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qui précède ce décret, situé à 15 ou 17 lieues de Tlemcen, de Sidi-bel-Abbès et d'Oran, occupe le centre d'un bassin dont il surveille également toutes les parties, et qui forme une division géographique distincte et étendue.

C'est un point stratégique important non-seulement à cause de sa position stratégique, mais encore en raison d'un marché indigène qui y réunit chaque semaine plus de 2,000 Juifs et Arabes.

• D'un autre côté, des eaux abondantes, des terres variées et d'excellente qualité, des ruines romaines qui placeraient les matériaux à bâtir, pour ainsi dire, à pied d'œuvre, font de cette localité un territoire vraiment privilégié pour la colonisation.

Il existe déjà, auprès du camp d'Ain-Temouchen, une petite population de débitants qui vivent principalement des dépenses de la garnison.

M. le gonverneur général de l'Algérie vient de me proposer, sur l'avis du conseil du gouvernement, de créer sur le même emplacement, un centre de population pouvant recevoir 228 familles.

Ce centre de population, situé sur la route d'Oran à Tlemcen, et qu'une autre voie de communication relierait à Sidi-bel-Abbès, trouverait de sûrs éléments de prospérité dans l'exercice des diverses industries routières, dans les produits d'une riche agriculture s'étendant sur un territoire de 1,159 hectares 99 ares 60 centlares, enfin dans le commerce d'échange que favoriserait le voisinage du marché indigène dont il a été parlé.

Les conditions satisfaisantes de salubrité dans lesquelles il serait établi sont démontrées d'avance par l'état sanitaire des troupes qui occupent le camp.

« La présence de nos soldats, la construction d'une enceinte fortifiée, enfin la composition énergique de sa population, qui serait formée en majeure partie de soldats libérés de l'armée d'Afrique, assureraient surabondamment sa sécurité. ›

Nous avions publié, le 16 décembre, un article ainsi conçu :

« Une lettre de Rome, du 9, nous apprend que le dimanche 7, la nouvelle des événements de Paris était arrivée dans cette capitale, mais que ces événements n'y étaient encore qu'indirectement et imparfaitement connus. « Vous savez, nous écrit-on, quelle est l'exactitude du Saint Père dans toutes les fonctions auxquelles il assiste. Selon la coutume, il devait venir chanter un Te Deum à l'église des Saints-Apôtres. Le cortége pontifical s'est fait attendre environ une heure. Ce retard était dû à l'arrivée du courrier qui apportait les dépêches. Deux Cardinaux et le général Gemeau ont aussitôt fait connaître sommairement l'état des choses. Que Dieu protége la France! »

A propos de ces lignes, le Giornale di Roma contient la rectification suivante :

Tout ce qu'on raconte dans cet article est faux. Le Saint-Père, le 7 décembre, partit du Vatican à l'heure habituelle, et il ne fallut aucune circonstance ni aucune personne pour éclaircir de prétendus doutes, ou pour déterminer le Saint-Père à faire ce qu'il était déjà disposé à faire, et qu'il fit en effet, c'est-àdire à prendre part à la fonction accoutumée dans l'église des Saints-Apôtres. » Nous regrettons profondément que le fragment de lettre que nous avions inséré et qui n'émanait pas de notre correspondance ordinaire, ait reçu l'interprétation la plus éloignée de notre pensée.

Nous nous hâtons d'abord de reconnaître que l'auteur de la lettre

s'est trompé sur le prétendu retard apporté à l'arrivée du cortége pontifical et sur les causes de ce fait erroné. Nous nous empressons de rectifier cette assertion.

Quant au seus que le Journal de Rome a attribué à notre correspondance, et surtout quant à l'intervention de quelque personne que ce soit qui se serait rendue près de Sa Sainteté pour « La déterminer à faire ce qu'elle avait intention de faire; » une telle interprélation ne nous aurait jamais paru pouvoir résulter de la lettre dont il s'agit. Nous n'aurions jamais consenti à accueillir une ligne qui pût nous exposer à encourir le reproche d'une telle témérité et d'un tel manque de respect.

Nous savons trop bien quel est le caractère, le calme et la sérénité des résolutions et des habitudes de l'auguste Pie IX, pour que d'aucune des paroles que nous insérons dans notre recueil, on puisse tirer la moindre induction qui y porte la plus légère atteinte.

C'est donc avec une douleur mêlée de surprise que nous avons lu l'article du Journal de Rome, et que nous protestons, respectueusement contre toutes les interprétations auxquelles aura pu donner lieu la correspondance précitée.

Nous espérons que le Journal de Rome voudra bien reproduire ces explications. E. DE VALETTE, ch. hon.

Lettre circulaire de Mgr l'Archevêque de Paris. Mgr l'Archevêque de Paris vient d'adresser la lettre suivante à ses zélés Coopérateurs :

Monsieur le curé,

Paris, le 27 décembre 1851.

Je viens de nouveau recommander à votre sollicitude, et à la charité de vos paroissiens, l'OEuvre des Petits Séminaires.

Il n'y en a point de plus importante, puisqu'elle renferme tout l'avenir de l'Eglise de Paris, qui ne peut subsister que par le recrutement incessant de son clergé. Or, vous le savez, Monsieur le curé, c'est aujourd'hui presque uniquement dans les petits-séminaires que se préparent et se décident les vocations ecclésiastiques. C'est là seulement qu'on peut donner aux enfants une éducation spéciale, et leur faire prendre de bonne heure, avec le goût de la piété, des habitudes conformes au saint état qu'ils veulent embrasser.

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« Mais ces établissements n'ont point de ressources par eux mêmes, et s'ils n'avaient été soutenus, comme ils l'ont toujours été, par la charité des fidèles, ils auraient cessé d'exister depuis longteraps. Nous avons la confiance que cette charité qui ne nous a pas failli jusqu'à présent, ne nous faillira pas davantage à l'ave ir.

Je vous invite à la soliciter de nouveau auprès de vos paroissiens, Monsieur le curé. Dites leur que leur concours nous est nécessaire pour élever et former les pasteurs futurs de leurs enfants, et rappelez-leur la parole de saint Paul aux Corinthiens: Qu'y a-t-il de surprenant que nous réclamions quelque chose de vos biens temporels, quand nous nous consacrons tout entiers à vous dispense les biens spirituels!

Du reste, Monsieur le curé, dites-leur aussi pour les encourager et exciter de plus en plus leur zèle, que leur charité a été jusqu'ici fructueuse et que, grâce à leurs dons des années passées, nos petits-séminaires sont en bonne voie. Ilya en ce moment soixante-trois élèves ecclésiastiques dans la maison de Saint-Nicolas-du Chardonnet, et soixante-douze dans celle de Notre-Dame-desChamps, ce qui donne un total de cent trente cinq élèves qui se préparent aux ordres sacrés. Depuis 1845, quatre-vingt-douze prêtres ont été ordonnés, pour le diocèse de Paris, ce qui fait une moyenne d'un peu plus de quinze par année. • Vous annoncerez donc la quête qui va se faire à cette fin, comme les années précédentes. Vous réunirez les dames qui ont bien voulu s'associer à l'œuvre des Petits-Séminaires. Vous remplacerez celles que la mort ou toute autre circonstance aurait pu nous enlever. Vous ranimerez la ferveur de leur foi, en leur représentant la beauté, la grandeur de l'œuvre à laquelle elles se dévouent, et Vous leur ferez comprendre qu'elles méritent bien de l'Eglise en acceptant les fatigues et les ennuis qui sont inséparables de cette pieuse mission, qui est un véritable apostolat.

Nous nous proposons de réunir nous-même un jour toutes ces dames à l'archevêché, pour leur témoigner notre reconnaissance.

• La présente lettre sera lue au prône le dimanche qui suivra sa réception.
Recevez, Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et bien affectueux
allachement.
MARIE-DOMINIQUE-AUGUSTE, Archevêque de Paris. »

Lettre circulaire de Mgr l'Evêque de Viviers,
Au Clergé de son diocèse,

Relative aux Etudes ecclésiastiques et à l'Examen annuel des jeunes prétres,

(Suite. Voir le n° 5309.)

VIII.

On doit inspirer aux enfants l'amour et l'esprit de la famille. Revenons à notre sujet. Les maîtres ne doivent jamais oublier que l'enfant appartient à la famille, et que c'est par elle qu'il appartient ensuite à la société publique, quelles que soient les fausses opinions répandues de notre temps contre ce grand principe conservateur des sociétés. L'éducation étant donc par le droit naturel la charge des parents, il est nécessaire que ceux qui les suppléent dans cette fonction importante s'attachent à développer dans l'enfant tous les sentiments qui naissent de l'esprit de famille. Il ne faut pas craindre que l'attachement à la famille rétrécisse le cœur et nuise dans la suite aux devoirs du citoyen; tout au contraire, pour devenir bon citoyen, il faut avoir été bon fils; l'amour de la patrie sort naturellement de l'amour que nous avons pour la mère qui nous donna le jour. L'élève doit donc trouver, autant que cela est possible, dans la maison d'éducation où il est placé, la douce image du foyer domestique et tout ce qui est propre à fortifier les liens de la nature. Pour cela le régime de cette maison doit être un sage mélange de la grave autorité du père et de la bonté tendre de la mère. Si l'enfant trouve ces qualités dans ses maîtres, l'intérêt qu'ils prendront à lui sans affectation et sans la faiblesse trop ordinaire aux parents, lui inspirera une piété filiale qui lui fera chérir tous ses devoirs, et, s'il mérite quelquefois d'être repris, la punition n'aigrira pas son caractère, parce qu'il comprendra que c'est l'amour qui inflige à regret la correction.

Ce serait une sorte de prévarication, une infidélité dans la garde du dépôt le plus précieux que les parents puissent confier à des mains étrangères, si, dans l'établissement où il est élevé, l'enfant grandissait exclusivement sous l'influence d'une discipline sévère et presque militaire, dont la rigueur ne serait jamais tempérée par la confiance et l'affection et ne ferait régner que la crainte. Cette maison offrirait l'image triste et repoussante d'une caserne de la jeunesse, où l'on ne connaîtrait jamais les joies pures et les doux épanouissements d'un cœur au sein d'une famille. Avec un pareil système, l'éducation morale serait entièrement manquée; on ne formerait que des êtres entièrement en dehors des conditions de la vie sociale, incapables de nobles et généreux sentiments.

Aussi, voyez combien sont différentes les impressions qui restent dans l'âme des jeunes gens, selon l'esprit divers qui présida à leur éducation. Ceux qui furent élevés sous l'influence d'une autorité ferme, mais pleine de tendresse, conservent toute la vie pour leurs maîtres un sentiment qui se confond avec l'amour filial, et le souvenir du toit à l'ombre duquel s'écoula leur jeunesse leur est devenu presque aussi cher que la vue du toit paternel; ils parlent avec bonheur des jours passés dans cet asile sacré; ils ont sans cesse sur les lèvres les noms vénérés de ceux qui leur donnèrent les premières leçons de la vertu. On les verra, après de longues années, quand ces maîtres si aimés ne seront plus, se donner rendez-vous dans des réunions touchantes, pour cimenter la sainte amitié contractée sur les bancs de l'école, et pour célébrer leur reconnaissance, qui ne finira qu'avec la vie.

En est-il de même de cette nombreuse jeunesse qui subit le joug du nouveau système d'éducation inventé par une froide philosophie? Là, les maîtres ne tiennent point la place de la famille; ils ne représentent que l'Etat, qui est un pur être de raison sans cœur et sans entrailles; d'où il résulte que leurs relations avec les élèves se ressentent, quoi qu'ils fassent, de la roideur et de la sécheresse inséparables du caractère du fonctionnaire public. Aussi les jeunes gens comptent-ils les jours qu'ils ont à passer dans l'exercice mécanique de l'enseignement officiel; ils appellent de tous leurs désirs la fin des études classiques, comme l'ouvrier aspire au terme d'une tâche obligée, et quand ils ont quitté le collége, ils ont hâte d'oublier les tristes années de leur captivité, si toutefois ils n'en conservent pas un souvenir détesté.

Pour que ce précieux esprit de famille puisse régner dans un établissement d'éducation, il faut que le nombre des élèves ne soit pas trop grand. Quand ce nombre dépasse une certaine limite, la nécessité de maintenir l'ordre extérieur exige une rigueur dans le régime qui exclut les rapports de confiance et d'affection entre les élèves et les maîtres. Nous regardons comme une peste, comme un fléau public dans la nation, ces immenses établissements où l'on rassemble quatre, cinq et six cents jeunes gens, parce qu'il n'y a pas au monde de maîtres, quelque dévoués qu'ils soient, qui aient la puissance de dominer une pareille agglomération d'enfants par le seul ascendant d'une autorité ferme et paternelle.

IX.

Ne pas imposer aux élèves un excès de travail.

Les maîtres dans nos établissements seront attentifs à ne pas imposer à l'élève un travail au-dessus de ses forces, et à ne point trop presser l'instruction des enfants jeunes encore, en exigeant d'eux des efforts que ne peut soutenir la faiblesse de l'âge. Les soins que l'on doit au cœur et à l'intelligence ne doivent pas être donnés au préjudice de la santé du corps; il faut éviter, sous ce rapport,

tout ce qui peut détruire un heureux équilibre. Trop accorder à l'homme physique, c'est nuire à l'homme intellectuel et moral, c'est méconnaître la double nature de notre être et étouffer en quelque sorte ce qu'il y a de plus élevé en nous sous le poids des organes, qui, dès-lors, au lieu d'être les serviteurs de l'intelligence, la dominent et l'annulent par l'effet de la plus brutale tyrannie; mais, d'autre part, les organes deviennent iucapables de servir véritablement l'intelligence, s'ils ne se fortifient en même temps qu'elle dans une juste proportion. Un corps faible et malade est un mauvais instrument pour réaliser extérieurement les œuvres de l'esprit et y concourir selon la part qui lui est attribuée par le Créateur. Un corps qui languit et qui souffre semble même communiquer à l'âme quelque chose de sa langueur et de sa souffrance. Or, c'est une vérité d'expérience que l'exercice excessif et trop prolongé des facultés de l'âme épuise les forces physiques, qu'il appauvrit la santé de l'enfance et qu'il finit par ôter toute vigueur à l'intelligence et même à la volonté. Ceci se produit à toutes les époques de la vie, mais plus encore dans le jeune âge, où le cerveau tendre et délicat ne doit pas être tenu dans une tension trop forte et trop prolongée, si l'on ne veut pas qu'il perde de son énergie et de sa puissance. C'est par suite d'excès de ce genre que l'on voit des jeunes gens qui donnaient les plus belles espérances ne pas tenir les promesses de leur précocité pour avoir voulu hâter la maturité d'un fruit qui venait bien, on n'a obtenu qu'une sorte d'avortement. On ne saurait assez flétrir la honteuse spéculation que font certains maîtres, pour donner du renom à leur école, sur l'intelligence précoce de quelques élèves qu'ils poussent à un excès de travail, ni assez condamner l'imprudence des parents qui se prêtent avec une complaisance coupable à une épreuve si dangereuse; car il arrivera plus d'une fois ce qu'avait observé Mme de Sévigné, que ces petits prodiges de quinze ans seront de vrais sots toute leur vie.

X.

Ne pas trop donner d'objets ou de sciences à étudier.

S'il importe au succès d'une instruction sagement réglée qu'on ne demande pas de l'enfance des efforts excessifs et des progrès prématurés, il faut aussi qu'on ne lui présente pas à la fois trop d'objets à étudier. Deux graves inconvénients résultent de la trop grande multiplicité des objets d'étude : le premier, qui est le moindre, c'est que l'enfant n'apprend rien; le second, c'est que son esprit, au lieu de se fortifier, s'affaiblit et s'énerve.

En effet, il a étudié en même temps le grec, le latin, les langues vivantes, l'histoire ancienne et moderne, les sciences physiques, les mathématiques, la philosophie, le dessin, la musique, enfin tout ce que comprend la plus vaste encyclopédie. Comment toutes ces choses peuvent-elles tenir dans une tête de 15 ans? Aussi, de tout cela qu'a-t-il retenu? Trois ans après la sortie du collége, ce jeune homme n'est plus en état d'expliquer l'auteur grec ou latin le plus facile. Il aura répondu peut-être avec un succès qui tient du hasard dans l'examen pour le baccalauréat; mais attendez un peu de temps, renouvelez les questions de l'examen, vous verrez que de cette multitude de sciences à peine effleurées par un effort de mémoire, il ne reste presque plus trace dans cette jeune intelligence. Ainsi ces longues et brillantes études dont on avait fait tant de bruit et qui avaient eu la sanction du succès, puisque le baccalauréat avait été obtenu, n'ont abouti en réalité qu'à l'heureux accomplissement d'une formalité. Il y a désormais en faveur de ce jeune homme présomption de science; mais ce n'est là qu'une fiction légale, une pure fiction, la science est absente, du moins le plus souvent.

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