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moment, comme quelques auteurs l'ont écrit, mais parce qu'ils observaient dans leurs églises une psalmodie perpétuelle, sans l'in

plus sous ces espèces, mais le corps et le sang de Jésus-Christ. ›

Si les cartésiens ne veulent pas que les accidents du pain et du vin subsistent miraculeusement hors de leur sujet substantiel, ne faut-1 pas qu'ils aient eux-mêmes recours au miracle, pour que les im pressions faites sur nos seus par le pain et le vin, on les actions de nos sens soient permanentes?

Si on nous opposait que les anciens Pères, quand ils ont parlé de l'eucharistie, n'ont point fait mention d'accidents qui soient sans sujet, et qui subsistent par eux-mêmes, nous demeurerions d'accord que les premiers Pères se sont contentés de dire que le sacrement de l'eucharistie était composé de deux choses, dont l'une est céleste et l'autre terrestre, l'une visible et l'autre invisible. Mais, quand la foi de ce mystère a été attaquée par les hérétiques, et qu'il a fallu en expliquer la vérité, pour mettre les fideles en état de ne pas se laisser surprendre par les subtilités artificieuses des hérétiques, on a dit que la substance du pain et da vin était changée par la consécration, mais que les accidents étaient conservés et restaient après la consécration, de crainte que nous n'eussions horreur de manger la chair de Jésus-Christ et de boire son sang. › Guitmond, archevêque d'Averse, qui écrivait contre Bérenger, dans le onzième siècle, parlait ainsi dans son

* livre: Cur non sufficit Ecclesiæ ratio.... generatiter respondentis, rerum quidem substantias mutari, sed propter horrorem, priorem saporem, coloremque et cœtera quædam accidentia ad sensum dunt xat pertinentia, retineri? On peut même dire que c'est là le lanLage de l'Eglise, puisque, dans l'office du jour de Ja Fête-Dieu, on lit à matines une leçon tirée de l'opuscule 57 de saint Thomas, où il dit: Accidentia enim sine subjecto in eodem (scramento) existunt, kt files locum habeat, dum invisibile visibiliter sumitur sub aliena specie. Le concile de Cologne de l'an 1556 a aussi canonisé cette manière de parler, en disant, dans le chapitre 15 du titre de l'administration des sacrements, que les espèces du pain et du vin ne sont autre chose, après la consécration, que des apparences sacramentelles et des accidents sans sujet (a). Celui donc qui nierait qu'il y eût dans l'eucharistie des accidents qui subsistassent sans sujet, ne serait pas exempi de blâme.

En effet, un bénédictin de la congrégation de Saint-Maur ayant avancé en des thèses soutenues dans l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, au diocèse de Bayeux, une proposition qui laissait incertain S'il y a des accidents sans sujet dans l'eucharistic, M. l'évêque de Bayeux la condamna par un mandement du 5 mai 1707, comme téméraire et comme ayant été condamnée par plusieurs universités (b), et favorisant la seconde proposition de Wiclef, co 1damnée par le concile de Constance, dans la luitième session, tenue le 4 mai 1415. Accidentia punis non manent sine subjecto in eodem sacramento: Les accidents du pain ne demeurent point sans sujet dans le sacrement de l'eucharistic. Bien plus, le concile de Bourges, de l'an 1584, titre 22 de Feucharistie, zanon 3, veut qu'on excommunie et qu'on regarde Comme hérétiques ceux qui nient que les accidents du pain et du vin demeurent dans le sacrement de Veucharistie, sans la substance du pain et du vin (c) ► Voy. EUCHARISTIE.

(a) Quid enim pamus et vini species aliud sunt post consecrationem, quam species s cramentales et accidentia sine subjecto?

(b) L'université d'Angers est de re n nibre.

(c) Negantes a. cidentia panis et vi in sicraments eucharistic.

terrompre ni jour ni nuit. Ce mot est gree, composé d'a privatif et de volyám, dormir. Les acamètes étaient partagés en trois bandes, dont chacune psalmodiait à son tour et relevait les autres; de sorte que cet exercice durait sans interruption pendant toutes les heures du jour et de la nuit. Suivant ce partage chaque acemète consacrait religieusement tous les jours huit heures entières au chant des psaumes, à quoi ils joignaient la vie la plus exemplaire et la plus édifiante: aussi ont-ils illustré l'Eglise orientale par un grand nombre de saints, d'évêques et de patriarches.

Nicephore donne pour fondateur aux cemètes un nommé Marcellus, que quelques écrivains modernes appellent Marcellus d'Apamée; mais Bollandus nous apprend que ce fut Alexandre, moine de Syrie, antérieur de plusieurs années à Marcellus. Suivant Bollandus, celui-là mourut vers l'an 350. Il fut

remplacé dans le gouvernement des accemètes par Jean Calybe, et celui-ci par Marcellus.

Oa lit dans saint Grégoire de Tours et plu sieurs autres écrivains, que Sigismond, roi de Bourgogne, inconsolable d'avoir, à l'instigation d'une méchante princesse qu'il avait épousée en secondes noces, et qui était fille de Théodoric, roi d'Italie, fait périr Géséric son fils, prince qu'il avait eu de sa première femme, se retira dans le monastère de SaintMaurice, connu autrefois sous le nom d'Agaune, et y établit les acœmètes, pour laisser dans l'Eglise un monument durable de sa douleur et de sa pénitence.

Il n'en fallot pas davantage pour que le nom d'acœmète et la psalmodie perpétuelle fassent mis en usage dans l'Occident, el surtout en France. Plusieurs monastères, entre autr s celui de Saint-Denis, suivirent l'exemde Saint-Maurice. Quelques monastères de filles se conformèrent à la même règle. I paraît par l'abrégé des actes de sainte Saleberge, recueillis dans un manuscrit de Compiègne cité par le Père Ménard, que celle sainte, après avoir fait bâtir un vaste monastère et y avoir rassemblé trois cents religieuses, les partagea ea plusieurs chœurs differents, de manière qu'elles pussent faire retentir nuit et jour leur église du chant des psaumes.

On pourrait encore donner aujourd'hui le nom d'acomètes à quelques maisons reli gieuses, où l'adoration perpétuelle du saint sacrement fait partie de la règle; en sorte qu'il y a jour et nuit quelques persoanes de la communauté occupées de ce pieux exer cice. Voy. PSALMODIE.

On a quelquefois appelé les stylites, acr mètes, et les acamètes, studites. Voy. STYLITE

et STUDITE.

ACOLYTE, c'est-à-dire, suivant, celui qui accompagne. Dans les auteurs ecclesiastiques, ce nom est spécialement donné aux jeunes cleres qui aspiraient au saint ministère, et tenaient dans le clergé le premier rang après les sous-diacres. L'Eglise grecque n'avait point d'acolytes, au moins les plus anciens monuments n'en fout aucune mel

tion; mais l'Eglise latine en a cu dès le troisième siècle; saint Cyprien et le pape Corneille en parlent dans leurs épîtres, et le quatrième concile de Carthage prescrit la manière de les ordonner.

Les acolytes étaient de jeunes hommes entre 20 et 30 ans, destinés à suivre toujours l'évêque et à être sous sa main. Leurs principales fonctions, dans les premiers siècles de l'Eglise, étaient de porter aux évêques les lettres que les Eglises étaient en usage de s'écrire mutuellement, lorsqu'elles avaient quelque affaire importante à consulter; ce qui dans les temps de persécution, où les Gentils épiaient toutes les occasions de profiner nos mystères, exigeait un secret inviolable et une fidélité à toute épreuve. Ces qualités leur firent donner le nom d'acolytes, aussi bien que leur assiduité auprès de l'évéque, qu'ils étaient obligés d'accompagner et de servir. Ils faisaient ses messages, portalent les eulogies, c'est-à-dire les pains bénits que l'on envoyait en signe de communion: ils portaient même l'eucharistie dans les premiers temps; ils servaient à l'autel Sous les diacres; et avant qu'il y eût des Sous-diacres, ils en tenaient la place. Le martyrologe marque qu'ils tenaient autrefois à la messe la patène enveloppée, ce que font à présent les sous-diacres; et il est dit dans d'autres endroits qu'ils tenaient aussi le chalumeau qui servait à la communion du calice. Enfin, ils servaient encore les évêques et les officiants en leur présentant les ornements sacerdolaux. Leurs fonctions ont change; le pontifical ne leur en assigne point d'autre que de porter les chandeliers, allumer les cierges, et préparer le vin et l'eau pour le sacrifice: ils servent aussi l'encens, et c'est l'ordre que les jeunes clercs exercent le plus souvent. Thomass. Discipl. de l'Eglise. Fleury, Instit. au Droit ecclés., tom. 1, part. 1. chap. 6; Grandcolas, Ancien Sacram., re part., p. 124.

Dans l'Eglise romaine, il y avait trois sorles d'acolytes: ceux qui servaient le pape dans son palais et qu'on nommait palatins; les stationnaires, qui servaient dans les églises, et les régionnaires, qui aidaient les diacres dans les fonctions qu'ils exerçaient dans les divers quartiers de la ville. Voy. ORDRES (1).

ACTE, ACTION. Les théologiens emploient ces deux termes à l'égard de Dieu et à l'égard de l'homme, mais dans un sens différent. Ils disent que Dieu est un acte pur, c'est-à-dire que l'on ne peut pas supposer en Dieu une puissance d'agir qui ait réellement existé avant l'action; il est éternel et parfait; il ne peut lui survenir, comme à l'homme, une Bouvelle modification, un nouvel attribut, ou une nouvelle action, qui change son état, qui le rende autre qu'il n'était.

Cependant, comme nous ne pouvons concevoir ni exprimer les attributs et les actions

(1) Voici la matière et la forme de l'acolytat. L'évege dit, en faisant toucher le cierge et le chandeLer: : Accipe ceroferarium cum cereo, et scias te ad

de Dieu que par analogie aux nôtres, nous sommes forcés de distinguer en Dieu comme en nous, 1o deux facultés ou deux puissances actives, savoir l'entendement et la volonté, et les actes qui sont propres à l'un el à l'autre.

2o Des actes intérieurs ou ad intra, et des actes extérieurs ou ad extra, comme s'expri-, ment les scolastiques. Dieu se connaît et! s'aime ce sont là des actes purement intérieurs qui ne produisent rien au dehors. Dieu a voulu créer le monde : cet acte de vo lonté n'était qu'intérieur, avant que le monde existât; depuis que les créatures existent cel acte est censé extérieur; il a produit an effet réellement distingué de Dieu; l'acte ou le décret est éternel, mais son effet n'a commencé qu'avec le temps. De même, dans l'homme, une pensée, un désir, sont des actes intérieurs; une parole, un mouvement, une prière, une aumône, sont des actes extérieurs et sensibles : les premiers sont nommés par les scolastiques, actus immanens ou elicitus; les seconds, actus transiens ou imperatus.

3. L'on distingue les actes nécessaires d'avec les actes libres: Dieu se connaît et s'aime nécessairement, mais il a voulu librement créer le monde, il aurait pu ne pas vouloir et ne pas créer. Le sentiment intérieur nous convainc que nous sommes ca pables nous-mêmes de ces deux espèces d'actes, et qu'il y a une différence essentielle entre les uns et les autres. Voy. LIBERTÉ.

4 La nécessité d'exposer le mystère de la sainte Trinité a obligé les théologiens d'appeler en Dieu actes essentiels les opérations communes aux trois Personnes divines, telles que la création, et actes notionaux ou notions, les actions qui servent à caractériser ces Personnes et à les distinguer; ainsi, la génération active est l'acie notional du Père, la spiration active est propre au Père et au Fils, la procession, au seul Saint Esprit, etc. Voy. ces mots.

On demandera sans doute à quoi servent toutes ces distinctions subtiles : à donner au langage théologique la précision nécessaire pour éviter les erreurs et pour prévenir les équivoques frauduleuses des hérétiques.

3° Nous distinguons en nous les actes spontanés, c'est-à-dire, indélibérés et non réfléchis (1), comme l'action d'étendre le bras pour nous empêcher de tomber; les actes volontaires et non libres, comme le désir de manger, lorsque nous sommes pressés par la faim, l'amour du bien en général, etc.; les

accendenda ecclesiæ luminaria mancipari in nomine Dəmini. Il lui fait ensuite toucher les burettes vides, en disant Accipe urceolum ad suggerendum vinum et aquam in eucharistiam sanguinis Christi, in nomine Domini. Cette matière et cette forme étaient déjà employées dès le quatrième siècle, comme nous l'apprend le concile de Carthage de l'an 598. Celle antiquité les rend infiniment respectables.

(1) Le sens du mot spontanés n'est pas celui que lui donne Bergier: il signifie actes libres et volon taires. L'auteur le confond avec ce que les seulastiques nomment actes de l'homme.

actes libres que nous faisons avec réflexion et de propos délibéré ces derniers sont les seuls imputables, les seuls moralement bons ou mauvais, dignes de récompense ou de châtiment. Ils sont nommés par les moralistes actes humains, parce qu'ils sont propres à l'homme seul; les actes spontanés sont ap: pelés actes de l'homme, parce que c'est lui qui les produit, quoique les animaux en paraissent capables, Quant aux actes purement volontaires, nous les appelons mouvements, sentiments, plutôt qu'actions.

6° Les actes humains ou libres sont principalement considérés par les théologiens relativement à la loi de Dieu, qui les commande on les défend, qui les approuve ou les condamne; et c'est sous cet aspect qu'ils sont censés bons ou mauvais, péchés ou bonnes œuvres.

Mis on demande s'il peut y avoir des actions indifférentes, qui ne soient moralement ni bonnes ni mauvaises. Il nous parait difficile d'en admettre de telles à l'egard d'un chrétien, parce qu'il n'est jamais indifférent au salut de perdre le mérite d'une action quelconque ; or, il n'en est aucune qui ne puisse être méritoire par le motif et par le secours de la grâce. En second lieu, la loi de Dieu ne nous laisse la liberté de perdre le fruit d'aucune action, puisqu'elle nous commande de tout faire pour la gloire de Dieu, I Cor. x, 31. En troisième lieu, la grâce est, pour ainsi dire, prodiguée au chrétien, et donnée avec tant d'abondance, qu'il n'est jamais innocent lorsqu'il n'agit pas par son secours. Il ne peut donc y avoir pour lui d'actions indifférentes, sinon par le défaut d'attention et de réflexion.

7° Parmi les actions bonnes et louables, les unes sont naturelles, les autres surnaturelles. Un païen qui fait l'aumône à un pauvre, par compassion, fait une bonne œuvre naturellement; il n'est pas besoin de la révélation, ni d'une lumière surnaturelle de la grace, pour sentir qu'il est bon et louable de secourir nos semibl. bles quand ils souffrent; la nature seule nous inspire de la pitié pour eux. Un chrétien, qui fait l'aumône parce que le pauvre tient à son égard la place de Jésus-Christ, parce que Dieu a promis à cette bonne œuvre la rémission des péchés et une récompense é'ernelle, agit surnaturellement; la raison seule n'a pas pu lui suggérer ces motifs, et il ne peut agir ainsi que par le secours d'une grâce interieure et prévenante. Ces sortes de bonnes œuvres sont les seules méritoires et les seules utiles au salut éternel. Quant à celles que font naturellement les païens, nous prouverons, au mot INFIDÈLE, que ce ne sont pas des péchés el que Dieu les a souvent récompensées. [Voy. CEUVRES (Bonnes.

Mais un chrétien pèche-t-il lorsqu'il fait une bonne œuvre par un motif purement naturel? Nous ne le pensons pas et nous ne voyons pas par quelle raison l'on pourrait le prouver; il nous parait même a peu près impossible qu'un chrétien fasse une bonne (uvre, sans que les motifs qui lui sont sug

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8° Entre les actions surnaturelles on distingue les actes des differentes vertus. Un acte de foi est une protestation que nous faisons à Dieu de croire à sa parole; par un acte d'espérance, nous lui témoignons la confiance que nous avons à ses promesses; un acte de charité est un témoignage de notre amour pour lui.

Nous sommes obligés sans doute de produire de temps en temps ces sortes d'actes; mais, pour prévenir les scrupules et les inquiétudes des âmes simples, il est bon de les avertir que la récitation du symbole est un acte de foi; que quand elles disent, Je crois la vie éternelle, c'est un témoignage d'espérance; qu'en disant à Dieu, dans l'oraison dominicale, Que votre nom soit sanctifié, que votre volonté soit faite, etc., elles font un acte d'amour de Dieu. La prière, en général, est un acte de religion, de confiance en Dieu, de soumission à sa providence, etc.

ACTES DES APOTRES. Livre sacré du Nouveau Testament, qui contient l'histoire de l'Eglise naissante pendant l'espace de vingt-neuf ou trente ans, depuis l'ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ jusqu'à l'année 63 de l'ère chrétienne. Saint Luc est l'au teur de cet ouvrage, au commencement du quel il se désigné, et il l'adresse à Théophile, auquel il avait déjà adressé son Evangile. Ily rapporte les actions des apôtres, el presque toujours comme témoin oculaire : de là vient que, dans le texte grec, ce livre est intitulé Actes. On y voit l'accomplissement de plusieurs promesses de Jésus-Christ, son ascension, la descente du Saint-Esprit, les premières prédications des apôtres et les prodiges par lesquels elles furent confirmées; un tableau admirable des murs des premiers chrétiens; enfin tout ce qui se passa dans l'Eglise jusqu'à la dispersion des apó tres, qui se partagèrent pour porter l'Evangile dans tout le monde. Depuis le point de cette séparation, saint Luc abandonna Thistoire des autres apôtres dont il était trop éloigné, pour s'attacher particulièrement à celle de saint Paul, qui l'avait choisi pour son disciple et pour compagnon de ses travaux. il suit cet apoire dans toutes ses missions, t jusqu'à Rome même, où il parait que les Actes ont été publiés la seconde année du séjour qu'y fit saint Paul, c'est-à-dire, la soixante-troisième année de l'ère chrétienne, et les neuvième et dixième de l'empire de Néron. Au reste le style de cet ouvrage, qui a été composé en grec, est plus pur que ce lui des autres écrivains canoniques; et l'en remarque que saint Luc, qui possédait beau coup mieux la langue grecque que l'hébraïque, s'y sert toujours de la version des Septante dans les citations de l'Ecriture. Ce li vre est cité dans l'épitre de saint Polycarpe aux Philippiens, n. 1. Eusèbe le met au raug des écrits du nouveau Testament de l'au thenticité desquels on n'a jamais doute; il est placé comme tel dans le canon dressé par le concile de Laodicéo, et il n'y a jamais cu là

dessus de contestation. Saint Epiphane, Пlær. 30, c. 3 et 6, dit que ces Actes ont été traduits en hébreu ou dans la langue syro-hétraique des Eglises de la Palestine; ils ont donc été très-connus dès le moment de leur publication.

On ne peut pas non plus révoquer en doute la vérité de l'histoire qu'ils renferment. 1° L'ascension de Jésus-Christ, la descente du Saint-Esprit, la prédication de saiut Pierre, ses miracles, la formation d'une Eglise à Jérusalem, la persécution des premiers fidèles, la conversion de saint Paul, ses voyages, ses travaux, etc., sont des faits qui se tiennent; l'un ne peut pas être faux sans que tout le reste ne soit renversé. Ces faits sont trop publics et en trop grand nom. bie, la scène est en trop de lieux différents, pour que toute cette narration soit fabulease. Les fidèles de la Judée, ceux d'Antio che et d'Alexandrie, n'ont pas pu ignorer ce qui s'etait passé à Jérusalem depuis la mort de Jésus Christ; leur conversion même rouve la vérité de ce qui est rapporté par Saint Luc; s'il l'avait altérée en quelque chose, les fidèles de Jérusalem se seraient inscrits en faux contre son histoire; ceux d'Antioche, d'Ephèse, de Corinthe, etc., auraient fait de même, si ce qui s'était passé chez eux n'avait pas été fidèlement rapporté. 2 Les lettres de saint Paul confirment la plupart de ces fails, et les supposent. 3° Le schisme arrivé à Jérusalem entre les disciples des apôtres et les ébionites ou judaïsants, démontre qu'il n'a pas été possible d'en imposer à personne sur des faits qui intéressaient les deux partis. Dans la suite, les ebionites cherchèrent à décrier la doctrine et la conduite de saint Paul; ils forgèrent de faux actes pour le rendre odieux; mais il n'ont pas osé s'inscrire en faux contre les actes écrits par saint Luc: d'ailleurs leur témoignage est venu trop tard pour af Lablir celui d'un témoin oculaire. 4o Le Juif que Celse fait parler avoue ou suppose la Daissance d'une Eglise à Jérusalem, telle que saint Luc la raconte. L'apôtre saint Jean a vecu jusqu'au commencement du second siècle : tant qu'il a subsisté, a-t-il été possible de forger une fausse histoire des traTaux des apôtres et de l'établissement do Eglise? 5 Ce que l'on a nommé faux Acles des apôtres composés par les hérétiques, Be sout pas des histoires qui contredisent cile de saint Luc, mais de prétendues relatias de ce qu'ont fait les apôtres, desquels Saint Luc n'a pas parlé : tels sont les Actes de saint Thomas, de saint Philippe, de saint André, etc.; pièces apocryphes, inconnues aux anciens Pères, qui n'ont paru que fort lard, dont on ne peut fixer la date ni nom

Ger les auteurs.

Le premier livre de cette nature qu'on fit paraître, et qui fut intitulé Actes de Paul et e Thècle, avait pour auteur un prêtre, disaple de saint Paul. Son imposture fut découferte par saint Jean, et quoique ce prêtre ne seful porté à composer cet ouvrage que par un faux zèle pour son maître, il ne laissa pas

d'être dégradé du sacerdoce. Ces Actes ont été rejetés comme apocryphes par le pape Gélase. Depuis, les manichéens supposèrent des Acte de saint Pierre et saint Paul, où ils semèrent leurs erreurs. On vit ensuite les Actes de saint André, de saint Jean et des apôtres en général, supposés par les mêmes hérétiques, selon saint Epiphane, saint Augustin et Philastre; les Actes des apôtres fai's par les ébionites; le Voyage de saint Pierre, faussement attribué à saint Clément ; l'Enlèvement et le ravissement de saint Paul, dont les gnostiques se servaient; les Actes de saint Philippe et de saint Thomas, forgés par les encratites et les apostoliques; la Mémoire des apôtres, composée par les priscillianistes; 'Itinéraire des apôtres, qui fut rejeté dans le concile de Nicée; et divers autres dont nous ferons mention sous le nom des sectes qui les ont fabriqués. Voyez Hieronym., De Viris illust., c. 7; Chrys., In Act.; Dupin, Dissert. prélim. sur le Nouveau Testam.; Tertull., De Baptism.; Epiphan., Hæres. 8, n° 47 et 61; S. Aug., De Fide contra Manich., et Tract. in Joan.; Philast., Hæres. 48; Dupin, Biblioth. des Auteurs ecclésiastiques des trois premiers siècles.

ACTES DES CONCILES. Voy. CONCILES. ACTES DES MARTYRS. Voy. MARTYRE et MART ROLOge.

ACTES DE PILATE. Voy. Pilate. ACTUEL. Les théologiens distinguent la grace actuelle et la grâce habituelle, le péché actuel et le péché originel.

La grâce actuelle est celle qui nous est accordée par manière d'acte ou de motion passagère. On pourrait la définir plus clairement, celle que Dieu nous donne pour nous mettre en état de pouvoir agir ou de faire quelque action. C'est de cette grâce que parle saint Paul quand il dit aux Philippiens, ch. 1: Il vous a été donné non-seulement de croire en Jésus-Christ, mais encore de souffrir pour lui. Saint Augustin a démontré, contre les Pélagiens, que la grâce actuelle est absolument nécessaire pour toute action méritoire dans l'ordre du salut.

La grâce habituelle est celle qui nous est donnée par manière d'habitude, de qualite fixe et permanente, inhérente à l'âme, qui nous rend agréables à Dieu et dignes des récompenses éternelles. Telle est la grâce du baptême dans les enfants. Voy. GRACE.

Le péché actuel est celui que commet, par sa propre volonté et avec pleine connaissance, une personne qui est parvenue à l'âge de discrétion. Le péché originel est celui que nous contractons en venant au monde, parce que nous sommes enfants d'Adam. Voy. PÉCHÉ. Le péché actuel se subdivise en pécié mortel et péché véniel. Voy. MORTEL el VK

NIEL.

ADAM, nom du premier homme que Dieu a créé pour être la tige du genre humain. Adam est aussi en hébreu le nom appellatif de l'homme en général; il paraît formé d'a augmentatif et de la racine dam, dom, élevé, supérieur; il désigne le principal et le plus fort individu de l'espèce.

On peut voir dans les premiers chap tres de la Genèse toute l'histoire d'Adam, la loi que Dieu lui imposa, sa désobéissance, la peine à laquelle il fut condamné avec sa postérité (1). Cette narration, qui est fort courte, a fourni une ample matière aux conjectures des commentateurs, aux disputes des théologiens, aux erreurs des hérétiques, et aux objections des incrédules.

Il est d'abord évident que le premier homme n'a pu exister que par création. Les anciens athées, qui disaient que les hommes étaient fortuitement sortis du sein de la terre, comme les champignons; les matérialistes modernes, qui pensent que la naissance de l'homme a été un effet nécessaire du débrouillement du chaos; les savants physiciens, qui ont calculé et fixé les époques de la nature, sans nous apprendre comment les hommes, les anmaux et les plantes, ont pu éclore d'un globe de verre enflammé dans son origine,

(1) Jusqu'ici Dieu, dit Bossuet, ava't tout fait en commandant; mais quand il s'agit de produire l'homme, Moïse lui fait tenir un nouveau langage: Faisons l'homme, dit-il, à notre imige et ressemblance. Ce n'est plus cette parole impérieuse et dominante; c'est une parole plus douce, quoique non moins efficace. Dieu tient conseil en lui-même; Dieu s'excite lui-même, comme pour nous faire voir que l'ouvrage qu'il va entreprendre surpasse tous les ouvrages qu'il avait faits jusqu'alors. Faisons l'homme... La

parole de conseil, dont Dieu se sert, marque que la créature qui va être faite est la seule qui peut agir par conseil et par intelligence. Tout le reste n'est pas moins extraordinaire. Jusque là nous n'avions point vn, dins l'histoire de la Genèse, ie doigt de Dieu applique sur une matière corruptible. Pour former le corps de l'homme, lui-même prend de la terre; et celle terre, arrangée sous une telle main, reçoit la plus belle figure qui ait encore paru dans le monde.

Cette attention particulière, qui parait en Dieu quand il fait l'homme, nous montre qu'il a pour lui un égard particulier, quoique, d'ailleurs, tout soit conduit immédiatemen: par sa sagesse.

Mais la manière dont il produit l'âme est beaucoup plus merveilleuse, il ne la tire point de matière, il l'inspire d'en haut; c'est un souffle de vie qui vient de lui-même. Quand il créa les bê es, il dit: Que l'eau produise des poissons, et il créa de cette sorte les monstres marins, et toute ȧme vivante et mourante qui devait remplir les eaux. Il dit encore : Que la terre produise toute ime vivante, les bêtes à quatre preds et les reptiles. C'est ainsi que devaient noitre ces âmes vivantes d'une vie brute et bestiale, à qui Dieu ne donne pour toute action que des mouvements dépendants du corps. Di u les ure du sem des eaux et de Ja terre. Mais cette àme, dont la vie devait être une imitation de la sienne; qui devait vivre, comme lui, de raison et d'intelligence; qui lui devait être une en le contemplant et en l'aimant, et qui, pour cette raison, était faite à son image, ne pouvait être rés de la matière. Dieu, en façonnant la matière, peut bien former un beau corps; mais, en quelque sorte qu'il la tourne et la façonne, jamais il n'y trouvera son image et sa ressemblance. L'âme, faite à son image, et qui peut être heureuse en le possédant, doit être produite par une nouvelle création : elle doit venir d'en haut; et c'est ce que sigmilie ce soufde de vie que Dieu tire de sa buche.

Souvenons-nous que Moise propose aux hommes charnels, par des image, sensibles, des véri és pures et intellec.uelles. Ne croyons pas que Dieu

sont aussi peu sages les uns que les autres (1). Leurs rêves sublimes disparaissent devani le récit simple et naturel de l'auteur sacré : Au commencement Dieu créa le ciel et la terre... Il dit : QUE LA LUMIÈRE SOIT, et la lumi re fu!..... Il dit: FAISONS L'HOMME A NOTRE IMAGE ET A NOTRE RESSEMBLANCE, et l'homme

fut fait à l'image de Dieu. Gen. 1. Par ce pea de paroles l'homme apprend ce qu'il est, ce qu'il doit à Dieu et à soi-même, ce qu'il a lieu d'attendre de la bonté de son Créateur, [Voy. REVELATION prim tive |

Dieu est-il donc corporel aussi bien que l'homme? On a répondu aux marcionites, aux manichéens, aux philosophes du quatrième siècle, aux incrédules du dix-huitième, qui ont fait cette question, que la partie principale de l'homme n'est pas le corps, mais l'âme. Or, cette âme est douée d'intelligence, de réflexion, de volonté, de liberté, d'action; elle a le pouvoir de réprimer les appétils déréglés du corps, de penser au présent, au passé et à l'avenir, de communiquer aux au tres par la parole ce qu'elle pense, de com mander aux animaux, de faire servir à son usage la plupart des ouvrages du Créateur, de le connaitre, de l'adorer et de l'aimer; c'est par là que l'homme ressemble à Dieu. Préférerons-nous, comme certains philosophes, de ressembler aux animaux plutôt qu'à Dieu qui nous a faits?

sou ́fle à la manière des animaux; ne croyons pas que notre âme soit un air subtil, ni une vapeur dé liée: le souffle que Dieu inspire, et qui porte en luimême l'image de Dieu, n'est ni air ni vapeur. Ne croyons pas que notre âme soit une portion de la nature divine, comme l'ont rêvé quelques philosophes. Dieu n'est pas un tout qui se partage. Quand Dieu aurait des parties, elles ne seraient pas faites: car le Créateur, l'Etre incréé ne serait pas compose de créatures. L'âme est faite et tellement faite qu'el le n'est rien de la nature divine, nais seulement une chose faite à l'image et ressemblance de la nature divine, une chose qui doit toujours demeurer unie à celui qui l'a formée; c'est ce que veut dire ce souffle divin, c'est ce que nous représente cet esprit de vie.

Voilà donc l'homme formé. Dieu forme encore de lui la compagne qu'il lui veut donner. Tous les hommes naissent d'un seul mariage, afin d'ère à jamais, quelque dispersés et multipliés qu'ils soient,

une seule et même famille. >

(1) La nature, dit Holland, dénuée de sentiment et d'intelligence, a donc produit cet être merveil eut dont la constitution étonne également l'anatomiste et le philosophe! la terre a donc fait l'homme com c'estme le bourgeois gentilhomme fait de la prose, à-dire, sans le savoir! ces milions de parties qu forment le corps humain ont donc été dispersées ja dis sur le globe, se sont rencontrées, on ne sait quod ni comment, se sont entre-heartées, attirées, repo ssées; pais, après bien des essai-, se sont rangées tout juste dans le bel ordre ù nous les voyons; of dre qui surpasse tout ce que l'art a pu produire et tout ce que l'esprit peut concevoir ! Mais ce n'est pas la le plus étonnant. Ces mêmes atomes, de bruis et de mort, qu'ils étaient, ont produit, par leurs combinaisons fortuites, la vie, le sentiment et la faculle de raisonner, Pour s'épargner la peine de former a si grands frais chaque individu, ils se sont arra gés en mâle et femelle, de manière à pouvoir désor mus étendre leur espèce par la voie de la genera tin. C'est enlia à leurs ampulsions récip oques,

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