Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

leurs aventures et s'en aiment davantage; oui, comme on l'a dit avec éloquence, Messieurs, le patriotisme de la France moderne s'est fait avec l'offrande de nos dévouements provinciaux; et de même qu'autrefois nos pères, quand ils fesaient fondre une cloche nouvelle pour leur église, jetaient dans le métal bouillonnant, pour que la voix qui devait les appeler à la prière ou au combat, fût plus claire et plus forte, celui-ci une pièce d'argenterie de famille, celui-là un vieux joyau d'or, de même, Messieurs, dans cet alliage qui devait faire la grande patrie, Bretagne et Lorraine, Flandre et Artois, Bourgogne et Normandie, ont jeté ce qu'elles avaient de plus précieux, leurs souvenirs, leurs libertés et leurs cœurs. Et la cloche est si bien fondue, Messieurs, et l'alliage national est si ferme et si solide, qu'on ne peut produire le moindre choc à une extrémité sans que toutes les parties vibrent et retentissent à l'unisson.

Donc, Monsieur, nous ne saurions rester indifférents à tout ce que vous nous direz du passé, des joies et des douleurs de provinces, sœurs de la nôtre. Vous écouterez aussi en retour avec intérêt, parler de notre vieil Artois; et même, car je veux bien vous en faire ici l'indiscret aveu, nous avons l'espoir et comme le pressentiment que devenu, ainsi que vous avez bien voulu le dire, notre concitoyen, vous ressentirez bientôt, pour votre nouvelle famille, l'amour et la tendresse d'un fils, et que vous appliquerez à l'étude de notre ancienne province, de ses débris et deses ruines, l'étendue et la sûreté de votre science, la sagacité de votre jugement, l'ardeur et la piquante vivacité de votre esprit. Pour bien faire, Monsieur, vous n'aurez qu'à vous imiter.

Vous voyez donc bien, Monsieur, que j'avais raison de le dire en commençant, c'est aujourd'hui grande fête à l'Académie. Cette double (') réception doit nous inspirer les plus légitimes espérances, et nous ne saurions trop nous féliciter, Messieurs, de la bonne fortune qui vous a envoyés tous deux parmi nous.

(1) Allusion à la réception de M. Paris, docteur en droit, laquelle

avait lieu dans la même séance.

RAPPORT SUR LE CONCOURS D'HISTOIRE

par

M. l'abbé VAN DRIVAL

membre résidant.

MESSIEURS,

:

Le concours d'histoire n'a pas toujours le privilége de vous amener un bien grand nombre de concurrents. Et pourtant vos questions sont intéressantes et utiles il y aurait profit pour tous à les voir traitées d'une manière convenable. Notre histoire locale est riche plus peut-être qu'aucune de celle des provinces qui nous avoisinent : elle touche d'ailleurs à tant de questions plus générales, qu'elle peut à la fois provoquer l'étude du philosophe comme celle du magistrat, et faire en même temps les délices de l'homme religieux et de l'ami des arts. Elle a fourni, à elle seule, la matière de bien des conférences

pendant les deux hivers derniers, et cette matière est loin d'être épuisée. Elle a fait éclore plusieurs œuvres sérieuses, et sans doute il s'en prépare d'autres encore, en ces jours où l'on aime tant à interroger le passé. Espérons donc que l'attention s'arrêtera sur les questions posées et que ces questions, malgré les difficultés qui les entourent et les études qu'elles supposent, on osera les aborder et les résoudre, comme d'ailleurs on l'a déjà fait en d'autres années pour les questions non moins difficiles qui avaient été mises au concours.

Si nous n'avons pas eu, cette année, de réponse à la partie du programme qui spécifie tel ou tel sujet, en revanche nous avons reçu trois Mémoires sur des sujets autres que ceux-là, mais qui sont admissibles par cela seul que l'une des clauses du programme laisse la plus grande liberté d'action à l'initiative des amis de l'étude, quelque soit d'ailleurs leur goût spécial, leur attrait. C'est de ces trois Mémoires que nous venons ici vous entretenir, au nom de la commission chargée par vous de les examiner.

Le premier de ces Mémoires, a pris pour sujet une question bien grave: Du manque de respect des enfants et des jeunes gens envers leurs parents et leurs supérieurs, tel est le titre que nous lisons sur ce manuscrit in-f contenant 94 pages, avec cette épigraphe : Les mœurs naissent de l'éducation. Il est inscrit le n° 1 des Mémoires hors concours. En trois chapitres, l'auteur a traité cette question, ou plutôt l'a divisée comme voici : Inconvénients du manque de respect; Causes de l'insoumission des enfants; Remèdes. Ce dernier Chapitre renferme à lui seul plus de la moitié du travail.

« ZurückWeiter »