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Dieu, l'unique principe des êtres, peut seul concentrer ses enfans dans son amour,

les consommer en son sein: tandis que l'homme doit délier peu à peu son enfant de son autorité, le faire passer de la sphère de la famille privée où s'opèrent ses premiers développemens, dans celle de la famille sociale qui a pour son éducation des moyens de providence et d'action, une expérience et des lumières qui ne peuvent être à la disposition de la première.

L'éducation qu'il reçoit de la société, au sortir des bras de sa mère, est confiée à des femmes, des mères communes, qui s'appliquent à lui former le cœur, le jugement, le goût, les croyances, lui enseignent à aimer le bien et le beau, lui apprennent à prier, l'habituent au dévoue

ment.

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Les hommes les plus moraux et les plus éclairés continuent et développent cette première éducation par l'instruction : celleci transforme en pensées les instincts que l'autre a déposés dans le cœur, éclaire, vérifie ses croyances, étudie la vocation, en provoque l'éveil, en éprouve la réalité et en développe les facultés et les organes.

Enfin le jeune homme reçoit une suprême initiation par les voyages. Il va contempler par tout le monde les merveilles de la création divine, étudier les complémens que le genre humain y a apportés, concevoir ce qui reste à accomplir dans l'avenir, et ce que lui, dans sa vie et la sphère de ses forces, pourra réaliser.

Et sur tous ces théâtres, au milieu de tous ces événemens, des impressions lui

sont secrètement suscitées, qui confirment celles qu'il recevait déjà dans le sein maternel, par la sollicitude dont la société entoure la femme qui est devenue mère, la Providence dont elle l'enveloppe, l'atmosphère musicale et religieuse dans laquelle elle la fait respirer.

Et cette conception, cette éducation, cette instruction chrétienne identiques et progressives depuis le premier jour, et continuées par la législation jusqu'au terme de la vie, sont comme une création nouvelle, la création d'un nouvel homme, qui ne conserve de l'égoïsme de l'ancien qu'un sentiment restreint dans les limites de la conservation, et dont la charité, devenue un instinct naturel, un besoin, une passion, fait chanter tous les hommes en chœur, les fait tous vivre les uns dans les autres en Dieu.

TRINITÉ SOCIALE.

La famille sociale est, comme la famille privée, constituée selon la loi de la famille divine, dela sainte Trinité. Elle est composée de trois ordres, de trois personnes sociales, principe affectif, verbe et esprit, dont les diverses fonctions correspondent à celles de l'Etre divin.

Le principe affectif suscite l'amour de Dieu, des hommes, de la nature; il lie, il engendre.

Le verbe conçoit l'objet idéal de l'amour,

perçoit les moyens de sa réalisation, l'in

carne en créations.

Enfin, ces deux ordres se réunissent en un seul et troisième, l'esprit, qui procède de l'un et de l'autre, dans l'unité duquel se fondent toutes les individualités de l'être social, se fécondent ses puissances.

Le principe affectif suscite l'amour de Dieu, des hommes, de la nature; il lie, il engendre.

Dieu est la source de l'amour, de l'intelligence, de la vie de l'homme, comme il est le principe créateur de son être. Ces facultés dont l'homme jouit par son union naturelle avec Dieu, s'élèvent à une nouvelle puissance par l'accélération de cette union, par

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