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dérivation est l'autorité de l'Ecriture elle-même, qui fait venir, Hébreu, de y, Héber, arrièrepetit-fils de Sem. Car s'il est dit (Gen. X, 21) de Sem

le pere de tous les fils אֲבִי כָל־בְּנֵי־עֵבֶר qu'il est

d'Héber, c'est évidemment pour nous faire comprendre que dans ces temps très-reculés, descendans d'Héber (3) était une désignation connue, et que Heber était regardé et nommé ordinairement comme leur patriarche. Ceci ne doit pas nous étonner, malgré l'objection que l'on fait souvent: pourquoi, demande-t-on, est-ce justement Héber qui est pris du milieu de la ligne de descendance, et à qui le nom des descendans a été attaché de préférance? — l'objection tombe, quand on remarque, que ce fut justement de son temps que la dispersion des nations (Gen. X, 25 et XI) eut lieu, qu'il se trouva par-là placé au point précis d'une grande époque, et qu'il fut pour les différentes familles des hommes le dernier patriarche de la maison de Noé; en effet, il atteignit encore l'âge patriarcal de 464 ans, tandis qu'aussitôt après lui la durée de la vie diminua tellement, qu'il survécut à six de ses descendans immédiats, Péleg, Réhu, Sérug, Nacor, Taré et même Abraham.

Dans le passage Nombr. XXIV, 24, le nom de y, Héber, se trouve aussi pour Day, Hébreux (de même

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serait impossible, si était un nom appellatif formé de la racine, et ne désignait pas les descendans d'Héber.

Après la séparation des nations (Gen. X, 25 et IX).

et plus tard, les tribus qui tiraient leur origine d'Héber prirent d'autres noms (par ex. les Yoktanides lenom d'Arabes, et les descendans d'Esau ou d'Edom celui d'Iduméens). Au contraire, les descendans d'Abraham, qui lui-même, comme nous l'avons vu, portait déjà le nom d'Hébreu, tinrent fermement à la dénomination de descendans d'Heber, arrière-petit-fils de Sem, parce que c'était dans leur ligne de descendance que la connaissance du vrai Dieu et des promesses données à Sem s'étaient conservées.

2. Quant à l'âge de la langue hébraïque, les hébraïsans les plus savans et les plus distingués reconnaissent qu'elle porte en elle-même la preuve qu'elle est plus ancienne que les autres dialectes sémitiques, et que ces derniers doivent être plutôt regardés, par rapport à elle, comme des langues filles, que comme des langues sœurs, parce que, soit dans l'organisme des formes, soit dans la nature de leur prononciation, l'araméen et l'arabe portent le caractère d'une formation postérieure.

Une autre question, découlant de celle-là, est celle de savoir si la langue hébraïque est la langue primitive du genre humain, ou si, comme d'autres langues, elle s'est seulement formée lors de la dispersion des nations (Gen. XI), et n'a conservé que peu ou point d'élémens de la langue primitive des Patriarches; voici comment cette question paraît devoir être résolue. Nous devons admettre que l'ancienne langue des pieux ancêtres du genre humain s'est conservée, dans la famille d'Héber, fidèlement

et indépendamment de la confusion du langage des autres peuplades, et que la langue que nous connaissons sous le nom de langue hébraïque remonte jusqu'aux premiers jours de l'humanité. Entre plusieurs raisons qui prouvent que l'hébreu était la langue des Patriarches, nous n'en nommerons qu'une : c'est que les noms propres des Patriarches jusqu'à Adam sont évidemment hébreux; voyez de plus des passages tels que Gen. IX, 37 (1).

3. La langue hébraïque, telle que nous la connaissons, se borne au contenu des livres canoniques de l'Ancien Testanient. Il est évident que tout le trésor de la langue vivante ne peut pas être dans ce peu de livres, et qu'un grand nombre de mots doit être perdu pour nous, principalement de termes techniques et de mots servant à désigner des choses de la vie ordinaire, mots qui passent rarement dans la langue écrite. En général, la perte que nous avons faite en mots hébreux n'est ni essentielle ni considérable; et surtout, quant aux racines verbales les plus significatives, on doit supposer qu'il nous en manque fort peu. Bon nombre de mots perdus d'ailleurs paraissent s'être conservés dans les noms propres (2), et plus tard dans le Talmud,

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(1) ♫Ð2? Dubs AÐ2, que Dieu étende Japheth. " dérive den, qui a une signification voisine de . Le mot ne prend la signification de persuader qu'au Pihel et en mauvaise part.

(2) Par ex. 7, nom du père de Josué (Ex. XXXIII, 11), ne

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nommément dans sa première partie, la Mischna (1),

Nous sommes obligés de convenir qu'en général l'hébreu est une langue pauvre (2), eu égard au nom'bre de ses mots; mais il est vrai aussi qu'elle montre une grande richesse d'expression, soit par le développement ingénieux de son organisme grammatical (3), soit parce

se présente plus comme nom appellatif en hébreu, tandis que dans le syriaque et dans le chaldéen, c'est le mot usité pour un poisson. La racine n'existe pas dans l'hébreu que nous connaissons, mais bien dans les autres dialectes sémitiques où ses dérivés signifient poutre, pont. Dans l'hébreu, cependant, se trouve comme nom d'une province au nord de la Palestine. (1) Par ex. 'DAN, poires;, moutarde;

trouille, etc.

moutarde; yb,

ci

La Mischna sert aussi à expliquer des mots difficiles qui ne se trouvent qu'une ou deux fois dans l'hébreu de la Bible, et dont la signification est douteuse. Ex., bouton (d'une fleur), Ex. IX, 31. Cette signification est établie par des exemples de la Mischa. Comparez GESENII Lex. man. p. 193, et le même Thesaurus, p. 261. (2) On a calculé que le nombre des racines verbales s'élève à peu près à 500. Le célèbre hébraïsant hollandais Leusden évaluait à 5642 le nombre de tous les mots hébreux et chaldéens qui se présentent dans l'Ancien Testament.

(3) Comparez, par exemple, les modifications de sens d'un seul et même mot, produites par les conjugaisons (v. Gram. §§ 110 et suivans), comme on les appelle. Par ex. TPD, regarder, considérer, passer en revue, recenser, examiner, être examiné, manquer à la revue, commander, préposer, etc.;, être grand, devenir grand, élever, élever des enfans, rendre célèbre, agir avec hauteur, se glorifier, etc.; NY", sortir, Hiph., conduire dehors,, venir, Hiph. faire venir, apporter.

La possibilité de lier plusieurs particules (par ex.

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qu'elle possède réellement un grand nombre de nuances synonymiques pour les idées, qu'elle veut exprien détail, principalement pour des idées abstraites, morales et religieuses. Que l'on compare, par exemple, la richesse d'expression pour désigner ce qui concerne le rituel des sacrifices et du culte mosaïque, ainsi que la quantité d'expressions employées pour l'idée de péché, etc., pour celle d'espérer, attendre, se confier, et d'autres (1).

4. Une chose frappe, si l'on considère la langue hébraïque telle qu'elle se présente à nous dans les livres du code sacré, sous le rapport de son unité intérieure; on voit que, bien qu'un espace de plus de mille ans sépare la composition des différens livres, écrits par les auteurs les plus différens, en différens lieux du pays et parlant des objets les plus divers, on voit, dis-je, qu'en général la langue est une, et qu'abstraction faite de la diversité du style personnel de chaque auteur, elle est la même pour tous les écrivains de l'Ancien Testament. (Nous parlerons plus bas de l'influence qu'a exercée la captivité de Babylone sur quelquesuns d'entre eux.)

devant la face,, de dessous, etc.) donne aussi au langage beaucoup de précision et de concision à la fois. De même la manière particulière de laquelle sert de signe de relation à des

mots et à des phrases entières, etc.

(1) Des savans des siècles précédens ont compté dans la langue hébraïque pour les différentes nuances de l'idée de briser, broyer, 18 mots; pour ténèbres, obscurité, 8; pour chercher, 10; pour l'idée de mourir, 9; pour la confiance en Dieu, 14; pour le pardon des péchés, 9; pour l'observation de la loi, 25 locutions.

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