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autres disciples, lorsque Jésus-Christ se fit voir à eux le huitième jour après sa résurrection : Non erat cùm eis quandò venit Jesus. Voilà le principe le plus ordinaire de l'incrédulité : on veut se distinguer. Mais si dans tout autre sujet la singularité doit être suspecte, combien plus, lorsqu'il s'agit de la foi, laquelle est le sacré lien qui doit unir tous les hommes dans le culte d'un même Dieu et d'un même Seigneur? Le premier avantage donc que nous avons en croyant comme fidèles, c'est de croire ce que croit avec nous toute l'Eglise de Dieu. P. 67 -72.

2. Préoccupation du jugement. Saint Thomas, prévenu de sa pensée, sans rien examiner davantage, conclut d'abord qu'il ne croiroit pas : Non credam. Autre principe de l'incrédulité : on se prévient contre la foi. Dieu veut bien qu'en matière même de foi nous nous instruisions des choses: mais il veut aussi que nous fassions cet examen sans prévention; et voilà le second avantage de la foi, de nous dégager, par une simple et sage simplicité, de tous préjugés. P. 72—76.

3. Opiniâtreté. Tout portoit saint Thomas à croire la résurrection de Jésus-Christ: mais il s'obstina dans son erreur. Troisième principe de l'incrédulité. On se fait une fausse gloire de ne point revenir de son sentiment. Force d'esprit mal entendue. Le fidèle, par un troisième avantage, trouve dans sa docilité la vraie force, qui consiste à se soumettre et à se captiver. P. 76 -78.

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4. Petitesse d'un génie borné qui ne croit que ce qu'il voit. Saint Thomas dit : Si je ne vois les marques des clous dont les mains de Jésus-Christ ont été percées, je ne croirai point qu'il soit ressuscité: Nisi videro, non credum. Quatrième principe de l'incrédulité: on veut juger de tout par les sens, les sens étoient juges compétens des mystères de Dieu, et qu'ils ne fussent pas sujets à mille illusions. Mais la foi nous élève audessus des sens, et nous fait ainsi pénétrer jusque dans les secrets de Dieu les plus cachés : quatrième et dernier avantage. Beati qui non viderunt, et crediderunt. P. 78-80.

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II. PARTIE. La foi de saint Thomas est le remède de notre incrédulité. Distinguons trois états où la foi de cet apôtre peut être considérée; le premier, où il l'a professée hautement; le second, où il l'a prêchée apostoliquement; le troisième, où il l'a consommée saintement. Or dans ces trois états, la foi de ce grand saint sert à guérir notre infidélité. P. 80-82.

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1. Il l'a professée hautement, lorsqu'il reconnut Jésus-Christ pour son Seigneur et son Dieu. Or puisque saint Thomas a cru, nous devons croire. Car ce n'est point par foiblesse qu'il a cru, ce n'est point par légèreté, ce n'est point par une aveugle déférence au sentiment et au rapport des autres. Il ne fut que trop éloigné de telles dispositions. C'est donc par la seule évidence de la vérité : et qui ne croiroit pas au témoignage d'un homme obligé de se rendre à la seule force de la vérité qu'il combattoit? Ainsi saint Paul convainquoit-il les juifs par son propre exemple. Mais non-seulement la foi de saint Thomas est un argument qui nous convainc; c'est encore une leçon qui nous instruit de quoi? du point le plus essentiel de la religion, qui est la divinité de Jésus-Christ. Vous êtes, lui dit-il, mon Seigneur et mon Dieu : Dominus meus et Deus meus. P. 82-87.

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2. Il l'a prêchée apostoliquement, jusque dans la région la plus intérieure de l'Inde, où il a soumis à l'évangile des millions d'infidèles. Or, ce succès de l'évangile a toujours été considéré des Pères comme une des plus incontestables preuves de notre foi. Du reste, nous croyons les mêmes vérités qu'il prêchoit : heureux si nous en faisons les règles de notre vie. P. 87-89.

3. Il l'a saintement consommée par son martyre. Il a signé de son sang le témoignage qu'il rendoit en faveur de la foi. Quelle conviction pour nous! mais en même temps quelle instruction! Est-ce ainsi que nous sommes disposés à défendre notre foi? Du moins l'honorons-nous et la soutenons-nous par notre vie? P. 89-93.

Sermon pour la fête de saint Etienne, pag. 94.

SUJET. Étienne, plein de grâce et de force, faisoit des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Voilà en deux mots le précis de tout ce que nous avons à considérer, et autant qu'il nous est possible, à imiter dans la personne du glorieux martyr saint Etienne. P. 94, 95.

DIVISION. Etienne a été plein de grâce dans l'accomplissement de son ministère, et cela seul est un miracle de sainteté dont Dieu s'est servi pour commencer à former les mœurs du christianisme naissant : 1.re partie. Etienne a été plein de force dans la consommation de son martyre, et cela seul est, non pas un prodige, mais plusieurs prodiges ensemble qui ont obscurci

tout l'éclat et toute la gloire des vertus du paganisme : 2.o partie. P. 96.

I. PARTIE. Etienne plein de grâce dans l'accomplissement de son ministère. Il étoit diacre, et même le premier des diacres de l'Eglise. Charge honorable, mais qui l'engageoit à deux choses: l'une, d'administrer les biens de l'Eglise, dont il étoit par office le dispensateur; l'autre, de gouverner les veuves, qui, renonçant au monde, se consacroient à Dieu dans l'état de la viduité. Charge où la sainteté même trouvoit des risques à courir; mais où Dieu vouloit que saint Etienne, par sa probité et par sa sagesse, servît d'exemple à tous les siècles futurs. P. 96, 97.

1. Comme dispensateur des biens de l'Eglise, Etienne étoit responsable de sa conduite à Dieu et aux hommes : première épreuve de sa vertu, où paroît sa probité et toute la grâce dont il fut rempli. Car dans un tel ministère, qu'y a-t-il de plus difficile que de conserver devant Dieu tout le mérite d'un parfait désintéressement, et d'en avoir devant les hommes toute la réputation? Tel fut le double avantage de saint Etienne : et qu'il seroit à souhaiter que les biens ecclésiastiques fussent de nos jours ainsi dispensés! P. 97-101.

2. Comme directeur des veuves qui vivoient séparées du monde, Etienne étoit chargé de leur conduite: autre épreuve bien dangereuse. Car à quels périls, à quels discours et à quels soupçons n'est-on pas exposé dans un emploi où l'on est obligé de traiter souvent avec les personnes du sexe? Que n'en coûtat-il point à saint Jérôme? mais parla-t-on jamais de S. Etienne qu'avec respect et avec éloge? Il n'y a que la probité, et la probité reconnue, qui puisse être de la sorte au-dessus de tous les jugemens du monde; et voilà le fruit de la grâce dont Etienne eut la plénitude. Erreur, si nous prétendons, surtout dans un siècle comme celui-ci, échapper à la malignité du monde par une autre voie que par celle d'une exacte et constante régularité. P. 101-107.

A cette probité se trouva jointe une sagesse toute divine. Pour en être persuadé, il n'y a qu'à lire ce beau discours qu'il fit aux Juifs; et ce qu'il leur disoit, à combien de chrétiens pourroit-on encore le dire: Durâ cervice et incircumcisis cordibus et auribus, vos semper spiritui sancto resistitis. P. 107–112. II. PARTIE. Etienne plein de force dans la consommation de son martyre. Deux miracles où il a fait éclater cette force. Mi

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racle de patience dans toutes les circonstances de sa mort; miracle de charité envers les auteurs de sa mort. P. 112, 113.

1. Miracle de patience dans toutes les circonstances de sa mort. Ç'a été le premier martyr dont l'exemple a fortifié tous les autres, mais qui, marchant à leur tête comme leur chef, avoit besoin d'une plus grande force. Il a souffert de tous les genres de martyre un des plus cruels, et au milieu de son tourment, il conserva toute la paix de son ame. Nous, que voulonsnous souffrir? Saint Etienne a triomphé des tourmens et de la mort, et tous les jours nous sommes vaincus par la mollesse et par les douceurs de la vie. P. 113-119.

2. Miracle de charité envers les auteurs de sa mort. Nonseulement il leur pardonna, mais il pria pour eux, et avec plus de zèle que pour lui-même ; car en priant pour lui-même, il se tenoit debout; mais en priant pour ses bourreaux il fléchit les genoux. Dans une telle charité, quelle force! Aussi Dieu l'écoutat-il ; et de là vint la conversion de Saul. Un des signes les plus certains de notre prédestination bienheureuse, c'est cette charité envers nos ennemis. Pardonnons, et Dieu nous pardonnera. P. 119 -124.

Sermon pour la fête de saint Jean l'Evangéliste, pag. 125.

SUJET. Pierre se retournant, vit venir après lui le disciple que Jésus aimoit, et qui pendant la cène s'étoit reposé sur son sein. La plus glorieuse qualité de saint Jean a été d'être le disciple bien-aimé de Jésus-Christ; et par son exemple il nous apprend comment nous devons participer nous-mêmes à un avantage si précieux. P. 125, 126.

DIVISION. La faveur des grands a communément trois défauts essentiels. Elle est injuste de la part du maître qui la donne, orgueilleuse et fière dans la conduite de celui qui la possède, et odieuse à ceux qui n'y parviennent pas. Mais la faveur spéciale dont Jésus-Christ a gratifié saint Jean, eut trois caractères tout opposés. Elle a été parfaitement juste dans le choix que Jésus-Christ a fait de cet apôtre : 1.re partie. Elle a été solidement humble et bienfaisante dans la manière dont cet apôtre en a usé : 2.o partie. Et elle n'a rien eu d'odieux à l'égard des autres disciples, auxquels cet apôtre semble avoir été préféré : 3. partie. P. 126-128.

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I. PARTIE. Faveur parfaitement juste dans le choix que Jésus-Christ a fait de saint Jean, 1. parce que cet apôtre a été vierge; 2. parce qu'il a été fidèle à Jésus-Christ dans la tentation. P. 128-130.

1. Il a été vierge; et qui ne sait pas combien la virginité plaît à Jésus-Christ, qui est la pureté même? Comme donc le Sauveur des hommes voulut avoir sur la terre une mère vierge, ne nous étonnons pas qu'il ait voulu pareillement avoir sur la terre un favori vierge, et que ce soit lui qu'il ait fait reposer sur son sein. P. 130-132.

2. Il a été fidèle à Jésus-Christ dans la tentation. Les autres apôtres abandonnèrent cet homme-Dieu; mais saint Jean le suivit jusques au Calvaire : et voilà pourquoi ce Dieu sauveur lui confia sa mère. C'est ainsi que nous mériterons la faveur de Jésus-Christ, soit par la pureté de l'ame et du corps, soit par la constance dans les dégoûts et les désolations, P. 132–137.

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II. PARTIE. Faveur solidement humble et bienfaisante dans la manière dont saint Jean en a usé. 1. Humble par rapport à lui; 2. bienfaisante par rapport à nous. P. 137, 138.

1. Humble et modeste par rapport à lui. Comment parle-t-il de lui-même dans tout son évangile ? sans se nommer jamais. C'est ce disciple, dit-il toujours: comme s'il parloit d'un autre. S'il eût dit : C'est ce disciple qui aimoit Jésus, il eût fait connoître en cela son propre mérite: mais il dit : C'est ce disciple qui étoit aimé de Jésus. Or, à être aimé, il n'y a ni louange ni mérite. Quand il s'est nommé ailleurs, s'est pour s'appeler seulement notre frère : Jean, votre frère. P. 138–140.

2. Bienfaisante et utile pour nous. Și saint Jean est entré dans tous les secrets de Jésus-Christ, ç'a été pour nous les communiquer. C'est à lui que nous devons la connoissance des personnes divines, et des plus profonds mystères de la religion. Telle est la manière dont nous devons user nous-mêmes des faveurs et des grâces du ciel. Soyons humbles en les recevant, et ne cherchons point à nous en glorifier. Faisons-en part au prochain, et employons-les à son utilité. Par exemple, sommes-nous riches? soulageons les pauvres. P. 140-146.

III. PARTIE, Faveur qui n'a rien eu d'odieux par rapport aux autres disciples, auxquels saint Jean semble avoir été préféré. Car elle ne l'a pas exempté plus que les autres de boire le calice de Jésus-Christ et de souffrir. Au lieu d'un martyre que les autres ont souffert, il en a enduré trois; l'un au Calvaire, le se

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