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pris la négligence ou l'infidélité de l'é- | conome, est jugée par l'évêque. Le clerc peut appeler au métropolitain et de celui-ci au patriarche, mais non audelà '.

2o Le laïque peut poursuivre civilement le clerc devant l'évêque. Si, dans les dix jours qui suivent le jugement, la partie condamnée n'interjette point appel devant le juge séculier, le jugement est mis à exécution par le juge civil. En cas d'ap pel, si la sentence est confirmée, la juridiction est épuisée; si elle est infirmée, la cause est renvoyée devant un tribunal séculier. Si l'évêque juge par délé gation de l'Empereur, il n'y a appel que devant l'Empereur; si c'est par délégation du juge civil, l'appel se purge de vant lui. Il y aussi appel à son tribunal quand l'évêque diffère sa décision ".

3o Les causes criminelles des clercs peuvent être portées devant l'évêque ou devant le tribunal séculier. Si l'évêque est appelé à juger et qu'il condamne l'ac cusé, il le dégrade et le livre au juge séculier. Si c'est le juge séculier, en cas de culpabilité, il remet à l'évêque l'in struction du procès; si l'évêque ap prouve, il dégrade le clerc et le livre au bras séculier; s'il met opposition au jugement, la cause est renvoyée à l'Empereur *.

4o Les causes ecclésiastiques ou civiles entre évêques sont jugées par le métro- | politain. Il y a appel au patriarche ^.

5o L'évêque ne peut être traduit devant aucun tribunal civil ou militaire pour une cause soit pécuniaire, soit criminelle. Le juge qui contrevient à cette loi

perd sa dignité, et paie à l'église de l'évêque traduit vingt livres d'or. Gelui qui exécute la sentence est châtié corporellement et envoyé en exil'.

6° Tout procès contre un évêque est instruit et jugé sur les lieux. Si l'évêque se trouve dans la ville impériale, son procès, s'il n'est déjà commencé, peut être jugé par le préfet du prétoire ou par des commissaires impériaux. Cependant, si l'évêque ou le clerc séjourne dans la ville impériale pour affaire publique, il ne peut être poursuivi qu'à son retour 3.

De l'examen sévère et impartial de toutes les lois qui ont été portées depuis Constantin jusqu'à Justinien, il résulte, 1o que les évêques étaient jugés par leurs pairs dans toutes les causes religieuses, civiles et criminelles; 2° qu'ils ont été juges de leurs clercs, dans ces mêmes causes, jusqu'à la loi de Valentinien, en 452; que, depuis cette époque, les causes criminelles ont été séparées des causes civiles; que, dans les premières, l'évéque n'était juge qu'au cas où la cause était déférée à son tribunal; mais qu'il avait la révision du procès et le droit de suspendre l'exécution de la sentence jusqu'à la décision de l'Empereur, lors que l'affaire n'avait pas été portée devant lui; 3° qu'il était juge dans les causes civiles entre clerc et laïque, sur l'option de celui-ci. Voilà ce que Valentinien a établi et ce que Justinien a adopté. Cette législation, sauf quelques légères modifications, ya s'établir dans tout l'Occident et durer pendant tout le moyen âge. Plusieurs de ces dispositions resteront même en vigueur chez nous

1 Nóv. 79, d. t; Nov. 123, c. x11, pâragr. 2, | jusqu'à notre grande révolution.

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• Nov. 85, c. i; Nov. 125, c. xxi, et paragr. 2. 3 Nov. 123, c. xx1; Nov. 83, paragr. 2.

4 Nov. 125, c. xxII.

• Nov. 195, c. vin.

2 Nov. 195, C. XXIX.

L'abbé MARCEL.

3 Nov, 123, ć. xxvr, et lib. 1, tit. 4, leg. 29,

REVUE.

ÉTUDES SUR LES FEMMES CHRÉTIENNES.

MARIE'.

ment attendu1. C'était une fille; mais sa naissance, effaçant en sa mère l'opprobre de la stérilité, fut accueillie comme un bienfait, et le père, dans la joie de son cœur, lui donna le nom de Marie (Miriam); en hébreu, Etoile de la mer; en syriaque, dame, maîtresse, souveraine. Sa famille était illustre; parmi ses ancêtres on comptait des rois et des pontifes; le sang de David coulait dans ses veines, celui d'Aaron lui était allié. Pourtant un profond mystère entoure son berceau, et nul ne sait dire, sans hésiter, que sa mère avait nom Anne et son père Joachim.

Au moment de la chute, alors que le Seigneur punissait, une parole de consolation était tombée de sa bouche divine, comme s'échappe parfois de la profondeur des ténèbres un rayon lumineux; il avait dit au serpent: Je +mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre sa race et la tienne : elle te brisera la tête.... Sans doute, il voulait que le souvenir de cette sainte promesse soutint la coupable à travers son douloureux pèlerinage d'expiation. Les temps s'accomplirent : la femme fut asservie à l'homme, l'esclavage s'étendit par toute la terre, il y régna sans contrôle et sans bornes, et les plaintes que la souffrance arrachait aux vic-vingts jours après la naissance d'une times retentirent dans le monde entier comme un long écho du premier cri de détresse jeté par Ève après sa faute. Cependant l'heure de la délivrance annoncée par le Tout-Puissant ne pouvait manquer de sonner.

Dans l'étroite enceinte d'une petite ville de la Judée, naquit un enfant longtemps demandé au Seigneur et pieuse

'Marie, la première et le modèle des femmes chrétiennes, celle par qui leur existence a commêncé, aurait dû naturellement ouvrir la série de

tes Éludes. Nous regrettons que des circonstances Indépendantes de noire volonté nous aient fait puMier d'abord le travail sur Madame de Chantal et celui sur les Vierges et Diaconèssès. Désormais nous nous efforcerons de procéder par ordre, afin de mieux faire connaître l'influence qu'a exercée le christianisme sur le sort des femmes; les vieissiIndes auxquelles elles ont été soumises; leurs traYang et les améliorations successives introduites dans leur pósition à mesure que la loi du Christ a été mieux comprise.

1 Genèsë, ch. His

La loi de Moïse voulait que quatre

fille la mère se présentât au temple avec elle pour être purifiée de sa souillure. C'était l'usage, dans cette circonstance, d'offrir au Seigneur un agneau ou deux tourterelles, selon la fortune des parents. Ceux de Marie étaient pauvres; leur don fut sans doute le plus humble, et deux petits de colombe payèrent sa naissance comme plus tard ils devaient payer celle de son fils. Il existait encore un autre usage chez les Juifs; celui-là était rarement adopté, il est vrai; néanmoins, on le rencontre quelquefois dicté par la reconnaissance : il consistait à offrir, ou, comme on le disait, à vouer au Seigneur l'enfant même dû à sa miséricorde. On croit qu'Anne, affligée

On ne sait rien de précis sur lu lieu de la naissance de Marie, cependant il est probable qu'elle naquit dans la petite ville de Nazareth, en Galilée, l'an 732 de la fondation de Rome. Annales de Phílosophie chrétienne, t. IX, p. 86.

• 11 y avait doux sortes de vœux chez les Juifs,

par une longue stérilité, avait fait à Dieu cette promesse, et qu'elle s'engagea solennellement à ramener sa fille au temple et à l'y consacrer au service du lieu saint aussitôt que son âge le permettrait. Joachim ratifiant ce vou, il devint obligatoire '. Trois ans plus tard, les époux résignés s'acheminaient vers le temple et y laissaient leur enfant confié à la garde des prêtres".

Que fit Marie alors, et combien d'années s'écoulèrent pour elle dans cette retraite où tous ses jours étaient consacrés au Très-Haut? On l'ignore. La tradition nous la montre nourrie de la lecture des Livres saints, élevant son cœur vers Dieu en fécondant son âme par les inspirations qui déjà peut-être illuminaient son avenir. Quelques Pères pensent qu'elle posséda à fond la langue de Moïse et que la parfaite intelligence des textes sacrés lui fut donnée. Plus tard, en effet, elle rendra grâces par un des plus beaux cantiques de la loi nouvelle. Mais aucun document positif n'est parvenu jusqu'à nous, et malgré les efforts des hommes, rien n'a encore soulevé le voile qui couvre les premières années de l'existence de Marie.

On croit qu'elle resta onze ans dans le temple, heureuse à l'ombre du sanctuaire, n'aspirant qu'à continuer cette vie innocente et libre de tous liens, excepté des liens du Seigneur. Mais lorsqu'elle eut atteint l'âge de puberté, l'un révocable, qui permettait de racheter ce que l'on avait voué; l'autre irrévocable, par lequel on cédait absolument et sans retour tous ses droits sur la chose engagée. C'est le vœu que fit Anne, femme d'Élcana, mère de Samuel. Lors du rachat, on payait pour une femme un tiers de moins que pour un homme, sans doute comme étant de moindre valeur. Les filles ainsi consacrées au Seigneur, occupaient dans le temple une enceinte séparée et extérieure.

• Les vœux d'une femme mariée pouvaient être cassés par le mari; ils étaient nuls s'il ne les ratifiait

pas.

* Nous devons rappeler ici que tout ce qu'on sait de la naissance ou de l'enfance de Marie repose sur des traditions ou sur une Histoire de la Naissance de la Vierge, attribuée à saint Jacques de Jérusalem ou à saint Cyrille d'Alexandrie, mais regardée comme apocryphe par les Pères. Ce que nous en disons n'a donc de valeur que par sa concordance avec la tradition et les coutumes des Juifs.

3 La loi fixait l'époque de la puberté pour les filles

les prêtres, ses tuteurs, s'assemblèrent pour délibérer sur ce qu'ils devaient faire, car ils n'avaient plus le droit de la garder dans le temple; son mariage fut résolu. Plusieurs auteurs rapportent qu'elle essaya de changer cette décision et de se soustraire au joug de l'hymen. Vains désirs! Vous ne saviez donc pas, ô Vierge pure, que la virginité était incomprise de votre peuple, que toutes les nations de la terre la méprisaient et qu'il fallait que vous sortissiez du sanctuaire, que vous apparussiez au grand jour pour faire de cet opprobre une gloire, et d'une chose impie une vertu !

Le choix des prêtres se fixa sur un homme pauvre, avancé en âge, un homme du peuple, qui avait toujours vécu sans épouse et qui gagnait son pain à la sueur de son visage, Joseph, le charpentier de Nazareth. Pourquoi plutôt lui qu'un autre, dont l'âge eût été mieux assorti à celui de sa fiancée ? La tradition veut expliquer ce mystère sans l'éclairer : quelle que soit la cause qui donna pour époux à Marie, Joseph, fils de Jacob, fils de Mathan, leur union n'en fut pas moins célébrée solennellement.

Les Juifs avaient une coutume qu'on suppose avoir été suivie par Joseph. Si un mari voulait vivre dans la continence, il disait à son épouse: Tu es comme ma mère; et dès lors, ils n'étaient plus, aux yeux de la loi religieuse, que frère et sœur dans le mariage, quoique leur union fût intégralement maintenue'. Sans doute, nous n'avons aucune preuve que Joseph ait adressé ces paroles à Marie; cependant, comme en tout ce qui regarde la naissance de Jésus, les coutumes du peuple juif ont été scrupuleusement observées, on peut admettre, sans blesser la vérité des faits, qu'elles furent respectées dans cette circonstance aussi bien que dans les autres. Virginité de Marie d'autant plus remarquable, que par elle commence

à 12 ans et un jour. Parvenues à cet âgo, elles appartenaient à la société, et le père n'avait ni le droit ni la possibilité de les soustraire au mariage. Pastoret, Histoire de la Législation, t. III, ch. xix, p. 325.

Basnage, Histoire des Juifs, liv. VI, p. 442.

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« femmes. » A ces paroles de l'Ange, dit l'Écriture, Marie se troubla; elle examina en elle-même ce que voulait dire

la virginité sur la terre et la reconnaissance d'un état jusqu'alors inconnu. < Son mariage virginal avec le Père ‹ Eternel, dit un Oratorien, couvert duce salut. Mais l'Ange, voyant sa crainte, < symbole de son chaste mariage avec continua : « Ne craignez point, Marie, saint Joseph, est le commencement « vous avez trouvé grâce devant Dien. d'un autre mariage du Verbe incar- Vous allez devenir enceinte vous né avec l'Eglise chrétienne, lequel « mettrez au monde un Fils et vous lui <doit heureusement engendrer tant de < donnerez le nom de Jésus. Il sera vierges'. Voilà pourquoi, plus tard, « grand et on l'appellera Fils du Trèsl'Eglise appellera Marie la vierge des Haut. Le Seigneur Dieu le mettra sur vierges, parce que Dieu a voulu que « le trône de David, son père; il règnera par elle commençât la virginité. « éternellement sur la maison de Jacob, ‹et son règne n'aura point de fin. » Alors Marie dit à l'Ange : Comment cela se «fera-t-il? car je ne sais ce que c'est « qu'un homme. » L'Ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra en vous d'enhaut, et la vertu du Très-Haut se ré‹ pandra sur vous comme une ombre; « et c'est pour cela que le saint Enfant « qui naîtra de vous, sera appelé Fils de « Dieu. Voilà même que votre cousine « Élisabeth est devenue enceinte d'un « fils en sa vieillesse et celle qu'on ap« pelle stérile est à présent dans son « sixième mois; car rien n'est impos«sible au regard de Dieu.» Márie dit alors: Voici la servante du Seigneur, que votre parole s'accomplisse en « moi. » Et l'Ange la quitta 1.

Le jour approchait où la promesse du Seigneur devait s'accomplir. L'intelligence divine allait une seconde fois descendre vers la femme, non plus pour prononcer contre elle la sentence de réprobation et de mort, mais pour lui adresser des paroles de réconciliation et de vie. Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre sa race et la tienne; elle te brisera la tête. » Et le temps étant arrivé, le Seigneur envoie son Ange dans une ville de Galilée nommée Nazareth, à une vierge qui avait pour époux un homme de la maison de David 2. Elle vivait obscure et simple, retirée dans son humble demeure, lorsqu'un jour, se trouvant seule, une vive clarté lui apparaît, et une forme céleste se manifeste à ses yeux rayis. C'était l'ange Gabriel, l'envoyé du Tout-Puissant. Je vous salue, lui dit-il, vous qui ‹ êtes pleine de grâce : le Seigneur est avec vous vous êtes bénie entre les

Gibieuf, Vie et Grandeur de Marie.

* Les termes de l'Écriture portent à croire que la Vierge n'était que fiancée lorsque l'ange la vint trouver, et beaucoup d'anciens l'ont dit. Néanmoins nous voyons que saint Luc se sert du même terme de desponsata immédiatement avant la naissance de Jésus-Christ, lorsque l'on ne peut pas douter que la Vierge ne fût mariée autant qu'elle le pouvait être sans intéresser sa virginité. Ainsi il y a lieu de croire que l'Évangile ne se sert du terme de fiancée, desponiata, que pour marquer qu'elle n'avait point cessé d'être vierge. Que si elle n'eût passé pour mariée qu'après que l'ange eut dit à saint Joseph: Noli limere accipere Mariam conjugem tuam, elle fût devenue mère six mois après son mariage, ce qui eût exposé son honneur, et eût été contre les desseins de Dieu. Le voyage de trois mois qu'elle fit aussitôt après qu'elle eut conçu Jésus, ne convient pas, ce semble, à une fille qui n'est pas mariée. Tillemont, t. I, p. 488.

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Au commencement des siècles, la volonté orgueilleuse d'Ève s'était révoltée; elle avait dit : « Je goûterai le fruit de

la science, je pénètrerai les secrets de « la vie, je n'obéirai point. » Et cette intelligence audacieuse avait été frappée d'impuissance; cette volonté rebelle avait dù plier, non-seulement devant la volonté sage et juste de Dieu, mais devant le vouloir capricieux et despotique. de l'homme; et parce qu'elle avait dit : Je n'obéirai point! son front s'était courbé sous le joug impitoyable d'un maître grossier. « Voici la servante du

Seigneur, disait, quarante siècles plus tard, Marie humble et soumise; et l'Esprit saint, touché d'une obéissance si résignée, descendait vers elle pour lui redonner la vie de l'âme, et du milieu de la servitude l'élevait au-dessus des autres créatures, la femme était sauvée !

Saint Luc, ch. 1.

d'où me peut venir que la mère de «mon Seigneur me visite !?.... »

La joie de Marie, jusqu'alors contenue, éclate en ce moment; le secret qu'elle avait renfermé dans son cœur s'échappe avec les transports de sa reconnaissance; et, s'adressant à sa cousine, elle lui découvre les pensées de son âme : Mon âme, s'écrie-t-elle, célèbré les « grandeurs du Seigneur, et mon esprit ⚫est transporté de joie dans la vue de Dieu l'auteur de mon salut, parce qu'il «a jeté les yeux sur la bassesse de są servante. Car désormais tous les sièclés m'appelleront bienheureuse pour les grandes choses qu'a faites en ma fayeur celui qui peut tout. Son nom est saint et sa miséricorde se fait sen« tir de race en race à ceux qui le craignent. Il a fait un coup de son bras tout-puissant. Il a dissipé les desseins que les orgueilleux formaient dans leur cœur. Il a renversé les potentats « de leur trône, et il a élevé ceux qui ⚫ étaient dans la bassesse. Il a comblé

Dans ce colloque de l'Ange et de Ma«rie, dit le père Gibieuf, est contenu un double Évangile et une double An« nonciation, car l'Ange annonce l'Évangile de l'Incarnation à la Vierge et la | Vierge annonce à l'Ange l'Évangile de « la Virginité'. » Et soudain la terre resplendit d'une grande lumière qui éclaire | toute femme venant au monde! Elle lui apprend que par la virginité, elle se sauve; que par la virginité, elle se rachète ; que par la virginité, elle se réhabilite et reprend la place d'où la faute d'Ève l'avait précipitée. O Marie! l'humilité de votre cœur a tiré la femme de l'op-« probre, la chasteté de votre vie enseigne à l'homme sensuel qu'à côté des jouissances de la matière il existe des joies plus élevées ; qu'à côté du but physique que seul il attribuait à la femme, elle possède un but moral; qu'à côté de la maternité on trouve la virginité, autre dignité que jusqu'alors il n'avait pas soupçonnée et qui l'arrache à sa domination. Soyez bénie, ô Marie, car vous avez vraiment écrasé la tête du serpent qui dévorait le monde.

Cependant, à peine la sainte nouvelle était-elle communiquée à l'épouse de Joseph que, quittant Nazareth, elle se rend en diligence au pays des montagnes, dans une ville de Juda où demeurait sa cousine Élisabeth. Sans doute elle voulait la féliciter du bonheur prochain annoncé par l'Ange; mais dès que Márie a posé le pied dans la demeure d'Élisabeth, celle-ci sentant tressaillir l'enfant qu'elle porte en son sein, s'écrie: «Vous êtes bénie entre les femmes, ◄ et le fruit de vos entrailles est bénì. Et

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2

Glbieur, Fie, etc., etc.

de biens ceux qui étaient dans la disette; et les riches, il les à renvoyés 4 dénués de tout. I a pris soin d'Israël, « son serviteur, se ressouvenant de så miséricorde, selon la parole qu'il en ‹ a donnée à nos pères, à Abraham et à 4 sa postérité pour toujours. Marie resta trois mois chez sa cousine, puis revint à Nazareth. C'est à ce moment que le grand mystère fut révélé à Joseph qui l'ignorait encore. Docile à la la voix de l'Ange, il inclina la tête et adora les décrets du Seigneur.

Pour Marie commence une autre phase d'existence. Jésus naît; et aux douces rêveries de la Vierge, à l'attente pleine de doute et de crainte qui chez la femme précède le titre de mère, vont succéder les devoirs, les soins journaliers qu'il impose. La mère de Jésus ne sera pas seulement sa nourrice, elle sera encore son institutrice, et jettera dans son intel

L'Évangile ne dit point quelle était la ville qu'habitaient Zacharie et Elisabeth, mais la tradiafon porte que c'était la ville d'Ain ou Aen, à dix kienes an sud de Jérusalem. En effet, sainte Hélène qui, environ 330 ans après ce voyage, fit recher-ligence enfantine les premières connaischer toutes les traditions à ce sujet, apprit que c'était là que la sainte Vierge vint visiter sa cousine; aussi y fit-elle bâtir une église dans le lieu même qu'avait habité Zacharie. Ain n'est plus aujourd'hui qu'un village appelé encore par les Arabes SaintJean-Baptiste. Il y a de Nazareth à Ain environ 50 lieues. Annales de Philosophie chrétienne, t. IX, p. 60.

sancés qu'en venant sur la terre il semblera emprunter aux hommes. Puis, ce seront les privations de la misère, les souffrances de l'exil; la première séparation d'avec ce Fils si cher, ses premières

Saint Luc, ch. I.

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