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trop souvent impurs. Nous essaierons [difier d'après les circonstances extéde ne pas abuser de l'indulgence de rieures des pays où il s'implantait, et nos lecteurs, et nous leur promettons d'après les institutions même des sode garder, avec l'aide de Dieu, le lan- ciétés où il était admis. Ainsi, en pregage chaste et digne qui convient à un mier lieu, l'esprit hellénique étant hoschrétien. tile aux divisions arbitraires des nations orientales, et repoussant toute idée de castes exclusives, le principe de liberté présidera aussi à l'initiation, en ce sens que cette initiation ne sera pas le privilége absolu et le domaine inabordable d'une des classes de l'État. Au contraire, le titre de citoyen suffira pour ouvrir l'entrée des sanctuaires les plus redoutés; et le rang ou la naissance ne placeront pas entre l'homme et la science mystique d'infranchissables barrières. Mais pour être accessible à tous, la doctrine ésotérique n'en sera pas moins placée sous la sauvegarde du secret le plus inviolable; la société elle-même la protégera de sa garantie toute-puissante, et le glaive de la loi, obéissant à la malédiction de l'hierophante, frappera impitoyablement le coupable dévoué à l'exécration publique pour avoir divulgué les mystères du temple.

Ce double et triste caractère d'obscurité et d'impureté se rencontre au plus haut degré dans la religion des Grecs. D'une part le polythéisme grossier des masses n'offre qu'un amas confus de fables et de folies, de mythes puérils, incohérents pour la plupart et presque toujours obscènes, qu'une série de scandaleuses aventures où les dieux descendent aux rôles les plus honteux ou les plus ridicules, qu'une suite de rites gracieux et poétiques quelquefois et de fêtes déshonorées habituellement par la licence la plus effrénée; spectacle affligeant pour l'honneur de l'humanité, et où il est impossible de rien trouver qui ressemble à un dogme, rien qui puisse être considéré comme une croyance. Les sens sont tout, l'esprit et le cœur ne sont rien dans le paganisme des multitudes helléniques. La morale est blessée, la raison révoltée, la dignité humaine abaissée, la pudeur outragée, et, ce que l'on a de mieux à faire, c'est d'en détourner les yeux. A peine peuton espérer, en effet, à force de travail et de critique, d'arracher à ces basses ténèbres quelques rayons perdus d'une lointaine et incomplète vérité. Mais quant à y rencontrer les éléments d'une religion dans le sens élevé et pur de ce mot, quant à y trouver les bases d'une doctrine et d'une foi religieuses, il faut y renoncer et chercher ailleurs.

En second lieu, le même principe dé liberté qui laissait à tous la faculté de se faire initier, avait pour autre conséquence de ne rendre cette initiation obligatoire à personne. On pouvait par faitement être magistrat ou prince, exercer les premières charges de l'Etat, ouvrir, comme Socrate, une haute. école de philosophie, commander les armées ou siéger à l'aréopage, sans avoir obtenu le titre d'épopte, sans avoir été reçu dans la chaîne mystique, et sans avoir participé aux solennels honneurs de l'autopsie éleusinienne. I

C'est dans les rangs élevés de la nation, c'est au milieu de l'aristocratie, parmi les hommes de pouvoir et d'in-y a mieux : cette condition n'était pas telligence, c'est surtout à l'ombre des sanctuaires privilégiés que s'abritent et se conservent les doctrines sacrées. Car là aussi il y a des castes sacerdotales, là aussi il y a des mystères et des initiations; et par conséquent une théologie secrète, marquée au double sceau de la tradition et de la révélation.

Seulement, en se propageant sur le sol de la Grèce, l'enseignement mystique a dû s'approprier au caractère même des populations, il a dû se mo

nécessaire pour les prêtres des divinités populaires, et les ministres de tous les sanctuaires qui couvraient la surface de la Grèce, pouvaient être complétement étrangers aux doctrines et aux cérémonies de Samothrace ou d'Éleusis.

Si donc jamais peuple fut partagé en deux grandes fractions par les idées religieuses, et si distinction, fut jamais tranchée entre les croyances des hommes élevés de l'aristocratie politique et

sans

intellectuelle, et les croyances ou le culte de la multitude, nulle part cette division n'apparut aussi nettement que dans la Grèce. On peut donc, crainte, laisser de côté le culte populaire, et l'on peut être assuré que si l'on parvient à connaître la croyance de la classe élevée, la croyance des initiés, on aura la clef du dogme religieux, on possédera l'essence même de la théologie.

Mais ici se présentent de graves, de sérieuses difficultés. D'abord, rien de moins aisé que d'arriver jusqu'à la doctrine ésotérique. Autant le polythéisme populaire était connu, répandu, chanté par les poëtes, célébré par les historiens, vivant dans les temples, dans les statues, dans les monuments extérieurs et publics, autant les croyances mystiques étaient entourées de jalouses et d'effrayantes précautions; autant elles étaient soigneusement cachées sous d'impénétrables voiles, autant leurs rites et leurs cérémonies étaient ensevelis dans le secret, autant leur enseignement était dérobé aux profanes. Une simple allusion aux pratiques mystérieuses était punie par la mort et la confiscation des biens, et une colonne était érigée pour perpétuer avec l'horreur du crime le souvenir du châtiment'. Un seul vers d'Eschyle faillit lui | coûter la vie : accusé d'avoir révélé la génération de Persephoné, il n'échappa qu'en prouvant qu'il n'était pas initié. La tête de Diagoras fut mise à prix pour une indiscrétion; on sait tout ce qu'il en coûta à Alcibiade pour avoir seulement imité les cérémonies d'Éleusis; et Aristote lui-même, accusé d'avoir profané les mystères, parce qu'il avait sacrifié selon les rites d'Éleusis à Pythias, fille adoptive de l'eunuque Hermias, gouverneur de la Lydie, fut obligé de quitter Athènes et de se retirer à Chalcis, où il mourut 2. On comprend qu'alors le nombre des trahisons fut rare, et que par conséquent nous ayons reçu des anciens fort peu de documents sur une matière où la loi du

silence était garantie par une pénalité aussi rigoureuse. Aussi serions-nous à peu près privés de tout éclaircissement, si le christianisme, en arrachant des initiés aux erreurs du paganisme, n'avait pas obtenu d'eux des aveux publics et de solennels témoignages. Attaquée alors de front et en butte aux reproches accablants des Pères de l'Église, la doctrine ésotérique dut se défendre, et la polémique appela la publicité sur ses enseignements. Flétrie d'une part à cause des infamies dont elle entourait ses cérémonies, et de l'autre invoquée en preuve pour les quelques débris des vérités primordiales qu'elle avait sauvées presque à son insu, elle fut obligée de se dévoiler. Enfin elle descendit ellemême dans l'arène, et se plaçant sous l'égide des néoplatoniciens, elle se prépara à dissiper les nuages dont elle s'était entourée jusque-là. Malheureusement les néoplatoniciens trouvant en elle une arme qui ne manquait pas de puissance contre le christianisme, ne voulurent pas la présenter dans sa réalité complète. Ils sentirent bien qu'on la tournerait contre eux avec trop d'avantages, s'ils ne la façonnaient pas d'une manière plus conforme à leurs intérêts et à leur cause. Au lieu de la donner telle que l'avait laissée le passage des siècles, telle que l'avaient conservée les différents âges de la civilisation hellénique, telle que l'avaient faite la nature oùblieuse de l'esprit humain, et les inventions de la sophistique sacerdotale, ils l'adaptèrent à leur système semi-oriental, semi-hellénique, et elle apparut revue, corrigée et obscurcie encore par la succession sacrée d'Alexandrie.

On comprend alors qu'au milieu de cette confusion, en présence des versions successives que les temps en ont pu fournir, en présence de l'interprétation moderne de l'école néoplatonicienne, il soit excessivement difficile de déterminer ce qui est essentiellement primordial, ce qui appartient à l'isotérisme primitif, ce qui fait le fond de la pure doctrine.

D'autant plus que la langue mystique

Meursius, Eleusinia. - Barthélemy, Voyage est pleine elle-même d'obscurités, que

d'Anacharsis, t. V.

• Ouvaroff, Essai sur les Mystères.

le dogme est enveloppé sous les formes les plus bizarres et souvent les plus in

compréhensibles, que le symbolisme | cerdotales qui les desservaient, et des

l'entoure de ses conceptions étranges, l'étouffe sous de capricieuses ou d'impures images, le dissimule sous d'îndéchiffrables énigmes.

Viennent ensuite mille contradictions apparentes ou réelles, dont les unes s'expliquent par des faits extérieurs, dont l'appréciation est quelquefois impossible, dont les autres se résolvent par les accidents de la vie religieuse, par des alliances de divinités, par le mélange de deux cultes, par l'introduction amiable ou forcée de divers éléments étrangers de croyances ou d'opinions, par le souvenir devenu sacré de quelques événements nationaux, ou par les mille péripéties dont un sanctuaire comme celui de Samothrace ou d'Éleusis a pu et dû être le théâtre, depuis les premiers âges de la Grèce jusqu'à la conquête romaine ou jusqu'à l'invasion d'Alaric.

initiations qui s'y pratiquaient, ce sont des faits impossibles à contester; l'antiquité tout entière les célèbre par les plus éclatants témoignages, et elle se plaît à les environner du respect le plus profond et de l'admiration la plus constante.

Quant à la nature de l'enseignement qui y était conservé, nul doute qu'il ne fût d'un caractère extrêmement grave, extrêmement imposant et digne, au moins dans l'origine, au moins dans l'esprit de ceux qui le donnaient ou qui le sollicitaient, d'une vénération sans bornes et d'une foi absolue. On a beaucoup écrit et beaucoup disserté sur l'essence même de la doctrine ésotérique. Des hommes pleins de savoir et de mérite n'ont voulu y voir que la transmission secrète de quelques lois d'agriculture, de quelques procédés artistiques, ou la révélation de quelques Maintenant faut-il se laisser découra- maximes de haute morale. D'autres ger par toutes ces difficultés ? Nous ne hommes non moins recommandables le croyons pas. Si la question est obs- par leur érudition ont prétendu n'y cure, si jamais, que nous sachions, rencontrer que de monstrueuses impuelle n'a été envisagée au point de vue retés, que des débauches excessives et où nous la traitons, néanmoins les élé- contre nature, ou les inventions de la ments de solution sont acquis. La criti- fourberie sacerdotale et la mise en œuque a rassemblé de précieux matériaux. vre de moyens inconnus, magnétiques, Nous en userons avec une extrême ré- électriques ou autres, pour imprimer serve, et cette réserve nous est com- la terreur au peuple et pour maintenir mandée par l'aspérité du sujet. Mais une puissance tyrannique. Ces opinions après avoir mis nos conclusions sous la ne nous paraissent pas complétement sauvegarde de notre loyale intention admissibles. Sans doute, et cela est éviet d'une recherche longue et conscien- dent à nos yeux, les créations du génie cieuse, nous croyons pouvoir assurer de l'homme, divinisées et mises sous la que, grâce aux études des derniers siè- garde de l'apothéose, entraient pour cles et du nôtre en particulier, grâce beaucoup dans l'enseignement de ceraux passages qui nous sont parvenus tains mystères. Nous comprenons pardes auteurs anciens, grâce surtout aux faitement que l'inventeur ou l'introducadmirables travaux des écrivains illus-teur de l'agriculture dans l'Attique, par tres que l'Église bénit du nom de Pères, nous sommes en état de donner une démonstration suffisante de cette vérité : En Grèce, une TRIADE divine faisait le fondement de toute théologie; cette doctrine, renfermée dans le secret de temples privilégiés, était confiée à une classe distincte de prêtres, et n'était livrée aux citoyens que sous le sceau de l'initiation.

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exemple, ait cru devoir placer à l'abri de l'inviolabilité des autels l'art précieux qu'il apportait à un peuple non civilisé. Nous comprenons parfaitement que l'étranger qui abordait sur les rivages de la Grèce avec ses dieux et sa civilisation les confondît l'une et les autres dans le respect qu'il exigeait des peuplades barbares qu'il avait à convertir et à vaincre. Nous comprenons aussi que les prêtres fissent, comme en Egyp te, mystère de leur science, pour en

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harnelles, et malgré les prodiges d'in

famie que l'antiquité nous révèle, nous avons d'une part encore assez bonne opinion de l'intelligence de l'homme, telle dégradée qu'on se la représente, nous respectons assez la plus noble partie de notre nature, pour être persuadés que l'appât de la débauche lui fit solliciter seul l'admission aux mystères: non, il est impossible de croire que des hommes d'une intelligence aussi haute que les poètes, les orateurs, les philosophes de l'ancienne Grèce, que des hommes d'un esprit aussi sublime que le divin Platon, par exemple, passassent volontiers sous les Fourches Caudines de l'initiation, uniquement pour se livrer dans l'ombre aux mauvais appétits d'une chair corrompue. Et d'ailleurs, il y a contre cette hypothèse une raison péremptoire. Les sages et les politiques, les grands et les magistrats de l'Hellade se seraient-ils soumis aux épreuves longues et pénibles du rite d'Eleusis ou de Samothrace, dans le seul but de se procurer les coupables jouissances qu'ils possédaient à la face du soleil et sous le toit domestique? Non, certes.

faire plus sûrement profit et puissance. Nous comprenons enfin que la reconnaissance publique ait fort bien pu, en rendant les honneurs de l'apothéose à un grand prince ou à un grand homme, déposer dans le trésor du sanctuaire la mémoire de son œuvre et des services qu'il avait rendus. Il est, en second lieu, très-naturel et très-logique de penser que la législation et la justice aient été abritées sous les voûtes du temple, et que les Tables de la loi sociale aient été gardées soigneusement dans le lieu le plus sacré de l'édifice, absolument comme la loi de Dieu était placée dans l'arche sainte. Il n'est ensuite malheureusement que trop vrai, pour la honte de l'espèce humaine, que les enceintes mystérieuses ont été le théâtre des plus effroyables infamies; il n'est que trop vrai que la perfidie des prêtres et des grands se jouait de la crédulité des initiés et l'exploitait aplaisir Il est fort possible d'ailleurs que les sciences physiques arrivées à un certain degré de perfectionnement fussent employées avec beaucoup d'habileté dans les cérémonies; nous n'en voudrions pour preuve que l'antre de Trophonius, où l'on trouva tout le mécanisme extrêmement ingénieux qui rendait les oracles. Mais était-ce là tout? Nous ne pou vons le croire. Telle avide que l'on soit en droit de supposer la curiosité de l'homme, telle grossière que l'on puisse et que l'on doive imaginer sa crédulité, ces deux penchants ne sont pourtant ni assez impérieux ni assez durables pour justifier l'existence séculaire de doctrines qui ne se rapporteraient qu'à quelques préceptes de morale ou qu'à certaines lois d'art ou d'agriculture. Le développement de la civilisation, les progrès intellectuels si rapides dans la Grèce, eussent promptement rendu inutile et dérisoire le secret gardé dans les temples sur des notions que le sophiste le moins habile, l'artiste, l'agriculteur, le médecin le moins savant auraient obtenues par l'étude ou par le travail individuel. Quant à la licence effrénée des sanctuaires mystiques, quel que soit l'attrait puissant des basses convoitises de notre être, quel que soit l'entrainement brutal des passions et des voluptés

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Il y avait donc autre chose dans les mystères. Il y avait l'espoir de satisfaire le besoin invincible de notre âme l'espoir d'une doctrine élevée, supérieure, l'espoir de connaître. Cette soif inextinguible de l'intelligence, cette faim insatiable de l'esprit et du cœur, le désir de la science, et non pas seulement de la science humaine, mais de la science surhumaine, surnaturelle, divine, voilà l'appât invincible offert par les ministres de ces sanctuaires redoutés; voilà ce qui faisait leur force, leur vie, leur puissance; voilà ce qui y attirait sans cesse les flots pressés d'une foule avide et passionnée; voilà ce qui ployait à des pratiques insensées les âmes les plus fières et les plus hautaines, les orgueils les plus intraitables, les raisons les plus sceptiques et les plus indépendantes qui furent jamais.

Oui, il s'agissait dans le développement de cette doctrine cachée avec tant de soin aux profanes, il s'agissait des questions supérieures que ne saurait résoudre seul le génie de la créature;

crêté, la religión par excellence. L'épithète de télestes, de parfaits, donnée aux initiés, corrobore notre raisonnement, et il ne nous reste plus qu'à ajouter avec Chrysippe : ‹ Dans les mystères on reçoit de justes notions sur la divinité; ↳ avec Proclus: Les mystères retirent les âmes de cette vie matérielle et mortelle pour les réunir aux dieux; » et de conclure avec M. Ouvaroff. Le rap

il s'agissait des notions précieuses que le Créateur avait daigné communiquer à l'œuvre de ses mains, et dont le souvenir, conservé d'âge en âge, était transmis comme un inestimable trésor; il s'agissait des origines de l'humanité, de la formation du monde, de la destinée primitive et de la destinée future de l'homme; il s'agissait de la nature et de l'essence de la Divinité, de toutes les traditions enfin dont la révélation pri-port véritable que nous avons reconnu mordiale était l'unique et l'adorable

source.

Ah! sans doute ces traditions étaient cruellement mélangées de fourberies et d'erreurs; sans doute la parole primitive avait été successivement entourée de ténèbres épaisses; sans doute la mémoire des leçons divines avait été singulièrement altérée, et difficilement la vérité pouvait-elle se faire jour sous les voiles impurs qui la conservaient en Pétouffant; sans doute les instincts rebelles de la nature humaine avaient mélé de honteuses pratiques et de criminels enseignements aux purs et sim-ples dogmes de la révélation antique; mais toujours est-il que fa science de Dieu faisait le fond de la doctrine ésotérique et le plus ardent désir de l'âme inquiète et brûlante des adeptes.

Et qu'on ne pense pas ici que notre imagination fasse les frais de cet axiome. Non, l'expérience et les faits témoigneront pour nous dans la suite de ces études. D'ailleurs le nom même des mystéres explique ou annonce le caractère de l'enseignement qu'on y recevait. Tandis, en effet, que le mot de mystère, upa, implique l'idée de secret et de silence, le mot non moins usité d'orgies, pra, et de télètes, tirà, complètent la démonstration, puisque l'un signifie cérémonies religieuses et que l'autre exprime la perfection; trois appellations synonymes qui se développent et s'expliquent mutuellement. Les mystères étaient donc la perfection des cérémonies religieuses, la religion se

* De μύειν, fermer. Sainte-Croix, Recherches sur les Mystères de l'Antiquité, éd. de Sacy, t. I, au

commencement.

• Idem.

? Idem.

entre ces initiations et la source véritable de toutes nos lumières suffit pour croire que non-seulement on y acqué«rait de justes notions sur la divinité, sur les relations de l'homme avec elle, • sur la dignité primitive de la nature humaine, sur sa chute, sur l'immor« talité de l'âme, sur les moyens de son retour vers Dieu, enfin sur un autre ordre de choses après la mort; mais encore on y découvrait des traditions « orales et même des traditions écrites, restes précieux du grand naufrage de Phumanité.

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C'est ce que nous espérons prouver l'histoire à la main.

Il y avait en Grèce plusieurs centres d'enseignement mystérieux théologique. Les deux principaux étaient Samothrace et Eleusis. Au premier d'entre eux se rattache une foule de temples secondaires; le second, bien qu'il ait de grandes affinités avec le premier, porte un caractère relativement plus moderne, plus éxclusif, plus un le lien qui l'unit aux religions étrangères, l'on pourrait presque dire aux croyan ces universelles, est plus évident. Nous nous en occuperons plus positivement."

Une profonde obscurité règne sur l'origine du sanctuaire de Samothrace. A peine éclairé par le reflet de quelque mythe oriental, son berceau se perd dans la nuit des temps. Il appartient vraisemblablement aux premières épo ques de la domination, des Pélasges en Grèce. Et quand on songe que cette

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Proclus, ad Platonis politic,, P, 569, Aváуety μὲν ἀπὸ τῆς ἐνύλου καὶ θνητοειδούς ζωῆς τὰς ψυχὰς xxi duváπtev toi Osais, Ces derniers mots sont extrêmement remarquables; nous aurons occasion d'y revenir.

* Essai sur les Mystères d'Elebih, balvąza

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