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par le péché, l'image de cette unité et de cette trinité, se retrouve encore dans l'union spirituelle de l'homme et de la femme. Ce n'est point l'homme seul ou la femme seule qui est fait à l'image de Dieu; c'est l'être humain mâle et femelle, qui manifeste la trinité de l'être divin. Ne chercher la réflexion de cette trinité que dans l'individu où il n'y a qu'une distinction de facultés et d'opérations, mais point de personne, c'est incliner l'esprit à ne voir dans les personnes de la Trinité que des propriétés diverses de sa nature (2).

Dans l'homme et la femme séparés, sont les facultés d'amour et d'intelligence en un seul esprit; mais considérées dans la femme et l'homme réunis dans l'unité du mariage spirituel, ces facultés sont, comme en Dieu, des personnes distinctes. L'amour est surtout

attribué à la femme, qui n'a d'intelligence que pour recevoir celle de l'homme; et l'intelligence est surtout attribuée à l'homme, qui n'a d'amour que pour recevoir celui de la femme. L'homme détermine l'objet de l'affection de la femme, réfléchit, exprime, réalise son amour en Verbe, comme la femme engendre l'homme à son amour, inspire son intelligence, allume sa pensée, vivifie sa lumière.

Que la femme interroge son cœur dans ses pures effusions, elle sentira dans son amour d'épouse une tendresse maternelle pour son époux. C'est que la femme est le principe de la vie de l'homme, comme épouse non moins que comme mère, ainsi que l'amour en Dieu est le principe générateur du Verbe; et l'homme est le fils de la femme, et à la fois son époux, fils spirituel de son épouse

non moins que fils substantiel de sa mère, ainsi que le Verbe divin est le fils du principe éternel, en même temps que son éternel époux.

Enfin si l'être humain depuis la dissolution de son unité primitive et la corporisation de ses personnes, ne réfléchit plus qu'imparfaitement la troisième face de la Trinité divine, l'époux et l'épouse dans leur plus ardent amour, dans leur plus pure effusion comprennent le mystère de cette unité par le martyre qu'ils éprouvent de ne pouvoir que s'embrasser, que s'étreindre, de ne pouvoir se dissoudre, se fondre en un ange, mourir à eux pour ressusciter l'un l'autre en un esprit unique.

Cependant dans l'éclair où le ciel se rouvre à leur amour pour le féconder, ils re

trouvent dans la communion de leur vie

l'unité de leur esprit ; où est le toi, où est

le moi dans cette extase? Ne sont-ils pas dépossédés d'eux-mêmes, ne sont-ils pas deux en un seul esprit, comme ils ne sont plus deux corps, mais une seule chair?

Tel est l'esprit divin, troisième personne en qui se consomment les deux premières, comme il est leur essence commune.

Dieu s'oppose à lui-même dans ses deux premières personnes pour s'aimer, et se dépose dans la troisième pour consommer son amour. Et cette distinction et cette identification sont simultanées, immanentes dans la plénitude de l'être divin. Son unité n'abolit pas sa dualité, mais ces deux modes coexistent en trinité. Et l'amour du prin

cipe et du verbe dans l'esprit se renouvelle éternellement dans ses voluptés infinies.

La trinité est ainsi le nombre constitutif de l'unité vivante. Un Dieu multiple en essence ne pourrait être infini, ne pourrait exister. Un Dieu unique en personne, ne pourrait aimer, ne pourrait vivre dans son infinité. Un autre Dieu qu'une essence unique en trois personnes égales ne saurait être le Dieu vivant.

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