Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

approuvé, l'intrus absoudrait un malade qui est à l'article de la mort (1).

CHAPITRE V.

Du sujet du sacrement de pénitence.

944. Le sacrement de pénitence ne peut s'administrer qu'à ceux qui ont reçu le sacrement de baptême, qui est comme la porte des autres sacrements. L'Église n'exerce de juridiction que sur ceux qui sont entrés dans son sein par le baptême (2). « Pourquoi, dit l'Apô«tre, entreprendrais-je de juger ceux qui sont hors de l'Église (3)? » Mais tous ceux qui ont été régénérés, une fois parvenus à l'âge de discrétion, n'eussent-ils que des fautes vénielles à se reprocher, peuvent participer à la grâce du sacrement de pénitence; car, quoiqu'on ne soit pas obligé de déclarer en confession les péchés véniels, on peut néanmoins les confesser utilement.

945. Le sacrement de la réconciliation est nécessaire, non-seulement de nécessité de précepte, mais de nécessité de moyen, à tous ceux qui ont commis quelque péché mortel après avoir reçu le baptême. « Le sacrement de pénitence, dit le concile de Trente, « est nécessaire au salut pour tous ceux qui sont tombés depuis le ⚫ baptême, comme le baptême l'est à ceux qui ne sont pas encore « régénérés (4). » C'est en vain, comme nous l'avons fait remarquer plus haut (5), que notre divin Sauveur aurait donné à l'Église, c'est-à-dire aux évêques et aux prêtres, le pouvoir de lier et de délier sur la terre, de remettre et de retenir les péchés, si le pécheur n'était point tenu de se présenter au tribunal de la pénitence pour se réconcilier avec Dieu, s'il y avait un autre moyen de recouvrer la grâce du juste, d'obtenir le pardon de ses offenses. Telle a toujours été d'ailleurs la croyance de l'Église, ainsi que nous l'avons démontré en parlant de la nécessité de la confession (6).

(1) Voyez, pour la pratique, la Théologie morale à l'usage des curés, tom. 11, no 476, etc. (2) Concile de Trente, sess. xiv, ch. n. — (3) Quid enim mihi de iis qui foris sunt, judicare? Ire épître aux Corinthiens, c. v, v. 12. — (4) Est autem hoc sacramentum pœnitentiæ lapsis post baptismum ad salutem necessarium, ut nondum regeneratis ipse baptismus. Sess. XIV, ch. 11.— (5) Voyez, ci-dessus, le n° 861.-(6) Voyez, ci-dessus, les n° 866, etc., 922, etc.

946. Nous avons dit que le sacrement de pénitence est nécessaire de nécessité de moyen, c'est-à-dire que ce sacrement est le moyen nécessaire au pécheur pour rentrer en grâce avec Dieu. Il a été institué pour conférer à celui qui le reçoit la première grâce sanctifiante qui efface le péché mortel. Mais cependant il en est de ce sacrement comme du sacrement de baptême quand on ne peut le recevoir, il suffit de le désirer, en s'excitant à la contrition parfaite. Dieu ne demande point l'impossible, et ne refuse point la grâce nécessaire à celui qui la lui demande : Facienti quod in se est, non denegat gratiam. Il peut même arriver que celui qui vient de commettre le péché mortel s'excite à la contrition parfaite, et qu'il soit justifié avant de recevoir l'absolution, soit qu'il puisse, soit qu'il ne puisse pas se confesser aussitôt; mais il n'est point dispensé pour cela de recevoir le sacrement (1). Quant aux dispositions nécessaires pour le recevoir, nous les avons expliquées dans la Théologie morale à l'usage des curés et des confesseurs.

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 859.

DU

SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.

CHAPITRE PREMIER.

De la notion et de l'institution du sacrement de l'extrêmeonction.

947. Le sacrement de l'extrême-onction est ainsi appelé, parce qu'il s'administre par une onction, et que cette onction est la dernière de celles qui, d'après l'ordre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, concourent à la sanctification des hommes. On l'appelle aussi le sacrement des infirmes, des mourants, parce qu'il a été institué en faveur de ceux qui sont en danger de mort. On définit l'extrême-onction, un sacrement institué par Jésus-Christ pour remettre aux malades qui sont en danger de mort les restes de leurs péchés, les guérir des langueurs de l'âme, et même leur rendre la santé, si cela est expédient pour leur salut.

"

948. L'extrême-onction est un vrai sacrement, un sacrement proprement dit de la loi nouvelle. Cette proposition est de foi. « Si quelqu'un dit que l'extrême-onction n'est pas vraiment et pro« prement un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, « et promulgué par le bienheureux apôtre Jacques, mais seule«ment un rit qui vient de nos pères, ou une invention humaine; « qu'il soit anathème. » Ainsi s'exprime le concile de Trente (1), dont la décision est fondée sur l'Écriture sainte et la tradition. « Cette « onction sacrée des malades a été instituée par Notre-Seigneur . Jésus-Christ, comme un vrai sacrement du Nouveau Testament, « insinué dans saint Marc, promulgué et recommandé aux fidèles

(1) Si quis dixerit, extremam unctionem non esse vere et proprie sacramenfum a Christo Domino nostro institutum, et a beato Jacobo apostolo promulga tum, sed ritum tantum acceptum a patribus, aut figmentum humanum ; anathema sit. Sess. XIV, du Sacrement de l'extrême-onclion, can. 1.

"

« par saint Jacques, apôtre et frère de Notre-Seigneur. Quelqu'un, dit-il, est-il malade parmi vous, qu'il fasse venir les prêtres de l'Église, et qu'ils prient sur lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur; et la prière de la foi sauvera le malade, et le Sei« gneur le soulagera; et s'il est en élat de péché, ses péchés lui « seront remis. Par ces paroles, comme l'Église l'a appris de la « tradition des apôtres, transmise comme de main en main, elle « nous enseigne quels sont la matière, la forme, le ministre propre << et les effets de ce sacrement salutaire (1). » En effet, les Pères, regardant l'extrême-onction comme un supplément, la consommation du sacrement de pénitence, l'ont toujours mise au nombre des sacrements. Nous pourrions citer, entre autres, Origène (2), saint Jean Chrysostome (3), saint Cyrille d'Alexandrie (4), saint Augustin (5), Innocent I (6), saint Grégoire le Grand (7), Théodore, archevêque de Cantorbéry (8), le vénérable Bède (9), Paschase Radbert, abbé de Corbie (10), Hincmar, archevêque de Reims (11), et saint Bernard (12). C'est aussi l'enseignement des conciles de Chalon-sur-Saône, de l'an 813; d'Aix-la-Chapelle, de l'an 836; de Mayence, de l'an 847; de Pavie, de l'an 850; de Constance, de l'an 1414, et du concile de Florence, de l'an 1439. Enfin, comme nous l'avons prouvé en parlant des sacrements en général, c'est et ç'a toujours été la croyance générale de l'Eglise, croyance qui, ne pouvant venir que des apôtres, remonte jusqu'à JésusChrist (13).

(1) Instituta est autem sacra hæc unctio infirmorum, tanquam vere et proprie sacramentum Novi Testamenti, a Christo Domino nostro, apud Marcum (c. Vi) quidem insinuatum, per Jacobum autem apostolum ac Domini fratrem fidelibus commendatum ac promulgatum. Infirmatur, inquit, quis in vobis : inducat presbyteros Ecclesiæ, et orent super eum, ungentes eum oleo in nomine Domini : et oratio fidei salvabil infirmum; et alleviabit eum Dominus, et, si in peccatis sit, dimittentur ei (Jacob, c. v). Quibus verbis, ut ex apostolica traditione, per manus accepta, Ecclesia didicit, docet materiam, formam, proprium ministrum, et effectum hujus salutaris sacramenti. Ibidem, ch. 1.—(2) Homélie п, sur le Lévitique.—(3) Liv. m, du Sacerdoce.—(4) Liv. vi, de l'Adoration en esprit. — (5) Sermon ccxv, et ailleurs. — (6) Lettre à Décentius. (7) Sacramentaire de saint Grégoire le Grand. — (8) Pénitentiel de Théodore. (9) Sur l'épître de saint Jacques. (10) Dans la vie d'Adelard. (11) Capitules ou statuts d'Hincmar.-(12) Vie de saint Malachie.-(13) Voyez, ci-dessus, le n° 579, etc.

CHAPITRE II.

De la matière, de la forme et des effets du sacrement de l'extrême-onction.

"

949. Conformément aux paroles de saint Jacques, « l'Église, dit « le concile de Trente, enseigne que la matière sacramentelle de « l'extrême-onction est l'huile bénite par l'évêque. En effet, l'onc«tion de l'huile représente très-bien la grâce du Saint-Esprit, dont « l'âme du malade reçoit invisiblement l'onction (1). » C'est ce que le catéchisme romain développe de la manière suivante : « Cette « matière est très-propre à représenter l'effet que le sacrement « produit intérieurement dans l'âme. Car, comme l'huile a la propriété d'adoucir les souffrances du corps, ainsi la vertu du sa«< crement tempère la tristesse et la douleur de l'âme. L'huile est « encore un remède qui rétablit la santé; elle apporte la joie, elle << sert d'aliment à la flamme qui nous éclaire, et rend au corps fatigué les forces et la liberté de ses mouvements (2). » Il est donc clair que l'huile est la matière du sacrement de l'extrême-onction. Et il s'agit de l'huile d'olive, la seule proprement appelée huile. « La matière de l'extrême-onction, dit Eugène IV, est l'huile d'olive, bénite par l'évêque (3). » On voit, par le décret de ce pape, ainsi que par le concile de Trente, que l'huile des infirmes doit être bénite par l'évêque. Mais cette bénédiction est-elle nécessaire de nécessité de sacrement, c'est-à-dire nécessaire sous peine de nullité pour le sacrement? Les docteurs ne sont pas d'accord: les uns la regardent comme nécessaire à la validité de l'extrêmeonction; les autres ne la croient nécessaire que de nécessité de précepte. On ne peut, dans la pratique, s'écarter du premier sentiment (4).

«

950. La forme du sacrement de l'extrême-onction consiste dans les paroles que le prêtre prononce en faisant chaque onction. « La << forme de ce sacrement, porte le Rituel romain, est la prière so<< lennelle que le prêtre fait à chaque onction, lorsqu'il dit : « Que

(1) Session xiv, de l'extrême-onction, ch. I. (2) Catéchisme du concile de Trente, sur l'extrême-onction. — (3) Décret pour les arméniens. —(4) Voyez la Théologie morale à l'usage des curés, tome 11, no 614, etc.

« ZurückWeiter »