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Le temps viendra, dit le Sauveur du monde, où ceux qui sont « dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu. Et ceux « qui auront fait de bonnes œuvres sortiront des tombeaux pour « ressusciter à la vie; mais ceux qui auront fait le mal en sorti« ront pour ressusciter à leur condamnation (1). » Ailleurs : « La « volonté du Père qui m'a envoyé,,dit Jésus-Christ, est que je ne perde aucun de tous ceux qu'il m'a donnés, mais que je les res« suscite tous au dernier jour. Sa volonté est que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle;, et je le ressusciterai « au dernier jour (2). Celui qui mange ma chair et boit mon sang « a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour (3), »

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245. Saint Paul prouve aux Corinthiens la résurrection générale par la résurrection de Jésus-Christ. «Puisqu'on vous a prêché, « leur dit-il, que Jésus-Christ est ressuscité d'entre les morts, « comment s'en trouve-t-il encore parmi vous qui disent que les « morts ne ressuscitent point? Car si la résurrection des morts « n'a pas lieu, Jésus-Christ n'est point ressuscité (4). Mais Jésus« Christ est ressuscité d'entre les morts; il est devenu les prémices a de ceux qui dorment du sommeil de la mort. Car comme la mort « est venue par un homme, la résurrection des morts doit venir « aussi par un homme. Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi en Jésus-Christ (5). Mais, dira quelqu'un, com« ment les morts ressuscitent-ils? avec quels corps reviendront-ils ? « Insensé ! ce que vous semez ne reprend point de vie, s'il ne meurt auparavant. Et ce que vous semez n'est pas le corps de la plante « qui doit naître, mais un simple grain de blé, par exemple, qu

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Deus Isaac, et Deus Jacob? Non est Deus mortuorum, sed viventium. Saint Matthieu, c. xx11, v. 29, 30 et 31. —(1) Venit hora in qua omnes qui in monumentis sunt audient vocem Filii Dei. Et procedent qui bona fecerunt, in resurrectionem vitæ : qui vero mala egerunt, in resurrectionem judicii. Saint Jean, c. v, v. 28 et 29. — (2) Hæc est autem voluntas ejus qui misit me Patris: ut omne quod dedit mihi non perdam ex eo, sed ressuscitem illud in novissimo die. Hæc est autem voluntas Patris mei qui misit me: ut omnis qui videt Filium,, et credit in eum, habeat vitam æternam, et ego ressuscitabo eum in novissimo dje. Ibidem, c. vi, v. 39 et 40. — (3) Qui manducat meam carnem, et bibit meum sanguinem, habet vitam æternam : et ego ressuscitabo eum in novissimo die. Ibidem, v. 55. (4) Si Christus prædicatur quod resurrexit a mortuis, quomodo quidam dicunt in vobis, quoniam resurrectio mortuorum non est ? Si autem resurrectio mortuorum non est, neque Christus resurrexit. ITM épít. aux Corinthiens, c. xv, v. 12 et 13. - (5) Nunc autem Christus resurrexit a mortuis, primitiæ dormientium; quoniam quidem per hominem mors, et per hominem resurrectio mortuorum. Et sicut in Adam omnes moriuntur, ita et in Christo omnes vivificabuntur. Ibidem, v. 20, 21 et 22.

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⚫ de quelque autre chose. Mais Dieu donne à ce grain un corps tel « qu'il lui plaît, et à chaque semence le corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair; autre est la chair des hommes, autre est la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, « autre celle des poissons. Et il y a des corps célestes et des corps « terrestres. Mais les corps célestes ont un autre éclat que les corps « terrestres. Et autre est la clarté du soleil, autre la clarté de la « lune, autre la clarté des étoiles; et même, entre les étoiles, l'une diffère de l'autre en clarté. Ainsi sera la résurrection des morts. « Ce qui se met en terre comme une semence est plein de corruption, et il ressuscitera incorruptible. Ce que l'on met en terre « est ignoble, et il ressuscitera dans la gloire. Ce que l'on met en « terre est sans force, et il ressuscitera plein de vigueur. Ce que « l'on met en terre est comme un corps animal, et il ressuscitera « comme un corps spirituel (1). Nous ressusciterons tous, mais nous « ne serons pas tous changés (en cet état glorieux). En un moment, dans un clin d'œil, au son de la dernière trompette; car << la trompette sonnera, et les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés, nous (que Dieu a choisis « pour nous faire miséricorde); car il faut que ce corps corruptible « soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit re« vêtu de l'immortalité (2).

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246. On ne pouvait enseigner plus clairement la résurrection des corps. Ainsi voilà Jésus-Christ et les apôtres, les patriarches et les prophètes, les Pères et les conciles, la croyance générale et constante de l'Église catholique, les symboles ou professions de foi de tous les chrétiens, qui nous annoncent que tous les hommes

(1) Sed dicet aliquis: Quomodo resurgunt mortui? Qualive corpore venient? Insipiens! tu quod seminas non vivificatur, nisi moriatur. Et quod seminas, non corpus quod futurum est seminas, sed nudum granum, ut puta tritici, aut alicujus cæterorum. Deus autem dat illi corpus sicut vult, et unicuique seminum proprium corpus. Non omnis caro eadem caro; sed alia quidem hominum, alia vero pecorum, alia volucrum, alia autem piscium; et corpora cœlestia, et cor pora terrestria; sed alia quidem cœlestium gloria, alia autem terrestrium, alia claritas solis, alia claritas lunæ, et alia claritas stellarum. Stella enim a stella differt in claritate. Sic et resurrectio mortuorum. Seminatur in corruptione, surget in incorruptione. Seminatur in ignobilitate, surget in gloria; seminatur in infirmitate, surget in virtute; seminatur corpus animale, surget corpus spi ritale. Ibidem, v. 35, etc. (2) Omnes quidem resurgemus, sed non omnes immutabimur. In momento, in ictu oculi, in novissima tuba; canet enim tuba, et mortui resurgent incorrupti; et nos immutabimur. Oportet enim corruptibile hoc induere incorruptionem ; et mortale hoc induere immortalitatem. Ibidem, v. 51, etc.

ressusciteront un jour, afin de recevoir, après la résurrection, le complément de leur bonheur ou de leur malheur éternel. Vouloir que ce dogme ne soit qu'un mythe qui remonte aux temps primitifs, qu'une opinion mythologique, ne serait-ce pas méconnaître l'autorité des oracles sacrés, l'autorité de Dieu même ? Ne serait-ce pas ébranler les fondements de toute la religion, de toute certitude traditionnelle? L'incrédule a dit que la résurrection des corps est impossible; il l'a dit, mais il ne l'a pas prouvé, et on ne le prouvera jamais. Comment en effet prouver que celui qui a pu tirer les corps du néant ne peut les faire revivre, ou leur rendre la même forme qu'ils avaient auparavant? Nier la possibilité de la résurrection, c'est évidemment nier la création, nier la puissance de Dieu, nier Dieu lui-même.

ARTICLE II.

Tous les hommes ne ressusciteront pas dans le même état.

247. Nous ressusciterons tous, dit l'Apôtre, mais nous ne serons pas tous changés: Omnes quidem resurgemus, sed non omnes immutabimur (1). Les uns ressusciteront avec des corps glorieux, pour la vie éternelle; les autres ressusciteront avec des corps couverts d'ignominie, pour être livrés au supplice de l'enfer, qui ne finira jamais. A la vérité, tous les hommes ressusciteront avec le même corps, quant à la substance qu'ils avaient sur la terre, et ce corps aura tout ce qui tient à l'intégrité de sa nature. « Alors, « dit saint Augustin, il ne restera rien de défectueux dans le corps. « Ceux qui auront plus de corps et d'embonpoint ne reprendront point cette masse de chair; tout ce qui est au delà d'une juste " proportion sera réputé superflu. Au contraire, tout ce que la « maladie ou la vieillesse aura détruit dans le corps sera réparé par la vertu de Jésus-Christ. Il en sera de même des corps naturel«<lement maigres et décharnés: non-seulement le Sauveur les ressuscitera, mais il leur rendra encore tout ce que les maux de cette « vie leur auront ôté (2). » Ainsi, les enfants comme les vieillards, les faibles comme les forts, ceux qui sont infirmes ou privés de quelques membres comme ceux qui ont conservé leur corps entier, tous ressusciteront dans un état parfait; il en sera de l'œuvre de la résurrection comme de l'œuvre de la création, elle sera digne de

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(1) Ibidem, v. 51. (2) Voyez la Cité de Dieu, liv. xxII, c. xIx, xx et xx1; l'Enchiridion, c. LXXXVI, etc.

Dieu. Les méchants eux-mêmes ressusciteront avec tous leurs membres; mais, à la différence des bons, qui seront rétablis dans leur premier état pour recevoir une récompense plus complète, les méchants ne recevront leur corps que pour l'augmentation de leur supplice. Le corps de ceux-ci sera certainement immortel comme le corps des justes; mais il ne le sera que pour souffrir éternellement. Les réprouvés chercheront la mort, et ils ne la trouveront point; ils la désireront, et ils ne l'obtiendront point: Quærent.mortem, et non invenient eam; et desiderabunt mori, et fugiet mors ab eis (1). L'immortalité sera donc commune aux bons et aux méchants; mais elle sera pour les uns un poids éternel de gloire, æternum gloriæ pondus (2), et pour les autres, un poids éternel d'opprobre et d'ignominie.

248. De plus, les corps des saints auront des qualités surnaturelles que n'auront point les corps des réprouvés, savoir: l'impassibilité, la clarté, l'agilité et la subtilité. La première est l'impassibilité, qui rendra le corps des bienheureux exempt de la douleur et des souffrances. Le corps est semé dans la corruption, dit saint Paul, et il ressuscitera incorruptible (3). Les théologiens ont employé le mot impassibilité plutôt que celui d'incorruptibilité, afin de n'exprimer par là que ce qui convient aux corps des bons, car eux seuls seront impassibles. Les corps des méchants, tout incorruptibles qu'ils seront réellement, seront soumis à la souffrance. La seconde est la clarté, qui rendra les corps des saints aussi brillants que le soleil. « Les justes, dit Notre-Seigneur, brilleront « comme le soleil dans le royaume du Père céleste (4). » Et, poùr confirmer cette promesse, il opéra devant ses apôtres le miracle de sa transfiguration. Saint Paul exprime cette qualité lorsqu'il dit : Le corps est semé dans l'ignominie, et il ressuscitera dans la gloire (5). Cette clarté sera un état de lumière qui rejaillira de la souveraine félicité de l'âme sur tout le corps; et le corps sera heureux du bonheur même de l'âme, comme l'âme est heureuse par une participation de la félicité infinie de Dieu. La troisième qualité des corps glorieux sera l'agilité. Elle délivrera le corps du poids qui l'accable maintenant, et l'âme pourra le porter où il lui plaira avec autant de facilité que de vitesse. Le corps, dit l'Apôtre, est semé dans l'infirmité; il ressuscitera dans la force (6). Enfin, la

(1) Apocalypse, c. IX, V. VI. — (2) IIe épître aux Corinthiens, c. IV, V. 17. ➡ (3) 1o épître aux Corinthiens, c. xv, v. 49. — (4) Tunc justi fulgebunt sicut sol in regno Patris corum. Saint Matthieu, c. xш, v. 43. — (5) 1o épître aux. Corinthiens, c. xv, v. 43. — (6) Ibidem.

subtilité sera accordée à nos corps après la résurrection. Elle rendra le corps entièrement soumis à l'âme, qui le trouvera toujours prêt à exécuter ses volontés. C'est ce que saint Paul nous apprend par ces paroles: Ce qui est mis en terre est comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel (1). Tel est, d'ailleurs, l'enseignement des saints Pères (2).

CHAPITRE. VI.

Du jugement dernier..

249. Il est arrêté que les hommes meurent une fois, et que la mort est immédiatement suivie du jugement de Dieu, qui rend à chacun selon ses œuvres: Statutum est hominibus semel mori, post hoc autem judicium (3). Outre ce premier jugement, qu'on appelle le jugement particulier, il y aura un second jugement, qui est appelé le jugement général ou jugement dernier. Ce jugement doit avoir lieu au second avénement de Jésus-Christ, qui viendra visiblement juger les vivants et les morts, c'est-à-dire, tous ceux qui auront vécu depuis le commencement jusqu'à la fin de ce monde. C'est la croyance de l'Église catholique, la croyance de tous les chrétiens. C'est un article de notre foi, qu'au dernier jour NotreSeigneur descendra sur la terre pour juger tous les hommes. Cette vérité est fondée tout à la fois sur l'enseignement des conciles et des symboles, des saints Pères et des oracles sacrés.

250. D'abord le quatrième concile œcuménique de Latran, qui eut lieu en 1215, porte, dans son article de la foi catholique : « Jésus-Christ viendra, à la fin des siècles, juger les vivants et les « morts, et rendra à chacun selon ses œuvres, tant aux réprouvés « qu'aux élus (4). » Nous trouvons la même définition dans le second concile général de Lyon de l'an 1274, où étaient réunis les Grecs et les Latins (5). Le symbole de saint Athanase, qui est reçu dans toute l'Église, celui qui porte le nom des apôtres, ainsi que les symboles de Nicée et de Constantinople, qui sont du quatrième (1) Ibidem, v. 44. ·(2) Voyez le Catéchisme du concile de Trente, Ire partie, art. xI. —(3) Epitre aux Hébreux, c. ix, v. 27. — (4) Christus venturus (est) in fine sæculi judicare vivos et mortuos, et redditurus singulis secundum opera sua, tam reprobis, quam electis. Capit. I. (5) Labbe, Concil., tom. x1, col. 963.

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