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et l'autre sont seulement pour les justes ou pour les pécheurs convertis depuis longtemps. Il est aisé dans cette matière de pécher par l'un des deux excès, soit en se fiant trop aisément aux moindres signes de conversion, soit en poussant trop loin la défiance, soit en se persuadant que les sacrements sont destinés à nous faire persévérer dans le bien, el non pour nous fortifier contre le mal. — Il faut toujours se souvenir que la pénitence est le tribunal de la miséricorde de Dieu, et non celui de sa justice; que l'homme, toujours faible et inconstant, ne tient pas mieux les résolutions qu'il a faites dans une maladie de conserver sa santé, qu'il n'exécute celles qu'il a faites dans la pénitence de ne plus pécher; qu'ainsi les rechutes ne sont pas toujours une preuve du peu de sincérité des résolutions. Le meilleur modèle à suivre dans la manière de traiter les pécheurs est la conduite de Jésus-Christ notre divin Maitre.

Il n'est pas étonnant que les incrédules dournent en ridicule toute espèce de conter ssion. Lorsque, dans une maladie, un mécréant renonce à son impiété, ils tâchent de persuader qu'il a eu l'esprit affaibli par la rainte de la mort; come si l'obstination lans l'erreur et dans l'irréligion, pour n'aroir pas la honte de se dédire, était la marque d'un grand courage. Rien n'est plus déestable que la perversité de ceux qui ont obsédé leurs confrères dins les derniers moments, qui ont écarté d'eux non-seulement es prêtres, mais tous ceux qui auraient pu es engager à rentrer en eux-mêmes. Ils riomphent quand ils ont réussi à faire mouir un prétendu philosophe avec l'insensibié d'un animal. Lorsque, sur le retour de 'åge, les femmes commencent à mener une ie plus régulière et plus chrétienne que lans leur jeunesse, ils publient qu'elles se onvertissent, non parce qu'elles sont dégoû. ées du monde, mais parce que le monde st dégoûté d'elles. Quand cela serait vrai, lles montreraient encore plus de sagesse que celles qui s'obstinent à s'y attacher, malré l'indifférence et le mépris que l'on y a your elles. Mais, en général, c'est une injusice absurde de vouloir pénétrer les motifs atérieurs et les intentions secrètes de nos emblables, et de juger qu'elles sont vicicues, lorsqu'elles peuvent être bonnes et ouables.

On a droit de reprocher cette iniquité aux rotestants. 1° Ils ont suspecté les motifs ar lesquels les peuples barbares, les Goths, es Francs, les Bourguignons, les Vandales, es Lombards, ont embrassé le christianisme, a se sont réunis à l'Eglise après avoir proessé l'arianisme. Leurs conjectures viennent le pure malignité et de l'intérêt de leur syslème, puisqu'elles n'ont aucun fondement raisonnable. Par là, ils ont autorisé les incréJules à jeter les mêmes soupçons sur les motifs de la conversion des Juifs et des païens dans les premiers temps du christianisme; et c'est à quoi les incrédules n'ont pas manqué. Voy. MISSION. 2 Ils ont traité de même le changement de ceux qui ont re

noncé au protestantisme pour rentrer dans le sein de l'Eglise romaine, soit en France, soit ailleurs; ils n'ont épargné ni les princes, ni les savants qui ont eu ce courage. Mosheim dit que si l'on retranche ceux que l'adversité, l'avarice, l'ambition, la légèreté, les attachements personnels, l'empire de la superstition sur les esprits faibles, ont engagés à cette démarche, le nombre de ces proselytes sera trop petit pour exciter l'envie des Eglises protestantes. Jurieu, Spanheim et d'autres en ont parlé avec encore moins de modération.

Pourquoi donc nous accusent-ils de calomnier, lorsque nous attribuons à ces mêmes motifs l'apostasie de ceux qui ont embrassé la prétendue réforme à sa naissance? Des princes qui pillaient les biens ecclésiastiques et se rendaient plus indépendants, des moines et des religieuses qui désertaient les couvents pour se marier, des prédicants qui se mettaient à la place des évêques et des pasteurs, des aventuriers qui acquéraient le droit d'exercer le brigandage, des ignorants excités par les déclamations fougueuses des nouveaux docteurs, avaient-ils des motifs plus purs et plus respectables que les princes et les savants dont nos adversaires dépriment la conversion? Il y a du moins en faveur de ceux-ci un préjugé bien fort; les sectaires secouaient le joug des lois de l'Eglise dont ils n'ont pas cessé d'exagérer la pesanteur; ceux qui sont venus le reprendre renonçaient à une liberté qui leur paraissait très-douce et très-commode. Depuis que la première fougue du fanatisme a été calmée, on n'a pas vu des catholiques abandonner une fortune considérable, un état honnête, une famille bien unie, pour se faire protestants; au lieu que l'on peut citer un bou nombre de protestants qui ont fait tous ces sacrifices pour revenir à l'ancienne religion. On ne connaît aucun apostat du catholicisme qui soit devenu plus homme de bien pour l'avoir quitté; on à vu, au contraire, un bon nombre de protestants convertis, mener jusqu'à la mort une vie très-édifiante. Or, l'Evangile nous autorise à juger des hommes par les actions, et de l'arbre par ses fruits: A fructibus eorum cognoscetis eos (Malik. VH, 16).

CONVULSIONNAIRES, secte de fanatiques SIONN qui a paru dans notre siècle, et qui a commencé au tombeau de l'abbé Pâris. Les appelants de la bulle Unigenitus voulaient avoir des miracles pour appuyer leur parti; bientôt ils prétendirent que Dieu en opérait en leur faveur au tombeau du diacre Påris, fameux appelant; une foule de témoins prévenus, trompés ou apostés les attestèrent. Plusieurs prétendirent éprouver des convulsions sur ce même tombeau ou ailleurs; on voulut encore les faire passer pour des miracles cette nouvelle espèce décrédita la première et couvrit leurs partisans de ridicule. Jamais les appelants n'ont pu répondre à cet argument si simple: où sont nées les convulsions, là sont nés vos miracles; les uns et les autres viennent donc de la même source. Or, de l'aveu des plus sages d'entre vous,

l'œuvre des convulsions est une imposture, ou l'ouvrage du diable: donc il en est de même des miracles (1). En effet, les plus sensés d'entre les appelants ont écrit avec force contre ce fanatisme; ce qui a causé parmi eux une division en anticonvulsionnistes et en convulsionnistes. Ceux-ci se sont redivisés en augustinistes, vaillantistes, secouristes, discernants, figuristes, mélangisles, etc., nonis dignes d'être placés à côté de ceux des ombilicaux, des iscariotistes, des stercoranistes, des indorfiens, des orébites, des éoniens, et autres sectes aussi illustres.

- Arnaud, Pascal, Nicole, appelants sensés et instruits, n'avaient point de convulsions, et se gardaient bien de prophé iser. Un archevêque de Lyon disait, dins le 1x siècle, au sujet de quelques prétendus prodiges de ce genre «A-t-en jamais ouï parler de ces sortes de miracles qui ne guérissent point les maladies, mais font perdre à ceux qui se portent bien la santé et la raison? Je n'en parlerais pas ainsi, si je n'en avais été témoin moi-même; car, en leur donnant bien des coups, ils avouaient leur imposture. >> Voyez Abrégé de l'Histoire ecclés., en deux volumes in-12, Paris, 1752, sous l'année 844. C'est en effet un étrange thaumaturge que celui qui estropie au lieu de guérir. Il est peut-être encore plus étrange que les partisans d'un fanatisme si scandaleux et si absurde se soient parés d'un prétendu zèle de religion, aient voulu faire croire qu'ils en etaient les sculs défenseurs; rien n'a contribué davantage à faire éclore l'incrédulité. Heureusement cet accès de démence paraît

fici.

Il y a eu en Angleterre des réfugiés convulsionnaires; c'étaient les mêmes que les prophètes des Cévennes (Sshaftsbury, Lettres sur l'Enthousiasme, sect. 3, p. 23). Oa sait que le docteur Hecquet, dans un ouvrag intitulé le Naturalisme des convulsions, a démontré l'illusion de ce prétendu prodige.

COPHITES ou COPTES, chrétiens d'Egypte, de la secte des jacobi es ou monophysites, qui n'admettent qu'une seule nature en Jé sus-Christ. Ils sont soumis au patriarche

d'Alexandrie. On dérive ordinairement leur nom, de Cope ou Coptos, ville d'Egypte; mais ce n'est peut-être qu'une altération du mot A of, nom grec de l'Egypte. Comme cette Eglise schismatique est séparée de l'Eglise romaine depuis plus de douze cents ans, il est à propos d'en connaître l'origine, la croyance et la discipline.

Après la condamnation d'Eutychès, au concile de Chalcédoine en 451, D.oscore, patriarche d'Alexandrie, homme accrédité et très-respecté des Egyptiens, demeura opinia trément attaché au parti et à la doctrine d'Eutychès; il eut le talent de persuader à son clergé et à son peuple que le concile de Chalcédoine, en condamnant Eutychès, avait adopté et consacré l'hérésie de Nestorius,

(1) Les convulsions pouvaient être l'effet d'un saisissement nerveux et avoir quelques rapports avec les effets du magnétisme. Voy. MAGNETISME.

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quoique ce concile eût dit anathème à l'un et à l'autre. Les vexations et la violence qu'em ployèrent les empereurs de Constantinople, pour faire recevoir en Egypte les décrets du concile de Chalcédoine, aliénèrent les esprits; on y envoya de Constantinople des triarches, des évêques, des gouverneurs, des magistrals; les Egyptiens, exclus de toutes les dignités civiles, militaires et ecclésiasti ques, concurent one haine violente contre les Grecs et contre le catholicisme; un grap nombre se retirèrent dans la haute Egypt avec leur patriarche schismatique.

Vers l'an 660, lorsque les Sarrasins ou mahometans Arabes vinrent attaquer l'Egypte, les cophtes ou Eyptiens schismatiques leur livrèrent les places qu'ils auraient du défendre, et obtinrent, par des trates, l'exercice public de leur religion; ainsi, soas la protection des mahométans, les cophies se virent en état d'opprimer à leur tour les Grecs catholiques qui se qui se trouvaieul en Egypte, et de les rendre suspects à leurs nouveaux maîtres. Dès ce moment, les cophtes ont prévalu; ils prétendent avoir conservé jusqu'à présent la succession de leurs patriarches depuis Dioscore, et il en résulte que leurs ordinations sont valides. - Max lorsque les mahométans se virent paisibles possesseurs de l'Egypte, et n'eurent plus rien à craindre de la part des empereurs grecs ils violèrent les promesses qu'i's avaien faites aux cophtes: ils défendirent l'exercic public du christianisme; ce n'est qu'à forʊ d'argent que les cophtes sont parvenus à s faire tolérer et à conserver leur religion. C chrétiens sont la partie la plus pauvre des Egyptiens; c'est à eux que les mahomé1azs ont confié la receite des deniers publics i l'Egypte. On prétend que, dans le temps la conquête, ils étaient au nombre de st cent mille, et qu'à présent ils sont réduits à quinze mille tout au plus.

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Depuis que l'arabe est devenu la langue vulgaire de l'Egypte, les naturels du pays n'entendent plus la langue coplite, qui est un mélange de grec et d'ancien égyptien; ils oat cependant continué de célébrer l'ofi divin daus cette langue, et ils ont traduit es arabe leur liturgie, afin que les prêtres aind connaissance de ce qu'ils disent en cophe Pour les leçons de l'office, les épitres et les évangiles, après les avoir lu en cophte, 's les lisent dans une bible arabe, pour entendre ce qui a été lu. Voy. BIBLE CORITE. Lear bréviaire est fort long.

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En général, le clergé cophte est pauvre et ignorant. Il est composé d'un patriarche, et des évêques au nombre de dix à douze. Le patriarche est élu par les évêques, par le clergé et par les principaux laïques; on le prend toujours parmi les moines du monas tère de Saint-Macaire, au désert de Scele. 11 nomme seul les évêques, et les choisit entre les séculiers qui sont veufs; la dime est tou leur revenu, et ils la recueillent dans leur diocèse pour eux et pour le patriarche. Les prêtres sont ordinairement de simples arb sans; quoiqu'ils aient la liberté de se marier,

plusieurs s'en abstiennent, observent la continence, sont très- respectés du peuple, et ils ont sous eux des diacres; parmi les cophtes, il y a des religieuses aussi bien que des moines les uns et les autres font des vœux.

Ils ont trois liturgies, l'une de saint Basile, l'autre de saint Grégoire de Nazianze, La troisième de saint Cyrille d'Alexandrie; elles ont été traduites en cophte sur l'original grec. La dernière est la plus semblable à celle de saint Marc, que l'on croit être l'ancienne liturgie dont se servait l'Eglise d'Alexandrie avant le schisme de Dioscore, ou avant le v siècle; les catholiques d'Egypte continuèrent à s'en servir pendant qu'ils subsistèrent; mais les schismatiques préférèrent celle dont nous venons de parler, el ils y ont inséré leur erreur touchant l'unité de nature en Jésus-Christ. Voy. LITURGIE, 2. C'est la seule erreur que l'on puisse eur reprocher sur le dogme; dans tous les utres articles de la doctrine chrétienne, ils nt la même croyance que l'Eglise romaine. On voit par leurs liturgies, par leurs autres ivres et par leurs confessions de foi, qu'ils dmettent sept sacrements; mais ils différent baptême des enfants mâles à quarante urs, et celui des filles à quatre-vingts. Ils e l'administrent jamais qu'à l'église, et en as de danger, ils croient y suppléer par des nctions. Ils le donnent par trois iminerjous, l'une au nom du Père, la seconde au om du Fils, la troisième au nom du Saintsprit, en adaptant à chacune les paroles de formule ordinaire: Je te baptise, etc. Ils nnent la confirmation à l'enfant, et la comunion sous l'espèce du vin seulement, austot après le baptême. Sur l'eucharistie, i croient, comme les catholiques, la prénce réelle de Jésus-Christ, la transsubstanalion, le sacrifice; c'est un fait prouvé déonstrativement par leur liturgie. Ils comunient les hommes sous les deux espèces, portent aux femmes l'espèce seule du pain, mectée de quelques gouttes de vin coneré; jamais ils ne portent le calice concré hors du sanctuaire, dans lequel il n'est 18. permis aux femmes d'entrer. Quand il at administrer un malade, la messe se dit, quelque heure que ce soit; ils ne donnent viatique que sous l'espèce du pain. — La nfession est assez rare parmi eux, puis'ils se confessent tout au plus une ou deux is par an; mais ils attribuent à la pénitence à l'absolution le pouvoir de remettre les chés, et ils y joignent ordinairement des ctions. Rien ne parait manquer à la anière dont ils font l'ordination pour être I vrai sacrement; celle du patriarche se it très-solennellement et avec beaucoup de ières. Ils regardent aussi le mariago mine un sacrement; mais ils usent du dirce assez fréquemment. Ils administrent trême-onction dans les indispositions les us légères; its oignent d'huile béaite, nonulement le malade, mais tous les assistants. me ils ont une huile bénite différente de lle dont ils se servent pour les sacrements, sen font des onctions aux morts.

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trouve dans leurs liturgies l'invocation des saints, la prière pour les morts, et on ne les accuse point de blâmer le culte des images et des reliques. On ne peut pas leur reprocher d'avoir changé où altéré ces liturgies. excepté sur l'article d'une seule nature en Jésus-Christ; puisque sur tout le reste elles se trouvent conformes aux liturgies des Grecs, des Syriens, des Arméniens et des nestoriens, avec lesquels les cophtes n'ont pas eu plus de liaison qu'avec l'Eglise romaine. Leurs jeûnes sont longs, fréquents et rigoureux. Ils observent quatre carêmes : le premier, avant la pâque, commence neuf jours plus tôt que celui des Latins; le second, après la semaine de la Pentecôte, et avant la fête de saint Pierre et de saint Paul, est de treize jours; le troisième, avant l'Assomp tion, de quinze jours; le quatrième, avant Noël, est de quarante-trois jours pour le clergé, et de vingt-trois jours pour le peuple.

Il est donc évident qu'à la réserve d'un seul article de doctrine, l'Eglise cophte a exaclement conservé la même croyance que l'Eglise romaine; qu'ainsi, avant le concile de Chalcédoine et le schisme de Dioscore, cette croyance était celle de l'Eglise universelle. C'est injustement que les protestants ont soutenu que cette doctrine est nouvel'e, a été inventée dans les siècles postérieurs. Nous la retrouvons chez les Grecs schismatiques, chez les Syriens jacobites, chez les nestoriens, dans la Perse et dans les Indes, aussi bien que chez les Egyptiens et les Ethiopiens. Ces différentes Eglises ne se sont pas concertées entre elles, ni avec l'Eglise romaine, pour changer leur foi, leur liturgie, leur discipline. Dieu semble les avoir conservées pour attester l'antiquité des dogmes dont les protestants ont pris prétexte pour faire un schisme. Ces derniers sont les seuls dans l'univers qui professent la doctrine qu'ils soutiennent être la croyance ancienne et primitive. et primitive. Ajoutons que les cophtes ne rejettent du canon des Livres saints aucun de ceux que l'Eglise romaine reçoit commo canoniques. Voy. la Perpétuité de la foi, tom. IV, 1. 1, chap. 9 et 10; la Collection des liturgies orientales, par l'abbé Renaudot; le P. Lebrun, tom. IV, pag. 469 et suiv.

On a tenté plusieurs fois, mais inutilement, de réunir les cophtes à l'Eglise romaine. Les protestants font remarquer avec affectation la résistance de ces hérétiques aux instructions des missionnaires catholiques; mais ils ne disent rien touchant la conformité de la croyance de l'Eglise cophte avec celle de l'Eglise romaine. Il y a, dans les Mémoires de l'Acad. des Inscript., tom. LVII, in-12, p. 385, un savant mémoire sur la langue cophte ou égyptienne.

COPIATE. On appelait ainsi, dans l'Eglise grecque, ceux qui faisaient les fosses pour enterrer les morts, nom tiré du grec xóncs, travail; c'étaient ordinairement des clercs. En 357, l'empereur Constance exempta par une loi les copiates de la contribution lustrale que payaient tous les marchands. Selon Biugham, ils étaicut fort nombreux, surtou

dans les grandes Eglises; on en comptait jusqu'à onze cents dans celle de Constantinople, et il n'y en eut jamais moins de neuf cent cinquante. On les appelait aussi lectarii, decani, collegiati. Il ne paraît pas qu'ils tirassent aucune rétribution des enterrcments, surtout de ceux des pauvres ; l'Eglise les entretenait sur ses revenus, ou ils faisaient quelque commerce pour subsister; et en considération des services qu'ils rendaient dans les funérailles, Constance les exempta du tribut imposé sur les autres commerçants. Voy. Bingham, Orig. ecclés., tom. 1, liv. 11, chap. 8; Tillemont, Hist. des emp., tom. IV, p. 235.

CORBAN. Dans l'Ecriture sainte, ce mot signifie un don, une oblation, ce qu'on a Youé au Seigneur. Jésus-Christ réfute dans l'Evangile la fausse morale des pharisiens qui dispensaient les enfants d'assister leurs pères et mères dans le besoin, sous prétexte de faire des corbans ou des oblations au Seigneur (Marc. vi, 11).

CORBULO, montagne de Toscane, à douze milles de Sienne, qui a donné le nom aux chanoines réguliers de Monte Corbulo.

CORDE, CORDEAU. De tout temps l'on s'est servi d'une corde pour mesurer un terrain; de là, dans l'Ecriture, cordeau signifie souvent une portion de terre, une contrée. Dans le Deuteronome, chap. II, v. 4 (selon F'hébreu), le cordeau d'Argob est le pays d'Argob. Conséquemment il désigne aussi la portion de terrain qui est échue en héritage à quelqu'un. Au même livre, chap. xxxn, v. 9, il est dit que la postérité de Jacob est le cordeau ou la portion d'héritage du Seigncur. Le psalmiste dit (Ps. xv, 6), mon cordeau, ma portion est tombée sur un excellent terrain, etc.

Cordeau signifie encore les bandelettes dont on liait les membres des morts pour les embaumer. 11 Reg. xx11, 6: J'ai été environné des cordes du tombeau. Enfin, il exprime un lacet, un piége. Ps. cXVIII, 71: Les cordes des pécheurs m'ont environné.

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CORDELIER, religieux franciscain ou de l'ordre de Saint-François d'Assise, institué au commencement du XH siècle. Dans leur origine, ils étaient habillés d'un gros drap gris, avec un petit capuce ou chaperon, un manteau de même étoffe, et une ceinture de corde nouée de trois nœuds, d'où leur vient le nom de cordeliers. Ils s'appelaient pauvres mineurs, et ensuite frères mineurs; ils sont les premiers qui aient renoncé à toute propriété.

Ces religieux peuvent être membres de li faculté de Paris, plusieurs ont été papes, cardinaux, évêques; ils ont eu parmi eux de grands hommes en plusieurs genres, en particulier le frère Bacon, célèbre par les découvertes qu'il ât dans un siècle de ténèbres. Cet ordre n'a cessé dans aucun temps de servir utilement l'Eglise et la société; il se distingue encore aujourd'hui par le savoir et par les mœurs. Les cordeliers sont divisés eu conventuels et en observantins.

Le P. Luc de Wading, cordelier irlandais,

mort à Rome en 1655, a donné en un vol. in-fol. la bibliothèque des écrivains de son ordre, qui a été continuée et corrigée par le P. François Harol.

CORDELIERES. Ce sont les franciscaines ou religieuses de Sainte-Claire, nominees urbanistes. Comme la règle que saint François d'Assise avait donnée parut trop austère pour des filles, le pape Urbain IV, en 1233, adoucit cette règle, et permit aux reli gieuses clarisses de posséder des biensfonds. Il y eut cependant plusieurs maisons qui persévérèrent dans la rigueur du pre mier institut, et parmi les urbanistes même, plusieurs y sont revenues, soit par la réforme de sainte Collette, nommée dans le monde Nicole Boëllet, ou par d'autres réfor mes. Ces clarisses non mitigées ou non ré formées sont connues sous les noms de reli gieuses de l'Are Maria, de capucines, dere collettes, de filles de la conception, de péni tentes du tiers ordre ou tiercelines, numées à Paris filles de Sainte-Elisabeth.

CORDON DE SAINT-FRANCOIS, espèce de corde garnie de nœuds, que portent pour ceinture différents ordres religieux qui re connaissent saint François pour leur insti tuteur. Les cordeliers, les capucins, les re collets le portent blanc, celui des pénitents ou Picpus est noir.

Il y a aussi une confrérie du Cordon à Saint-François, qui comprend non-seule ment les religieux, mais encore des persusnes de l'un et de l'autre sexe. Pour obten les indulgences accordées à leur société, confrères sont obligés à dire tous les jours cinq Pater, cinq Ave, Maria, etcing Gloria Pe tri, à porter le cordon que tous les religieut peuvent donner, mais qui ne peut être beu que par les supérieurs de l'ordre.

CORE. Voy. AARON.

CORINTHIENS. Des deux lettres que safel Paul adresse aux Corinthiens, la première raît leur avoir été écrite l'an 56, quatre aus après leur conversion; l'apôtre était alors à Ephèse. Le dessein de cette lettre est de faire cesser les divisions et les désordres qui se taient glissés parmi eux. Il leur écrivit la se conde l'année suivante, pour les consol parce qu'il apprit que la première les avait af fligés el mortifiés. Quand on se rappelle l'es cès de corruption qui avait régné dans la vie de Corinthe, sous le paganisme, excès attest par les auteurs profanes et dont saint Paul les fait souvenir (I Cor. vi, 9), on est fort étonné que dans l'espace de quatre ans, Evangile ait opéré parmi les fidèles de c Eglise un changement si prodigieux dans les mœurs, et qu'ils soient devenus capables de recevoir des leçons d'une morale aus pure que celle de l'Apôtre. Environ qua rante ans après, lorsque saint Clément de Rome leur écrivit pour les exhorter de no veau à la concorde et à la paix, il leur rap pela les avis que saint Paul leur avait dou nés dans ses deux lettres.

CORNARISTES, disciples de Theodre Cornhert, secrétaire des états de Hollande, hérétique enthousiaste. Il n'approuvait du

cune secte, et les attaquait toutes. Il écrivail et disputait en même temps contre les catholiques, contre les luthériens et contre les calvinistes, et soutenait que toutes les communions avaient besoin de réforme; mais il ajoutait que, sans une mission soutenue par des miracles, personne n'avait droit de la faire, parce que les miracles sont le seal signe à portée de tout le monde, pour prouver qu'un homme annonce la vérité. Il est vrai qu'il n'en fit pas lui-même pour démontrer la vérité de sa prétention. Son avis était donc qu'en attendant l'homme aux miracles, on se réunit par interim, qu'on se contentât de lire aux peuples la parole de Dieu sans commentaire, et que chacun l'enfendit comme il lui plairait. Il croyait que l'on pouvait être bon chrétien sans être membre d'aucune Eglise visible. Il n'était donc pas besoin de se réunir, même par intérim. Les calvinistes sont ceux auxquels il en voulait le plus. Sans la protection du prince d'Orange, qui le mettait à couvert de poursuites, il est probable que ses adversaires ne se seraient pas bornés à lui dire des injures. Cependant il ne raisonnait pas trop mal, selon les principes généraux de la réforme, et ce n'est pas là le seul système absurde auquel elle a donné lieu.

CORPORAL, linge sacré que l'on élend sous le calice pendant la messe, pour y poser décemment le corps de Jésus-Christ; il sert aussi à recueillir les particules de l'hostie qui peuvent s'être détachées, soit lorsque le prêtre la rompt, soit lorsqu'il communie. Quelques-uns attribuent le premier usage du corporal au pape Eusèbe, d'autres à saint Sylvestre. Quant au présent fait par le pape à Louis XI, d'un corporal sur lequel saint Pierre avait dit la messe, on n'est pas obligé d'en croire Philippe de Commines. Autrefois on avait coutume de porter les corporaux aux incendies, et de les présenter aux flammes pour les éteindre; cette pratique a été défendue dans la plupart des diocèses avec raison. Voyez l'Ancien Sacramenlaire, par Grancolas, première partie, pages 156 et 730; Lebrun, tome II, p. 297.

* CORPS DE JÉSUS-CHRIST. Il est de foi que le le Verbe éternel a pris, dans le sein de la bienbeureuse vierge Marie, un corps semblable au nôtre par l'opération du Saint-Esprit. Les preuves de cette vérité sont développées aux mots NESTORIENS, EuTYCHIENS, HUMANITÉ DE JÉSUS-Christ.

CORPS DE JÉSUS-CHRIST. Vers le commencement du xiv siècle, on vit naître un ordre nommé religieux du corps de JésusChrist, ou religieux blancs du Saint-Sacrement, ou frères de l'office du Saint-Sacrement, qui suivaient la règle de saint Benoît. Leur instituteur n'est pas connu. On présume qu'après l'institution de la fête du saint Sacrement par Urbain IV, en 1264, quelques personnes dévotes s'associèrent pour adorer particulièrement Jésus-Christ présent au saint Sacrement, et en réciter l'office composé par saint Thomas d'Aquin; que ce fut l'origine des religieux dont nous parlons. En 1893, Boniface IX les unit à l'ordre de

Citeaux ; ils s'en séparèrent ensuite; enfin Grégoire XIII unit cette congrégation à celle du mont Olivet.

CORRUPTICOLES, secte d'eutychiens qui parut en Egypte vers l'an 531, et qui eut pour chef Sévère, faux patriarche d'Alexandrie. Il soutenait que le corps de JésusChrist était corruptible; que nier cette vérité, c'était attaquer la réalité des souffrances du Sauveur. D'autre côté, Julien d'Halicarnasse, autre eutychien réfugié en Egypte, prétendait que le corps de JésusChrist a toujours été incorruptible; quo soutenir le contraire c'était admettre une distinction entre Jésus-Christ et le Verbe, par conséquent supposer deux natures en Jésus-Christ, dogme qu'Eutychès avait attaqué de toutes ses forces. Les partisans de Sévère furent nommés corrupticoles, ou adorateurs du corruptible; ceux de Julien furent appelés incorruptibles ou phantasiastes. Dans cette dispute, qui partageait la ville d'Alexandrie, le clergé et les puissances séculières favorisaient le premier parti, les moines et le peuple tenaient pour le second.

COSME (saint). Les chanoines réguliers do Saint-Cosnie-lès-Tours quiltèrent, à ce qu'on dit, la règle trop austère de saint Benoit pour embrasser celle de saint Augustin; on ne sait pas en quel temps.

COSMOGONIE. Voy. MONDE.

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Le docteur Sumner, dit-il, énumère ainsi en peu de mots les questions sur lesquelles peuvent être discutés les rapports entre l'une et l'autre : Le récit de la Genèse peut être brièvement résumé dans ces trois articles premièrement, que Dieu créa originai rement toutes choses; secondement, qu'à l'époque de la formation du glove que nous habilons, l'ensemble de ces matériaux était dans un état de chaos et de confusion; et troisièmement, qu'à une pério le qui ne remonte pas au delà de 5,000 ans (5,400), soit que l'on adopte la chronologie de l'hébreu ou des Septante, ce qui importe peu, toute la terre subit une grande catastrophe, dans laquelle elle fut_complétement inondée par l'action immédiate de la Divinité (a).

Quelques écrivains ont tenté de lire les jours de la création dans les apparences actuelles de l'univers, et de tracer une histoire de chaque production successive, depuis celle de la lumière jusqu'à celle de l'homme, d'après les monuments que nous offre la face du globe. Tout cela, bien que louable dans son objet, n'est certainement pas satisfaisant dans ses résultats. La première partie de ma tâche sera donc plutôt négative que positive. J'essaiera de vous faire voir que les étonnantes découvertes de la science moderne ne contredisent en rien le récit de Moise, et ne sont aucunement en désaccord avec lui.

En premier lieu, le géologue moderne doit reconnaître et reconnaît volontiers l'exactitude de cette assertion qu'après que toutes choses eurent éé faites, la terre doit avoir été dans un état di

(a) Records of creation, vol. II, p. 344.

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