circonférence et entre tous les centres géné raux, et de ceux-ci au centre du monde, où tous les peuples viennent incessamment, par ce rapprochement des distances, se prendre une main fraternelle, et former, par leurs enfans choisis entre les plus saints et les plus glorieux, le nœud d'un immense réseau qui leur communique à tous un même sang, une même vie, un unique amour.

Des peuples nomades, des sociétés voyageuses, sphères cométaires de l'humanité, vont de système en système organiser les travaux humanitaires, reboiser les montagnes, dessécher les marais, refouler les sables des déserts, et y faire éclore de fécondes oasis; ils fondent en ces régions conquises sur la mort, des colonies nouvelles ; ils répandent, en créations, par toute la

terre la lumière et la chaleur, qu'ils reviennent incessamment puiser à son centre fécond, soleil vivant de l'Église, qui commu

nique à celui où les étoiles allument leurs rayons.

TRANSFIGURATION.

Ces puissances créatrices, d'abord mécaniques, finissent par retrouver leur magie primitive dans ces associations théocratiques, dont les harmonies, maintenues d'abord par la sagesse et la force des lois, dépouillent elles-mêmes ce caractère artificiel, pour ne plus conserver d'autre lien que l'amour.

Car l'homme atteint à sa suprême initiation chrétienne; il sait désormais que l'amour est l'unique source de bonheur, le moyen de toute puissance, le principe de

toute gloire; et tous ses efforts ne tendent plus qu'à purifier, étendre, exalter sans relâche et sans mesure la charité dans son

cœur.

Cette charité universelle se manifeste en sympathies magnétiques, qui font vivre chaque homme en tous et tous de la vie de l'Homme-Dieu. L'intelligence retrouve la vue, abolit la loi d'impénétrabilité des substances, et surprend les secrets de la force vivante et créatrice du monde; la volonté humaine ressaisit la direction de ces forces, redevient la providence de la terre; et les élémens assouplis par son amour obéissent à sa parole. Ce n'est plus avec ses mains et la sueur de son front que l'homme féconde la terre; c'est le feu céleste qu'il fait jaillir du sein de la terre, qu'il soutire des nuées, c'est le tonnerre apprivoisé

qu'il rend son esclave, et dont il fait servir les forces immenses à ses immenses opérations.

Cependant le corps de l'homme subit lui-même de profondes modifications. L'alliance de Dieu et de l'homme, après avoir rétabli l'alliance de l'homme avec l'homme et avec la nature, rétablit celle de l'homme avec lui-même dans ses deux faces de chair et d'esprit. La réhabilitation de l'esprit transfigure la chair et sanctifie désormais toutes ses inclinations. La division, la lutte entre ces deux natures est abolie; l'esprit plus puissant ne mutile plus la chair, la chair revivifiée ne s'oppose plus aux mouvemens de l'esprit. Les passions de la première ne sont plus que des forces plastiques pour les créations de l'autre. Les maladies du corps, résultant de sa corruption, de