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Dans le 12me siècle, florissaient les Kimchi, père et fils. Le père Joseph Kimchi vécut à Narbonne vers 1160. Un ouvrage composé par lui n'existe également qu'en manuscrit. Son fils aîné Moïse Kimchi a écrit une grammaire (vers 1190) qui se rapproche déjà beaucoup des nôtres, et qui a été plusieurs fois imprimée (1). Le fils cadet de Joseph Kimchi est le célèbre David Kimchi qui, comme grammairien, lexicographe et commentateur, occupe une des premières places parmi les savans juifs du moyen âge. Il écrivit un ouvrage considérable qui porte le titre 1 (perfection, achèvement), et qui dans deux parties contient une grammaire et un lexique. Le dernier porte le titre D (livre des racines); il est devenu trèsrare (2). Pendant plusieurs siècles il n'eut point de successeur, et non seulement il jouit d'une autorité classique dans sa nation, mais les grammairiens chrétiens lui empruntèrent les principes qu'il avait posés, pour perfectionner le système de la grammaire hébraïque.

Dans le 16me siècle, nous devons nommer Elias

-Rabbi Sa רַבִּי שְׁלֹמֹה יִצְחָקִי tres initiales du nom complet

lomon fils d'Isaac.

(1) Déjà dans cette grammaire nous trouvons comme verbe modèle au lieu du plus vieux, comp. § 112.

La meilleure édition de cette grammaire est celle de l'EMPEREUR, Leyde 1631, accompagnée des notes de ce dernier et des explications de Elias Levita.

(2) En ce moment il se prépare une nouvelle édition de cet ouvrage à Berlin.

Levita (né en 1469 et † 1549). On a de lui plusieurs ouvrages grammaticaux, parmi lesquels on apprécie surtout son lexique, où il explique des mots difficiles du code hébreu et du Talmud. Il fut le maître de plusieurs savans chrétiens du commencement de la réforme.

12. Ici l'histoire de la langue hébraïque passa des mains des Juifs dans celles de l'Eglise protestante. Ce ne fut pas seulement l'intérêt en général pour toutes les branches du savoir humain qui se manifesta à l'époque remarquable de la réformation et dans les années qui la précédèrent, et qui fit aussi pénétrer plus avant dans les trésors si long-temps cachés de la littérature israélitique, la religion fut surtout le ressort qui poussa les protestans dans cette voie. L'Eglise romaine avait négligé l'étude de la Bible et des langues dans lesquelles elle est écrite, en se fondant sur son autorité historique et traditionnelle. Les protestans, en rejetant cette autorité, n'en voulaient reconnaître aucune autre que celle de l'Ecriture et ne se fonder sur aucune autre base que sur celle de la parole écrite. Ils se virent donc forcés de faire des études approfondics de l'Ecriture, dans les langues originales; ils devaient par conséquent chercher dans la synagogue, les écrits et l'intelligence de ces écrits, qui avaient élé mis de côté par l'Eglise.

Parmi les hommes qui, immédiatement avant la réformation, préparèrent le réveil des études de l'Ancien Testament, il faut nommer surtout Santes Pagninus (dominicain de Lucques en Italie, né en 1471, †à

Lyon en 1541) et Reuchlin (né en 1454, en Souabe, +1522). Ces hommes, nourris de l'étude des rabbins, posèrent d'après eux les bases (1) sur lesquelles, après la réformation, d'autres continuèrent avec ardeur d'élever l'édifice. Parmi ces derniers, il nous suffit de mentionner les Buxtorfs. Jean Buxtorf le père mourut à Bâle en 1629. On connaît sa grammaire et ses lexiques (2), ses travaux sur la littérature hébraïque et rabbinique, ceux sur les antiquités juives; on sait aussi combien par ces travaux il a contribué aux progrès des études hébraïques dans l'Eglise protestante (3).

(1) C'est à Reuchlin que nous devons les termes scientifiques latins de la Grammaire hébraïque : conjugatio, status absolutus et constructus, affixum, etc.

(2) Quant à ses lexiques, nous rappelons surtout au lecteur les deux ouvrages suivans: Joa. BuxTORFÍI (patris) lexicon chaldaicum talmudicum et rabbinicum. Basilea 1640, in-folio; et Ejusdem concordantiæ bibliorum hebraicæ. Accesserunt novæ concordantiæ chaldaicæ, c. præf. JOA. BUXTORFII, fil. Basilea, 1632, in-fol. Le premier de ces ouvrages est indispensable pour l'étude des Targums, du Talmud et des commentaires juifs; le second qui est préférable au travail du même genre de MARIUS ▲ CALASIO (concordantiæ hebraicæ. Romæ, 1621, 4 vol. in- fol.), sert de base à l'excellent travail de FUERST, qui se publie de nos jours (v. page vin).

(3) Nous joignons ici quelques notices sur les éditions les plus importantes du texte de l'Ancien Testament.

Bientôt après l'invention de l'imprimerie, et déjà avant 1480, il se fit en Italie des impressions de plusieurs parties de la Bible hébraïque; mais ce n'est qu'en 1488 que l'Ancien Testament en entier parut imprimé à Soncino. L'entreprise fut faite par des Juifs

En 1517, l'édition polyglotte complutensis en 6 volumes in-fol.

Ici nous ne croyons pas devoir poursuivre l'histoire de l'étude et de la science de la langue hébraïque dans les temps modernes. Nous voulions dans ce chapitre répandre quelque lumière sur certaines époques

parut. Elle avait été entreprise et soignée par le cardinal XIMENES. Elle doit être considérée comme la seconde édition principale. Le texte hébreu y est réimprimé sur les meilleurs manuscrits et par les soins de savans proselytes juifs.

Bientôt après (en 1525 et 1526) parut à Venise, dans l'imprimerie du célèbre hollandais BOMBERG (d'Anvers ), une Bible rabbinique, contenant, outre le texte, les Targums, des commentaires des plus célèbres rabbins et la Massore. L'ouvrage fut soigné par le savant Rabbi JACOB BEN HHAYIM. Elle est connue sous le nom de la seconde édition de BOMBERG, parce qu'elle avait été précédée, en 1518, par une autre édition rabbinique moins parfaite, due aux soins de FELIX PRATENSIS, juif devenu moine. Cette seconde édition est devenue la mère de la plupart des éditions subséquentes.

La polyglotte d'Anvers parut de 1569-1572, en 8 volumes in-fol., dans l'imprimerie de PLAUTINUS, Sous les auspices et aux frais de PHILIPPE II, roi d'Espagne, et sous les soins d'ARIAS MONTANUS, espagnol de naissance. Elle contient le texte de l'édition complutensis comparé avec celui de l'édition de Bomberg. C'est à ces deux polyglottes et à des manuscrits, que l'on s'est conformé pour le texte de la polyglotte de Paris, qui vit le jour en 1645, en 10 volumes in-fol., chez ANT. VITRÉ, par les soins de plusieurs savans et aux frais de MICHAEL LE JAY (advocatus curiæ parisiensis). Il en est de même de la polyglotte de Londres de 1657, en 6 volumes in-fol., due aux soins du célèbre WALTON.

BUXTORF prit pour base de sa grande Bible rabbinique, le texte de l'édition de Bomberg de 1549 revue sur la Massore. Elle parut à Bâle (1618-1619) en 4 vol. in-fol. et contient, outre le texte sacré, les Targums, la grande et la petite Massore, ainsi que les

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moins connues du judaïsme dans les siècles de l'ère chrétienne, et donner quelques directions à l'amateur des études hébraïques, pour lui faciliter l'intelligence de beaucoup de termes et l'appréciation d'un grand nom. bre d'objets de la science dont il s'occupe.

On ne peut méconnaître que de nos jours, dans les différens pays, on a remarquablement contribué aux progrès des études de l'Ancien Testament; et comme aux jours de la réformation la nécessité de fonder l'Eglise et son dogme sur la Parole écrite et sur cette Parole immédiatement, bien comprise, non défigurée par aucune traduction, conduisit à des études plus approfondies de la Bible et des sciences qui s'y ratta

commentaires des plus célèbres rabbins (Rashi, Aben Ezra, David Kimchi, etc.) Cet ouvrage a un grand mérite en ce qu'il y a admis la Massore après une comparaison de bons manuscrits, et qu'il a donné la ponctuation des paraphrastes chaldéens (Targums) plus correctement qu'on ne l'avait fait jusqu'alors.

C'est avec un soin tout particulier que l'édition de JOSEPH ATHIAS parut à Amsterdam, 1661, en 2 vol. in-8°, et que vit le jour après elle l'édition de EVERARD VAN DER HOOGHT, Amsterdam et Utrecht, 1703, en 2 volumes in-8°. La plupart des éditions modernes sont des copies fidèles de ces deux dernières.

Parmi les éditions toutes récentes, nous recommandons les deux suivantes :

Biblia hebraica ad optimarum editionum fidem recusa typis Guil. Haas. Basilea, 1827, 2 volumes in-8°; et

Biblia hebraica secundum editiones Jos. Athiæ, Joa. Leusden, Joa. Simonis aliorumque inprimis EVERARDI Van der Hooght, recensuit AUG. HAHN. Lipsiæ sumptibus et typis Car. Tauchnitz, 1835, 1 volume in-8°.

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