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l'Eucharistie, où, sous les espèces visibles du pain et du vin, il cacha l'offrande invisible de son sang et de nos cœurs. Telle est l'explication du sacrifice chrétien; explication qui ne blesse ni le bon sens, ni la philosophie; et si le lecteur veut la méditer un moment, peut-être lui ouvrira-t-elle quelques nouvelles vues sur les saints abîmes de nos mystères.

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CHAPITRE VI.

CÉRÉMONIES ET PRIÈRES DE LA MESSE.

L ne reste donc plus qu'à justifier les rites du sacrifice 1. Or, supposons que la messe soit une cérémonie antique, dont on trouve les prières et la description dans les jeux séculaires d'Horace, ou dans quelques tragédies grecques : comme nous ferions admirer ce dialogue qui ouvre le sacrifice chrétien ! *. Je m'approcherai de l'autel de Dieu.

R. Du Dieu qui réjouit ma jeunesse.

. Faites luire votre lumière et votre vérité ; elles m'ont conduit dans vos tabernacles et sur votre montagne sainte.

R. Je m'approcherai de l'autel de Dieu, du Dieu qui réjouit ma jeunesse.

Voyez la note Q à la fin du volume.

TOME XIII.

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*. Je chanterai vos louanges sur la harpe, ó Seigneur! mais, mon áme, d'où vient ta tristesse, et pourquoi me troubles-tu ?

R. Espérez en Dieu, etc.

Ce dialogue est un véritable poëme lyrique entre le prêtre et le catéchumène : le premier, plein de jours et d'expérience, gémit sur la misère de l'homme, pour lequel il va offrir le sacrifice; le second, rempli d'espoir et de jeunesse, chante la victime par qui il sera racheté.

Vient ensuite le Confiteor, prière admirable par sa moralité. Le prêtre implore la miséricorde du Tout-Puissant pour le peuple et pour lui-même.

Le dialogue recommence.

*. Seigneur, écoutez ma prière!

R.

. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous. Alors le sacrificateur monte à l'autel, s'incline, et baise avec respect la pierre qui, dans les anciens jours, cachoit les os des martyrs. Souvenir des catacombes.

En ce moment le prêtre est saisi d'un feu divin comme les prophètes d'Israël, il entonne le cantique chanté par les anges sur le berceau du Sauveur, et dont Ezéchiel entendit une partie dans la nue.

<< Gloire à Dieu dans les hauteurs du ciel, et paix aux hommes de bonne volonté sur la

terre ! Nous vous louons, nous vous bénissons, nous vous adorons, Roi du ciel, dans votre gloire immense! etc. >>

L'épître succède au cantique. L'ami du Rédempteur du monde, Jean, fait entendre des paroles pleines de douceur, ou le sublime Paul, insultant à la mort, découvre les mystères de Dieu. Prêt à lire une leçon de l'Évangile, le prêtre s'arrête, et supplie l'Éternel de purifier ses lèvres avec le charbon de feu dont il toucha les lèvres d'Isaïe. Alors les paroles de JésusChrist retentissent dans l'assemblée : c'est le jugement sur la femme adultère, c'est le Samaritain versant le baume dans les plaies du voyageur, ce sont les petits enfants bénis dans leur

innocence.

Que peuvent faire le prêtre et l'assemblée, après avoir entendu de telles paroles? Déclarer sans doute qu'ils croient fermement à l'existence d'un Dieu qui laissa de tels exemples à la terre. Le symbole de la foi est donc chanté en triomphe. La philosophie, qui se pique d'applaudir aux grandes choses, auroit dû remarquer que c'est la première fois que tout un peuple a professé publiquement le dogme de l'unité d'un Dieu: Credo in unum Deum.

Cependant le sacrificateur prépare l'hostie pour lui, pour les vivants, pour les morts. Il

présente le calice : « Seigneur, nous vous offrons la coupe de notre salut. » Il bénit le pain et le vin. « Venez, Dieu éternel, bénissez ce sacrifice.»> Il lave ses mains.

« Je laverai mes mains entre les innocents... Oh! ne me faites point finir mes jours parmi ceux qui aiment le sang. »

Souvenir des persécutions.

Tout étant préparé, le célébrant se tourne vers le peuple, et dit :

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« Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice. »

Le prêtre reste un moment en silence, puis tout à coup annonçant l'éternité : Per omnia secula seculorum, il s'écrie:

« Élevez vos cœurs ! »

Et mille voix répondent :

« Habemus ad Dominum: Nous les élevons vers le Seigneur. »

La préface est chantée sur l'antique mélopée ou récitatif de la tragédie grecque; les Dominations, les Puissances, les Vertus, les Anges et les Séraphins sont invités à descendre avec la grande victime, et à répéter, avec le choeur des fidèles, le triple Sanctus et l'Hozannah

éternel.

*

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