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aines et de leurs propres enfants, l'impucité la plus grossière, des cruautés inouïes, c.; et il menace les Israélites de les déuire à leur tour, s'il leur arrive d'imiter ces ominations. Mais Dieu avait accordé aux ananéens quatre cents ans pour se corrir. Lorsqu'il promet au patriarche Abram de donner la Palestine à sa postérité, il í déclare que cela ne s'exécutera que dans atre cents ans, parce que les iniquités des orrhéens ne sont pas encore parvenues eur comble (Gen. xv, 16; Sap. x). Puise ces peuples étaient incorrigibles, ils méient d'être détruits. 5° Lorsque Dieu ésolu de punir une nation, il est le maître se servir de quelque fléau qu'il juge à pos, d'une famine ou d'une contagion, traits de la foudre ou de l'épée d'un conirant; quelle que soit la manière dont il ppe, c'est une impiété et une absurdité Cruser sa justice. De tous les fléaux, la rre est encore celui qui laisse le plus de à la résipiscence et au repentir. Les miles qu'il plut à Dieu de faire à cette occa en faveur des Israélites étaient justest ce qui aurait dû convertir les Chanaus (Josue, 11, 10). 6° Quant à la mare, on sait comment se faisait la guerre 2 les peuples anciens sans quartier et srien épargner. Ainsi en agissaient les - manéens cux-mêmes; ainsi en ont usé les Bes contre les nations qu'ils nommaient bares, les Romains contre les Perses et aire les peuples du Nord, ceux-ci à leur ir contre les Romains; ainsi se traitent tore les nations sauvages. Si celles de l'Eupe connaissent mieux le droit des gens et violent plus rarement, c'est à l'Evangile u'elles en sont redevables; toutes celles i ne sont pas chrétiennes sont encore aussi ouches à la guerre que les peuples an

ns.

Mais on suppose très-faussement que les aelites commencèrent par tout détruire. victoires furent poussées de proche en oche, et continuées pendant longtemps. eu lui-même déclare qu'il conservera exés des peuplades de Chananéens, afin de s'en vir pour châtier son peuple lorsqu'il l'aura Erité (Josue, xvII, 13; Judic. 1, 3, etc.). La quête ne fut achevée que sous les rois, tre cents ans après Josué. Telle est l'hisire que les livres saints nous tracent de la aduite de Dieu et de celle des Israélites; si 1 n'en altérait aucune circonstance, on n'y ouverait aucun sujet de scandale. - Quelles censeurs de mauvaise foi en ont cheré un dans le premier chapitre du livre des iges, v. 19. lis y ont lu que Dieu se rendit aitre des montagnes, mais qu'il ne put incre les habitants des vallées, parce qu'ils raient des chariots armés de faux ; de là ils al conclu que l'auteur représente Dieu come un guerrier très-impuissant. Mais il y a ans le texte Dieu fut avec Juda, et il poséda la montagne, mais non pour chasser les abitants de la vallée, parce qu'ils avaient des hariots armés de faux. C'est une absurdité Jattribuer à Dieu ce qui est dit de Juda, qu'il

posséda la montagne; si Dieu ne fut point avec lui pour chasser les habitants de la plaine, cela ne prouve point que Dieu n'avait pas le pouvoir de les chasser.

C'est ainsi que par de petites supercheries les incrédules de tous les siècles, marcionites, manichéens, philosophes et autres, se sont attachés à rendre l'histoire sainte ridicule et scandaleuse; ils n'ont réussi qu'auprès des ignorants. Il y a dans la Bible d'Avignon, t. III, p. 327, une dissertation sur les migrations des Chananéens après la conquête de Josué.

CHANANÉENNE, femme des environs de Tyr et de Sidon, qui vint demander à JésusChrist la guérison de sa fille, tourmentée par le démon. Le Sauveur parut la rebuter d'abord. Je ne suis venu, dit-il, que pour les brebis perdues de la maison d'Israel;...... il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens (Matth. xv, 24, 26). Par cette réponse, disent certains critiques, Jésus confirmait le préjugé des Juifs, qui regardaient les Gentils comme des animaux impurs. Au contraire, il voulait détruire ce préjugé ; il leur faisait voir que parmi les Gentils il y avait des âmes plus humbles, plus dociles, plus dignes de ses bienfaits, qu'ils ne l'étaient eux-mêmes. Ainsi, après avoir mis à l'épreuve la confiance de la chananéenne, il dit : Femme, votre foi est grande, que votre désir soit accompli. De retour chez elle, elle trouva sa fille en parfaite santé.

Les incrédules, qui ont voulu épiloguer sur ce miracle, auraient dû nous apprendre comment et par quel pouvoir Jésus-Christ guérissait des malades éloignés, sans autre appareil que de prononcer une parole.

CHANCELADE, congrégation de chanoines réguliers.

CHANCELIER d'une université. C'est un ecclésiastique chargé du soin de veiller sur les études. Il a le droit de donner, d'autorité apostolique, à ceux qui ont fini leur cours de théologie, le pouvoir ou licence d'enseigner, en leur faisant prêter serment de défendre la foi catholique jusqu'à la

mort.

Dans l'université de Paris, il y a deux chanceliers, celui de Notre-Dame et celui de Sainte-Geneviève. L'institution, les droits, les priviléges respectifs de l'un et de l'autre sont du ressort de l'histoire moderne et de la jurisprudence canonique, plutôt que de la théologie. Le célèbre Gerson, chancelier de l'Eglise de Paris, ne dédaiguait pas de faire les fonctions de catéchiste, et disait qu'il n'en voyait pas de plus importante pour sa place. Nous ne parlons de cette dignité ecclésiastique que pour faire remarquer le zèle qu'a eu l'Eglise, dans tous les temps, pour l'enseignement public, et pour dissiper l'ignorance que les barbares avaient répandue dans toute l'Europe. Pendant plusieurs siècles, il n'y a point eu d'autre ressource contre ce fléau que les écoles ecclésiastiques.

CHANDELEUR, fête célébrée dans l'Eglise romaine le second jour du mois de février,

bites; il s'écrit en hébreu Kamosch, ou Kemosch, terme assez approchant de Schmesch, le soleil: il parait que cet astre a été la principale divinité des Orientaux.

Quoi qu'il en soit, Chemos a donné lieu à une objection contre l'histoire sainte. Seus le gouvernement des juges, les Ammonites déclarèrent la guerre aux Israélites, sous prétexte que ceux-ci s'étaient emparés d'une partie du territoire des Ammonites. Jephté, chef du peuple de Dieu, leur soutint que cela était faux, que le terrain occupé par son peuple dans leur voisinage avait été conquis sur les Amorrhéens, qui l'avaient autrefois enlevé aux Moabites, et qu'Israël en était en possession paisible depuis trois cents ans. C'est, en effet, ce qui est rapporté dans le livre des Nombres, c. xxi. Jepht ajoute, selon le texte Ne posséderez-vous pas le terrain dont votre dieu CпAMOS vous mettra en possession? Nous continuerons done aussi de posséder tout ce dont JEHOVA, notre Dieu, nous a donné la possession (Jud. xI. 24). Voilà, disent quelques incredules, Jephté qui met Chamos sur la même ligne que le Dieu d'Israel; il n'avait donc pas une plus haute idée de l'un que de l'autre : Jéhovah était, comme Chamos, un dieu local, le dieu d'un peuple particulier, et non le souverain Seigneur de l'univers : telle était la crovance des Israélites. Mais

les exploits de Chamos, mis par Jephté au futur contingent, et comparés à la posse-sion réelle et actuelle des Israélites, nous paraissent une dérision assez forte de ce faux dieu. Jéhovah, continue Jephté, jugera en ce jour entre Israël et les Ammonites. Il ne redoutait donc pas beaucoup la puissance de Chamos; en effet, les Ammonites furent vaincus par Jephté, et la dispute fut terminée.

De là même il résulte que Jephté avait lu l'histoire rapportée dans le chapitre xxi dulivre des Nombres, il n'en omet aucune circonstance. Ce livre de Moïse existait donc pour lors, et il n'est pas vrai que le Pentateuque, dont il fait partie, ait été écrit dans les siècles suivants, et longtemps après Moïse.

CHANANÉENS, peuple de la Palestine, descendu de Chanaan, petit-fils de Noé. Les censeurs de l'histoire sainte ont fait plusieurs remarques à ce sujet.

Dans la Genèse, c. XII, v. 6, il est dit que quand Abraham vint en la Palestine, les Chananéens y habitaient déjà, c. XIII, v. 7; l'auteur ajoute que quand Abraham revint d'Egypte, il y avait dans cette même contrée des Chananéens et des Phérézéens. Cette remarque, disent nos critiques, n'a pu être faite que par un auteur qui écrivait dans un temps où les Chananéens n'étaient plus dans ce payslà, par conséquent après la conquête de la Palestine par les Israélites.

Mais à quel propos un écrivain postérieur à l'expulsion des Chananéens aurait-il fait cette remarque sur la Palestine? On n'er voit aucun motif. Sous la plume de Mo cette observation se trouve placée avec gesse Il venait de rapporter la promess Dieu avait faite à Abraham de donne

lestine à sa postérité; il fait remarqu même temps que ce pays n'etait cepe pas sans babitation, que les Channe les Phérézéens s'en étaient déjà empa s'y étaient établis. Ainsi, en rapportant messe, Moïse fait aussi mention des of qui semblaient s'opposer à son exé obstacles d'autant plus sensibles po qu'Abraham n'avait point encore d' Loin de conclure de là que Moïse l'auteur du livre de la Genèse, il far en inférer le contraire.

De quel droit, continuent les incré Israélites ont-ils dépouillé, chasse miné les Chananéens pour s'empare pays? Cette conquête est aussi inju forme que pour le foud, puisque l les y exercèrent des cruautés inou tribuer à un ordre exprès de Dieu qu'il y a contribué par les mir blasphemer. Voyons si les déclama quelles on s'est livré si souvent sont bien fondées.

1° Les Israélites étaient sous le nécessité. Ils avaient été forcés p nie des Egyptiens à sortir de l'Eg pouvaient subsister naturelleme désert inculte et stérile, ils ne p procurer une habitation et des t tiver que l'épée à la main et aus leurs voisins. De tous les motifs autoriser une guerre et une con défions nos adversaires d'en allé légitime. - 2 Les différentes [ Chananéens ne possédaient pas l un titre plus juste que les Isra dant quatre cents ans elles n'a de se disputer et de s'arracher. sions. Les Amorrhéens avaient partie du terrain des Moabites; avaient pris, sur les Horréen Seir, et avaient passé ce peuple pée; les Caphtorim avaient e

évéens, qui possédaient le can rimjusqu'à Gaza. Les Moabites s' rés du pays des Emim, et les Amu luides Zonzommim, après avoire nations (Num. xx1, 26; Deut. 11) leur apprendre que c'est à lui les différentes contrées de la to lui plaît. Si tous les peuples a retenu cette vérité, il y aural de sang répandu dans toute la cles. -3° Les Chananéens furen à l'égard des Israélites; ils n'at qu'ils fussent attaqués. Les Amale méens, les rois de Madian, de Mo les Amorrhéens, les Ammonitesa vant des Hébreux et leur présent bat (Num. obligés pas

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maines et de leurs propres enfants, l'impuJicité la plus grossière, des cruautés inouïes, etc.; et il menace les Israélites de les détruire à leur tour, s'il leur arrive d'imiter ces abominations. Mais Dieu avait accordé aux Chananéens quatre cents ans pour se corriger. Lorsqu'il promet au patriarche Abrabam de donner la Palestine à sa postérité, il lui déclare que cela ne s'exécutera que dans quatre cents ans, parce que les iniquités des Amorrhéens ne sont pas encore parvenues à leur comble (Gen. xv, 16; Sap. x1). Puisque ces peuples étaient incorrigibles, ils méritaient d'être détruits. -5° Lorsque Dieu a résolu de punir une nation, il est le maître de se servir de quelque fléau qu'il juge à propos, d'une famine ou d'une contagion, des traits de la foudre ou de l'épée d'un couquérant; quelle que soit la manière dont il frappe, c'est une impiété et une absurdité Paccuser sa justice. De tous les fléaux, la querre est encore celui qui laisse le plus de lieu à la résipiscence et au repentir. Les miracles qu'il plut à Dieu de faire à cette occa sion en faveur des Israélites étaient justement ce qui aurait dû convertir les Chanavéens (Josue, II, 10). 6° Quant à la maière, on sait comment se faisait la guerre chez les peuples anciens sans quartier et ans rien épargner. Ainsi en agissaient les hananéens eux-mêmes; ainsi en ont usé les recs contre les nations qu'ils nommaient arbares, les Romains contre les Perses et contre les peuples du Nord, ceux-ci à leur our contre les Romains; ainsi se traitent encore les nations sauvages. Si celles de l'Europe connaissent mieux le droit des gens et le violent plus rarement, c'est à l'Evangile qu'elles en sont redevables; toutes celles jui ne sont pas chrétiennes sont encore aussi arouches à la guerre que les peuples an

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posséda la montagne; si Dieu ne fut point avec lui pour chasser les habitants de la plaine, cela ne prouve point que Dieu n'avait pas le pouvoir de les chasser.

C'est ainsi que par de petites supercheries les incrédules de tous les siècles, marcionites, manichéens, philosophes et autres, se sont attachés à rendre l'histoire sainte ridicule et scandalcuse; ils n'ont réussi qu'auprès des ignorants. Il y a dans la Bible d'Avignon, l. III, p. 327, une dissertation sur les migrations des Chananéens après la conquête de Josué.

CHANANÉENNE, femme des environs de Tyr et de Sidon, qui vint demander à JésusChrist la guérison de sa fille, tourmentée par le démon. Le Sauveur parut la rebuter d'abord. Je ne suis venu, dit-il, que pour les brebis perdues de la maison d'Israël ;...... il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens (Matth. xv, 24, 26). Par cette réponse, disent certains critiques, Jésus confirmait le préjugé des Juifs, qui regardaient les Gentils comme des animaux impurs. Au contraire, il voulait détruire ce préjugé ; il leur faisait voir que parmi les Gentils il y avait des âmes plus humbles, plus dociles, plus dignes de ses bienfaits, qu'ils ne l'étaient eux-mêmes. Ainsi, après avoir mis à l'épreuve la confiance de la chananéenne, il dit : Femme, votre foi est grande, que votre désir soit ac compli. De retour chez elle, elle trouva sa fille en parfaite santé.

Les incrédules, qui ont voulu épiloguer sur ce miracle, auraient dû nous apprendre comment et par quel pouvoir Jésus-Christ guérissait des malades éloignés, sans autre appareil que de prononcer une parole.

CHANCELADE, congrégation de chanoines réguliers.

CHANCELIER d'une université. C'est un ecclésiastique chargé du soin de veiller sur les études. Il a le droit de donner, d'autorité apostolique, à ceux qui ont fini leur cours de théologie, le pouvoir ou licence d'enseigner, en leur faisant prêter serment de défendre la foi catholique jusqu'à la mort.

Mais on suppose très-faussement que les sraélites commencèrent par tout détruire. es victoires furent poussées de proche en roche, et continuées pendant longtemps. Dien lui-même déclare qu'il conservera exrès des peuplades de Chananéens, afin de s'en servir pour châtier son peuple lorsqu'il l'aura nérité (Josue, xvII, 13; Judic. 1, 3, etc.). La conquête ne fut achevée que sous les rois, Juatre cents ans après Josué. Telle est l'hisoire que les livres saints nous tracent de la conduite de Dieu et de celle des Israélites; si on n'en altérait aucune circonstance, on n'y Trouverait aucun sujet de scandale. · Quelques censeurs de mauvaise foi en ont cherhé un dans le premier chapitre du livre des Juges, v. 19. lls y ont lu que Dieu se rendit maitre des montagnes, mais qu'il ne put vaincre les habitants des vallées, parce qu'ils avaient des chariots armés de faux ; de là ils unt conclu que l'auteur représente Dieu comme un guerrier très-impuissant. Mais il y a dans le texte : Dieu fut avec Juda, et il posseda la montagne, mais non pour chasser les habitants de la vallée, parce qu'ils avaient des siastiques. chariots armés de faux. C'est une absurdité d'attribuer à Dieu ce qui est dit de Juda, qu'il

Dans l'université de Paris, il y a deux chanceliers, celui de Notre-Dame et celui de Sainte-Geneviève. L'institution, les droits, les priviléges respectifs de l'un et de l'autre sont du ressort de l'histoire moderne et de la jurisprudence canonique, plutôt que de la théologie. Le célèbre Gerson, chancelier de l'Eglise de Paris, ne dédaiguait pas de faire les fonctions de catéchiste, et disait qu'il n'en voyait pas de plus importante pour sa place. Nous ne parlons de cette dignité ecclésiastique que pour faire remarquer le zèle qu'a eu l'Eglise, dans tous les temps, pour l'enseignement public, et pour dissiper l'ignorance que les barbares avaient répandue dans toute l'Europe. Pendant plusieurs siècles, il n'y a point eu d'autre ressource contre ce fléau que les écoles ecclé

CHANDELEUR, fête célébrée dans l'Eglise romaine le second jour du mois de février,

en mémoire de la présentation de JésusChrist au temple, et de la purification de sa sainte Mère.

Le nom de Chandeleur fait allusion aux cierges que l'on bénit, que l'on allume, et qui sont portés en procession ce jour-là par le clergé et par le peuple. l'Eglise fait cette cérémonie pour nous faire souvenir que Jésus-Christ est la vraie lumière qui est venue pour éclairer toutes les nations, comme le dit Siméon dans le cantique que l'on chante à cette occasion. Les Grees nomment cette fète Hypante, rencontre, parce que le vieillard Siméon et la prophé tesse Anne rencontrèrent Jésus enfant dans le temple, lorsqu'on le présentait au Seigneur. C'est une fête et une cérémonie ancienne; le pape Gélase 1er, qui tenait le siége de Rome l'an 492, saint Ildephonse, saint Eloi, saint Sophrone de Jérusalem, saint Cyrille d'Alexandrie, etc., en parlent dans leurs sermons.

Quelques auteurs ont prétendu que le pape Gélase les avait instituées pour les opposer aux lupercales des païens, et qu'en allant processionnellement autour des champs on y faisait des exorcismes. C'est le sentiment du vénérable Bède. « L'Eglise, dit-il, a changé heureusement les lustrations des païens, qui se faisaient au mois de février autour des champs; elle leur a substitué des processions où l'on porte des chandelles ardentes, en mémoire de cette divine lumière dont Jésus-Christ a éclairé le monde, et qui l'a fait nommer par Siméon la lumière des nations. » D'autres en attribuent l'institution au pape Vigile en 536, et veulent qu'elles a ent été substituées à la fête de Proserpine, que les païens célébraient avec des torches ardentes au commencement de février. Mais ces prétendues substitutions s'accordent mal avec le calendrier des païens. Les lupercales se célébraient, non le 2 de février, mais le 16, et il n'était pas question dans cette fête de torches ardentes ni de cierges. Celle de Proserpine se faisait le 22 novembre à la fin des semailles, et non au mois de février. Voy. Vistoire religieuse du Calendrier, par M. de Gébelin, p. 347, 407, 417. Si la coutume avait été établie d'aller autour des champs le jour de la Purification, le peuple des campagnes aurait conservé cet usage, et l'on ne connaît aucun pays où il subsiste aujourd'hui.

Il paraît donc que l'Eglise, en instituant cette fête, n'a eu en vue que d'honorer les mystères de Jésus-Christ et de la sainte Vierge. La substitution d'une cérémonie pieuse à la place d'un rite païen n'aurait rien que de louable, mais il ne faut pas la supposer sans preuve, sur de fausses allusions; c'est autoriser les hérétiques et les incrédules à nous reprocher très-mal à propos des restes de paganisme.

CHANDELIER DU TEMPLE. Dans les li vres de l'Ancien Testament, il est fait mention de deux chandeliers, l'un réel, l'autre mystérieux. Moïse fit faire le premier, et le

plaça dans le tabernacle. Ce chandelier, are son pied, était d'or battu, et pesait un ta lent. De sa tige partaient sept branche courbées en demi-cercle, et terminées cha cune par une lampe à bec. Le sanctuaire l'autel des parfums, la table des paius proposition n'étaient éclairés que par ce lampes que l'on allumait le soir et qu'o éteignait le matin.

Salomon fit faire dix chandeliers sembla bles à celui de Moïse, et les plaça de mém dans le sanctuaire du temple, cinq au ci et cinq au septentrion. Les pincettes et le mouchettes dont on se servait pour le chandeliers de Moïse et de Salomon étai d'or. A la prise de Jérusalem par Nabucho donosor, tous ces meubles précieux fures transportés dans l'Assyrie: il n'est pas ce tain que les chandeliers faits par Salomo aient été rendus aux Juifs, lorsque Cyr leur fit restituer les vases du temple enler par les Assyriens, du moins il n'en est p fait mention expresse (I Esdr. 1, 7 et sun On sait seulement qu'à la prise de Jerus lem par Tite, il y avait dans le temple t chandelier d'or qui fut emporté par ies B d'offrande, dans le temple de la Paix qu mains, et placé, avec la table d'or des pain Vespasien avait fait bâtir. On voit encor aujourd'hui, sur l'arc de triomphe de V pasien, ce chandelier avec les autres d pouilles de la Judée et du temple. -chandelier de la vision du prophète Zachar c. IV, v. 2, était aussi à sept branches; ila tait différent de ceux de Moïse et de Sale mon, qu'en ce que l'huile tombait dans le lampes par sept canaux qui sortaient do fond d'une boule élevée à leur hauteur. Elle descendait dans cette boule de deux conques qui la recevaient dégouttante des feuilles de deux oliviers placés aux deux côtés du chandelier.

Quant aux chandeliers que l'on place sur les autels, l'origine en est aussi ancienne que celle des cierges que l'on allume pe dant le service divin. Voy. CIERGES. I tri parlé dans l'Apocalypse, c. 1 et 1, de chandeliers d'or au milieu desquels sa Jean vit un personnage respectable sous us extérieur majestueux et terrible; c'etait sus-Christ lui-même. Nous aurons Sourc occasion de remarquer que cette vision saint Jean a fourni le premier modèle de l liturgie et du culte divin. Voy. l'Ancien So cramentaire par Grandcolas, I part., p.

CHANOINE, CHANOINESSE. Du mot gre zzvov, règle, on a fait canonicus, homme qu vit sous une règle; et l'on a nommé kangi nes, et ensuite chanoines, les ecclésiastique attachés à une église cathédrale ou colle giale, qui, dans le dessein de mener une vi plus édifiante, observaient une règle commune et un régime très-approchant de celui des moines. On a donné le nom de che noinesses à des filles ou femmes pieuses, qui, sans faire les vœux solennels de religion, se réduisaient à la même vie. L'expe

rience de tous les temps prouve que celle

ie uniforme contribue à inspirer le goût de a vertu et de la piété.

L'institution, les devoirs, les droits des ifférentes espèces de chanoines sont un obet de discipline qui regarde les canonistes. ous observerons seulement que si, dans s bas siècles, toutes les institutions pieuses at pris un air et un ton monastique, c'est u'alors il n'y avait presque plus de décence de régularité que dans les cloîtres. Plus 1 a pris de prévention et d'aversion pour lé at dans notre siècle, plus il est à craine que l'on ne soit bientôt forcé d'y revenir. n'est pas la première fois qu'après avoir toué le joug de la règle, on s'est trouvé as la nécessité de le reprendre. Les ltres, dont la plupart des cathédrales sont vironnées, sont un monument de la vie mmune observée autrefois par les cha

ines.

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La plupart ont commencé sur la fin du xr cle et au xi. Comme le clergé séculier it alors dégradé par l'ignorance et par le lachement des mœurs, les ecclésiastiques plus sages comprirent que le seul moyen remédier à ce malheur était d'imiter la été et les vertus qui régnaient alors dans cloltres. C'est à cette époque que l'on vit lore en France les congrégations de Saintfà Avignon, de Saint-Laurent en Daufuné, de Saint-Yves à Beauvais, de Sainticolas-d'Arose en Artois, de Murbach en face, de Notre-Sauveur en Lorraine, de int-Sauveur et de Latran en Italie, de int-Victor à Paris, etc. De cette dernière al sortis, au x siècle, les chunoines réliers de la congrégation de France ou de inte-Geneviève. Voy. GÉNOVÉFAINS, VICTO

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Ainsi, dans tous les siècles, l'excès du dérdre et de la corruption fait renaître enfin régularité et ramène les hommes à la rtu; voilà ce qui déplaît aux ennemis de religion. A quoi sert, disent-ils, d'établir instituts, des règles, des réformes qui hoiront nécessairement par le penchant incible de la nature, et qui auront le ême sort que toutes celles qui ont précédé? C'est comme si l'on demandait, à quoi sert rendre la santé à un malade qui, tôt ou rd, retombera dans une autre extrémité ar la destinée inévitable de la nature? C'est stement parce que l'humanité tend natuLement au désordre et au vice, qu'il ne at pas se lasser de la soutenir et de la relever près ses chutes. Quand un établissement lile, une réforme salutaire ne durerait que endant un siècle, c'est autant de gagné sur a faiblesse de la nature au profit de la vertu. CHANT ECCLÉSIASTIQUE. Dans tous les emps et chez les peuples les plus grossiers,

le chant a fait partie du culte divin, et il est très-probable que les premiers cantiques ont été destinés à célébrer les bienfaits de Dieu. La reconnaissance, la joie de recevoir continuellement de nouveaux dons de sa Providence, la douce émotion que produit dans les cœurs la réunion des homines au pied des autels, ne pouvaient pas manquer d'éclater par des chants. Quoique l'Ecriture sainte ne parle pas de cet usage dans l'histoire des patriarches, nous ne pouvons guère douter qu'ils n'aient suivi en cela, comme les autres hommes, l'impulsion de la na

ture.

Ce n'est point à nous de parler des cantiques des païens : ils en avaient perverti l'usage; au lieu de célébrer par leurs chants le souverain Auteur de la nature, ils chantaient les aventures scandaleuses et les crimes qu'ils attribuaient à de fausses divinités; les rêves de la mythologie n'ont été connus des peuples que par les chants des poëtes : c'était une école de vices et de corruption.

Dès que les Hébreux furent réunis en corps de nation, ils surent relever, par les accents de la voix, les louanges du Seigneur. Qui ne connaît pas les cantiques sublimes de Moïse, de Débra, de David, de Judith, des prophètes? Ils ont pour objet non-seulement de louer Dieu des bienfaits qu'il a prodigués à tous les hommes dans l'ordre de la nature, et des faveurs particulières qu'il avait accordées à son peuple, mais encore d'implorer sa miséricorde, et de lui demander l'abondance de ses dons dans l'ordre de la grâce. David ne se borna point à composer des psaumes et des cauliques, il établit des chœurs de chantres et de musiciens pour louer Dieu dans le tabernacle; il exhorte les peuples à louer le Seigneur par les accents de leurs voix et par le son des instruments : Salomon, son fils, fit observer le même usage dans le temple.

Les différentes dissertations que l'on a faites sur la musique des Hébreux, et sur les divers instruments à cordes ou à vent dont ils se servaient, ne nous ont pas fort instruits. Nous savons seulement par les livres saints, que Moïse fit faire des trompettes d'argent pour en sonner pendant les sacrifices solenne's; que les lévites étaient chargés de chanter et de jouer des instruments dans le tabernacle, et ensuite dans le temple; que, sous David et Salomon, il y avait vingt-quatre bandes de musiciens qui servaient tour à tour. Il est à présumer que cette musique n'était pas la même que celle dont les Juifs faisaient usage dans les noces, dans les festins et dans les réjouissances profanes; qu'elle était plus grave et plus majestueuse.

M. Fourmont, dans les Mém. de l'Académie des Inscriptions, s'est attaché à prouver qu'il y a dans les psaumes et les cantiques des Hébreux des dictions étrangères, des expressions peu usitées ailleurs, des inversions et des transpositions; que le style de ces ouvrages, comme celui de nos odes, en devient plus sublime, plus pompeux et plus énergique; que l'on y distingue des strophes, des

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