Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

XHS MÉDITATION,

De la douceur et de l'humilité de cœur.

Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.
Matth. XI, v. 29.

Il n'y avoit que le fils de Dieu qui pût nous faire cette divine leçon; lui qui, étant égal à son pere, s'est anéanti", comme dit S. Paul, en prenant la forme et la condition d'un esclave. Que n'a-t-il pas fait pour l'amour de nous? Que n'a-t-il pas souffert de nous, et que ne souffre-t-il pas encore? Il a été mené (2) comme une victime qu'on va égorger, et on ne l'a 'a pas entendu se plaindre. Et nous, nous nous plaignons des moindres maux; nous sommes vains, délicats, sensibles.

Il n'y a point de douceur véritable et constante sans humilité. Tandis que nous serons pleins de nousmêmes, tout nous choquera en autrui. Soyons persuadés que rien ne nous est dû, et alors rien ne nous aigrira. Pensons souvent à nos miseres, et nous deviendrons indulgents pour celles d'autrui. Nourrissons-nous de ces grandes et aimables paroles du fils de Dieu : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.

(1) I. Philip. 2, v. 6, 7. (2) Is. 53, v. 7.

XIII. MÉDITATION.

De la véritable grandeur.

Quiconque s'exalte sera humilié, et quiconque s'humilie sera exalté. Luc, XIV, v. 11.

Puisque nous aimons tant l'élévation, cherchonsla où elle est, cherchons celle qui durera toujours. O l'admirable ambition que celle de régner éternellement avec le fils de Dieu et d'être assis à jamais sur un même trône avec lui! Mais quelle ambition, quelle jalousie d'enfant, que de s'empresser pour avoir des noms parmi les hommes, pour parvenir à une réputation encore moins solide que la fumée qui est le jouet du vent! Faut-il se donner tant de peine pour avoir quelques gens qui se disent nos amis sans l'être et pour soutenir de vaines apparences? Aspirons à la véritable grandeur; elle ne se trouve qu'en s'abaissant sur la terre. Dieu confond le superbe dès cette vie; il lui attire l'envie, la critique et la calomnie; il lui cause mille traverses, et enfin il l'humiliera éternellement; et l'humble qui se cache, qui veut être oublié, qui craint d'être recherché du monde, sera, dès cette vie, respecté pour n'avoir pas voulu l'être, et une éternelle gloire sera la récompense de son mépris pour la gloire fausse et méprisable.

XIV. MÉDITATION."

:

Sur quoi nous devons fonder notre joie. Réjouissez-vous; je vous le dis encore, réjouissez-vous que votre modestie soit connue de tous les hommes; car le Seigneur est proche. Phil. IV, v. 4, 5.

C'est le dégoût de nos passions et des vanités du monde qui doit être la source de notre joie. Nous ne devons fonder notre joie que dans notre confiance en Dieu, et nous ne devons espérer de lui être agréables qu'autant que le monde nous déplaît. Ce doit être l'attente de Jésus-Christ, qui va venir nous couronner, qui doit nous rendre modestes et constants: il faut se tenir prêt à le recevoir, être bien aise qu'il vienne : ce sera le juge du monde et notre consolateur. Qu'il est doux d'attendre JésusChrist en paix, tandis que les enfants du siecle craignent qu'il arrive! Ils trembleront, ils frémiront; et nous, nous verrons venir avec joie et confiance notre aimable délivrance. Heureux état, état digne d'envie! Que ceux qui n'y sont pas encore y aspirent: c'est notre lâcheté et nos amusements qui nous éloignent de cet état de confiance et de consolation.

[ocr errors]

XV. MÉDITATION.

Des effets de l'Eucharistie en nous.

[ocr errors]

Celui qui me mange doit vivre pour moi. Jean, VI, v. 55, 58. C'est la chair de Jésus-Christ que nous mangeons; mais c'est son esprit qui nous vivifie. La chair seule ne profite de rien, comme il le dit lui-même; oui, la chair, quoiqu'unie au Verbe, en sorte que S. Jean ne craint point de dire que le Verbè est fait chair,' Il ne l'a unié que pour nous communiquer son esprit plus sensiblement par cette société charnelle qu'il a faite avec nous; il ne nous la donne à manger que pour nous incorporer à lui, et faire vivre nos ames de sa vie divine. Pourquoi donc, vivant si souvent de lui, refuserons-nous de vivre pour lui? Que devient en nous ce pain céleste, cette chair toute divine? A quoi servent nos communions? Jésus-Christ vit-il en nous?: Ses sentiments, ses actions se manifestent-elles en notre chair mortelle ? Croissons-nous en Jésus-Christ à force de le manger? Toujours s'amuser, toujours murmurer contre les moindres croix, toujours ramper sur la terre, toujours chercher de misérables consolations, toujours cacher ses défauts sans les corriger, pendant qu'on ne fait qu'une même chair avec lui!

XVI. MÉDITATION.

Sur le même sujet.

Celui qui me mange doit vivre pour moi. Jean, VI, v. 55, 58. Jésus-Christ est toute notre vie; c'est la vérité éternelle, dont nous devons être nourris' : quel moyen de prendre un aliment si divin et de languir toujours! Ne point croître dans la vertu, n'avoir ni force, ni santé, se repaître de mensonge, fomenter dans son cœur des passions dangereuses, être dégoûté des vrais biens, est-ce là la vie d'un chrétien qui mange le pain du ciel? Jésus-Christ ne veut s'unir et s'incorporer avec nous, que pour vivre dans le fond de nos cœurs; il faut qu'il se manifeste dans notre chair mortelle, que Jésus-Christ paroisse en nous, puisque nous ne faisons qu'une même chose avec lui. Je vis ", mais ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit dans sa créature, déja morte à toutes les choses humaines.

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]
« ZurückWeiter »