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Tout ce qui a pour but de perpétuer le souvenir de nos illustrations nationales ou locales, rencontre chez vous un accueil sympathique et empressé. Aussi n'avezvous pas hésité à vous inscrire sur les listes de souscriptions ouvertes pour le rachat de la tour de Jeanne d'Arc, à Rouen, et pour l'érection de monuments à Mgr Parisis, ce prélat d'illustre mémoire que vous êtes fiers d'avoir compté parmi vos membres honoraires, et à M. CrespelDellisse, ce fondateur de l'industrie sucrière, qui était devenu le doyen de vos membres titulaires, lorsqu'il y a deux ans vous lui décerniez l'honorariat.

Un nouveau volume vient de s'ajouter à la longue série de vos Mémoires. Les lectures, faites dans votre séance publique de 1865, devaient, de droit, y occuper la première place. Vous y avez ajouté plusieurs documents lus dans vos séances particulières, par M. Billet, sur l'Ancien régime et la Révolution française; par M. de Linas, sur les Émaux champlevés de l'école Lotharingienne et sur le Reliquaire des Dames Ursulines d'Arras, qui a figuré avec tant de distinction à l'exposition de Malines, en 1864, et par M. l'abbé Proyart, sur Jean de Rely, originaire de l'Artois, Évêque d'Angers, au XVe siècle. Vous avez fait suivre ces documents d'une pièce extraite de nos archives municipales qui, sous le titre de « Rentes dues par les maisons, jardins et terres soumis à la juridiction des Échevins d'Arras, » donne une description fort curieuse de notre ville, en 1382; cette pièce désigne les maisons et les noms de leurs propriétaires. Elle nous apprend que la ville d'Arras comptait alors huit portes, dont elle donne les noms, et qu'elle renfermait douze paroisses; elle fait ensuite connaître

l'emplacement qu'occupaient les divers établissements religieux, dont le nombre était très-grand à cette époque. Mais vous avez compris que, pour être réellement utile, cette publication devait être complétée par un plan reproduisant la physionomie de la ville, d'après les indications qu'elle contient; ce plan, dont vous avez confié le soin principal à M. de Linas, ne tardera pas à pa

raître.

Vous avez aussi inséré, dans votre dernier volume, une notice nécrologique sur M. Frédéric Degeorge, l'un de vos anciens collègues, de même que les discours qui ont été prononcés sur la tombe de M. Crespel-Dellisse et sur celles de MM. Luez et Harbaville, anciens membres titulaires, dont la mémoire est toujours vivante parmi vous. A l'exemple de plusieurs autres Compagnies savantes, vous avez pensé qu'il convenait de généraliser cet hommage rendu à vos sociétaires décédés, en consacrant désormais à chacun d'eux une notice dans vos Mémoires. L'étude si complète et si intéressante que vous a lue M. le Gentil, sur la vie et les œuvres de M. Constant Dutilleux, n'a pas tardé à vous procurer l'occasion de vous applaudir de cette résolution. Si M. le Gentil vous a parlé, avec le cœur, du peintre trop vite enlevé à son pinceau, il s'est néanmoins renfermé dans les limites de la plus stricte vérité, et en payant un large tribut d'éloges aux nobles sentiments et aux travaux si variés de celui qui fut son ami, il n'a été que juste envers un artiste dont le talent n'était égalé que par sa modestie. Cette étude a sa place marquée d'avance dans le 39o volume de vos Mémoires.

Divers autres travaux inédits ont, depuis un an, oc

cupé vos séances particulières; la plupart se rapportent à l'histoire qui, de tout temps, a eu le privilége d'attirer votre plus sérieuse attention. Dans cette spécialité, je ne saurais passer sous silence l'étude agiographique dans laquelle M. l'abbé Proyart vous a retracé les faits accomplis à Arras, par les saints et saintes qui, en grand nombre, ont, à diverses époques, habité cette ville ou qui même n'ont fait qu'y passer. Je vous rappellerai aussi la communication si instructive que M. Lecesne vous a faite sur l'ancien Conseil d'Artois. Vous vous êtes plu à entendre rappeler la composition, les attributions et le mode de procédure de ce tribunal supérieur qui, longtemps, a brillé d'un si vif éclat, et dont l'Académie s'honore d'avoir compté dans son sein les représentants les mieux autorisés. De son côté, M. Billet vous a lu un aperçu historique sur le Parlement de Paris; si ce Parlement vous offrait moins d'intérêt qu'une institution toute locale, la communication dont il a été l'objet, a cependant obtenu de vous un favorable accueil. Avant de sortir du domaine de l'histoire, je dois vous citer encore les lectures de M. Billet sur Philippe Le Bas, membre de l'Institut; de M. de Linas, sur l'abbé Seiwold qui, à la fin du 9o ou au commencement du 10° siècle, aurait, dit-on, donné à l'abbaye de Saint-Vaast une précieuse collection de manuscrits, encore existants dans les Bibliothèques d'Arras et de Boulogne; de M. l'abbé Robitaille, sur la part que le Clergé du Diocèse d'Arras a prise à l'enseignement secondaire depuis 1801 jusqu'à nos jours. Je mentionnerai, en outre, une proclamation de la Commune d'Arras, en 1791, signalée par M. Laroche, et dans laquelle se trouve déposé le principe de l'ensei

gnement obligatoire qui, depuis plusieurs années, est si sérieusement controversé.

Dans ses patientes recherches bibliographiques, notre honorable président a retrouvé un livre sorti des presses douaisiennes, qui révèle l'existence, jusqu'ici inconnue, du poète Joyel. Ce poète a publié, pour l'essai et les primeurs de sa jeunesse, six à sept mille vers, en deux tomes, sous le titre de : Le Tableau tragique ou le funeste amour de Florivale et d'Arcade, pastorale, avec plusieurs stances, odes et autres fantaisies poétiques. Pour vous donner le moyen de juger du talent de ce vieil auteur, M. Laroche vous a lu quelques-unes de ses pièces de vers, dont le mérite ne vous a pas échappé.

Pendant l'année 1865-1866, l'Académie n'est pas restée étrangère à l'archéologie. Vous n'avez pas, Messieurs, perdu le souvenir des travaux qui vous ont été soumis dans cet ordre d'idées par M. l'abbé Parenty, sur l'église de St-Saulve, de Montreuil; par M. l'abbé Van Drival, tant sur des fouilles pratiquées dans la commune de Rouvroy, que sur la peinture sur verre et sur des objets Celtiques qui avaient fourni matière à une publication de M. Peigné-Delacour.

Vous ne craignez point d'aborder parfois, les hautes questions qui se rattachent à la philosophie. Malheureusement vous avez eu le regret de voir s'éloigner d'Arras M. Wicquot, qui était parmi vous le représentant le plus éclairé de cette science. Vous ne sauriez, toutefois, vous en plaindre, puisque c'est un avancement dù à ses bons services, qui vous a privés de ce digne collègue. Il a d'ailleurs signalé son trop court passage à l'Académie par d'utiles travaux, et quelques jours avant son départ,

il vous donnait encore une nouvelle preuve de son profond savoir, en vous lisant une étude sur la philosophie au Théâtre, non moins remarquable par la netteté des pensées que par l'élégante simplicité du style.

Enfin, vous ne dédaignez pas les travaux qui ont pour objet l'administration, les sciences morales et l'économie publique. Dans ce genre d'études, vous avez reçu des communications de M. Billet sur la décentralisation administrative, sur la modération dans la justice, sur le mouvement de la population rurale de la France, sur la statistique agricole et sur les avantages qui résulteraient de la présence habituelle des propriétaires dans leurs demeures. Vous avez bien voulu aussi prêter une oreille attentive aux notes que vous a lues votre Secrétaireadjoint sur l'état comparé de l'enseignement primaire dans la France, en général, et dans le Pas-de-Calais, en particulier, et sur la statistique de l'aliénation mentale, publiée par M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, pour la période écoulée depuis 1854 jusqu'en 1860.

Mais ce n'est pas à vos études personnelles que doit se borner votre mission; elle a un caractère plus étendu. C'est en faisant appel aux amis des sciences et des lettres et en proposant des récompenses à leur émulation, que vous la complétez. Tel est le but de vos concours annuels. Mais ici encore, sans négliger les autres branches des connaissances humaines, vous donnez le premier rang à l'histoire. Avouons-le, toutefois, depuis plusieurs années, notamment en 1866, le succès n'a pas répondu à votre attente sous ce rapport; les deux questions historiques que vous aviez proposées pour cette année,

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