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sieurs et divers ordres de ministres, chargés d'office de ce qui «<tient au sacerdoce; de sorte que ceux qui ont reçu d'abord la « tonsure cléricale arrivassent ensuite aux ordres majeurs, en ⚫ passant par les ordres mineurs. Car les saintes Lettres ne font « pas seulement mention des prêtres; elles parlent aussi trèsclairement des diacres, et indiquent positivement les choses << auxquelles on doit faire attention dans leur ordination. Et l'on « voit que, dès le commencement de l'Église, les noms des ordres « suivants étaient en usage, ainsi que les fonctions propres à chacun d'eux, c'est-à-dire de l'ordre de sous-diacre, d'acolyte, d'exorciste, de lecteur et de portier, quoiqu'en degré différent; « car le sous-diaconat est mis au rang des ordres majeurs par les Pères et par les saints conciles, dans lesquels il est aussi très« fréquemment parlé des autres ordres inférieurs (1). » Le sacerdoce, le diaconat et le sous-diaconat sont appelés ordres majeurs, sacrés; et les ordres d'acolyte, d'exorciste, de lecteur et de portier sont appelés ordres mineurs, moindres, parce qu'ils sont inférieurs aux ordres sacrés. Quant à la tonsure, elle n'est point un ordre proprement dit, mais une préparation aux ordres; Præambulum ad ordinem, dit saint Thomas.

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ARTICLE III.

L'ordre est-il un sacrement?

958. Il est de foi que l'ordre ou l'ordination sacrée est un vrai sacrement de la loi nouvelle. Anathème à celui qui dira « que l'ordre ou l'ordination sacrée n'est point vraiment et proprement « un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ; ou que «< c'est une invention humaine, imaginée par des gens ignorants des choses ecclésiastiques; ou que ce n'est qu'une certaine manière de choisir les ministres de la parole de Dieu et des sacre«ments. » Ainsi s'exprime le concile de Trente (2), qui se fonde sur le témoignage de l'Écriture, la tradition des apôtres, et le consentement unanime des Pères (3).

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(1) Concile de Trente, sess. xxш, ch. 1. (2) Si quis dixerit, ordinem, sive sacram ordinationem, non esse vere et proprie sacramentum, a Christo Domino institutum, vel esse figmentum quoddam humauum, excogitatum a viris rerum ecclesiasticarum imperitis; aut esse tantum ritum quemdam eligendi ministros verbi Dei et sacramentorum; anathema sit. Ibidem, can. L - (3) lidem,

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959. En effet, voici ce que dit l'Apôtre, écrivant à Timothée : « Ne négligez point la gràce qui est en vous, qui vous a été donanée, suivant une révélation prophétique, par l'imposition des « mains des prêtres (1). Je vous exhorte à ranimer la grâce que • vous avez reçue par l'imposition de mes mains (2). » Nous lisons ́aussi dans les Actes que les apôtres ordonnèrent les sept diacres par la prière et l'imposition des mains: « Ils les amenèrent en présence des apôtres, qui leur imposèrent les mains en priant: Et orantes imposuerunt eis manus (3). » Dans le même livre, il est dit que Paul et Barnabé établirent des prétres en chaque Église (4). Au lieu du verbe constituere, le texte grec se sert du verbe qui exprime l'imposition des mains. Suivant l'apôtre saint Paul, « c'est Jésus-Christ lui-même qui a donné (ou a fait) les « uns apôtres, les autres prophètes, d'autres évangélistes, d'au« tres pasteurs et docteurs (5). » Or, d'après ces différents textes, on trouve dans l'ordination tous les caractères d'un vrai sacrement; savoir: un rit extérieur et symbolique, qui consiste dans l'imposition des mains; la vertu de conférer la grâce, et l'institution divine. Dieu seul peut attacher la grâce à un signe extérieur ou matériel. Aussi, les saints Pères ont-ils toujours regardé l'ordination comme un sacrement proprement dit.

960. Nous pourrions citer saint Ignace, évêque d'Antioche ct. martyr (6), Tertullien (7), saint Grégoire de Nysse (8), saint Chrysostome (9), saint Jérôme (10), saint Léon (11), les Pères du concile général de Chalcédoine de l'an 451, le pape Anastase II (12), saint Grégoire le Grand (13), et autres docteurs grecs et latins. Qu'il nous suffise de rapporter ce que dit saint Augustin. Voici ses paroles : « Que les donatistes nous expliquent « pourquoi le caractère du baptême est ineffaçable, tandis que, · d'après eux, celui de l'ordre ne l'est pas... Si ce sont deux sacre«ments, comme personne n'en doute, pourquoi l'un se conserve« rait-il, tandis que l'autre se perdrait (14)? » Évidemment, ce

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(1) Noli negligere gratiam quæ in te est, quæ data est tibi per prophetiam, cum impositione manuum presbyterii. 1o épître à Timothée.—(2) Admonco te, ut resuscites gratiam Dei, quæ est in te per impositionem manuum mearum. Ire épitre à Timothée, c. 1, v. 6. - (3) Actes des apôtres, c. vi, v. 6. (4) Et cum constituissent illis per singulas ecclesias presbyteros. Ibidem, c. xiv, v. 22. – (5) Epitre aux Éphésiens, c. IV, v. 11. — (6) Lettre aux fidèles de Smyrne. (7) Des Prescriptions, c. XL. — (8) Discours sur le baptême de Jésus-Christ. (9) Liv. in, du Sacerdoce, c. iv. (10) Dialogue contre les lucifériens. (11) Lettre x1, alias LXXXI. (12) Lettre à l'empereur Anastase. — (13) Liv. AV, sur le premier livre des Rois, C. V. — (14) Si nos male facimus, ipsi explicent,

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grand docteur regardait l'ordre comme un sacrement; il en parle comme du baptême, comme d'un dogme reçu dans l'Église au commencement du cinquième siècle.

961. Enfin, à toutes ces autorités on peut ajouter la croyance, la pratique générale et non interrompue de toutes les Eglises, de l'Église latine et de l'Église grecque, des Églises d'Orient et de celles d'Occident. Dans toutes les parties du monde chrétien et dans tous les temps, ainsi que nous l'avons vu en parlant des sacrements en général, on a mis l'ordre, l'imposition des mains, au nombre des sacrements institués par Notre-Seigneur JésusChrist.

ARTICLE IV.

Quels sont les ordres qui ont le caractère de sacrement?

962. Il est hors de doute, dans l'Église, que le sacerdoce est un sacrement; c'est un dogme qui n'est contesté par aucun catholique. Le concile de Trente frappe d'anathème quiconque dira que par l'ordination de la prêtrise il ne s'imprime point de caractère, ou que celui qui a été une fois prétre peut de nouveau devenir laïque (1). L'ordination, qui imprime un caractère sacramentel, est évidemment un sacrement.

963. Mais l'épiscopat est-il un sacrement? Imprime-t-il un caractère distinct du caractère du simple prêtre? Quoique tous les docteurs s'accordent à reconnaître que l'évêque est supérieur au prêtre, ils ne s'accordent pas à regarder l'épiscopat comme un sacrement proprement dit. Plusieurs théologiens pensent que l'épiscopat n'est pas un sacrement qui diffère du sacerdoce; qu'il n'imprime pas un nouveau caractère, mais qu'il confère seulement une puissance plus étendue, un plus grand pouvoir sur les choses saintes; ce n'est, suivant eux, qu'une extension, que la plénitude, le complément, le faite du sacerdoce. Mais il est plus communément reçu que l'ordination des évêques est un sacrement distinct de la prêtrise. En effet, cette ordination nous offre tout ce qui constitue un vrai sacrement. On y trouve le rit exté

quomodo sacramentum baptizati non possit amitti, et sacramentum ordinati possit amitti.... Si enim utrumque sacramentum est, quod nemo dubitat; cur illud non amittitur, et illud amittitur? Liv. 1, contre la lettre de Parménien, c. XI. (1) Si quis dixerit, per sacram ordinationem.... non imprimi characterem; vel eum qui sacerdos semel fuit laicum rursus fieri posse; anathema sit. Sess. xxIII, can. IV.

rieur, savoir, l'imposition des mains: « Je vous exhorte à ranimer « la grâce de Dieu, qui vous a été donnée par l'imposition de mes « mains (1). » C'est l'avis que saint Paul donnait à Timothée, qu'il avait lui-même ordonné évêque d'Éphèse. Ce rit a la vertu de conférer la grâce, comme on le voit par le texte que nous venons de citer. La même chose est prouvée par ces paroles que l'évêque consécrateur adresse à celui qu'il ordonne: Recevez le SaintEsprit. Or, la vertu de conférer l'Esprit-Saint, de produire la grace, suppose nécessairement une institution sacramentelle. D'ailleurs, selon le même apôtre, c'est le Saint-Esprit qui a établi les évêques pour gouverner l'Eglise de Dieu (2); c'est JésusChrist lui-même qui a fait les uns apótres (3), dont les évêques sont, de l'aveu de tous, les successeurs.

964. Après l'Écriture sainte on peut citer la tradition. On voit, par les écrits de saint Denis l'Aréopagite ou de l'auteur qui porte son nom (4), de Tertullien (5), de Clément d'Alexandrie (6), de saint Épiphane (7), de saint Augustin (s), de saint Léon (9), du pape Gélase (10), de saint Grégoire le Grand (11), de saint Isidore de Séville (12), et d'autres anciens auteurs ecclésiastiques, que l'ordre des évêques est un sacrement, l'ordre le plus élevé de tous, un ordre distinct de l'ordre des prêtres et des autres clercs. Aussi le concile de Trente, en décidant que la hiérarchie établie de Dieu se compose des évêques, des prétres et des ministres, distingue assez clairement l'ordre des évêques de l'ordre des prêtres, des diacres et des autres ministres qui servent à l'autel. Toutefois, comme il n'existe aucune décision expresse de l'Église ou du saint-siége sur cette question, on ne peut soutenir que comme plus commune et plus probable l'opinion des docteurs qui pensent que l'ordination de l'évêque est un vrai sacrement distinct de la prêtrise.

965. Il est généralement reçu que le diaconat est un sacrement; presque tous les théologiens catholiques sont d'accord sur ce point. On trouve en effet dans le diaconat toutes les conditions requises pour un véritable sacrement: savoir, un rit extérieur qui consiste dans l'imposition des mains, accompagnée de la prière. C'est ainsi

(1) II épître à Timothée, c. 1, v. 6. (2) Actes des apôtres, c. xx, v. 28. (3) Epitre aux Éphésiens, c. iv, v. 11. − (4) Hiérarchie ecclésiastique, c. v. (5) Des Prescriptions, c. XL. - (6) Liv. vi, des Stromates. (7) Hérésie LXXV. (9) Lettre xi, alias LXXXIV.

(8) Contre Felix Manichéen.

(10) Lettre aux

évêques de Lucanie. —(11) Liv. IV, sur le Ier liv. des Rois, c. v. — (12) Liv. vi,

des Origines, c. XII.

que furent ordonnés les sept premiers diacres, comme on le voit dans les Actes des apótres: Et oranles imposuerunt eis manus (1). Ce rit a la vertu de conférer la grâce; car, dans l'ordination du diacre, l'évêque prononce ces paroles, Recevez le SaintEspril; et il a été institué par Jésus-Christ. « Les apôtres, dit le « pape saint Clément, établirent les évêques et les diacres, sui«vant l'ordre qu'ils avaient reçu de Jésus-Christ (2). » Saint Ignace martyr s'exprime comme saint Clément : « Respectez les diacres, « comme exerçant leur ministère d'après l'ordre de Dieu (3). » Aussi le concile de Trente a-t-il défini que les ministres, c'est-àdire les diacres, appartiennent à la hiérarchie établie de Dieu (4).

966. On dira peut-être que ni le diaconat ni l'épiscopat ne peuvent être mis au rang des sacrements, puisqu'il n'y a qu'un sacrement de l'ordre, qui est un des sept sacrements institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il est bien vrai qu'il n'y a qu'un sacrement de l'ordre; mais ce sacrement se confère, et par l'ordination des diacres, et par l'ordination des prêtres, et par celle des évêques. Ces divers ordres, quoique spécifiquement distincts, ne constituent génériquement qu'un seul sacrement, parce qu'ils se rapportent tous au sacerdoce, dont la fin principale est l'oblation du sacrifice, à laquelle ils concourent selon la mesure du pouvoir qu'ils communiquent à ceux qui les reçoivent.

967. Quant au sous-diaconat, les théologiens sont partagés sur la question de savoir si c'est un sacrement. Il en est de même pour ce qui regarde les quatre ordres mineurs. Mais il nous paraît plus probable que la dignité de sacrement ne convient ni au sousdiaconat ni aux ordres inférieurs.

CHAPITRE II.

De la matière et de la forme du sacrement de l'ordre.

968. Les docteurs ne sont pas d'accord entre eux sur la matière et la forme du sacrement de l'ordre. Le plus grand nombre regardent l'imposition des mains comme la seule matière essen

(1) Actes des apôtres, c. vi, v. 6. — (2) ITM• lettre aux Corinthiens. — Voyez les Pères apostoliques de Cotelier. · (3) Lettre aux fidèles de Smyrne. —

(i) Sess. XIII, cán. Vì.

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