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dispute qui s'éleva entre eux, au com- I suite. Quel qu'en soit l'ordre, l'analyse

des mixtes détermine d'abord le rang de chacun dans la série, et de plus le rapport des nombres A et B. Comme chaque substance peut entrer dans plusieurs combinaisons, il y a plusieurs manières de calculer ce rapport; ce qui fournit autant de moyens de vérification. Cependant, quelques mixtes peuvent manquer dans la série, ce qui rend incertain le rang qu'occupent les autres ces cas douteux sont résolus par analogie. Ainsi, et c'est là le point important, les différentes proportions suivant lesquelles une substance se combine avec une autre, peuvent être exprimées au moyen d'un certain nombre constant multiplié par 1, par 2, par 3, etc.

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mencement de ce siècle, fut alors mis hors de doute, et décidé conformément à l'opinion de Proust; et les travaux postérieurs des chimistes, si nombreux et si variés, l'ont toujours confirmé depuis. Dans la fixité des proportions chimiques, l'influence du nombre commence à paraître; mais d'une manière obscure et confuse, parce que la vraie unité qui convient aux substances ne se montre pas encore; elle est éclipsée, voilée par l'unité matérielle du poids. Deux termes chimiques peuvent se combiner en plusieurs proportions définies, auxquelles correspondent autant de mixtes. L'oxigène, le soufre, forment souvent, avec un même métal, des combinaisons qui ne diffèrent que par la proportion de l'oxigène et du soufre. Le même acide peut former avec la même base plusieurs sels distincts, qui ne diffèrent que par le degré d'acidité et d'alcalinité. Or, dans ce cas, si l'un des termes intervient dans ces combinaisons multiples pour une quantité constante, les quantités de l'autre terme sont entre elles dans des rapports simples; croissantes, comme la suite 1, 2, 5, 4, etc., où décroissantes, comme l'inverse 4, 1/2, 1/3, etc. : c'est la loi des proportions multiples, découverte par Dalton. Aucune autre substance ne démontre mieux cette loi que l'azote dans ses combinaisons avec l'oxigène : l'exemple est trop connu pour être cité. Ici, se montrent clairement la discontinuité, l'intermittence, mais aussi le rhythme constant et régulier qui préside aux combinaisons multiples. Soit done A la quantité constante de l'un des termes les quantités proportionnelles de l'autre terme pourront être représentées par B, 2B, 3B..., si elles sont croissantes; ou par B, 1/2B, 1/3B..., si elles sont décroissantes; ce qui fournit la série de combinaisons multiples 3A+B, 2A+B, A+B, A+2B, A+ 5B....drogène. L'analyse de l'eau fournit imCes coefficients s'élèvent rarement jus- médiatement le nombre de l'oxigène, qu'à 7, et n'excèdent jamais 12. Si qui est 8. L'analyse de l'acide carboniles deux termes chimiques sont de que donne 6 pour le nombre du carpremier ordre, cette série représente bone. Celle du gaz ammoniac donne tous les binaires qui 'en peuvent résul-7 pour l'azote. Et ainsi des autres. Cela ter; s'ils sont du second ordre, elle re- veut dire que les différentes proportions présente tous les ternaires, et ainsi de suivant lesquelles ces substances peu

Cela posé, toutes les substances simples pouvant se combiner deux à deux, plusieurs, telles que l'oxigène, le chlore, etc., pouvant même se combiner avec toutes les autres, on comprend qu'il existe entre elles une relation non interrompue, et que la proportionnalité qui les unit deux à deux se continue de proche en proche, et les rallie toutes à un même système numérique; de telle sorte qu'en prenant pour terme de com➜ paraison ou pour unité le poids d'une des substances, on détermine par là même pour chacune des autres ce nombre constant, dont les multiples simples reproduisent les différentes proportions suivant lesquelles elle peut se combiner. On conçoit de plus que ces nombres spécifiques étant déterminés pour les substances simples, il est facile d'en déduire ceux des mixtes des différents ordres.

La substance la plus propre à fournir cette unité paraît être l'hydrogène. Sa nature à la fois combustible et métallique semble le désigner pour être la commune mesure des substances. Soit donc pris pour unité le poids de l'hy

vent se combiner sont pour l'hydrogène, 1, 2, 3, ...; pour l'oxigène, 8, 16, 24, ...; pour le carbone, 6, 12, 18, ...; etc.... Par où l'on eutrevoit le caractère et, en quelque sorte, l'allure particulière de chaque substance dans la combinaison.

se représenter cette loi dont il est la traduction mécanique exacte. On conçoit la matière comme formée de petites masses ou molécules; chaque substance a sa molécule propre, caractérisée par sa qualité chimique et son poids. La combinaison consiste dans l'union mécanique ou juxta-position des molécules : 1 molécule d'une substance s'unit à 1, ou 2, ou 3, etc., molécules d'une autre substance. Le poids de la molé cule est exprimé par le nombre spéci→

Ce nombre spécifique de chaque substance qui l'accompagne dans ses combinaisons, qui entre comme facteur invariable dans ses différentes proportions, en est sans doute la mesure naturelle ou le module; et on peut le re-fique de la substance. Cela est simple garder comme une unité propre à la substance et qui ne convient qu'à elle. Car chaque chose en son espèce a son unité propre, qui est sa règle et sa mesure, et qu'elle porte invariablement avec elle. C'est le rayon pour le cercle, le jour pour la durée, la vitesse pour la force.

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Le tableau des proportions chimiques évaluées en poids ne présente que des hombres confus, inextricables, nécessairement inexacts, et parmi lesquels il est impossible de saisir le plus faible indice d'une loi; mais dès qu'on à éliminé de ces proportions l'unité fictive du poids, et qu'on l'a remplacée par F'unité vraie qui convient à chaque substance, on aperçoit d'abord l'ordre et la clarté on voit apparaître ces nombres simples et premiers, principes de toute numération, et par là même de toute composition; qui règlent les accords et mesurent le cours des astres; qu'on trouve écrits dans la pierre, dans la plante, comme dans l'animal ; qui semblent régir toutes choses, jusqu'aux formes de la pensée; nombres vraiment simples et premiers, puisqu'on les découvre au fond de toute existence, et qu'ils sont pour la quantité ce que les éléments sont pour la qualité. A l'aide de ces nombres, l'intelligence satisfaite contemple, sous le voile matériel, les rapports qui lient les substances, les lois de leur composition; et apercevant dans le corps le plus abject la même harmonie qui règne dans les cieux, elle -reconnaît en l'adorant la divine sagesse.

De la seconde loi est sorti le nouveau système des atomes dont l'idée appartient encore à Dalton. Ce système est, en effet, la manière la plus simple de

et facile; cela est plus précis, plus explicite et beaucoup mieux accommodé aux faits que l'ancien système de Pémocrite, qui avait d'ailleurs une tout autre portée. Sans nous expliquer sur la forme exclusivement mécanique de cette cons ception, nous nous bornerons à remarquer que la dénomination d'atome imposée à la molécule chimique ne semble pas motivée, et qu'elle est même tout à fait impropre. En déclarant indivisibles et insécables les molécules des substances simples, Dalton a résolu trop vite, et sans y être autorisé, une très-grande question que la chimie n'est point appelée à résoudre, celle de la divisibilité de la matière à l'infini. Rien pourtant ne l'obligeait à prendre parti dans cette grande question. Il suffisait à la loi des proportions multiples que la molécule chimique simple fùt indivisible chimiquement; et il eût été prudent de s'en tenir là, au lieu de prétendre à l'indivisibilité absolue. Mais il y a plus ; on a reconnu que les prétendus atomes étaient divisibles; l'existence de leurs moitiés le prouve évidemment. On sait, en effet, que, pour certaines substances, la molécule chimique pèse deux fois autant que cette autre molécule, encore sans nom, dont la capacité pour la chaleur est constante, quelle que soit la substance. Déjà on avait remarqué que la molécule de gaz ou de vapeur est quelquefois double ou triple de la molécule chimique. Le mot atome est donc désormais sans objet en chimie, et il disparaitra certainement de cette science, aussitôt que les chimistes attacheront quelque importance à la précision du langage. Le mot atome appartient à la métaphysique, seule compétente sur la

question de la divisibilité de la matière | vrai que la qualité chimique pouvant à l'infini.

La troisième loi est le fondement de la statique chimique: elle achève et complète le système, en fournissant pour chaque genre de mixte ternaire la mesure de sa qualité chimique ou son degré de saturation. La qualité chimique et la saturation procèdent en sens inverse; l'une s'accroît comme l'autre décroit: toutes deux dépendent du rapport des quantités de l'élément négatif dans l'acide et dans la base. Quand la saturation est à son maximum, la qualité chimique est nulle; il y a alors équilibre entre les deux forces opposées; il y a neutralité. Dans cet état, le rapport acquiert pour chaque genre une cer taine valeur moyenne à laquelle on peut comparer toutes les autres, et qui peut servir de 0 ou d'origine pour l'évalua tion de la qualité chimique et du degré de saturation.

Dans les carbonates neutres, l'acide renferme deux fois autant d'oxigène que la base; la valeur moyenne du rap port est 2. Dans les sulfates, les borates, les silicates, etc., la valeur moyenne est 3. Dans les nitrates, elle est égale à 5. Dans les phosphates et les arséniates, c'est 5; 2. Nous retrouvons encore ici dans la pondération des mixtes ces mê mes nombres qui expriment leur développement proportionnel. Il est remárquable que l'état neutre ne puisse se rencontrer que dans les mixtes ternaires, à part un petit nombre d'exceptions: la plupart des mixtes binaires, en effet, et principalement les oxures, conservent une qualité chimique plus ou moins énergique, positive ou néga tive, qui les pousse impérieusement la combinaison.

passer du positif au négatif, semble aussi devoir passer par 0: mais il n'en est point ainsi, parce que sa variation ayant lieu d'une manière intermittente et discontinue, selon la seconde loi, elle saute par dessus 0, sans y passer. Cet état de neutralité absolue, qui ne peut être atteint, est la fin de l'œuvre chimique, le terme où il tend sans cesse, où il trouverait son achèvement et sa perfection, s'il était possible qu'il y parvînt.

La démonstration de cette troisième loi repose sur ces deux faits généraux. Le premier, dù à Wenzel, consiste en ceci : Quand deux sels neutres se décomposent mutuellement, les nouveaux sels provenant de la décomposition sont également neutres. Voici le second que F'on doit à Richter: Si, dans une dissolution de sel métallique, à un degré de saturation quelconque, on plonge un métal capable de précipiter celui qui est dissous, le degré de saturation de la liqueur demeure le même, avant, pendant et après la précipitation. Ce qui prouve que ce degré de saturation est indépendant du radical métallique et ne dépend que du rapport de l'acide à l'oxigène de la base. Les quantités du métal substitué et du métal précipité sont dans le même rapport que les poids de leurs atomes. Il est remarquable que cette loi, qui se présente la dernière dans l'ordre logique, ait été trouvée | avant les deux autres.

Telles sont les lois qui régissent la composition des substances dans le règne minéral ou inorganique.

La première loi prescrit la condition des substances susceptibles de se combiner ces substances sont du même ordre.

Quand nous parlons de l'état neutre, il faut entendre un état qui n'en diffère pas d'une manière sensible pour nos moyens d'observation. La neutralité ou l'équilibre des forces chimiques ne sau-nies, et elles sont multiples. raient exister d'une manière absolue dans le régime de la terre: car ce serait le repos de la matière. Toujours un mixte, si bien pondéré qu'il puisse être, conserve une faible tendance chimique, dont l'action lente et inaperçue doit amener plus tard șa destruction. Il est

La seconde détermine les proportions dans lesquelles la combinaison peut avoir lieu': ces proportions sont défi

La troisième donne la mesure de la qualité chimique pour tout mixte ternaire cette mesure dépend du rapport des quantités de l'élément négatif dans les deux termes.

On a vu que la composition des substances minérales repose sur trois élé

ments principaux un comburant, un combustible et un métal.

Voyons comment ces trois éléments interviennent dans la composition.

Peu de substances minérales sont chimiquement simples: quelques combustibles, tels que le carbone, le soufre, l'arsenic; quelques minéraux, tels que le fer, le platine, l'or, le mercure, l'argent. Mais cet état n'est point définitif. Ces substances sont destinées à être brûlées ou minéralisées, et converties par l'action de l'oxigène en mixtes binaires ou ternaires. Elles sont, pour ainsi dire, incomplètes, et encore au début de la carrière qu'elles sont appelées à parcourir. La formule qui les représente est C ou M.

trois éléments principaux concourent à la production de la substance minérale. Remarquons que la formule chimique est toujours un binome, dont chaque terme peut lui-même se résoudre en un binome, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on arrive à des termes simples ou élémentaires. Ainsi, la composition se développe et s'articule par l'accroissement et la multiplication du même type radical. Or, ceci est une loi générale qui régit aussi bien la corporisation que la composition, qui embrasse à la fois les corps bruts et les corps organisés.

La composition de la substance, en général, ne dépend pas seulement de la nature et du nombre des éléments; elle dépend aussi de leur arrangement, de l'ordre dans lequel ils sont combinés ; ce qu'on pourrait appeler la forme intérieure de la substance, le type de la composition. Or, la considération de ce

Un grand nombre sont des mixtes binaires, tels que des oxures, des sulfures, des arseniures, uniques ou multiples. Cet état, comme le précédent, n'est point définitif. Ces substances doivent tôt ou tard subir l'action de l'oxi-type est importante; car c'est lui qui cagène, se combiner entre elles et se transformer ainsi en mixtes ternaires. La formule qui les représente est M+mo ou M + mC.

La plupart des substances minérales sont des mixtes ternaires, composés de deux binaires, un acide et une base. Le radical de l'acide est un combustible; le radical de la base est un métal; l'oxigène leur est commun, acidifiant l'un, basifiant l'autre. Un tel mixte, quand il est sensiblement neutre, est stable, et peut persévérer indéfiniment dans cet état, sous le régime de la terre. Le mixte ternaire est le vrai type de la substance minérale. Voici sa formule, en faisant abstraction des coefficients numériques: MO + CO.

Enfin il en est de quaternaires, composées de deux ternaires, et représentées par la formule MO, CO+M'O, CO. Mais ces substances ont des propriétés chimiques de même ordre que les précédentes. L'union des deux ternaires ne développe aucun caractère nouveau, et ne constitue pas un degré plus avancé dans la carrière minérale.

Dans ces diverses formules, on peut lire les fonctions respectives du métal, du combustible et du comburant, et se rendre compte de la manière dont ces

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ractérise la substance; c'est en lui que réside son mérite; il est dans la substance la représentation, le sceau de l'idée. Le type ordonne le nombre, qui assigne à chaque nature élémentaire sa part d'influence. Ces trois déterminent complétement la substance; et si un seul vient à changer, ce n'est plus la même substance.

Les substances de même type, quels que soient le nombre et la nature de leurs éléments, sont dites analogues. On a appelé isomères celles qui, composées des mêmes éléments, et en même nombre, diffèrent cependant par le type. Dans les deux règnes organiques, qui n'admettent que quatre éléments, où les types de composition sont trèsvariés, puisque les termes de différents ordres peuvent s'y combiner ; il y a peu d'analogues et beaucoup d'isomères. Les plus importantes sont isomères quand elles sont du même ordre. Les trois ternaires qui forment la base du végétal : l'amidon, le ligneux, la gomme, sont isomères, ainsi que les trois quaternaires qui forment la base de l'animal: l'albumine, la fibrine, le gluten. Au contraire, dans le règne minéral où les éléments sont nombreux et divers, où les types sont restreints

et réduits à trois ou quatre, en vertu de la première et de la seconde loi, un grand nombre des substances du même ordre sont analogues, et il est douteux qu'il puisse en exister d'isomères.

La substance matérielle s'annonce par ses affinités, ses propriétés chimiques. Les circonstances chimiques au milieu desquelles une substance est produite ou plutôt réalisée, exercent souvent une influence remarquable sur certaines de ses propriétés, qui paraît consister à les suspendre plutôt qu'à les changer. La substance se présente alors avec une diversité d'aspects qui ferait croire à plusieurs substances. C'est une sorte de polymorphisme chimique qui n'a pas encore reçu de nom particulier, et qu'on a mal à propos confondu avec l'isomérie. L'oxure d'étain formé dans l'acide nitrique bouillant n'a pas les mêmes propriétés que celui qu'on précipite de la solution de chlorure dans l'eau, et pourtant c'est la même composition, c'est le même mixte. L'oxure de titane présente un pareil exemple de ce dimorphisme, beaucoup plus fréquent qu'on ne croirait au premier abord; car il suffit souvent d'une simple calcination pour le faire naître, comme il arrive à l'alumine, à la zircone et à quelques autres. Toutefois le règne minéral en fournit peu d'exemples: on ne trouve guère à citer que la silice, qui d'une part se trouve en solution dans certaines eaux thermales, et qui d'autre part constitue le quartz, insoluble et inattaquable par la voie humide. A travers ces diverses formes, l'unité de substance se fait connaître à ceci, qu'il est possible, au moyen d'un régime chimique convenable, de passer d'une forme à l'autre, sans altérer dans le sujet les trois caractères énoncés plus haut. Tout revient donc à la détermination de ces caractères. Sa nature et le nombre des éléments sont fournis par les procédés ordinaires de l'analyse chimique. Quant à la manière dont ces éléments sont combinés entre eux, on parvient à la connaître par la loi des substitutions. La détermination des types, tel est l'objet précis de cette loi si peu comprise jusqu'à ce jour, parce que le type lui-même a été méconnu.

Aussitôt que la substance minérale est constituée, elle s'étend, se corporise et prend une forme déterminée; c'est alors le minéral. Cette transition de la substance au corps se fait par la molécule intégrante, principe du corps, et fin de la substance. Les molécules intégrantes en se groupant et s'équilibrant, en vertu des forces attractive et répulsive inhérentes à leur nature, composent un système statique, qui est l'embryon cristallin, ou la molécule plastique, dont la forme infinitésimale dépend de la substance et des circonstances physiques au milieu desquelles s'opère la cristallisation naissante. Cette forme initiale a été appelé primitive; elle est toujours polyédrique ou régulière, soit par rapport à un centre, soit par rapport à un axe. Quand les circonstances environnantes sont calmes et paisibles, la molécule cristalline, en s'ajoutant à elle-même, se juxtaposant et se multipliant suivant de certaines loix qu'enseigne la cristallographie, produit d'abord la forme primitive en dimensions finies, et ensuite le cortége varié des formes secondaires, toujours polyédriques, soumises aux mêmes conditions de symétrie ou de régularité que la primitive, et au sein desquelles on peut retrouver celleci, soit par le clivage, soit en consultant les modifications que subit la lumière en s'y réfractant. Ces formes polyédriques sont les cristaux, splendide ornement du règne minéral; mais aussi vaste sujet de méditation, où le philosophe cherchera longtemps encore à surprendre le mécanisme de la corporisation, ou de la construction de la matière.

Dès que le minéral est formé, il persévère indéfiniment dans le même état, toujours semblable à lui-même, il n'y a pour lui ni succession, ni développement, ni passé, ni avenir : il est comme étranger au temps. Tous ses rapports naturels sont avec l'espace,sa véritable région. L'action mécanique ne peut rien sur sa nature; elle se borne à changer sa figure, son aspect, ses dimensions, sans pouvoir jamais atteindre la forme primitive, encore moins la composition. Si loin que vous poussiez la subdivision ou le cli

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