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science de l'ordre de l'univers dont le péché a troublé les lois et ne peut accorder de conscience au principe divin de cet ordre.

A cet esprit voilé, il n'est rien à dire. Les preuves sans nombre que possède de Dieu le cœur simple et aimant, ne sont point des preuves pour l'esprit qui en a besoin.

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Il n'y a que la douleur qui sache convaincre de sa misère l'esclave du péché ; il n'y a que les larmes pour lui amollir le cœur et laver ses souillures; il n'y a que la mort pour lui parler de l'Éternel.

Si l'infini veut être unique en essence, sa manifestation en puissances d'amour et d'intelligence, réclame à son tour une pluralité de personnes divines.

L'amour sans un objet distinct de son sujet, forcé de se replier sur soi, de s'absorber dans ses propres embrassemens, ne serait qu'un égoïsme, qui, loin de cesser d'être de l'égoïsme en Dieu, ne ferait que revêtir les proportions de son immensité. Le sujet de l'amour appelle un non moi qui serve d'objet à son désir, et change ce désir en amour. Il en est de même de l'intelligence, qui ne peut se voir que dans la réflexion de sa lumière, prendre conscience d'elle-même que par l'opposition d'un objet.

Or, l'univers qui n'est que de Dieu, ne peut être qu'un objet de sa charité, mais non de son amour. La loi de l'amour est de donner et de recevoir, et de recevoir dans la même mesure que de donner, proportion sans laquelle l'amour ne saurait être dans sa plénitude et qui entraîne une égalité de

vie entre son sujet et son objet. Mais la substance ne peut que recevoir de l'essence, elle ne peut rien lui donner. Il faut que ce soit dans l'essence même de Dieu que s'opère cette distinction, il faut que ce soit Dieu même qui s'oppose à lui-même. Et l'unité qui résulte de l'immensité de son être, et la distinction nécessaire à la manifestation de sa vie, se concilie dans une unité d'essence dualisée en personne.

Cependant la loi d'échange veut, en même temps qu'une égalité de vie, une diversité d'attributs une similitude absolue entre les personnes divines rendrait vaine leur union; ne pouvant rien ajouter à la perfection de leur être, elles se complètent par la variété de leur puissance. L'amour est attribué à la première personne, l'intelligence à la seconde, et les rapports de développe

ment qui existent entre ces deux facultés constituent des relations hiérarchiques correspondantes entre les personnes qui les représentent. Comme l'amour suscite la lumière, éveille l'intelligence, et comme l'intelligence formule les aspirations de l'amour, définit, objective ses désirs, la première personne est le principe générateur de la seconde, et celle-ci est le Verbe de la première, elle la réfléchit, elle lui renvoie ses rayons de feu en rayons de lumière.

Mais cette génération du Verbe par le principe n'est qu'une évolution spirituelle de la vie, un rapport logique dans la manifestation de ses puissances. Le Verbe engendré n'est ni postérieur ni inférieur au principe générateur; ils sont tous deux contemporains de l'éternité, co-essentiels.

L'amour tend à l'union, à la possession réciproque le terme suprême de l'union est la fusion, la plus intime possession de deux êtres l'un par l'autre est leur unité. Les deux personnes divines sont une en essence spirituelle, en esprit. Mais si une unité plus absolue que l'unité d'être est possible, elle doit exister en Dieu, en qui tout est parfait. L'unité de conscience est une unité plus complète que celle de nature; c'est pourquoi l'unité des deux personnes divines dans l'esprit, est non seulement une unité d'être mais de conscience. L'esprit est une troisième personne qui procède des deux premières, en qui se consomme leur mariage dans sa plénitude absolue.

Toute corrompue et obscurcie qu'elle soit

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