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l'Église : « Nous vous offrons, Seigneur, le calice du salut, en «priant votre clémence de le faire monter comme un parfum « d'une agréable odeur jusqu'au trône de votre divine majesté, « pour notre salut et pour le salut du monde entier (1). » Mais l'Église offre le sacrifice de la messe plus spécialement pour ceux qui sont dans sa communion : « Nous vous supplions donc, Père très-clément, et nous vous prions par notre Seigneur JésusChrist, d'avoir pour agréables et de bénir ces dons, ces présents, «< ces sacrifices purs et sans tache, que nous vous offrons pour « votre sainte Église catholique; afin qu'il vous plaise de lui don<< ner la paix, de l'assister, de la maintenir dans l'union, et de la « gouverner par toute la terre, ensemble avec votre serviteur « notre pape N., et notre évêque N., et tous ceux qui sont ortho« doxes, et qui font profession de foi catholique et apostolique. « Souvenez-vous, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes « N. et N., et de tous ceux qui sont ici présents, dont vous con« naissez la foi et la piété, pour qui nous vous offrons ce sacrifice « de louange, ou qui vous l'offrent tant pour eux-mêmes que pour « ceux qui vous appartiennent, pour la rédemption de leurs âmes, « pour l'espérance de leur salut et de leur conservation; et qui, pour « l'accomplissement de leurs vœux, vous rendent leurs hommages << comme au Dieu éternel, vivant et véritable (2). » On peut bien dire la messe pour la conversion des excommuniés, des hérétiques, des infidèles, comme on peut la dire pour la propagation de la foi; mais on ne peut les nommer dans la célébration des saints mystères, si ce n'est à l'office du vendredi saint, où l'on prie d'une manière particulière pour les catéchumènes, pour les hérétiques, les juifs et les païens.

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838. Secondement, on peut offrir le sacrifice de la messe pour le soulagement des âmes du purgatoire, ainsi que le fait l'Église : « Sou« venez-vous aussi, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes « N. et N., qui, marqués du sceau de la foi, ont fini leur vie mor. « telle avant nous, pour s'endormir du sommeil de la paix. Nous « vous supplions, Seigneur, de leur accorder par votre miséricorde, « à eux et à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, le lieu du ra« fraîchissement, de la lumière et de la paix (3). » Les docteurs de tous les temps ont admis la prière pour les morts, et nous la trouvons dans les liturgies les plus anciennes. Saint Cyrille de Jérusalem, expliquant la liturgie du quatrième siècle aux néophytes,

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leur dit : « Nous prions pour tous ceux qui sont sortis de ce « monde dans notre communion, croyant que leurs âmes re<< çoivent un grand soulagement des prières que l'on fait pour «eux dans ce saint et redoutable sacrifice qui est sur l'autel (1). Mais l'Église n'offre ni sacrifices ni prières pour les réprouvés; le sang de Jésus-Christ ne coule point en enfer. Elle ne prie point non plus pour ceux qui sont dans le séjour de la gloire. « Ce serait faire injure à un martyr, dit saint Augustin, a que de prier pour lui; nous devons plutôt nous recommander à << ses prières. >>

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839. Troisièmement, nous offrons le divin sacrifice à l'honneur des saints, afin d'obtenir leur intercession auprès de Dieu. « Re« cevez, Trinité sainte, cette oblation que nous vous offrons en « mémoire de la passion, de la résurrection et de l'ascension de « Jésus-Christ Notre-Seigneur, et en honneur de la bienheureuse « Marie toujours vierge, et du bienheureux Jean-Baptiste, et des saints apôtres Pierre et Paul, et des saints dont les reliques sont ici, et de tous les saints, afin qu'ils y trouvent leur gloire, et << nous notre salut; et que ceux dont nous faisons mémoire sur la « terre daignent intercéder pour nous dans le ciel (2). » C'est donc à tort que les protestants nous reprochent d'offrir le sacrifice de la messe aux saints; il ne se trouve rien, ni dans la liturgie catholique, ni dans les conciles, ni dans les écrits des docteurs de l'Église, qui puisse justifier ce reproche. Bien au delà, voici ce que dit le concile de Trente: « Quoique l'Église ait coutume de célé« brer quelquefois des messes en honneur et mémoire des saints, « elle n'enseigne pourtant pas que le sacrifice leur soit offert; on l'offre à Dieu seul, qui les a couronnés. Aussi le prêtre ne dit pas : « Pierre ou Paul, je vous offre ce sacrifice; mais, rendant grâces à « Dieu de leurs victoires, il implore leur protection, afin qu'ils daignent intercéder pour nous dans le ciel, pendant que nous « faisons mémoire d'eux sur la terre (3). » Anathème donc à celui qui dit «< que c'est une imposture de célébrer la messe à l'honneur « des saints, afin d'obtenir leur intercession auprès de Dieu, selon a l'intention de l'Église (4). »

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(1) Sermon CLIX. — (2) Missel romain. — (3) Sess. xxi, ch. 1. — (4) Si quis dixerit, imposturam esse missas celebrare in honorem sanctorum et pro illorum intercessione apud Deum obtinenda, sicut Ecclesia intendit; anathema sit. Ibidem, can. v. Voyez, ci-dessus, le n° 432.

840. Nous ne parlons ici ni de l'obligation de dire la messe, ni des règles à suivre pour la célébration des saints mystères; nous en avons parlé dans la Théologie morale, où l'on trouve tous les détails qu'on peut désirer.

DU SACREMENT DE PÉNITENCE.

841. « Si tous ceux qui sont régénérés par le baptême en conservaient une si grande reconnaissance envers Dieu, qu'ils de« meurassent constamment dans la justice qu'ils y ont reçue par « sa grâce, il n'aurait pas été besoin d'établir d'autre sacrement pour la rémission des péchés. Mais parce que Dieu, qui est «< riche en miséricorde, connaît notre faiblesse et notre fragilité, «< il a bien voulu aussi accorder un remède pour recouvrer la vie « à ceux même qui depuis le baptême se seraient livrés à la servitude du péché et à la puissance du démon. Et ce remède est le « sacrement de pénitence, par lequel le bienfait de la mort de « Jésus-Christ est appliqué à ceux qui sont tombés après le baptème (1). »

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CHAPITRE PREMIER.

De la notion et de l'institution du sacrement de pénitence.

842. La pénitence, considérée comme vertu, consiste dans la détestation et la douleur sincère des péchés qu'on a commis, avec la résolution de ne plus les commettre à l'avenir, et de satisfaire à la justice de Dieu. La vraie pénitence ne comprend pas seulement la cessation du péché, la résolution et le commencement d'une nouvelle vie; elle comprend, en outre, la haine de la vie passée, comme nous l'apprend l'Écriture. « Rejetez loin de vous vos iniquités, par lesquelles vous avez violé la loi de Dieu, et faites« vous un cœur nouveau (2). » Et « certes, ajoute le concile de

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(1) Concile de Trente, sess. XIV,

ch. I

(2) Ezechiel, c. XVIII, v. 31.

« Trente, quiconque considérera ces transports des saints, Jai péché contre vous seul, et j'ai fait le mal en votre présence. «Je me suis fatigué dans mes gémissements, et j'ai baigné toutes « les nuits mon lit de larmes. Je repasserai en mon esprit toutes « les années de ma vie dans l'amertume de mon cœur, et au• tres sentiments semblables, comprendra aisément qu'ils procé« daient d'une violente haine de la vie passée, et d'une grande dou⚫leur d'avoir offensé Dieu (1). » C'est cette pénitence que pratiquait David, ainsi que tous les autres pénitents de l'ancienne loi; c'est la pénitence que Jonas prêchait aux Ninivites, que les livres sacrés recommandent à tous les pécheurs, en nous la représentant comme nécessaire au salut, nécessaire d'une nécessité absolue à quiconque s'est rendu coupable de quelque péché mortel.

843. En effet, dit le Seigneur, « je jugerai chacun selon ses « œuvres : convertissez-vous, et faites pénitence de toutes vos ini« quités, et l'iniquité n'attirera point votre ruine (3). Si vous ne << faites pénitence, vous périrez tous semblablement (3). Ne tardez point à vous convertir, et ne différez point de jour en jour; car « la colère du Seigneur éclatera tout d'un coup, et il vous perdra « au jour de sa vengeance (4). De tout temps la pénitence a été nécessaire, pour obtenir la grâce et la justice, à tous ceux qui « s'étaient souillés par le péché mortel (5). »

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844. Dans la loi de grâce, la vertu de pénitence a pris un nouveau caractère : Jésus-Christ l'a élevée à la dignité de sacrement; il en a fait un rit sacré, dont il a confié l'exercice à ses ministres. Ainsi la pénitence est un sacrement de la loi nouvelle, institué

(1) Declarat sancta synodus hanc contritionem, non solum cessationem a peccato et vitæ novæ propositum et inchoationem, sed veteris etiam odium continere, juxta illud: Projicite a vobis omnes iniquitates vestras, in quibus prævaricati estis ; et facile vobis cor novum et spiritum novum (Ezech., xvIII). Et certe, qui illos sanctorum clamores consideraverit: Tibi soli peccavi, et malum coram te feci (Ps. L): Laboravi in gemitu meo, lavabo per singulas noctes lectum meum (Ps. vi) : Recogitabo tibi omnes annos meos in amaritudine animæ meæ (Is. xxxvп) : et alios hujus generis: facile intelliget, eos ex vehementi quodam anteactæ vitæ odio, et ingenti peccatorum detestatione manasse. Sess. XIV, ch. IV. — (2) Convertimini, et agite poenitentiam ab omnibus iniquitatibus vestris, et non erit vobis in ruinam iniquitas. Ézéch., c. XVIII, v. 30. — (3) Si pœnitentiam non egeritis, omnes similiter peribitis. Saint Luc, c. XIII, v. 5. (4) Non tardes converti ad Dominum, et ne differas de die in diem; subito enim veniet ira illius, et in tempore vindictæ disperdet te. Ecclésiastique, c. v, v. 8 et 9. — (5) Fuit quidem pœnitentia universis hominibus, qui se mortali aliquo peccato inquinassent, quovis tempore ad gratiam et justitiam assequendam necessaria. Concile de Trente, sess. XIV, ch. 1.

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