimer éternellement, mais de tout mon cœur, mais au - delà de toutes les chofes aimables, mais pour vous-même; ce n'eft pas de bouche & de parole, mais en vérité & par les effets voulant accomplir fidèlement en tout votre fainte volonté.

Oui, mon Dieu , pour l'amour de vous je renonce à tout ce qui peut vous déplaire; je veux obferver vos faints Commandemens, & m'attacher inviolablement à tous mes devoirs. Je defire de participer préfentement au Sacrement de votre Corps adorable, parce que c'eft le Sacrement de votre amour & de votre charité envers les hommes, & auffi parce qu'il n'y a pas de plus parfait témoignage d'amour & de re

noiffance à l'égard d'un bienfait auffi fingulier, que d'en ufer & de feconder en cela Pirclination avec laquelle vous vous

donn.

A l'Évangile.