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un peuple qui n'est pas mon peuple, et par une nation sans intelligence. Is., LXV, 1.

Que les biens temporels sont faux, et que le vrai bien est d'être uni à Dieu. Ps. CXLIII, 15.

Que leurs fêtes déplaisent à Dieu. Amos, v, 21.

Que les sacrifices des juifs déplaisent à Dieu. Is., LXVI, 1-3; 1, 11. Jérém., vi, 20; David, Miserere, 18. Même de la part des bons, Exspectans'. Ps. XLIX, 8-14. Qu'il ne les a établis que pour leur dureté. Michée, admirablement vi, 82. I R. (premier livre des Rois), xv, 22;

Osée, vi,

6.

Que les sacrifices des païens seront reçus de Dieu, et que Dieu retirera sa volonté des sacrifices des juifs. Malach. 1, 11.

Que Dieu fera une nouvelle alliance par le Messie, et que l'ancienne sera rejetée. Jérém., xxx1, 31; Mandata non bona. Ezéch.

Que les anciennes choses seront oubliées. Is., XLIII, 18, 19; LXV, 17, 18.

Qu'on ne se souviendra plus de l'arche. Jérém., III, 15, 16.
Que le temple sera rejeté. Jér., vii, 12-14.

Que les sacrifices seroient rejetés, et d'autres sacrifices purs établis. Malach., 1, 11.

Que l'ordre de la sanctification d'Aaron sera réprouvé, et celle de Melchisédech introduite par le Messie. Dixit Dominus 3.

Que cette sacrificature seroit éternelle. Ibid.

Que Jérusalem seroit réprouvée, et Rome admise. Que le nom des juifs seroit réprouvé et un nouveau nom donné. Is., LXV, 15.

Que ce dernier nom seroit meilleur que celui des juifs, et éternel. Is., LVI, 5.

Que les juifs devoient être sans prophètes (Amos), sans rois, sans princes, sans sacrifice, sans idole.

Que les juifs subsisteroient toujours néanmoins en peuple. Jérém., XXX1, 36.

ARTICLE XXII.

1.

Première partie : Misère de l'homme sans Dieu.
Seconde partie : Félicité de l'homme avec Dieu.

Autrement. Première partie : Que la nature est corrompue. Par la nature même.

Seconde partie : Qu'il y a un réparateur. Par l'Ecriture.

1. Ce mot désigne le Ps. xxxix, commençant par ces mots : Exspectans exspectavi.

2. Quid dignum offeram Domino?..... « Qu'offrirai-je au Seigneur qui soit digne de lui? »

3. Ces mots désignent le Ps. cx, commençant par ces mots : Dixit Dominus domino meo.

4. Article XV de la seconde partie, dans Bossut.

Préface de le seconde partie : Parler de ceux qui ont traité de cette matière.

J'admire avec quelle hardiesse ces personnes entreprennent de parler de Dieu, en adressant leurs discours aux impies. Leur premier chapitre est de prouver la Divinité par les ouvrages de la nature.

Je ne m'étonnerois pas de leur entreprise s'ils adressoient leurs discours aux fidèles, car il est certain que ceux qui ont la foi vive dans le cœur voient incontinent que tout ce qui est n'est autre chose que l'ouvrage du Dieu qu'ils adorent. Mais pour ceux en qui cette lumière est éteinte, et dans lesquels on a dessein de la faire revivre, ces personnes destituées de foi et de grâce, qui, recherchant de toute leur lumière tout ce qu'ils voient dans la nature qui les peut mener à cette connoissance, ne trouvent qu'obscurité et ténèbres; dire à ceux-là qu'ils n'ont qu'à voir la moindre des choses qui les environnent, et qu'ils verront Dieu à découvert, et leur donner, pour toute preuve de ce grand et im.. portant sujet, le cours de la lune ou des planètes, et prétendre avoir achevé sa preuve avec un tel discours, c'est leur donner sujet de croire que les preuves de notre religion sont bien foibles, et je vois par raison et par expérience que rien n'est plus propre à leur en faire naître le mépris. Ce n'est pas de cette sorte que l'Écriture, qui connoît mieux les choses qui sont de Dieu, en parle. Elle dit au contraire que Dieu est un Dieu caché; et que, depuis la corruption de la nature, il les a laissés dans un aveuglement dont ils ne peuvent sortir que par Jésus-Christ, hors duquel toute communication avec Dieu est ôtée: Nemo novit Patrem, nisi Filius, et cui voluerit Filius revelare 1.

C'est ce que l'Écriture nous marque, quand elle dit en tant d'endroits que ceux qui cherchent Dieu le trouvent. Ce n'est point de cette lumière qu'on parle, comme le jour en plein midi. On ne dit point que ceux qui cherchent le jour en plein midi, ou de l'eau dans la mer, en trouveront; et ainsi il faut bien que l'évidence de Dieu ne soit pas telle dans la nature. Aussi elle nous dit ailleurs: Vere tu es Deus absconditus.

2.

Le Dieu des chrétiens' ne consiste pas en un Dieu simplement auteur des vérités géométriques et de l'ordre des élémens; c'est la part des païens et des épicuriens. Il ne consiste pas seulement en un Dieu qui exerce sa providence sur la vie et sur les biens des hommes, pour donner une heureuse suite d'années à ceux qui l'adorent; c'est la portion des juifs. Mais le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu des chrétiens, est un Dieu d'amour et de consolation : c'est un Dieu qui remplit l'âme et le cœur qu'il possède : c'est un Dieu qui leur fait sentir intérieurement leur misère, et sa miséricorde infinie; qui s'unit au fond de leur âme; qui la remplit d'humilité, de joie, de confiance, d'amour; qui les rend incapables d'autre fin que de lui-même.

Le Dieu des chrétiens est un Dieu qui fait sentir à l'âme qu'il est son unique bien; que tout son repos est en lui, et qu'elle n'aura de joie qu'à l'aimer; et qui lui fait en même temps abhorrer les obstacles qui

4. Matth., XI, 27. 2. Voy. ci-dessus art. X, § 2.

la retiennent, et l'empêchent d'aimer Dieu de toutes ses forces. L'amourpropre et la concupiscence, qui l'arrêtent, lui sont insupportables. Ce Dieu lui fait sentir qu'elle a ce fond d'amour-propre qui la perd, et que lui seul la peut guérir.

La connoissance de Dieu sans celle de sa misère fait l'orgueil. La connoissance de sa misère sans celle de Dieu fait le désespoir. La connoissance de Jésus-Christ fait le milieu, parce que nous y trouvons et Dieu et notre misère.

Tous ceux qui cherchent Dieu hors de Jésus-Christ, et qui s'arrêtent dans la nature, ou ils ne trouvent aucune lumière qui les satisfasse, ou ils arrivent à se former un moyen de connoître Dieu et de le servir sans médiateur : et par là ils tombent, ou dans l'athéisme, ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion chrétienne abhorre presque également.

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Dieu par Jésus-Christ. - Nous ne connoissons Dieu que par JésusChrist. Sans ce médiateur, est ôtée toute communication avec Dieu; par Jésus-Christ, nous connoissons Dieu. Tous ceux qui ont prétendu connoître Dieu et le prouver sans Jésus-Christ n'avoient que des preuves impuissantes. Mais pour prouver Jésus-Christ, nous avons les prophéties, qui sont des preuves solides et palpables. Et ces prophéties étant accomplies, et prouvées véritables par l'événement, marquent la certitude de ces vérités, et partant la preuve de la divinité de JésusChrist. En lui et par lui nous connoissons donc Dieu. Hors de là et sans l'Écriture, sans le péché originel, sans médiateur nécessaire promis et arrivé, on ne peut prouver absolument Dieu, ni enseigner une bonne doctrine ni une bonne morale. Mais par Jésus-Christ et en JésusChrist, on prouve Dieu, et on enseigne la morale et la doctrine. Jésus-Christ est donc le véritable Dieu des hommes.

Mais nous connoissons en même temps notre misère, car ce Dieu n'est autre chose que le réparateur de notre misère. Ainsi nous ne pouvons bien connoître Dieu qu'en connoissant nos iniquités.

Aussi ceux qui ont connu Dieu sans connoître leur misère ne l'ont pas glorifié, mais s'en sont glorifiés. Quia non cognovit per sapientiam, placuit Deo per stultitiam prædicationis salvos facere 2.

Non-seulement nous ne connoissons Dieu que par Jésus-Christ, mais nous ne nous connoissons nous-mêmes que par Jésus-Christ. Nous ne connoissons la vie, la mort que par Jésus-Christ. Hors de Jésus-Christ, nous ne savons ce que c'est ni que notre vie, ni que notre mort, ni que Dieu, ni que nous-mêmes.

Ainsi sans l'Écriture, qui n'a que Jésus-Christ pour objet, nous ne connoissons rien, et ne voyons qu'obscurité et confusion dans la nature de Dieu et dans la propre nature.

Sans Jésus-Christ, il faut que l'homme soit dans le vice et dans la misère; avec Jésus-Christ, l'homme est exempt de vice et de misère. En lui est toute notre vertu et toute notre félicité. Hors de lui, il n'y a que vice, misère, erreurs, ténèbres, mort, désespoir.

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Sans Jésus-Christ le monde ne subsisteroit pas; car il faudroit, ou qu'il fût détruit, ou qu'il fût comme un enfer.

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Il y en a de faux et de vrais. Il faut une marque pour les connoître ; autrement ils seroient inutiles. Or, ils ne sont pas inutiles, et sont au contraire fondement. Or, il faut que la règle qu'il nous donne soit telle, qu'elle ne détruise pas la preuve que les vrais miracles donnent de la vérité, qui est la fin principale des miracles.

Moïse en a donné deux : que la prédiction n'arrive pas, Deut., XVIII, 22, et qu'ils ne mènent point à l'idolâtrie3, Deut., XIII, 4; et Jésus

Christ une1.

Si la doctrine règle les miracles, les miracles sont inutiles pour la doctrine. Si les miracles règlent....

.... Dans le Vieux Testament, quand on vous détournera de Dieu. Dans le Nouveau, quand on vous détournera de Jésus-Christ. Voilà les occasions d'exclusion à la foi des miracles, marquées. Il ne faut pas y donner d'autres exclusions.

....

S'ensuit-il de là qu'ils auroient droit d'exclure tous les prophètes qui leur sont venus? Non. Ils eussent péché en n'excluant pas ceux qui nioient Dieu, et aussi péché d'exclure ceux qui ne nioient pas Dieu.

D'abord donc qu'on voit un miracle, il faut, ou se soumettre, ou avoir d'étranges marques du contraire. Il faut voir s'ils nient ou un Dieu, ou Jésus-Christ, ou l'Église.

S'il n'y avoit point de faux miracles, il y auroit certitude. S'il n'y avoit point de règle pour les discerner, les miracles seroient inutiles, et il n'y auroit pas de raison de croire. Or, il n'y a pas humainement de certitude humaine, mais raison.

3.

Toute religion est fausse, qui, dans sa foi, n'adore pas un Dieu comme principe de toutes choses, et qui, dans sa morale, n'aime pas un seul Dieu comme objet de toutes choses.

Les juifs avoient une doctrine de Dieu comme nous en avons une de Jésus-Christ, et confirmée par miracles; et défense de croire à tous faiseurs de miracles, et, de plus, ordre de recourir aux grands prêtres,

4. Article XVI de la seconde partie, dans Bossut.

2. On lit encore à la page 475 du manuscrit : « Règle. Il faut juger de la doctrine par les miracles, il faut juger des miracles par la doctrine. Tout cela est vrai, mais cela ne se contredit pas. >>

3. La phrase serait plus claire s'il y avait : «Et qu'ils mènent à l'idolatrie. » 4. Marc, Ix, 38: « Il n'est pas possible qu'un homme fasse un miracle en mon nom, et qu'en même temps il parle mal de moi. >>

et de s'en tenir à eux. Et ainsi toutes les raisons que nous avons pour refuser de croire les faiseurs de miracles, ils les avoient à l'égard de leurs prophètes. Et cependant ils étoient très-coupables de refuser les prophètes, à cause de leurs miracles, et Jésus-Christ; et n'eussent pas été coupables s'ils n'eussent point vu les miracles: Nisi fecissem, peccatum non haberent'. Donc toute la créance est sur les miracles.

Les preuves que Jésus-Christ et les apôtres tirent de l'Écriture ne sont pas démonstratives; car ils disent seulement que Moïse a dit qu'un prophète viendroit, mais ils ne prouvent pas par là que ce soit celui-là, et c'étoit toute la question. Ces passages ne servent donc qu'à montrer qu'on n'est pas contraire à l'Écriture, et qu'il n'y paroît point de répugnance, mais non pas qu'il y ait accord. Or, cela suffit, exclusion de répugnance, avec miracles.

4.

Jésus-Christ dit que les Écritures témoignent de lui, mais il ne montre pas en quoi.

Même les prophéties ne pouvoient pas prouver Jésus-Christ pendant sa vie. Et ainsi on n'eût pas été coupable de ne pas croire en lui avant sa mort, si les miracles n'eussent pas suffi sans la doctrine. Or, ceux qui ne croyoient pas en lui encore vivant étoient pécheurs, comme il le dit lui-même, et sans excuse. Donc il falloit qu'ils eussent une démonstration à laquelle ils résistassent. Or, ils n'avoient pas..., mais seulement les miracles; donc ils suffisent, quand la doctrine n'est pas contraire, et on doit y croire.

Jésus-Christ a vérifié qu'il étoit le Messie, jamais en vérifiant sa doctrine sur l'Écriture et les prophéties, et toujours par ses miracles. Il prouve qu'il remet les péchés, par un miracle.

Nicodème reconnoît par ses miracles 3, que sa doctrine est de Dieu : Scimus quia a Deo venisti magister ; nemo enim potest hæc signa facere quæ tu facis, nisi fuerit Deus cum eo. Il ne juge pas des miracles par la doctrine, mais de la doctrine par les miracles.

Il y a un devoir réciproque entre Dieu et les hommes.... Quid debui3? « Accusez-moi, dit Dieu dans Isaïe. Dieu doit accomplir ses promesses,

etc.

et

Les hommes doivent à Dieu de recevoir la religion qu'il leur envoie. Dieu doit aux hommes de ne les point induire en erreur. Or, ils seroient induits en erreur, si les faiseurs de miracles annonçoient une doctrine qui ne parût pas visiblement fausse aux lumières du sens commun, si un plus grand faiseur de miracles n'avoit déjà averti de ne les pas. croire. Ainsi, s'il y avoit division dans l'Eglise, et que les ariens, par exemple, qui se disoient fondés en l'Ecriture comme les catholiques, eussent fait des miracles, et non les catholiques, on eût été induit en erreur. Car, comme un homme qui nous annonce les secrets de Dieu n'est pas digne d'être cru sur son autorité privée, et que c'est pour cela que les impies en doutent : aussi un homme qui, pour marque de la

1. Jean, xv, 24. · 2. Ici un mot illisible. La Copie a lu, l'exposition. 3. Par les miracles de Jésus-Christ. 4. Jean, III, 2. — 5. Isaïe, v, 4.

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