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isit un véritable déisme déguisé sous le nom de religion. David Williams en fut le grand pontife sous le nom de Prétre de la nature. Ses temples furent bientôt déserts. Ses adeptes passaient rapidement à un athéisme complet. Le temple des chrétiens rationnels fut à peine ouvert pendant quatre ans.

que le sens moral de ce qui est décent et honnéte parut entièrement éteint, et l'homme sembla s'être ravalé lui-même au-dessous de la bète immonde. La violence, le meurtre, la luxore, l'intempérance et la débauche n'avaient plus rien de honteux et de repoussant aux yeux de ces hommes dépravés. On vit, en plusieurs contrées, l'immoralité poussée à un tel point de dégradation, que, sous les noms de Mars, de Bacchus et de Vénus, la vengeance, livro nerie et l'impureté, ces vices infâmes, furent déiliés et adorés publiquement par des actes aussi scandaleux que criminels qu'on osa consacrer comme faisant partie des rites sacrés de la religion. Quelle sombre, quelle effrayaute peinture de ces excès du monde païen Tous est tracée par saint Paul, dans le premier chapitre de son Epître aux Romains, depuis le verset 43 jusqu'à la fin! Avec quelle énergie il en parle dans celle aux Ephésiens! Ces gentils suivent dans leur conduite la vanité de leurs pensées; ils ont l'esprit plein de ténèbres; ils sont éloignés de la vie de Dieu, à cause de l'ignorance où ils sont, et de l'endurcissement de leur cœur; ayant perdu tout espoir de salut, ils s'abandonnent à la dissolution et se plongent avec une ardeur insatiable dans toute sorte d'impuretés (Eph. v, 17, 18, 19).— Par suite de cette ignorance de Dieu, de cet oubli des règles et des motifs de nos devoirs, de cet abandon saus réserve à toutes les inclinations vicienses, quel déluge épouvantable de crimes et de maux vint inonder la surface de la terre! A quelle profondeur de honte et de corruption la nature de l'homme ne parut-elle pas descendue, et comb ea chaque jour, ajoutant à tant d'iniquités, ne dut-il pas ajouter aux misères humaines !...

Telles étaient, pour le genre hum in, les horri -
bles conséquences du péché. Qui pouvait le délivrer
de cet état affreux? Etait-e la philoso, hie? Non;
tout le savoir, tous les efforts de ses sages y eussent
échoué; et que pouvait elle cette philosophie, pour
détruire, pour écarter la cause funeste de tous ces
désordres, de tous ces maux, le péché? Avait-elle une
victine à offrir en expiation de ce péché? Etait-elle
capable de dissiper ces nuages d'ignorance générale
qui, en matière de religion, s'étaient épaissis et cou-
vraient le monde païen, elle qui n'avait jamais eu
rien de fixe et d'arrêté sur les vérités relatives aux
idées religieuses : elle qui pouvait être accusée, peut-
être, d'avoir, pour sa part, contribué à entraîner les
hommes dans ces routes ténébreuses? Etait-elle à
même de corriger les hommes de leurs vices et de
les guider dans la pratique des véritables vertus,
elle qui, en tant de circonstances, avait montré si
peu de lumières, ou du moins tant d'incertitude sur
tes principes et sur les règles de, devoirs moraux ?
Quels motifs assez puissants pouvait-elle présenter
à l'homme vicieux, pour le détourner de l'habitude
du mal? et à l'homme pratiquant la vertu, quel sup-
port offrait-elle contre les tentations, elle qui, par
ta voix de ses sages, par celle des Platon, des Ari-
stote et de ses stoiciens, avait enseigné et encouragé
les plus grossières immoralités ? Non, la philosophie
avait reconnu elle-même son impuissance à réformer
tes vices du monde, et elle avait tout à fait déses
péré de pouvoir jamais arrêter ces torrents d'iniqui-
lés qui, se grossissant de jour en jour, allaient en-
gloutir la terre.

Elas prentum, pejor avis, tulit
Nos nequiores, mox datures
Progemeni vitlostorem

CHRISTOLYTES, herétiques du r° siècle; leur nom vient de xoieros, el de lun, je sé. pare; parce qu'ils séparaient la divinité de Jésus-Christ d'avec son humanité. Ils soutenaient que le Fils de Dieu, en ressuscitant,

Nos pères, plus méchants que n'étaient nos afenx,
Ont eu pour successeurs des enfants plus coupables,
Qui seront remplacés par de pires neveux. (LAMOTTE.)

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Combien donc était désespéré l'état où se trouvait le monde, quand les apôtres furent envoyés á toutes les nations de la terre pour leur annoncer la rémission des péchés, pour les éclairer et pour les sanctifier, en répandant parmi elles et les lumières de la foi, et les grâces du Christ! Ce qui consulue l'essence du péché, c'est la désobéissance, et c'est par le grand sacrifice d'obéissance offert sur l'antel de la croix, que le Fils de Dieu a expié le péché. La destruction du péché fait disparaître la cause de tous les maux qui pèsent sur le genre humain. La rémission des péchés réconcilie l'homme avec Dien; lève l'arrêt de sa condamnation, le sauve des tourments éternels, le rétablit dans la dignité d'enfant de Dien et dans tous ses droits à l'héritage du royau me sans fin. C'était ce bienfait, le plus grand de tous, c'était cette réanission des péchés qui avait été offerte à toutes les nations comme devant venir du Christ. Il est écrit ainsi de moi, disait ce divin Médiateur, il fallait que le Christ souffrit de la sorte, qu'il ressuscitât le troisième jour, et qu'on prêchât en sôn nom la pénitence et la rémission des péchés parmi toutes les nations, en commençant par Jérusalem (Luc. XXI, 46, 47). Ce fut aux apôtres que Jésus-Christ donaa le pouvoir et la mission d'aller répandre ce bienfait. Il leur dit: Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez (Joan. xv, 2, 25). Fidèles à leur mission, les apôtres remplirent avec zèle le ministère de la réconciliation, et is s'empressèrent d'accorder la grâce de la rémission des péchés à tous ceux qui s'empressaient de suisfaire aux conditions imposées par le Christ. Dès le premier jour où l'Evangile est proclamé à Jérsalem, saint Pierre s'adresse à la multitude assemblée, et dit: Faites pénitence, et que chacun de vous soilbapté au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchès (Act. 11, 58). C'était là cette grande bénédiction pro nise depuis si longtemps, et que toutes les nations devaient recevoir par le Christ, en qui toutes devaient être bénies (Gen. xi, 3; xviii, 18; xx, 18; xxv, 4).

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Ainsi, de même que le péché avait été pour l'homme la source de tous ses maux, de mème la rémission des péchés devait être pour lui le principe de tout son bonheur. Le péché avait fermé les por tes du ciel, elles se rouvrent aujourd'hui à quiconque a su, avant de mourir, laver dans le sang de l'Agneau toutes les souillures du péché. Quelle douce consolation répand dans les cours ceste doctrine de la rémission des péchés! Que de bénédictions précieuses émanent de ce ministère de réconciliation, quand il est exercé suivant les institutions de JésusChrist! Et quel bonheur pour l'homme coupable de savoir avec certitude ce qu'il lui faut faire pour tenir sa grace, et à quelles conditions il sera justifie! Les voilà ces bienfaits inestimables que le christia nisme a portés chez toutes les nations, en se répan dant parmi elles. fication descendit dans le cœur des hommes, it fal Avant que la grace de la justi lait que leur esprit fût éclairé par la connaissance des vérités célestes et des préceptes de la morale surnaturelle que le Fils de Dieu avait prêchée à ses apôtres. Instruisez toutes les nations, les baptisant et leur apprenant toutes les choses que je vous ai ordonné de leur apprendre (Math. xs). Leur instruction devait done précéder lur baptême.

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avait laissé dans les enfers son corps et son âme, et qu'il n'était monté au ciel qu'arec sa divinité. Saint Jean Damascène est le seul auteur ancien qui ait parlé de cette

secle.

Mais quoi de plus consolant en soi, quoi de plus salutaire pour l'homme, que le corps entier de ces dogmes sublimes, de ces préceptes moraux, de ces institutions sacrées qui constituent la religion chrélenne el que propagèrent uniformément les apôtres à l'époque où ils établirent le christianisme chez toutes les nations? Quel dut être l'étonnement de ces hommes qui, si longtemps, étaient restés assis dans les ténèbres du péché et dans l'ombre de la mort, quand tout à coup ces dogmes et ces mystères leur furent proposés et expliqués! Quels transports de joie durent inonder et leur cœur et leur esprit ! Ce n'étaient point là de vaines fables savamment imaginées, ce n'étaient point les opinions vagues ou les conseils d'hommes ou ignorants ou trompeurs; mais c'étaient les vérités et les ordonnances de D eu, confirmées et rendues certaines par le témoignage el par le commandement de Dieu, et de plus appuyées et consolidées par une série de faits d'une évidence telle, que toutes les attaques des sophistes les plus habiles n'étaient pas capables de les ébranler. Ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, voilà ce que nous vous déclarons, disait un apôtre (Joan. 1, 3). C'était la doctrine qui, ayant été premièrement annoncée par le Seigneur lui-même, a été ensuite confirmée, parmi nous, par ceux qui l'avaient ENTENDUE DE SA PROPRE BOUCHE, auxquels Dieu a rendu témoignage par les miracles, par les prodiges, par les différents effets de sa puissance et par la distribution des graces du Saint-Esprit, qu'il a partagées comme il lui a plu (Hebr. 11, 3, 4). Et cette doctrine si certaine, si sublime, si excellente, portait dans les esprits une lumière céleste, et dans les cueurs une chaleur vivifante et toute spirituelle!

Qu'on imagine ce qui dut se passer dans l'esprit de cet enfant du paganisme, qui, plongé dans les ténèbres de l'infidélité, et ayant admis et adoré une multinde de dieux fantastiques, auxquels mille crimes infames étaient Imputés, entendait développer cette Da doctrine qui annonçait un Dieu de gloire et de sainfelé, seul vrai, seul vivant, créateur et souverain Seigneur du ciel et de la terre, éternel, immense Infini en pouvoir, en sages-e, en bonté, en toute Forte de perfections. Avec quel enchantement ses regards se tournerent vers les rayons bienfaisants de ce jour qui, pour la première fois, commençait à laire pour lai, lui qui, si longtemps enveloppé dans une nuit profonde, se trafnait errant et incertain dans les sentiers dangereux de l'erreur et du menSonge! Ceux que de tels bienfaits venaient trouver pouvaient dire avec vérité: Le Dieu qui a commandé que la lumière sortit des ténèbres a fait luire sa clarté dns nos cœurs, afin que nous puissions éclairer les aufres, et leur donner la connaissance de la gloire de Dieu, selon qu'elle parait en Jésus-Christ (11 Cor. iv, 6).

Mais ce qui répandit la lumière la plus écla jante et la plus merveilleuse sur la connaissance de gloire du vrai Dieu, ce fut la manifestation du redoutable et sublime mystère des trois personnes distiuctes en une seule nature divine; mystère d'une vérité et d'une certitude irréfragables, puisqu'il a été révélé par ce grand Dien lui-même, qui se conait si parfaitement, et qu'il était attesté par ceux-là memes à qui son propre Fils en avait donné conDaissance mystère grand, profond, inellable, et sur lequel repose tout le système du christianisme.

Voyez maintenant quelle brillante perspective d'une gloire immortelle était développée aux regards de l'homme par la doctrine de l'Evangile. Ce n'était pas une vaine illusion propre uniquement à flatter

* CHRISTO SACRUM, L'immense fractionnement des églises protestantes d'Allemagne inspira à Jacob Hendrif Onderde-Wyng r-Cauzieux la pensée de réunir toutes les sociétés chrétiennes en une seule pour cela il fit le symbole le plus large pos

son orgueil; c'était l'espoir certain, indubitable, d'un bonheur parfait, éternel, assuré pour l'âme et pour le corps: espoir fondé sur la promesse solenhelle que Dieu lui-même s'était engagé d'accomplir envers tous ceux qui rempliraient les conditions prescrites par son Fils Jésus-Christ. Ceux que l'enseignement de cette doctrine introduisait ainsi à la connaissance des desseins et des œuvres de Dieu, quelles puissantes consolations, que d'objets intéressauts leur étaient présentés dans le grand mystère de la rédemption et de la sanctification de ce monde ! Si, d'un côté, elle exposait, dans toute leur étendue, la dépravation et la misère de l'homme, combien, de l'autre part, elle faisait éclater la miséricorde et la clémence de Dieu! L'homme, par son péché, s'était rendu indigne à jamais du bonheur qui lui était réservé dans les cieux; il avait encouru le terrible arrêt qui le condamnait à un châtiment éternel, et cependant ce Dieu offensé ne peut cesser d'aimer sa coupable créature; il désire encore son bonheur, et tel est l'excès de ce désir, que son fils bien-aimé est envoyé sur la terre et condamné à se faire bomme; et c'est dans l'abaissement de cette huma ne nature que ce divin Médiateur deviendra victime d'expiation pour les péchés des hommes, et cause de salut pour tous ceux qui voudront fui obéir. O profondeur des mystères de la sagesse divine, ô prodiges de sa bonté et de son amour!.... Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Joan. vi, 16). Au temps marqué, ce Fils de Dieu est conçu dans le sein d'une vierge, il est mis au monde; il meurt sur une croix pour obéir aux ordres de son Père et pour assurer le salut des hommes; le troisième jour, il se ressuscite luimême, il monte aux cieux, et à la fin des temps il viendra juger tout le genre humain. C'est alors que seront rendus à la vie les corps de tous les hommes; alors ceux qui auront lavé toutes leurs fautes dans son sang, il les récompensera par une gloire éternelle mais il punira, par d'éternels tourments ceux qui seront morts dans les liens du péché. Voilà les dogmes, voilà les faits qu'annonçaient les apôtres. Tous découvrent à nos yeux les mystères les plus merveilleux d'une puissance, d'une justice, d'une clémence, d'un amour, qui n'ont point de bornes, et tous sont aussi certains qu'ils sont sublimes. Ceux qui se soumettaient à la loi de Jésus-Christ, quelle pureté, quelle sainteté ne trouvaient ils pas dans les préceptes de morale qui leur étaient prèchés, préceptes qui enjoignaient l'éloignement absolu de toute espèce dé péchés, soit en pensées, soit en paroles, soit en actions; préceptes qui attaquaient, jusque dans leur principe, les mouvements de la concupiscence, en imposant la pratique du renoncement à soi-même; préceptes qui prescrivaient l'exercice de toutes les vertus, de la piété, de la dévotion, de l'amour de Dieu et du procham, de la sincérité et de la justice, et qui commandaient le sacrifice héroïque de tous les avantages temporels, plaisirs, profit, honneur, dès que la loi de D.eu avail parlé. Tous les devors, ceux de l'homme envers Dieu, ceux d'homme à homme, de supérieurs à Inférieurs, d'inférieurs à supérieurs, d'égaux à égaux, étaient strictement spécifiés et ordonués. La sobriété, la chasteté, étaient essentiellement recommandées, et surtout cette perfection morale à laquelle chaque individu devait tendre, et qu'il se doit à lui-même, comme membre de Jésus-Christ, et comme temple de l'Esprit-Saint L'unité, Frndissolubilité, la sain

sible, il n'exigeait la croyance qu'à un seul dogme, à la rédemption du genre humain par le Christ. II rejetait avec horreur les termes de secte et de sectateurs: il voulait constituer u e société dans toute la force du t rme. Cette sec:e, réduite d'abord an nombre de quatre individus, aueignt bientôt le chiffre de trois mille personnes. Elle ne prit jamais beaucoup d'extension et finit par s'éteindre faute de

teté du mariage, étaient consacrées et protégées. La paix, l'harmonie rentraient dans les familles ; l'ordre, le droit, la justice dans la vie civile, et tous ces avantages y étaient maintenus. Il n'est pas un seul de ces objets auquel ne s'étendissent les préceptes de l'Evangile, lesquels, embrassant un système de morale aussi éclatant que complet, ne tendaient, dans leur ensemble, qu'à faire sortir la nature humaine de cet abime de corruption où le péché l'avait plongée, et à redonner à l'homme sa dignité première, en rétablissant en lai l'image de la Divinité.

Pendant que la religion chrétienne propesait ces préceptes d'une morale si pure et si parfaite, elle était loin de négliger les mo its puissants qui devaient en assurer l'exacte observance. Sans cesse elle présentait aux yeux des hommes l'autorité da Dieu suprême qui les avait commandés, la sainteté de ce Dieu à qui ne peuvent échapper ni pensées, ni paroles, ni actions. I justice de ce Dieu qui les jugera tous et rendra à chacun selon ses œuvres, les récompenses éternelles réservées à quiconque aura persévéré dans le bien, les éternels châtiments qui seront infligés à ceux qui se seront obstinés dans le mal; et sans cesse elle leur rappelait l'amour infini d'un Dieu pour l'homme, et l'exemple de ce Fils de Dieu, de ce Jésus, modèle de toutes les perfections, qui s'est livré lui-même pour nous, afin de nous racheler de toute iniquité et de nous purifier pour se faire un peuple particulièrement consacré à son service et fervent dans les bonnes œuvres (Tit. 11, 14).

Les apôtres en établissant la religion chrétienne, non-seulement prêchajent ces doctrines sublimes, et inculquaient ces préceptes de piété et de morale; mais de plus, à l'aide de rites sacrés que Jésus-Christ avait institués, et dont le ministère leur était confié, ils répandaient sur tous les hommes une abondance de grâces célestes, dont l'objet était d'effacer entièrement le péché et ses suites, de laire descendre dans les esprits les lumières de la sagesse éternelle, et d'enflammer les cœrs des plus saints désirs. Jésus-Christ avait attaché à ces sacremen's la communication de toutes les graces de la justification; mais il fallait qu'ils fussent adminis.res d'après ses ordonnan es, el reçus par les fidèles avec les dispositions de foi, de repentir et de soumission qu'il a pre-crites. De là ces paroles de saint Pierre : Fanes pénitence et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jeana Civiar, POUR LA LÉNISSION DE VOS PLCHES (AC. 1. 55. De la saint Pierre et saint Jean, se rendant pres des samarita US, PRIAIENT POUR ECX, afin qu'ils requssent le Sant Esprit...; ILS LEUR IMPOSÈRENT LES MAINS, et ils recurent le Saint-Esprit (Ibid., vin, 15, 17). C'était ainsi que les sacrements et les autres rites extérieurs établis par le Christ et administrés par ses apôtres, devenaient pour tous ceux qui les recevaient avec les dispositions requises, la source des graces de la sancufication que le divin Rédempteur nous a méri ées par sa mort.

‹ Saint Paul rappelle souvent à la mémoire des gentils convertis quel a été leur bonheur de recevoir la grâce de la justification. Ne savez-vous pas, dit-il aux Corinthiens, que les injustes ne seront pas héritiers du royaume de Dieu? Ne vous y trompez ps: ni les forni ateurs, ni les idolâtres, mi les adultères ni les impudignes, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les méchants, ni les ravisseurs du bien d'autrui, ne seront héritiers du oyaume de Dieu. C'est ce que quelques-uns de vous

nouveaux adhérents: elle compte aujourd'hui fort peu d'adeptes apres 50 ans d'existence. Son culte se divise en deux parties, l'un d'adoration et l'autre d'instruction. Six fois par année on célébre la Cène. Après cette cérémonie, les assistants se prosterneat sur les dalles du temple dans un état de complete immobilité pendant qu'on récite les prières et que le ministre donne les bénédictions.

CHRONIQUES. Voy. PARALIPOMÈNES.

CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE SAINTE Les incrédules de notre siècle ont fait grand bruit sur la difficulté qu'il y a de former one chronologie exacte de l'histoire sainte, sur la variété des opinions et des hypothèses imaginées à ce sujet par les savan's. Ona de la peine à concilier le texte hébreu avec les versions, et d'accorder les auteurs sacrés, soit entre eux, soit avec les historiens profanes. Nos critiques pointilleux ont dit que si Dieu était l'auteur de cette histoire, il n'aurait pas permis que des écrivains qu'il daignait inspirer tombassent dans aucune faute, et fussent opposés les uns aux autres. Quand on leur a répondu que la plupart de ces fautes vraies où apparentes pouvaient être venues des copistes, et non des auteurs sacrés, ils ont répliqué que Dieu devait veiller d'aussi près sur les copies que sur les origi naux; que des écrits divinement inspires devaient être aussi divinement copiés. Ainsi, selon ces grands génies, dès que Dieu a voulu prendre la peine de nous instruire, il a dû nous donner non-sealement les leçons nécessaires pour régler notre foi et nos mœurs, mais encore toutes les connaissances corieuses qu'il nous plairait d'exiger, et nous êter la peine de faire des études, des re cherches, des discussions pour les acquérir.

Nous leur demandons en quoi un système exact et complet de chronologie, depuis la création jusqu'à nous, pourrait servirà per fectionner la foi ou les mœurs. Dès que nous sommes assurés que Dieu a créé le monde et la race humaine, que notre premier père a péché et en a été puni avec toute sa postérité, mais que Dieu lui a promis un rédemplear: qu'après plusieurs siècles it a châtie ceite race criminelle par un déluge universel; dès qu'il est certain que Dieu a dicté des lois aux Hebreux par l'organe de Moïse ; qu'il a suscité parmi eux des prophètes pour annoncer ses desseins et renouveler ses promesses qu'enfio, lorsqu il a trouvé bon de les accomplir, il a envoyé son Fils unique pour racheter le genre humain, et lui donner de nouvelles leçons ; que nous importe de savoir en quel temps précisément ces divers événements sont arrivés; combien il s'est écoule

ont été antrefois; mais vous AVEZ ÉTÉ LAVÉS, PONA avez été sanctifiés, vous avez été jusiifiés au nom & par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ el per Esprit de notre Dieu (1 Cor. vi, 9, 10, 11). For Epire aux Ephésiens (n, 4, 9), cele aux Gol sien- (1, 21, 22).

Veut-on un témoignage bien frappant de l'elfcacité de ces grâces dans la régénération du cœ humain? Qu'on lise ce que raconte saim Cypries, dans son livre à Donat, du changemical qui s'opera en lut quand il reçut le baptême. ›

d'années entre l'un et l'autre ; à quelle époque de l'histoire profane il faut les rapporter? Cette connaissance servirait sans doute à satisfaire notre curiosité; nous ne voyons pas en quoi elle contribuerait à nous rendre meilleurs.

des Inscriptions, il y a plusients mémoires dans lesquels on a très-bien réussi à éclaircir les difficultés touchant l'histoire des rois d'Israël et de Juda, et d'autres faits particuliers n'est-ce pas assez pour nous fairo présumer que l'on peut dissiper de même les autres embarras qui peuvent encore se trouver dans l'histoire sainte?

Sommes-nous beaucoup mieux instruits de la chronologie des autres nations que de celle des Hébreux? Dans l'origine des sociétés, les penples, uniquement occupés de leur subsistance, n'avaient le temps ni de composer des annales, ni de dresser des monuments. Rien de plus incertain que les premières poques de l'histoire chinoise; celle des Inliens est encore plus obscure; on n'est pas parvenu non plus à ranger, d'une manière acontestable, les dynasties des Egyptiens, ai à débrouiller les commencements de la monarchie des Assyriens. Les Grecs n'ont appris à écrire que fort tard; on ne sait pas eulement avec certitude en quel temps Honère a vécu. Les premiers faits de l'histoire omaine ont paru fabuleux à plusieurs saants, et nous sommes forcés de commencer a nôtre au règne de Clovis. Si Dieu n'avait assuscité Moïse pour nous donner une faible onnaissance des origines du monde, nous 'en saurions pas un mot, et nos philosophes, vec tous leurs talents pour la divination, l'auraient pu nous rien apprendre. - Suiant leur opinion, des fautes contre la chroologie, la géographie et l'histoire naturelle, ont la pierre de touche pour juger de la ausseté d'une révélation. Il y aurait peuttre moins d'absurdité à dire que c'est un préjugé pour présumer qu'elle est vraie; parce qu'il est indigne de Dieu de communiquer aux hommes, par révélation, des conBaissances qui n'ont jamais servi qu'à les rendre orgueilleux, indociles et incrédules. La vérité est que ces fautes prétendues ne rouvent rien, tant que l'on n'est pas en tat de démontrer invinciblement que ce sont des fautes: or, nos adversaires n'en 500l pas encore venus à bout, à l'égard de celles qu'ils croient trouver dans l'histoire sainte. Plusieurs savants leur ont fait voir qu'ils n'en jugent ainsi que par ignorance, et qu'il en est de même des contradictions. Dans l'Histoire de l'astrologie ancienne, liv. 1, §6; Eclaircis., I. 1, § 11 et suiv., l'au tear a montré qu'en comparant les différenles méthodes selon lesquelles les divers peu-siques et morales sur l'Histoire des moniaples ont calculé les temps, les différentes chronologies (1) s'accordent et ne different que de quelques années, touchant les deux epoques les plus memorables; savoir, la création et le déluge universel; que toutes se réunissent encore à supposer la même durée depuis le commencement du monde Jusqu'à l'ère chrétienne, en suivant le calcul des Septante. Dans le Recueil de l'Académie

Le plus grand de tous est de concilier le texte hébreu avec la version des Septante et avec le texte samaritain, au sujet de la date du déluge et touchant l'âge des patriarches, avant ou après cette grande révolution. Suivant le texte hébreu, il ne s'est écoulé qu'environ six mille ans depuis la création jusqu'à nous, et le deluge est arrivé l'an du monde 1656. Les Septante ajoutent 1800 ans de plus à l'antiquité du monde; le Pentateuque samaritain ne s'accorde avec aucun des deux. L'hébreu place le déluge 2348 ans avant Jésus-Christ; les Septante 3617; voilà près de 1300 ans de différence. Pour savoir d'où elle a pu venir, les savants se partagent. Les uns pensent que les Hébreux ont raccourci exprès leur chronologie; mais on ne peut pas deviner pour quel motif, en quel temps ni comment ils auraient pu altérer tous les exemplaires du texte. D'autres jagent que ce sont les Septante qui ont allongé la durée des temps, pour se rapprocher de l'opinion des Egyptiens, qui supposaient le monde très-ancien. D'autres enfin ont donné la préférence au samaritain, qui garde une espèce de milieu entre les deux autres no

(1) Il y a quatre peuples principaux qui font rémonter la création bien au delà de l'époque marquée par Moise. Ce sont les Egyptiens, les Cbaldéens, les Jaliens et les Chinois. Nous discutons aux articles concernent les peuples, la valeur historique de Jears prétendues antiquités.

-

numents. Aucun de ces trois sentiments n'est
fondé sur des preuves démonstratives.
Nos philosophes, plus habiles que tous les
Savants, ont fait profession de mépriser tous
les travaux de ceux-ci, ils ont entrepris de
créer une nouvelle chronologie, de fixer la
durée du monde et les époques de la nature
par des conjectures de physique, par l'ins-
pection du globe, par les matériaux des
montagnes, par la manière dont les lits en
sont disposés, par les déplacements de la
mer, etc. La question est de savoir s'ils out
deviné juste, si toutes les montagnes du globe
sont faites comme celles qu'ils ont examinées,
s'ils n'ont pas altéré les faits pour les faire
cadrer avec leurs idées, etc. Déjà plusieurs
physiciens ont fait voir que la plupart de
leurs observations sont fausses. Lettres phy-

gnes et de l'homme; Etudes de la nature, etc.

Ceux qui ont voulu attaquer l'histoire sainte par des observations astronomiques, n'ont pas mieux réussi. Nous pouvons donc en toute sûreté nous en tenir à ce que l'Ecriture nous apprend. Voy. HISTOIRE SAINTE, MON

DE, etc.

CHRYSOSTOME (saint Jean), ou bouche d'or, patriarche de Constantinople, et docteur de l'Eglise, fut ainsi nommé à cause de son éloquence: il a vécu au Iv siècle. La meilleure édition de ses ouvrages est celle qu'a publiée le P. de Montfaucon, en grec et en latin, en 13 volumes in-folio, à Paris 1718.

Les censeurs des Pères ont reproché à saint Jean Chrysostome de s'être exprimé

d'une manière scandaleuse sur la conduite qu'Abraham tint en Egypte à l'égard de Sara son épouse. Quand cette accusation serait mieux fondée, ce n'était pas la peine de relever cette tache dans un corps d'ouvrage de 13 volumes in-folio, et dans un Père de l'Eglise, respectable d'ailleurs par la pureté de sa morale et par la modération de ses sentiments. Ce saint docteur n'a entraîné personne dans de fausses opinions de morale, et ses censeurs sont forcés d'avouer que si le fait d'Abraham était rapporté par Moïse avec toutes ses circonstances, probablement il serait aisé d'excuser ce patriarche. Voy. Barbeyrac, Traité de la Morale des Pères, c. XIV, § 24. Sans recourir à cette présomption, l'on peut voir dans l'article ABRAHAM, qu'il n'est pas fort difficile de justifier sa conduite. -D'autres ont trouvé mauvais que saint Jean Chrysostome ait condamné absolument le commerce. La vérité est qu'il l'a condamné, non absolument, mais tel qu'on le faisait de son temps, c'est-à-dire l'usure, le monopole, la mauvaise foi, les fourberies, les mensonges des marchands s'il a cru que le commerce ne pouvait pas se faire autrement, il s'est trompe sur un objet de politique, et non sur les principes de la morale. D'autres enfin, plus téméraires, ont accusé le saint docteur d'avoir été d'un caractère inquiet, turbulent, austère à l'excès; de s'être attiré par humeur la persécution de l'impératrice Eudoxie et des courtisans, à laquelle il succomba. C'est une calomnie. Ce saint évêque n'avait pas tort de désapprouver les assemblées tumultueuses de baladins qui se faisaient auprès de la statue de l'impératrice, et qui troublaient l'office divin, ni de censurer les vices des courtisans. S'il avait agi autrement, on l'accuserait d'avoir fait bassement sa cour, et dissimulé des désordres auxquels il aurait dû s'opposer.

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Mosheim convient que la conduite d'Eudoxie, de Théophile, patriarche d'Alexandrie, et des autres évêques qui déposèrent saint Jean Chrysostome pour plaire à cette. princesse, et le firent condamner à l'exil, fut également cruelle et injuste; mais il dit que ce saint est blâmable d'avoir accepté le rang et l'autorité que le concile de Constantinople avait accordés aux évêques de cette ville impériale; de s'être porté pour juge dans le démêlé qu'eut Théophile avec les moines d'Egyple; de s'être ainsi attiré mal à propos la haine et le ressentiment de cet évêque : le traducteur ajoute, dans une note, que ce même saint blåma d'une manière indécente Eudoxie d'avoir fait placer sa statue d'argent près de l'église. -Ici la prévention des protestants contre les Pères est palpable. A l'article NESTORIANISME, HOUS verrons qu'ils n'ont pas blâmé Nestorius d'avoir exercé la même autorité que saint Jean Chrysostome; au contraire, ils ont pris sa défeuse. Is se sont emportés contre saint Cyrille, qui cependant ne procéda point contre Nestorius, coupable d'h résie, avec la même passion que Théophile son oncle avait poursuivi Saint Jean Chrysostome, dont l'innocence est

connue. Il n'est pas vrai que celui-ci se soil porté pour juge entre Théophile et les moines de Nitrie, que ce prélat accusait d'origenis. me. Ils se réfugièrent à Constantinople; saint Jean Chrysostome les accueillit avec bonté, leur fit rendre compte de leur foi, les admit ensuite à la communion. Ce n'était pas là prononcer une sentence contre Théophile. Une preuve que ces moines n'étaient pas coupables, c'est qu'après la mort de saint Jean Chrysostome, Théophile les remit dans ses bonnes grâces, sans aucune formalite. Lui-même se repentit, au lit de la mort, d'avoir persécuté un saint, et voulut en avoir l'image auprès de son lit. Il n'est pas plus vrai que ce saint se soit emporté avec inde cence contre l'impératrice Eudoxie; il ne déclama que contre le tumulte et les désor dres auxquels le peuple se livrait autour de la statue de cette princesse. Le P. de Moul faucon a prouvé la fausseté d'un prétendu discours attribué à saint Jean Chrysostome sur ce sujet.

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Un incrédule de notre siècle, auteur d'en prétendu Tableau des Saints, qui n'est qu'un tissu d'invectives et de calomnies, ajoute aut reproches des protestants, que ce saint patriarche fut un chef de parti; qu'il manqua de tendresse pour sa mère en la quittant qu'il affaiblit sa santé par les austérités; que l'on fut obligé de l'exiler à cause de son otgueil et de son opiniâtreté; qu'il a condam absolument les secondes noces, et a bla le mariage comme une imperfection; qu n'a prêché contre la persécution que par qu'il était le plus faible. Il est constant néanmoins que saint Jean Chrysostome ne fut jamais à la tête d'aucun parli; c'est une absurdité de lui faire un crime de l'attachement que son peuple témoigna pour lui, lorsqu'il le vit injustement persécute; pour prévenir toute espèce de sédition, ce saint évêque se déroba secrètement à son c'erge et à son peuple, et exécuta sans murmurer les ordres de l'empereur. Il ne quitta sa mere que pour un temps, et il ne tarda pas de re venir auprès d'elle; il en a toujours parle avec le plus grand respect, et celle mère vertueuse eut tout lieu de se féliciter de la gloire dont elle le vit couvert par ses taien et par ses succès. Nous convenons qu'il pra liqua toutes les austérités de la vie mona tique; qu'il exalta le mérite de la virginite e de la continence; qu'il fit envisager cet état comme plus parfait que le mariage; qula parlé des secondes noces comme tous les autres Pères de l'Eglise ; et dans tout cela nous soutenons qu'il a eu raison; que c'est pour lui un sujet d'éloge, et non de censure. Voy. B.GAMIE, CELIBAT, etc.

Saint Jean Chrysostome a mérité à tous égards, soit la réputation dont il a jour pen dant sa vie, soit le culte qui lui a été décet, né après sa mort. On ne peut contester ses talents, ni ses vertus, ni la sagesse de sa conduite; l'empereur Théodose II, fils d'Eddoxie, rendit pleine justice à la mémoire du saint évêque, et demanda pardon du crime de ses parents. Aucun autre Père n'a eu une

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