Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

que le Ciel nous sera propice, si nous avons rejeté loin de nous le Dieu du Ciel,' et si après avoir eu le malheur de le chasser de notre cœur, nous ne désirons sincèrement qu'il en reprenne possession comme de son bien et de son héritage?

Oui, la pénitence est pour nous l'unique moyen de salut, parce que nous avons péché, profondément péché, dit l'Ecriture, et que le péché a élevé entre le Dieu de toute sainteté et l'homme coupable un mur d'airain, qui arrête et suspend le cours de ses miséricordes. Peut-être ce grand Dieu étend déjà son bras pour nous frapper; peut-être notre sentence, comme autrefois celle de Ninive, est déjà suspendue sur nos têtes comme une menace qui va s'accomplir, si, selon la pensée de saint Augustin, pour fuir la colère de Dieu nous ne nous sauvons entre ses bras.

Et voyez, N. T. C. F., comme il est bon, et quelles sont, au langage de 'Ecriture, les richesses de sa patience! Non-seulement il nous attend avec une longanimité toute divine, mais il vient lui-même au-devant de nous: il vient nous offrir le pardon, ce n'est pas assez dire, il nous presse et nous conjure de ne pas le refuser! Eh! qu'est-ce donc que cette inestimable grâce du Jubilé, qui, à peine obtenue, nous est offerte encore une fois, avec une bonté qui ne se lasse point de pardonner ceux qui ne se lassent point, hélas! de l'oflenser; avec une miséricorde qui, comme un irrésistible torrent, renverse et surmonte toutes les digues que lui oppose la perversité humaine; qui s'élève comme un déluge de grâces, au-dessus de toutes les iniquités de la terre, amoncelées jusqu'au ciel. Oui, les Jubilés se multiplient et se rapprochent, ils s'unissent et se confondent, pour ainsi dire: c'est le signal de notre détresse et de nos immenses besoins, mais c'est aussi l'éclatant signal de la grande miséricorde de Dieu.

« Permettez-nous, N. T.-C. F., d'espérer qu'il sera compris de vous, et que vous répondrez aux avances de la Bonté infinie.

Lorsque, naguères, elle passait parmi nous, prodiguant le pardon et renouvelant un si grand nombre d'âmes, à peine si quelqu'un d'entre vous a su se dérober et se soustraire à l'amour de son Dieu qui le poursuivait pour le sauver. A peine si l'Ange exterminateur, qui passe hélas! quelquefois aussi après l'Ange de la miséricorde, eût trouvé au milieu de vous, comme autrefois parmi les Hébreux, quelques portes qui ne fussent teintes du sang de l'Agneau. Mais si quelqu'un avait laissé passer ce moment peut-être décisif de notre éternité; ce moment qui, si souvent pour chacun de nous, s'écoule et ne revient plus, que du moins, puisque Dieu le ramène et le ramène pour lui; que, du moins cette fois il sache en profiter, comme le naufragé qui aurait laissé par sa faute s'échapper de ses mains la planche de salut, et qui pourrait la ressaisir encore, peut-être pour la dernière fois; car qui sait ce qui nous attend dans l'avenir, ce que la justice de Dieu, et bien plus encore la malice des hommes nous ré serve? Mais ce que nous savons, ce que nous ne pouvons ignorer, c'est que la mort ne tarde point, dit l'Ecriture; c'est qu'entre nous et la mort, et, par conséquent, entre nous et le jugement de Dieu, entre nous et la terrible alternative d'une éternité heureuse ou malheureuse, il n'y a que ce tissu fragile qu'on appelle la vie, et qu'un souffle peut briser à jamais.

Puissions-nous tous accourir à la voix du Père commun, au trône de la gráce, pour y trouver miséricorde et tous les secours dont nous avons un si pressant besoin, et alors, nous devons l'espérer avec une ferme confiance, le Seigneur abaissera sur le monde renouvelé en Jésus-Christ un regard de bonté, et, touché des vœux et des prières de ses enfants revenus sincèrement à lui, il rendra à chacun de nous la paix délicieuse d'une bonne conscience; aux

nations, celle qui est le fruit de la justice, de la charité et de toutes les vertus chrétiennes et cette double paix sera pour nous le gage et les prémices de la paix inaltérable dont nous espérons goûter un jour dans son sein l'éternelle douceur. >

Suit le dispositif.

A ce mandement, Mgr l'Evêque de Mende joint une lettre dans laquelle il invite les curés de son diocèse à faire tous les dimanches, pendant le mois de prières indiqué par le Saint-Père, une amende honorable au saint coeur de Marie, en expiation du scandale donné par les protestants anglais dans la procession sacrilég e de Greenwich.

Actes officiels et Décrets.

M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets la lettre suivante : Paris, le 6 janvier 1852.

« Monsieur le préfet, les emblèmes les plus respectables perdent ce caractère quand ils ne rappellent que de mauvais jours. Ainsi ces trois mots : liberté, égalité, fraternité, forment par eux-mêmes une touchante devise; mais, comme on ne les a vus paraître qu'à des époques de troubles et de guerre civile, leur inscription grossière sur nos édifices publics attriste et inquiète les passants : veuillez donc les faire effacer.

• Il serait en même temps convenable de rendre aux monuments, places, rues, etc., leurs noms populaires, qui se sont conservés dans l'usage familier à travers tous les changements de régime. Il ne faut exclure aucun souvenir historique glorieux pour la France: le Palais-National s'appellera de nouveau le Palais-Royal; l'Académie nationale de musique, le grand Opéra; le Théâtre de la Nation, Théâtre-Français; la rue de la Concorde, la rue Royale, etc.

« Veuillez me faire dans ce même esprit un rapport sur les changements analogues que vous croirez convenable de me proposer.

« Recevez, Monsieur le préfet, l'assurance de ma considération distinguée. A. DE MORNY. »

Outre deux décrets concernant la concession du chemin de fer de Paris à Lyon, le Moniteur d'hier en a publié un troisième, relatif à l'exécution de la loi du 3 février 1831, sur la création de bains et lavoirs publics.

Dans le rapport qui précède ce décret, M. le ministre de l'agriculture et du commerce rappelle d'abord l'objet de la loi du 3 février 1851. Cette loi a été faite pour encourager, par des subventions, dans les communes qui en feront la demande, la création d'établissements modèles de bains et lavoirs publics gratuits ou à prix réduits. Il ajoute :

« Un certain nombre de communes ont répondu à cet appel. Plus de soixante demandes d'importances diverses ont été produites; elles intéressent un certain nombre de villes, telles que Lille, Mulhouse, Foix, Albi, Angers, Epinal, Montpellier, Guéret, Nantes; le plus grand nombre se rapporte à de petites localités industrielles ou rurales. Enfin Paris, qui semblait être resté en retard, a produit, depuis quelques jours seulement, deux projets sur une vaste échelle. Mais les communes paraissent, en général, n'avoir pas compris suffisamment que les établissements dont la loi a voulu encourager la création doivent pouvoir être considérés comme modèles, au moins sous quelque rapport.

« Pour que la loi sur les bains et lavoirs produise tous les résultats qu'on est en droit d'en attendre, il semble nécessaire d'adresser de nouvelles instructions aux communes. Le ministre de l'agriculture et du commerce a fait préparer et va transmettre

dans les départements, à titre de spécimen, de nouveaux plans établis sur des échelles variées, plus modestes et plus conformes aux procédés du blanchissage français.

• Les administrations communales pourront encore modifier ces projets suivant les convenances locales, les usages et le climat. Il a paru également utile de confier à un agent dévoué et intelligent, déjà chargé, à raison d'autres fonctions, de parcourir les différentes parties de la France, la mission de faire comprendre aux communes le sens et la portée de la loi, ainsi que son influence salutaire sur le bien-être des populations laborieuses.

« Enfin, une des causes qui se sont opposées à l'emploi immédiat du crédit pour 1851 a été la limite posée par le § 3 de l'article 2 de la loi du 3 février, qui interdit au gouvernement d'accorder des subventions excédant 11 somme de 20,000 fr. Cette restriction, fâcheuse dans certains cas, n'était nécessaire pour aucun, puisque les communes, obligées par la loi même à concourir pour les deux tiers aux frais des établissements subventionnés, sont évidemment intéressées à n'en point exagérer la dépense; il y a donc lieu de la supprimer et de maintenir seulement la condition en vertu de laquelle la subvention de l'Etat ne devra jamais dépasser le tiers de la dépense to

tale. »

Voici les dispositions du nouveau décret :

Art. 1er. Une somme de 590,984 fr. 95 c. est annulée sur le crédit extraordinaire de 600,000 fr., ouvert au ministre de l'agriculture et du commerce sur l'exercice 1851, el ayant pour destination d'encourager la création d'établissements modèles pour bains et lavoirs publics gratuits ou à prix réduits.

« Un crédit égal de 590,984 fr. 95 c. est ouvert au ministre sur l'exercice 1852, pour continuer les dépenses nécessaires à l'exécution de la loi précitée.

« Ce crédit formera un chapitre spécial au budget de l'exercice 1852.

« Art. 2. L'article 2 de la loi sus-énoncée du 3 février 1851 est rapporté dans celles de ses dispositions qui limitent à 20,000 fr. le maximum de chaque subvention et interdisent d'encourager plus d'un établissement par commune. Les subventions à allouer continueront de ne pouvoir excéder le tiers de la dépense totale de chaque éta

blissement.

« Art. 3. Il sera pourvu aux dépenses autorisées par le paragraphe 2 du présent décret au moyen des ressources du budget de l'exercice 1852. »

-L'ordonnance suivante a été affichée à 2 heures :

Ordonnance concernant la suppression des mots Liberté, Egalité, Fraternité, sur les monuments, édifices publics et propriétés particulières : << Paris, le 6 janvier 1852.

« Nous, préfet de police,

a Considérant que la devise Liberté, Egalité, Fraternité, a été, dans ces derniers temps, détournée de son sens primitif, pour prendre dans l'opinion publique une signification anarchique,

« Ordonnons ce qui suit :

«Art. 1. Les mots Liberté, Egalité, Fraternité, devront être immédiatement effacés sur les monuments, édifices publics, propriétés particulières, sur lesquels ils figu

rent encore.

Art 2. Les contraventions aux dispositions de la présente ordonnance seront déférées aux tribunaux compétents, sans préjudice des mesures administratives auxquelles elles pourront donner lieu.

« Art. 3. La présente ordonnance sera imprimée, publiée et affichée, tant à Paris que dans les communes du ressort de la Préfecture de police.

« Art. 4. Le commissaire chef de la police municipale, les commissaires de police, le commandant de la gendarmerie de la Seine, et les autres préposés de la préfecture de police, sont chargés d'en assurer l'exécution.

« Les sous-préfets de Sceaux et de Saint-Denis, les maires et les commissaires de police du ressort de la préfecture de police, sont chargés spécialement de veiller, chacun en ce qui le concerne, à l'exécution de la présente ordonnance.

« Le préfet de police, DE MAUPAS, »

N. S. P. le Pape vient d'adresser le Bref suivant à M. Bouix, au sujet de son ouvrage : LE Concile provincial.

« Au bien-aimé fils Dominique Bouix, prêtre.

« LE PAPE PIE IX.

«Bien-aimé fils, salut et bénédiction apostolique,

Votre lettre si abondamment remplie de vos sentiments dévoués et respectueux envers Nous et envers le Siége apostolique n'a pas peu augmenté, à votre égard, Notre affection, que vous avait déjà conciliée votre application à la science sacrée et notamment au droit canonique, l'objet, ainsi que Nous le savons, de votre profonde attention. Vous avez assurément donné au clergé une preuve incontestable de ce zèle dans l'ouvrage qui a pour titre: Du Concile provincial, ou Traité des questions de théologie et de droit canon qui concernent les Conciles provinciaux, livre dont vous Nous avez fait le plus gracieux hommage.

Nous vous félicitons beaucoup du talent et des recherches assidues que vous avez apportées à ce point très-important de la discipline ecclésiastique, et de l'exactitude avec laquelle vous démontrez à quelles lois sont véritablement soumis les décrets des Conciles. En témoignage de Notre affection pour vous, et comme gage de la grâce céleste, Nous vous donnons, bien-aimé fils, notre béné diction apostolique qu'elle soit pour vous le présage de tous les dons célestes : Nous vous la donnons avec toute la tendresse de Notre cœur paternel.

Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 20 décembre de l'année 1851, et de Notre Pontificat la VI.

Nouvelles religieuses.

-

PIE IX. ›

DIOCÈSE DE PARIS. Mgr l'Archevêque a annoncé aux nombreux ecclésiastiques réunis autour de lui à l'occasion du premier jour de l'an :

1° Qu'à la conférence du cas de conscience ou cas moral, qui doit avoir lieu le 19 février prochain dans l'église de la Madeleine, S. Ex. Mgr le nonce apostolique se trouverait présent, voulant transmettre au Saint-Père l'heureux succès de ces réunions parisiennes formées à l'instar de celles de Rome sur le même sujet; "

2o Que la santé de M. l'abbé de la Bouillerie, vicaire-général, se trouvant améliorée, cet ancien archidiacre reprendrait une part de l'administration de la banlieue (l'arrondissement de Sceaux), afin de venir en aide à M. l'abbé Lequeux, archidiacre de Saint-Denis.

L'assemblée générale des directeurs, zélateurs et zélatrices de l'OEuvre de la Sainte-Enfance aura lieu le jeudi 8 janvier 1852, en la chapelle de MM. les Lazaristes, rue de Sèvres, 95.

Indulgence plénière en faveur des associés, même des enfants qui n'ont pas encore fait leur première communion. (Rescrit pontifical du 12 janvier 1851.) La messe annuelle pour les vivants sera célébrée à neuf heures précises par Mgr l'Evêque de Saint-Flour, Evêque nommé d'Autun.

Après la messe, le Prélat fera l'exhortation, bénira solennellement les enfants et donnera le salut.

Des places seront réservées dans le chœur pour MM. les directeurs et pour les zélateurs et zélatrices.

L'époque de la messe particulière, dans les paroisses, pour les associés vivants de l'Œuvre, s'étend maintenant depuis Noël jusqu'à la Présentation de Notre-Seigneur au Temple (2 février.)

- La neuvaine solennelle qui a lieu chaque année au tombeau de sainte Geneviève a commencé, le jour de la fête de la patronne de Paris, dans l'église de Saint-Etienne-du-Mont. M. l'abbé Surat, vicaire général et archidiacre de Sainte-Geneviève, a célébré la grand'messe devant un nombreux concours de fidèles et d'ecclésiastiques des différentes paroisses de la ville et de la banlieue, et le soir, après l'office des vêpres, Mgr l'Archevêque de Paris a donné le salut. Pendant le cours de cette neuvaine, l'église de Saint-Etienne sera visitée par MM. les curés de Paris et des doyennés ruraux du diocèse, qui y viennent, le plus souvent, accompagnés d'un grand nombre de leurs paroissiens.

Il y a bientôt un demi-siècle que cette dévotion au tombeau de la vierge de Nanterre est établie dans l'église de Saint-Etienne-du-Mont. Ce fut le 31 décembre 1803 que M. l'abbé de Voisins, curé de cette paroisse, y fit transporter solennellement de la crypte de l'ancienne église abbatiale de Sainte-Geneviève, qui était contiguë à celle de Saint-Etienne, et dont les derniers restes allaient disparaître sous le marteau, le tombeau dans lequel avait reposé pendant plusieurs siècles le corps de la sainte patronne de Paris. Ce tombeau, qui est d'une grande simplicité et qui ressemble à ceux qui servirent de sépulture aux premiers chrétiens pendant les cinquième et sixième siècles, paraît être d'une pierre provenant des carrières voisines de Paris.

D'après une tradition qui s'est perpétuée dans le diocèse, saint Eloi, Evêque de Noyon et de Tournay, qui, avant son élévation à l'épiscopat, avait exercé l'art de l'orfèvrerie, et avait été maître de la monnaie du roi Dagobert, aurait fabriqué lui-même la châsse dans laquelle furent déposées les reliques de sainte Geneviève, après qu'elles eurent été retirées de son tombeau. Cette chasse, qui était d'une grande richesse, avait été placée au-dessus du grand autel de l'église abbatiale, et était supportée par des figures colossales dues au ciseau du célèbre sculpteur Germain Pilon; on ne la descendait que dans les occasions les plus solennelles et aux époques des grandes calamités publiques. Elle était alors portée processionnellement dans Paris et suivie par les grands de l'Etat, par les membres du Parlement et des autres cours souveraines. L'église métropolitaine de Paris possède quelques reliques provenant de cette châsse; elles demeurent exposées à la vénération des fidèles pendant toute la neuvaine. Duchâtelet. - Mgr l'Archevêque a nommé curé de Passy M. l'abbé Locatelli, premier vicaire de la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette.

--

DIOCÈSE D'ORLÉANS. L'année jubilaire 1851 s'est terminée sur plusieurs points du diocèse de la manière la plus consolante. La seconde période a donné dans un sens des résultats plus marqués encore que la première.

Diocèse de VIVIERS. Les événements qui depuis un mois ont dominé l'attention publique, ont été cause du retard que nous avons mis à publier les détails suivants sur le sacre de Mgr Taché, Evêque élu d'Arath, coadjuteur de l'Evêque de Saint-Boniface (Nouvelle-Bretagne) :

« Cette imposante cérémonie a eu lieu dans la cathédrale de Viviers, le.dimanche 23 novembre. Elle empruntait aux circonstances un intérêt particulier. L'élu était un missionnaire, apôtre du nouveau monde, et cette antique église de Viviers où la Providence l'amenait de si loin pour recevoir l'onction des Pontifes, n'avait pas vu de sacre d'Evêque depuis plus d'un slècle, c'est-à-dire depuis le sacre de M. de Lamothe, l'illustre et saint Evêque d'Amiens, qui eut lieu le 4 juillet 1734.

« ZurückWeiter »