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regarde directement les théologiens, est de savoir si les règles de certitude sout applicables aux faits surnaturels comme aux autres; si nous pouvons être aussi certains d'un

par elle pour parvenir à ses fins. Nous ne parlerons donc maintenant que de la certitude naturelle.

On admet communément trois sortes de certitude: la certitude physique, la certitude métaphysique et la certitude morale, auxquelles correspondent, diton, des vérités de trois ordres, c'est-à dire des vérités physiques, des vérités métaphysiques et des vérités morales. Quiconque a réfléchi, a reconnu sans grand effort que les métaphysiciens sont inconséquents en ce qu'ils attachent aux expressions certitude morale, ordre moral, vérités morales, des sens biens différents. Ils entendent ordinairement par certitude morale celle qui est fondée sur le témoigaage des hommes, lequel a principalement pour objet la constatation de faits sensibles, appartenant par conséquent à l'ordre physique. Ils rangent au contraire dans l'ordre moral, dans la catégorie des vérités morales, tout ce qui concerne la règle des mœurs et sort nécessairement de l'ordre physique. On voit en outre qu'ils confondent le vrai avec le bien, la certitude spéculative avec la certitude pratique. Il résulte de toutes ces incohérences une confusion d'idées qui ne peut amener aucun résultat logique. Encore, qu'entendent-ils par certitude métaphysique, ordre métaphysique, vérités métaphysiques? On nomme certitude métaphysique, dit l'abbé Para du l'hanjas (Philos. de la relig., prem. part., prem. section, 24), celle dont l'objet a une immutabilité absolue et essentielle, à laquelle il est impossible qu'un miracle même déroge. Cela ne caractérise rien. La loi par laquelle Dieu veut être aimé de ses créatures raisonnables n'a-t-elle point une immutabilité absolue? Cependant elle appartient à l'ordre moral. La loi de l'ordre, qui régit le monde visible, ne rentre-t elle pas dans l'ordre physique? Cependant elle est d'une immutabilité absolue; puisque Dieu ne pourrait vouloir le désordre, ou creer pour une autre fin que pour sa g'o.re. D'un autre côté, combien d'assertions scintifiques ne sont point armées de cette immutabilité absolue, et sont cependant classées dans l'ordre métaphysique? Et même nous mettrons à découvert plus tard la faiblesse des principaux arguments dits métaphysiques. Nous le répétons done: la certitude métaphysique, l'ordre métaphysique ne caractérisent rien. Aussi M. Cauchy, un des premiers mathématiciens et des meilleurs esprits de notre époque, a-t-il substitué l'ordre intellectuel a l'ordre métaphysique dans son célèbre Mémoire sur l'accord des théories mathématiques et physiques avec la véritable philosophie (Compte rendu, séance du 14 Juillet 1845).

Nous avons fondé trois ordres de vérités, ou, si l'on aime mieux, trois ordres de faits, sur nos trois moyens naturels de connaitre sur ces trois ordres nous établissons trois sortes de certitudes, qui sont Ja certitude sensible ou physique, la certitude intellectuelle ou psychologique, et la certitude testimoDiale ou historique. Recherchons quelles sont les regles au moyen desquelles on peut juger que les faits ont le caractère de la certitude.

Certitude physique. Les faits physiques, sont constatés par l'observation des diverses parties du monde visible. Dans l'observation directe, qui donne toujours la certitude, il est quelquefois nécessaire, soit de faire usage de plusieurs sens et des in alleurs nstruments, soit de réitérer les expériences. Selon la règle suivie généralement par l'Académie des sciences, un fait n'est réputé certain et acquis à la science que quand il a été certifié par des savants autres que ceux qui les premiers en ont annoncé la Jécouverte. Dans l'observation indirecte, on a la

miracle que nous le sommes d'un fait vatorel, si les mêmes preuves, qui suffisent pour nous convaincre de l'un, ne sont pas suffisantes pour nous faire croire l'autre

certitude qu'on se base sur une analogie réelle, ou sur des ressemblances b en constatées, dont on de duit des conséquences rigoureuses. A plus forte ra son a-t-on la certitude, quand l'analogie est fondé sur l'identité de causes ou d'effets, c'est-à-dire, dernière analyse, sur la constance des lois de a

nature.

Voyons comment, en bonne physique, nous deres entendre cette consta ce des lois de la nature. L seale propriété qui soit essentielle à la matière, of au point matériel, à l'atome, c'est l'inertie, qui rend incapable par elle-même de changer son eu de repos ou de mouvement. Pour changer cet e pour imprimer à un point matériel une vitesse qu n'avait pas, ou pour modifier, soit en grandeur, en direction la vitesse acquise, il faut appliquer force au point dont il s'agit. Mais la force appliq au point matériel aurait pu ne pas l'être; daas ( cas il aurait été abandonné à son inertie. Aussi, dig le bel ouvrage qui a pour titre Philosophie na ur Principia mathematica (Lib. m Regula philosophen Newton a-t-il dit expressément : Gravitatem corp bus essentialem esse minime affirmo, je n'albrmet lement que la gravitation soit essentielle aux cr Si les corps sont doués de mouvement, s'ils sont a sujettis à des lois constantes, comme il n'y a p d'ellet sans cause, il faut en conclure qu'ils olesa à une force impulsive et directrice qui est l'an d'un être immatériel. Il nous est inuule pour le pre sent de rechercher où reside la canse premiere cette force, il nous suffit de constater que ce point en l'homme. La gravitation universelle, la santeur des corps à la surface de la terre, les bres électriques et magnétiques, les actions et rés moléculaires sont des forces physiques permanestes qui subsistent sans nous et même malgré nous, yas nous pouvons quelquefois mettre en œuvre, ou ep poser les unes aux autres, mais qui sont indepe dantes de notre volonté. Il en est de même à pus forte raison de la force vitale, dont sides o les êtres organisés, et de la force non tins myste rieuse de l'instinct chez les animaux, chez l'aume lui-même. Mais si l'être essentiellement immateriel et évidemment supérieur à tous ceux que nous p vous observer, suspendait ou modifiant d'une mac re quelconque, et par rapport à un être quelconq Faction de sa force, qui n'est que l'expression de volonté, il en résulterait nécessairement un dé gement, une anomalie plus ou moins consider. dans l'application des lois générales de la nature. s'ensuit donc que la constance de ces lois d'au d'absolu, et qu'elle est sous la dépendance de la lonté d'un ètre immatériel quelconque, supenes l'homme lui-même. Par conséquent, la certa physique, même londée sur les faits les plus g raux et les plus sensibles, est purement hypot que, et toate affirmation dans l'ordre physique Subordonnée à cette condition: positis natura by us, supposé que les lois ordinaires de la aient leur cours. En voilà autant qu'il en fast pense, pour démo t. er scientifiquement, et maniere rigoureuse, la possibilité des miracles a l'ordre physique: c'est le but que je m'états p posé.

Certitude intellectuelle ou psychologique. Les t psychologiques sont tous acquis, quoique de de ses manieres, dont nous n'avons point a nous per. Descartes, lui-même, réputé le père des se Innées, a avoué que la seule faculé d'en ac est innée. Voici comment il s'explique au sujet

Tidée de Dieu : Quand j'ai dit que l'idée de th

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Malgré la multitude des sophismes par esquels les incrédules ont embrouillé celle question, il nous paraît évident, 1° que, par e sentiment intérieur, un homme sensé peut

naturellement en nous, je n'ai jamais entendu.... Bon que la nature a mis en nous une faculté par quelle nous pouvons connaître Dieu; mais jamais 'ai écrit ni pensé que telles idées fussent actueletc. (Tom. I, Lett. xcix). Les prétendues idées es de certains philosophes sont tout simplement notions révélées qu'ils ont puisées au sein de la ée chrétienne, et dont ils ne peuvent se rendre uple par leurs moyens naturels. L'incrédulité ou Defaut de logique peut seul engendrer des idées ées. Nous avons toujours la certitude subjective nos pusées, attendu que notre âme ne peut pas douter de ses modifications que de sa propre sence. Quant à la certitude objective, elle existe fout où se trouve l'évidence, comme dans les axiôIs propositions mathématiques, les rigoureudéductions logiques basées sur des prémisses *aines, les inductions légit.mes de vérités bien

ues. En résumé, on a la certitude objective $fordre intellectuel toutes les fois que l'on peut fiquer la règle infaillible du principe d'identité:

est, est; ou celle du principe de contradiction, en est un corollaire: Le même objet ne peut tout à ≈ être et n'être pas. Dans cet ordre de faits, l'aAgie n'engendre, la plupart du temps, qu'une prodité plus ou moins grande: il en est de même de tion. Comme toute science de raisonnement lasée sur l'abstraction, il importe de généraliser des rapports bien établis, et de vérifier l'harmoLes diverses parties d'un tout au moyen de la cothèse.

amme aime la science, non-seulement pour sa

pre satisfaction, mais pour la communiquer à ses blables; et c'est une vérité de l'ordre psycholospre fondée incontestablement sur l'expérience de nei us les siècles, qu'il éprouve le besoin de faire part ear Mout ce qu'il a appris soit par lui-même, soit pir trai, surtout s'il le trouve extraordinaire. C'est enya dans la vérité évidemment connue, dit Para tale, 4 Pbanjas (Philos. de la relig., re part., sect. la 26), une force qui nous incline à lui accorder

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frage; et que nous ne trahissons la vérité se, en faveur du mensonge, que quand notre âme dominée par quelque pasion déréglée. Il s'ensuit général nous pouvons accroître notre science Ale des connaissances de nos semblables. Mais, fordre psychologique, ce moyen de connaître, é en lui-même, ne peut induire qu'à une Ahe probabilné ; à moins que les faits intellecTuis gar seignés ne soient de nature à devenir évidents but le monde, comme sont, par exemple, des Wertes en mathématiques.

pitas on

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Lée sur les va

ble, esp

connaissances de l'homme, quoique pouvant at Gore très-loin, ont cependant leurs limites. I édire les positions des astres plusieurs mitCannées d'avance; mis il ne lui est point donprévoir des effets qui n'ont aucune connexion des causes déjà existantes et connues. Ainsi, il naturellement connaître d'avance les futurs gents, lesquels dépendent d'une volonté libre, elle il ne faut qu'un instant pour se détermila production de tel ou tel acte. De même, il ut naturellement rétrograder dans le pa sé, voir des événements qui dépendaient d'une é hibre, et qui n'ont aucune liaison rigoureuse des phénomènes actuellement constatables. Je présent même, il ne lui est ordinairement donné d'observer à distance en dehors des naturelles de l'action de ses sens. A plus raison les pensées et les sentiments purement es de ses semblables lui sont-ils tout à fait

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être métaphysiquement certain d'un miracle opéré sur lui-même, en avoir autant de certitude que de sa propre existence. Le paralytique de trente-huit ans, guèri par Jésus

étrangers dans son état normal. Mais nous avons dit, en traitant de la certitude physique, que la matiè re, essentiellement inerte, ne peut tenir que d'un être immatériel, supérieur à l'homine, les diverses forces dont elle est douée; d'où il suit qu'un tel être dispose la matière selon sa volonté. Cela posé, un être immatériel qui aurait déterminé dans le passé, ou qui déterminerait dans le présent, ou qui se proposerait de déterminer dans l'avenir certaines combinaisons de mouvements qui donnassent lieu à des phénomènes quelconques, ne pourait-il pas en instruire un ou plusieurs hommes? Na-t-il pas, pour obtenir cette fin, plusieurs moyens à sa disposition? D'abord il lui est facile, au moyen de déplacements, d'arrangements et de simples mouvements de molécules matérielles, d'agir sur les organes des sens, de faire voir et entendre ce qu'il veut, et même de modifier tout simplement les nerfs optiques ou acoustiques comme ils le seraient pour la vue de certains objets ou par l'audition de certains sous. Ensuite, ne peut-il pas communiquer directement avec l'âme humaine? L'homme a aussi à sa disposition certaines forces qu'il dirige à son gré, ce qui prouve qu'il y a en lui un être de mène nature que celui ou ceux qui produisent des résultats analogues, indépendants de sa volonté. Or, quelle répugnance y a-t-il à ce que des êtres actifs communiquent directement entre eux? De plus, il est certain que les forces de l'homme ne sont que des forces communiquées, puisqu'il y en a en lui qui sont absolument indépendantes de sa volonté, et que celles dont il peut disposer s'affaiblissent et se perdent. Mais comment nier que l'être immatériel qui lui prête temporairement des forces, puisse communiquer directement avec lui? Pourquoi ne pourrait-il pas aussi communiquer successivement et même simultanément avec plusieurs âmes humaines, et faire connaître aux unes les modifications des autres? De tout cela nous sommes en droit de conclure rigoureusement que l'homme peut être instruit extraordinairement de choses qu'il ne lui est pas ordinairement donné de connaître, et que, par conséquent, le miracle est possible dans l'ordre psychologique, et dans beaucoup de cas au même titre qu'il l'est dans l'ordre physique. D'après ces données, on conçoit très-bien qu'il puisse exister des prophètes, révélateurs du passé, du présent et de l'avenir, et qu'un miracle a la même valeur dans le système de Houtteville que dans le sentiment commun sulement, il est de l'ordre psychologique, au lieu d'ètre de l'ordre phys que. Les métaphysiciens rapportent ordinairement à l'ordre moral les miracles de l'ordre psychologique, qui ont pour objet l'illumination extraordinaire de lin.elligence; c'est peu rationnel. Pour nous, nous ne reconnaissons de miracles dans l'ordre moral que ceux qui ont pour résultat des effets extraordinaires de la grâce, comme par exemple la détermination subite au bien d'une voJonté longtemps rebelle au devoir. Mais, comme nous l'avons déjà dit, l'ordre moral sort de celui des vérités connues naturellement, et nous n'avons point encore acquis le droit d'en traiter.

L'exi-tence de la force, et surtout celle de la force vitle, dé.nontre incontestablement l'existence d'un ou de plusieurs êtres immatériels. Nous avons vu aussi que ces êtres peuvent communiquer, même directement, avec les êtres immatériels humains, et leur faire connaître des événements soit passés, soit présents, soit futurs. Ces mêmes êtres, qui commaniquent aux hommes la vie et la force, et qui, par conséquent, doivent connaître les relations mystérieuses des êtres immatériels avec les matériels, per

Christ, avait cette certitude métaphysique de l'impuissance dans laquelle il avait été do marcher et de se mouvoir, du pouvoir qu'il en avait reçu de Jésus-Christ, el dont il fai

çoivent aussi indubitablement, soit dans leur être propre, soit dans d'autres, des rapports inconnus aux êtres qui leur sont inférieurs. Ainsi, l'on conçoit qu'ils puissent instruire l'homme de bien des choses qui existent en dehors de sa sphère, et qu'il ne comprenne pas, faute de moyens termes, qu'il ne saurait trouver dans l'ordre de ses propres connaissances. On doit conclure de là qu'il peut y avoir des mystères pour l'homme dans l'ordre psychologique, comme il y en a dans l'ordre physique.

Certitude testimoniale ou historique. Tous les faits constatables par le témoignage des hommes sont de l'ordre historique. Considérés sous le rapport de leur origine, c'est-à dire dans le temps n ême où ils ont été constatés, il sont nécessairement physiques ou psychologiques. Avant de faire connaître les conditions particulières dont doivent être revêtus les faits historiques de diverses sortes pour être admis avec certitude, nous posous en principe général que tous, sans exception, doivent être jugés possibles avant d'être crus (a). Il est difficile de concevoir en effet que l'on croie des phénomènes sensibles ou des manifestations de rapports que l'on regarderait comme impossibles. Cependant, le motif de notre croyance ne peut être la possibilité des faits, laquelle n'est qu'une note négative de leur vérité. Il faut de plus, pour déterminer notre assentiment, que la réalité en soit convenablement constatée. Nous avons démontré scientifiquement et rigoureusement la possibilité soit des miracles, tant de l'ordre physique que de Fordre psychologique, soit des mystères eux-mêmes. Quand done des faits quelconques seront établis sur des témoignages juges suffisants par des esprits sages, et d'un caractère tel que leur récusation consacrerait le pyrrhonisme historique, on ne sera pas en droit d'opposer à leur ciénibilité leur qualité soit de miraculeux, soit de mystérieux. D'aut int plus que les faits de cette sorte n'ont pas besoin, pour être incontes ables, d'ètre prouvés par d'autres moyens que par les moyens ordinaires. En effet, les faits miraculeux, comme par exemple la résurrection d'un mort, la guérison d'un ma'ade, ne sont jugés tels par ceux qui les observent qu'en vertu d'une induction: ils voient le même individu dans l'état d mort ou de maladie, puis un instant après dans l'état de vie ou de santé ; et de la prompte succession de ces deux états, constatables par les moyens ordinaires de connaître, ils concluent qu'il y a eu résurrection ou guérison miraculeuse. Il est clair, d'après ces données, que des témoignages humains ordinaires pourront garantir la certitude de toutes sortes de laits.

Toutefois, il y a cette différence entre la constatation faite par des témoins contemporains, des faits physiques, et celle des faits psychologiques, que les premiers sont réputés vrais sur la foi du simple témoignage, tandis que les seconds sont seulement rapportés avec certitude à leurs veritables auteurs, sans aucune garantie de leur vérité. Si ces auteurs relatent des laits psychologiques auxquels ils donnent Tamorité divine, il faut, pour être crus, ou qu'ils rapportent à l'appui de leurs doctrines des miracies divins convenablement attestés, ou qu'ils en opèrent eux-mêmes devant des témoins. En tout cas, il faut que le témoignage historique nous offre ces garan jes de l'origine divine des faits psychologiques commu

(a) S'il s'agit des faits rapportés dans les monuments sur lesquels la religion chrétienne est loadee, il est clair que nous n'exigeons la reconnaissance préalable de la poss bilité, que des philosophes qui veulem savre une méthode Tationnelle pour établir leur croyance.

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niqués, pour que l'autorité en soit incontestabl Ainsi, en dernière analyse, le témoignage historig transmis porte immé liatement sur des faits phys ques et médiatement seulement sur des faits ps chol giques.

I importe surtout d'examiner si les faits testim niaux ou de l'ordre historique sont susceptibles certitude, et dans quels cas on peut y ajouter sans craindre de se tromper. Les faits qui sont fo jt du témoignage des hommes sont de deux sort si on les considère sous le rapport du temps: k uns sont contemporains, et les autres passés. Con me ces sortes de faits sont essentiellement basés s la liberté bumaine, mobile de sa nature et in on tente, ils ne portent pas sur un fonds aussi sobe que ceux des ordres physique et psychologique, reposent immédiatement sur la conscience ou lacul de connaître. Aussi, n'engendrent-ils le plus souver qu'une probabilité plus ou moins grande, mote tant sur notre propre expérience que sur la min e d'air de nos semblables. Cette probabilité su dans l'usage de la vie et dans le cours des aff de la société; aussi, le calcul des probabilités, q touche à presque toutes nos connaissances, en es le supplément nécessaire dans une multitude de casions.

Cependant, il est des cas dans lesquels tout bo me qui réfléchit sent le besoin d'avoir la cerita dans l'ordre historique; c'est surtout quand il 5 de croyances religieuses, que l'on dit être funde sur le témoignage des hommes. Il faut alors, pour adhérer prudemment à telle ou telle religion, don née par ses sectateurs comme l'expression de la to lonté divine, que l'homme ait des motifs salasasts de croire à la vérité du témoignage. Nous say us par expérience, ainsi que nous l'avons vu en traitant de la certitude psychologique, que l'homme, par amour pour la vérité, aime à communiquer a se semblables tout ce qu'il sait, et qu'il ne manque pas de le faire, surtout quand la chose est extraordina re et importante, lorsqu'aucune passion ne le dor ne assez pour le porter au mensonge. Si dac témoignage est revêtu de conditions telles, que contemporains qui l'ont rendu n'aient pu être trage dans l'appréciation des faits qui en sont l'obje ne puissent être supposés avoir voulu tromper semblables, on doit prudemment y ajouter fol, peine de n'admetre jamais que ce que l'on sent perçoit soi-même, ce qui serait le comble du r cule, et anéantirait tout ordre social. Or, il est de té...o.gnages revêtus de conditions qui offreut ce garantie sulfi-ante.

Ces conditions sont, suivant Para du Phanjas ( de la relig, ire part., sect. 1re, 27), 1° un bar bre suffisant de temoins; 20 la gravité des te 5 leur droi ure bien reconnue; 4° la cons ance la persévérance dans les témoignages; 51.com et l'unanimité morale dans les mêmes temo go-ge 6° la possibilité (nous l'avons, comme on sa, gée avant tout) et la sensibilité dans l'objet des e moignages. L'abé de Prades (Encycl. mitt,) Ceritude) veut que les témoins soient "pposes passions et d'interéis: cette condition donne al moignage un nouveau degré de force, mais ele a point necessaire pour constituer la certitude bat

rique.

pas nécessaire d'être philosophe, médecin ou naturaliste, pour le sentir.

On aura beau dire qu'il y a des rêves d'imagination qui font sur nous la même impression que les faits réels; que plusieurs personnes saines se sont crues malades, que plusieurs malades se croient guéris sans l'être: it n'est arrivé à personne de rêver pendant trente-huit ans qu'il était paralytique, ou de croire qu'il marchait pendant qu'il était dans l'impuissance de se mouvoir. Entreprendra1-on de nous prouver que jamais nous ne sommes absolument certains si nous sommes sains ou malades, impotents ou valides?Ceux qui avaient vu ce paralytique pendant trente-huit ans, qui avaient aidé à le porter et à le mouvoir, qui le voyaient mar her et emporter son grabat, étaient, par le témoignage de leurs sens, physiquement certains de ces mêmes faits. L'illusion ne pouvait pas plus avoir lieu pour eux que pour le malade même. Un homme ne peut tromper tous les yeux, pendant trente-huit ans, par une paralysie feinte; les yeux d'une mul tude d'hommes ne peuvent être fascinés au point de leur faire croire qu'un homme mar. the et agit pendant qu'il est immobile, ou de leur faire prendre à tous, pour un même homme, deux hommes différents. Où en serions-nous ? la société pourrait-elle subsisTer, si le témoignage de nos yeux, sur des faits aussi palpables, n'était pas physiquement certain, et pouvait nous induire en errear? On peut nous étonner un moment par des dissertations sur les artifices des fourhes, sur les prestiges des jongleurs, sur la ressemblance des visages, elc. Sans aucun elfort de logique, nous sentons que les prestiges ne peuvent nous en imposer au point de nous rendre incertains si un homme, avec lequel nous vivons habituellement, est toujours lui-même et non un autre.-Ces témoins oculaires étaient donc certains du miracle, par le même raisonnement évident que faisait le paralytique. -3° Le témoignage réuni de cette multitude de témoins oculaires donnait à ceux qui n'avaient pas vu le miracle ni le paralytique une certitude morale complète de ces mêmes faits. Ils sentaient qu'un grand nombre de témoins, qui n'avaient aucune part ni aucun intérêt à ce miracle, ne pouvaient avoir formé entre eux le complot de tromper leurs concitoyens, pour le seul plaisir de mentir; que tous ne pouvaient avoir eu les yeux fascinés et l'esprit saisi du même délire; que la simplicité, l'uniformité, la constance de leur témoignage était une preuve irrécusable contre aquelle le pyrrhonisme se trouvait désarmé. -Si la déposition des témoins oculaires a Jonné aux contemporains une certitude morale du miracle, ce même témoignage, mis par écrit sous les yeux des contemporains et transmis aux générations suivantes, par une istoire qui a toujours été lue, connue et egardée comme incontestable, nous donne du fait la même certitude que nous avons de tous les autres faits passés, soit naturels, soit surnaturels. Il serait absurde de soutenir D CT. DE TRFOL. DOGMATIQUE. 1.

qu'un fait métaphysiquement certain pour celui qui l'éprouve, physiquement certain pour ceux qui le voient, moralement certain pour ceux qui le tiennent des témoins oculaires, ne peut pas l'être pour les générations suivantes; le surnaturel du fait ne peut pas plus influer sur la narration des historiens, que sur les yeux de ceux qui voient, et sur le sentiment intérieur de celui qui éprouve.

C'est cependant la thèse qui a été soutenue de nos jours avec toute la gravité et toute la philosophie possibles. On a écrit et répété plus d'une fois qu'en fait de miracles aucun témoignage n'est admissible; que l'amour du merveilleux, la vanité d'avoir vu un prodige et de pouvoir le raconter, le fanatisme de religion, la crédulité du peuple en ce genre, rendent toute attestation suspecte; que, dès qu'il s'agit de religion, l'on ne peut plus compter sur la sincérité, le discernement, le bon sens d'aucun témoin. C'est comme si l'on avait dit que personne n'est croyable dans l'univers, excepté les athées et les incrédules. Par la même raison, il aurait encore fallu soutenir qu'à l'égard d'un fait surnaturel tous les sens nous trompent, et que le sentiment intérieur est fautif; que quand un homme aurait éprouvé sur luimême un miracle, il ne pourrait le savoir ni en être certain. C'est dommage que l'on n'ait pas encore poussé la philosophie jusque-là.-Les théologiens ont répondu, que ɛi les hommes étaient tels que les incrédules le prétendent, il serait fort surprenant que l'on ne vit pas éclore tous les jours de nouveaux miracles; la vanité et la fourberic dans les uns, la crédulité et l'enthousiasme dans les autres, ne manqueraient pas de les accréditer, cependant ils sont très - rares; lorsqu'on en publie, nous ne voyons pas qu'ils produisent de grands effets; ceux que l'on a vantés au commencement de ce siècle, n'ont pas eu grand nombre de partisans.

Mais ou les incrédules prennent le change, ou ils veulent nous le donner. Que les hommes soient avides de miracles favorables aux opinions qu'ils ont embrassées, à la religion dans laquelle ils sont nés, on peut le supposer; mais qu'ils soient enclins à forger ou à croire des prodiges contraires à leurs préjugés et à leur persuasion, c'est un paradoxe absurde. Essayez, si vous le pouvez, de persuader à un catholique que les hérétiques font des miracles, à un protestant qu'il s'en fait dans l'Eglise romaine, à un Juif ou à un Turc qu'il y a des thaumaturges parmi les chrétiens, vous verrez si l'amour du merveilleux, l'enthousiasme, la crédulité, font beaucoup d'effet sur ces gens-là.

Les Juifs, entélés de leurs préjugés et de leurs espérances, n'étaient pas fort disposés à recevoir des miracles opérés pour les dé tromper; ils faisaient comme nos incrédules: pour les croire ils voulaient les voir; lorsqu'ils les avaient vus, ils les attribuaient à l'esprit de ténèbres. Les païens, prévenus d'un profond mépris pour les Juifs, n'étaient pas fort enclins à croire que les Juifs opé

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raient des miracles pour prouver la fausseté du paganisme, et à s'exposer au plus grand danger en les admettant. Cependant les uns et les autres ont cédé à l'évidence de cette preuve, et plusieurs ont versé leur sang pour la confirmer. La vanité, la fourberie, l'amour du merveilleux, la crédulité, le fanatisme, ont-ils coutume d'aller jusque là ?

Voilà donc un raisonnement auquel les incrédules ne répondront jamais : un miracle est susceptible de la certitude métaphysique pour ceux qui le sentent, de la ceriitude physique pour ceux qui le voient; done il est aussi susceptible de la certitude morale pour ceux auquels il est rapporté, soit de vive voix, soit par écrit ; et surtout lorsqu'il est encore prouvé par les effets de que's on ne peut pas douter.

Il nous paraît que sur ceite question les incrédules confondent deux choses très-différentes, la répugnance qu'ils ont de croire un fait surnaturel, avec l'incertitude de ce même fait. Mais si la certitude des faits diminuait à proportion du degré d'opiniâtreté des incrédules, il n'y aurait plus rien de certain dans le monde. Proposez-lear un fait naturel inouï qui est arrivé pour la première fois, mais qui leur est indifférent, ils le croient sans difficulté dès qu'il est prouvé. Racontez-leur un autre fait naturel revêtu des mêmes preuves, mais qui choque leurs opinions et leur système, ils contesteront sur chacune des preuves, et soutiendront qu'il n'est pas certain. S'il s'agit d'un fait surnaturel encore mieux prouvé, ils le rejet tent sans examen; ils déclarent que quand ils le verraient ils ne le croiraient pas.-Je suis plus sûr, dit l'un d'entre eux, de mon jugement que de mes yeux. Et moi, je vous soutiens que vous êtes plus sûr de vos yeux que de votre jugement. Vous avez été chrétien pendant une bonne partie de votre vie, vous jugiez donc que le christianisme est prouvé. Vous y avez renoncé pour embrasser le déisme vous avez donc été persuadé que votre jugement vous avait trompé sur vingt questions. Après avoir soutenu le déisme de toutes vos forces, vous avez passé à l'athéisme et au matérialisme; vous avez donc reconnu que votre jugement était encore faux sur toutes les prétendues preuves du déisme. Comptez, je vous prie, de combien d'erreurs vous le trouvez coupable. Citezmoi une seule occasion dans laquelle vos yeux vous aient trompé sur un objet mis à leur portée, par exemple, sur l'identité d'un personnage avec lequel vous avez habituelment vécu. Cette maxime même : Je suis plus sûr de mon jugement que de mes yeux, est la démonstration complète de la fausseté de votre jugement.

Une seconde question est de savoir si, en fait de miracles, la certitude morale complète et bien établie ne doit pas prévaloir à la prétendue certitude physique, qui n'est qu'une expérience négative, ou plutôt une pure ignorance. Nos philosophes modernes l'ont prétendu, et l'on ne peut pas abuser des termes d'une manière plus révoltante.

Nous avons, disent-ils, une certitude physique absolue, une expérience infaillible de la cou stance du cours de la nature, puisque nous en sommes convaincus par le témoignage de nos sens; c'est ainsi que nous savons que le soleil se lèvera demain, que le feu consume le bois, qu'un homme ne peut marcher sur les eaux, qu'un mort ne revient point à la vie, etc. La certitude morale, poussée au plus haut degré, ne peut pas prévaloir à une certitude physique sur laquelle nous som mes forcés de nous reposer dans toutes les circonstances de notre vie.

Quelques réflexions suffisent pour démontrer la fausseté de cet argument. 1° Il est faux que le témoignage de nos sens nous donne une certitude absolue de la constance du cours de la nature, si nous n'admettons pas une Providence. Aussi les matérialistes qui la nient, soutiennent gravement que nous ne sommes pas sûrs si le cours de la nature a toujours été et sera toujours tel qu'il est; si, dans quelques moments, l'univers ne relom bera point dans le chaos; s'il ne naitra point de ses débris un nouvel ordre de choses et des généra ions qui n'auront rien de commun avec celles que nous connaissons, elc. C'est donc uniquement sur la sagesse el la bonté de la Providence, que nous nous reposons touchant la constance des lois qu'elle a établies; nous savons qu'elle n'y dérogera point sans raison et sans nous en avertir; mais comment sommes-nous assurés qu'elle s'est ôté à elle-même le droit d'en suspendre le cours pendant quelques moments pour un plus grand bien, qu'elle ne l'a jamais fait et qu'elle ne le fera jamais? Quelle certitude nos sens et notre prétendue expérience peuvent-ils nous donner sur ce point?-2Si c'était là une véritable certitude physique, ferme el invincible, il s'ensuivrait que ce lui qui est témoin oculaire d'un miracle ne doit pas y croire, ni se fier au témoignage de ses yeux; que celui même qui éprouve en lui une guérison miraculeuse, ne peut s'en tenir au sentiment intérieur qui la lui atteste. Nos sceptiques obstinés porteroat ils l'opiniâtreté jusque-là? En raisounanl comme eux, un nègre est en droit de uier absolument tout ce qu'on lui dit de l'eau glacée sur laquelle un homme peut marcher; ceux qui ont entendu parler de la renaissance des têtes de limaçons pour la première fois, étaient très-bien fondés à traiter d'impos teurs les physiciens qui attestaient ce pheno mène. A plus forte raison un aveugle-né, à qui tout ce que l'on dit des couleurs, d'un miroir, d'une perspective, paraît impossible et contradictoire, doit-il se roidir contre la cortitude morale de tous ces phénomènes, fondee sur le témoignage constant el uni forme de tous ceux qui ont des yeux.-31 est clair, par tous ces exemples, que ce qu'il plait à nos philosophes d'appeler experience constante el certitude physique absolue, n'est dans le fond qu'un defaut d'expérience el une pure ignorauce. Parce que nous n'avons jāmais vu tel ou tel phenomèue, s'ensuit-i! que personne au monde ne l'a vu pop plus,

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