Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

tanément chefs du Sanhedrin, comme | salem, le divin enfant', et qui, à cette

on voyait quelquefois à Rome deux Césars assis sur le même trône.

Ces deux José livrèrent la tradition à 26. Josué, fils de Perahhia, et à Nitthaï d'Arbel. Ceux-ci à

occasion, transporté d'une sainte joie, entonna l'hymne si suave Nunc dimittis que l'Église répète à complies. C'est à cette circonstance qu'il faut attribuer le mauvais vouloir du pharisaïsme envers

27. Juda, fils de Tabbaï, et à Siméon, ce rabbin, à qui sa doctrine, aussi bien fils de Schathah. Ceux-ci à

28. Schemaya et à Abtalian, tous deux prosélytes de justice, c'est-à-dire convertis à la religion révélée, comme aussi tous deux descendants de Sennacherib, roi d'Assyrie, dont l'armée avait été miraculeusement détruite devant JérusaIem qu'elle assiégeait. 4 Rois, XIX, 22.

Ces derniers livrèrent la tradition à 29. Hillel et Schammaï, deux célèbres antagonistes théologiques. Leurs disciples, qui épousaient les querelles des maîtres, en venaient souvent aux mains, faute de raisons logiques, avec un tel acharnement, qu'il restait des morts sur la place. Ces deux docteurs enseignaient du temps d'Auguste et d'Hérode, quarante ans environ avant Jésus-Christ. « Sammai igitur et Hellel, dit S. Jérôme, « non multò prius quam Dominus nasceretur orti sunt in Judæa1. › D

Hillel, surnommé l'Ancien et aussi le Babylonien, parce qu'il était né à Babylone, était issu, du côté maternel, de la royale famille de David 2.

Hillel et Schammaï transmirent la tradition à

30. Rabban Yohhanau (Jean), fils de Zaccaï, et à Rabban Siméon, fils de Hillel, l'antagoniste de Schammaï, dont nous venons de parler.

On croit généralement que ce dernier est le Siméon qui a eu le bonheur de tenir dans ses bras, au temple de Jéru

In Is., VIII, t. IV, p. 123, éd. citée.

* Un autre Rabbi-Hillel, auteur du Calendrier juif, neuvième descendant de Hillel-l'Ancien, reçut le baptême à son lit de mort, vers 320, des mains de l'évêque de Tiberiade. Il fit appeler ce prélat par son confident Joseph, qui dans la suite s'est converti aussi. Il écarta les témoins juifs, en prétextant qu'il avait besoin de rester seul avec ce médecin, pour se faire administrer un remède avec l'eau qu'il s'était fait apporter. Ces détails ont été donnés par Josèphe à S. Epiphane, lui-même juif converti, qui les a insérés dans son livre contre les hérésies. Voyez tome II de ses œuvres, p. 127, num. 4 de Péd. de Paris, 1622.

|

que sa naissance et ron rang élevé dans la synagogue, attiraient une grande considération dans toute la Judée. Le Talmud, traité Abot, et les livres Halihhut-Olam, by nun2, qui traitent ex professo des pères de la tradition, passent sous silence notre Rabban Siméon. Ils aiment mieux enlever ainsi un anneau de la chaîne traditionnelle, que de nommer l'illustre Nâci qui avait donné dans le lieu saint un témoignage public à celui qui est la consolation d'Israël. Dans les livres des autres rabbins, qui ne parlent des descendants de Hillel qu'avec la plus grande vénération, et recueillent avec un soin religieux le moindre de leurs propos, le nom de Rabban Siméon est simplement enregistré, sans qu'ils l'accompagnent de quelques citations de ses enseignements, comme ils font à l'égard des autres Pères. Ponr ne pas interrompre la suite de la tradition, ou pour donner la postérité de Hillel, ils nomment froidement et comme à regret, Rabban Siméon, et se hâtent de passer à son successeur.

Des titres des docteurs juifs.

Nous voyons ici pour la première fois, vers la naissance du christianisme, des titres honorifiques, comme rabban, rabbi, etc., qui accompagnent les noms des docteurs de la synagogue,‹ Avant cette génération, disent les rabbins, les docteurs étaient si excellents, que leur simple nom propre était au-dessus de tous les titres. » Toutefois, rabban est le le titre plus distingués. Les titres qui vien

'S. Luc, 11, 25 suiv.

⚫ Ce livre a été traduit en latin, en 1654, par Constantin-l'Empereur, sous le titre de Clavis talmudica. 3 Consolationem Israël. S. Luc, ubi supra,

גדול מרבן שמן •

5 Voy. Maimonides, préface de son commentaire de la Mischna; chronique de David Gans, année 3500.

nent après celui-ci sont : rabbi et ribbi, Į tés d'entre eux, il jouissait dans sa nadonnés aux Pères de la terre sainte ; tion d'une grande considération. Aussi rab; rabbana, rabboné, rabboni, abba, saint Paul, pour se rendre les Juifs favomar', tous noms chaldaïques ou babylo-rables, eut-il soin de se présenter devant niens, donnés aux Pères de la Babylonie. Les scribes et les pharisiens du temps de Notre-Seigneur, étaient singulièrement ambitieux de ces titres divers. Ils aiment, disait-il, à être salués rabbi, et à recevoir les honneurs attachés à cette qualification distinctive. Amant autem primos recubitus in cœnis, et primas cathedras in synagogis, et salutationes in foro, et vocari ab hominibus rabbi 2.

Il n'y eut que sept docteurs qui aient porté le haut titre de rabban, tous revêtus de la dignité de nâci; nous aurons occasion de nommer les six autres en continuant la chaîne de la tradition. Ce sont, en quelque sorte, sept sages de la synagogue, comme la Grèce avec les siens.

Suite de la chaîne traditionnelle.

Rabban Siméon livra la tradition à 31. Rabban Gamaliel, son fils, surnommé l'Ancien.

eux comme disciple de ce docteur tant estimé. « Secus pedes Gamaliel, dit-il, eruditus juxtà veritatem paternæ legis'. » Lorsque le sénat de Jérusalem délibérait sur le moyen de mettre à mort les apôtres, Gamaliel empêcha leur condamnation en déclarant indirectement que l'établissement de la religion chrétienne était l'œuvre de Dieu2. Il s'exprima dans cette circonstance avec tant de prudence et d'adresse, que loin de soulever contre lui ses turbulents collègues, il les attira à son avis. Quelques Pères de l'Église, comme saint Clément, Bède et autres, soutiennent que déjà alors il était chrétien, et que, d'après le conseil des apôtres, il n'en faisait pas profession publiquement, afin de favoriser plus facilement l'Église naissante, conduite que tenait également au troisième siècle saint Sébastien à l'égard de l'empereur Dioclétien, auprès duquel il avait beaucoup de crédit. Dans tous les cas, il se convertit avant S. Paul, selon saint Jean-Chrysostome, Homélie IV sur les Actes des apôtres.

Saint Gamaliel enterra saint Étienne dans sa propre maison, qui était proche de Jérusalem, et ordonna qu'on le mît

C'est aux pieds de ce rabban que Rabbi Saul a puisé cette connaissance profonde de la loi mosaïque, dont, devenu apôtre de l'Évangile sous le nom de Paul, il fit, avec l'assistance du dis-lui-même dans le tombeau du glorieux pensateur des dons", un si heureux usage, en prêchant Jésus-Crist crucifié, point unique, comme il disait si bien, de toute sa science. Non enim judicavi me scire aliquid inter vos, nisi Jesum Christum, et hunc crucifixum. »

Gamaliel, qui eut encore pour discipłe saint Barnabé et le protomartyr saint Étienne, embrassa plus tard le christianisme et le pratiqua si fidèlement, que l'Église le compte au nombre des saints. Il est porté au martyrologe du 3 août, avec son fils Abibon. Membre de la secte des pharisiens, sans adopter le fanatisme extravagant des plus exal

C'est-à-dire Seigneur, notre seigneur, seigneurs, monseigneur, père, seigneur.

* Matth., xxit, 6, 7.

Dator munerum.

4 1 Cor. II, 2.

protomartyr. La relation du prêtre Lucien, consignée dans le Martyrologe, dans les Bollandistes et autres ouvrages hagiographies, rend compte de la vision miraculeuse dans laquelle S. Gamaliel

Nous ne saurions trop, ni trop souvent, insister sur ces mots, juxta veritatem, qui prouvent que l'Église regarde comme sainte la doctrine de l'ancienne synagogue, quand elle était pure, sans alliage pharisaique.

* Act., v, 34 suiv.

3 Ce père n'est pas dans le martyrologe romain. Benoit XIV, dans sa savante dissertation, adressée en forme de bref au roi de Portugal, et imprimée à la tête du martyrologe romain qu'il donna en 1749, développe les motifs de cette omission. Mais Clément d'Alexandrie est nommé dans le martyrologe de Paris au 4 décembre. Ce calendrier, en grande partie, n'est autre chose que celui d'Usuard, qui a été longtemps en usage dans la plupart des églises de France.

lui découvrit, en 415, le lieu où étaient | l'empereur Antonin, qu'à son grand ses reliques, et celles de S. Étienne.

à

Rabban Gamaliel transmit la tradition

32. Rabban Siméon II, son fils. Celui

ci à

53. Rabbi Juda, son fils, surnommé le Saint le Náci, ou simplement Rabbi par excellence. Ce dernier n'est pas qualifié rabban; la grande vénération dont il jouissait le mettait, disent les rabbins, bien au-dessus de ce titre.

Les Thanaïtes, que nous venons d'énumérer, étaient également assistés chacun d'un Bèt-din, consistoire, synode.

Rabbi Juda devait son influence dans la synagogue, autant à son opulence et au crédit dont il jouissait auprès de

savoir et à l'austérité de sa vie. Il était né en 120 de notre ère à Tsipporé, ville forte de la Galilée, au pied du Carmel, voisine de Cana et de Nazareth, importante par sa position, sous le rapport stratégique, au rapport de Josèphe, qui en parle souvent dans ses Antiquités, dans sa Guerre des Juifs et dans sa vie. Cette ville est encore désignée dans les auteurs anciens sous les noms suivants : Sepphôris (Josèphe), Sephôris, Semphoris, Semphorum, Diocésarée, Autocratoris. D'après Hégésippe, cette ville a vu naître aussi les deux sœurs sainte Anne et Hermane, l'une mère de la trèssainte Vierge, l'autre de Ste Elisabeth. Le chev. DRACH.

TABLEAU HISTORIQUE DE L'INSTRUCTION SECONDAIRE
EN FRANCE,

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS;

PAR M. KILIAN.

La question de la liberté d'enseigne- [ ment n'a jamais été si constamment débattue que depuis deux ans. C'est le ministère lui-même qui l'a réveillée en 1841. On se rappelle l'émotion que produisit alors le projet de M. Villemain, émotion qui dure encore quoique l'œuvre imprudente qui l'avait excitée soit tombée depuis sous la réprobation unanime. M. Villemain n'avait pas craint d'appeler ce projet Loi pour la liberté d'enseignement. Un êvêque a dit : « changez un mot de ce titre pour qu'il soit vrai, ne dites pas pour mais contre cette liberté.

A la même époque où le ministre de l'instruction publique soutenait dans les comités de la chambre des députés la loi qu'il avait soumise à leur délibération, M. Kilian, chef de bureau de son ministère, faisait paraître un livre sur l'instruction secondaire. La critique de cet ouvrage est d'une véritable actualité en présence du mouvement qui s'est

opéré dans l'intervalle des deux sessions, en présence surtout des promesses que ce pouvoir a renouvelées et qu'il s'est engagé de réaliser avant l'expiration de la législature actuelle.

L'ouvrage de M. Kilian a été fait par ordre, cela est évident. Il a pour but d'appuyer les plans de M. Villemain, il tend à prouver l'excellence de l'Université et à montrer depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, qu'elle a sans cesse marché dans une voie de perfectionnement et de progrès. C'est une manière indirecte d'intervenir dans le débat actuel. L'auteur s'écrie dans sa préface: « nous n'y entrerons pas. » Cela lui a paru bon et utile à dire, mais le travail en définitif n'est rien autre chose qu'un plaidoyer historique, qu'une apologie déguisée du projet de 1841. Ce projet, selon l'auteur, assure à la fois les droits de l'État et des familles, et le libre développement de l'instruction secondaire. Voilà, certes, une déclaration explicite; elle est

textuellement extraite de l'ouvrage que nous examinons; et quoique, dans son expression absolue, elle se trouve cachée et perdue, pour ainsi dire, au milieu du volume, elle est, à n'en pas douter, la pensée primitive et la conclusion pratique de l'écrivain, il ne se préocupe que de la faire prévaloir.

Telle est l'inspiration du travail, tel en est le but. Étudions-le maintenant en lui-même.

M. Kilian glisse très-légèrement sur la situation qui précéda la révolution de 4789. Est-ce ignorance des faits? Est-ce habileté d'avocat? Peu nous importe. Toujours est-il qu'il paraît à la gêne dans l'examen de cette époque à laquelle il consacre à peine la dixième partie de son livre. Encore toutes les questions ne sont-elles pas également abordées dans ce rapide exposé. Il en est qui ressortent, mais d'autres qui s'effacent sous sa plume, et là comme ailleurs il est difficile de ne pas soupçonner une sorte de préméditation. Si cette préméditation a existé, elle fait plus d'honneur à la prudence du publiciste officiel qu'à l'impartialité de l'historien.

Ainsi, le seul sujet qui ait trouvé ses développements nécessaires, le seul qui se présente avec tous ses avantages, le sujet exclusif de M. Kilian est, on peut le dire, le côté purement littéraire et scientifique de l'instruction secondaire. L'état de l'instruction est tracé avec complaisance; mais quelques lignes à peine sont consacrées à l'éducation; la partie morale est sacrifiée à la partie intellectuelle, et dans cette partie même, ce ne sont pas toujours les points les plus intéressants qui dominent. S'agit-il, par exemple, du progrès des études, on parle beaucoup des programmes et très-peu des résultats qu'ils ont produits; on parle beaucoup des méthodes et des études, très-peu des disciples et des maîtres. Ce qui est sans contredit le mieux traité, c'est la statistique des colléges successivement fondés, du nombre de leurs élèves, des changements que le temps a introduits dans l'ordre des classes, dans la division des connaissances et de l'enseigne ment, dans les émoluments des profes. seurs. Il y a dans ces chapitres du soin, T. XV. N° 88. 1843.

sinon de la nouveauté; mais l'esprit systématique de l'écrivain trouve ́encore le moyen de percer au milieu de ces chiffres innocents. On voit avec étonnement qu'il s'efforce, en dépit des faits, de prouver tantôt par son silence et tantôt par des inductions, que l'essor de l'esprit humain n'a été qu'un long et difficile triomphe sur le clergé, sur les moines, sur l'Église.

[ocr errors]

-

Voici, par exemple, l'anecdote instructive que M. Kilian a jugé bon d'insérer dans sa compilation. « Un grec fugitif, Grégoire de Tiferne, raconte-t-il, ouvrit à Paris, en 1458, un cours de grec qui fut suivi par beaucoup d'élèves. « On vient de trouver une langue nouvelle qu'on nomme grecque, disait en chaire un moine de cette époque; il faut s'en garantir, elle enfante toutes les hérésies. L'auteur ajoute : « Malgré ce charitable avertissement, l'Université appela d'Italie d'autres savants professeurs. » L'auteur, il est vrai, ne dit pas quel était ce moine, ni à quelle autorité lui-même emprunte son récit. Mais est-il besoin d'explication et de preuves? C'est une affaire de tant de honte pour les moines et de tant d'honneur pour l'Université! Toutefois, ce fait fûtil vrai, que prouverait-il? Serait-ce par hasard que la langue grecque n'ait pas été dès l'origine du christianisme féconde en hérésies? Serait-ce surtout que les Grecs du 15° siècle n'étaient pas enveloppés dans les séductions du schisme et de l'hérésie? A envisager les choses au point de vue historique, le moine inconnu aurait peut-être raison beaucoup plus encore que M. Kilian.

Pour nous, nous n'attachons pas autant de prix que l'auteur à ses recherches favorites. Elles n'offrent pas d'ailleurs le mérite d'une grande difficulté vaincue. Ne nous arrêtons donc point sur la création des diverses académies, sur la fondation des écoles, des colléges, voire même sur l'institution du collége de France. Ne signalons pas l'oubli profond où reste ensevelie la Sorbonne. Passons même sur les plans de réforme proposés par Ramus, par Montaigne et par Rabelais, choses plus dignes d'intérêt. Constatons seulement qu'il est de ces figures vénérables qui commandent

19

toujours un regard d'affection et un | justice à l'influence catholique et d'avouer que la science eût alors infailliblement péri, si elle n'eût trouvé refuge dans le palais des évêques et dans les cloîtres des couvents.

soupir de regret; telle est celle de ce bon Rollin, le vertueux et modeste auteur du Traité des Etudes. M. Kilian lui a rendu justice, et comme M. Villemaiu l'avait fait avant lui, il n'a eu qu'à citer les paroles du grand-maître de l'Université.

Nous avons hâte d'en finir avec ces détails pour regarder en face l'Université ancienne et en esquisser ensuite le portrait. Dans ce tableau, nous ne voulons prendre que l'œuvre de M. Kilian pour modèle; c'est dire que nous ne la reproduisons pas sans réserves. La première de toutes ces réserves, et celle qu'il est nécessaire d'enregistrer dès à présent est celle-ci; nous protestons formellement contre la prétention de M. Kilian de donner l'Université de Paris pour seule mère à l'Université impériale. Nous pourrions discuter d'abord jusqu'à quel point la première ne serait pas en droit de désavouer la prétendue fille dont on la gratifie; mais en tout cas, si l'on admet que l'Université impériale ait eu pour mère l'Université de Paris, uniquement parce qu'elle en a hérité, cette question d'origine se complique de toutes les autres successions que notre monopole a recueillies. En effet les universités de provinces également dépouillées par la nouvelle organisation de l'instruction publique seraient, sans nul doute, aussi bien que leur rivale de Paris, en droit de réclamer l'honneur d'avoir donné le jour à notre institution moderne. Sans nous arrêter davantage à cette injustice de M. Kilian, jetons un coup d'œil avec lui sur les siècles antérieurs à la naissance de l'Université de Paris et sur ceux où elle acquit tout son éclat. Quelque brève que soit la narration de l'écrivain universitaire, elle renferme des faits dignes de remarque.

Pour remonter à l'origine des écoles d'instruction secondaire, il n'est pas nécessaire d'arriver jusqu'au bas empire. Notre historien nous dit d'ailleurs qu'en France même, on ne sait rien des écoles que les rois des Francs fondèrent ou plutôt qu'ils laissèrent subsister, sinon leur existence qui s'éteignit bientôt dans les tourmentes de cette époque difficile. Ici pourtant il est bien forcé de rendre

[ocr errors]

Du 6o au 7° siècle, dit-il, de nouvelles écoles s'établirent partout sous l'influence du clergé chrétien; chaque siége épiscopal, chaque monastère eut la sienne. Les évêques enseignaient euxmêmes la grammaire, non-seulement aux clercs, mais aussi à la jeunesse séculière. La règle de saint Benoît prescrivit au moine le plus instruit de donner tous les jours des leçons à la jeunesse au moins pendant trois heures. Ces écoles furent divisées en deux ordres, les petites et les grandes; et, pour que la discipline monastique n'eût pas à souffrir de l'affluence des élèves laïques, des classes furent ouvertes en dehors des cloîtres pour les externes'. C'est ainsi que les écoles épiscopales de Paris, de Tours, de Reims, de Poitiers, devinrent florissantes sous saint Germain 2, saint Grégoire, saint Remi et Fortunat; c'est ainsi que les monastères de Saint - Wandrille où l'on comptait jusqu'à trois cents étudiants", de Luxeuil, de Jumiéges, de Saint-Médard de Soissons, acquirent une grande célébrité.

Le règne de Charlemagne en mettant barrière aux envahissements de l'ignorance germanique, imprima une impulsion nouvelle aux sciences et aux lettres, mais n'introduisit pas de changements notables dans la constitution des écoles. Seulement elles brillèrent d'un plus vif éclat. A cette époque se rapporte l'illustration des écoles de Ferrières en Gatinais, de Fulde au diocèse de Mayence, de Reichenau dans celui de Constance, d'Amasie en Languedoc et la renaissance de Saint-Wandrille, qui, un moment éclipsé, reconquit une nouvelle et plus grande célébrité. Le génie du puissant empereur avait compris une œuvre merveilleuse; les règlements

Bullæus, de Scholis cœnobialibus.

main, a conservé le nom de quai de l'École. Il y avait aussi à cette époque une école à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prės.

* Un quai de Paris, voisin de l'église Saint-Ger

3 Histoire Littéraire de la France, par les Bénédictins.

« ZurückWeiter »