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actes de leur carrière épiscopale, c'est qu'ils ont travaillé sans relâche à combattre l'erreur et à réformer les

mœurs.

Le nom des grands évêques des trois sièges qui forment aujourd'hui l'évêché d'Arras, se retrouve sous la plume du prélat avec leurs travaux, leur zèle, leur dévouement, leurs souffrances et leurs triomphes. On a remarqué que les derniers évèques des trois sièges de Boulogne, de Saint-Omer et d'Arras, ne figurent pas dans le mandement, bien qu'ils aient été confesseurs de la foi. On s'étonne en particulier de n'y pas trouver Monseigneur de Partz de Pressy, dont le zèle, pour effacer jusqu'aux derniers vestiges de l'hérésie janséniste, les vertus éminentes et la science profon le méritaient une mention spéciale. Il faut sans doute attribuer ce silence à l'absence des documents nécessaires.

Après chacune de ses tournées pastorales, l'évêque d'Arras envoyait une lettre particulière au clergé de la partie du diocèse qu'il avait parcourue. Il y épanche d'abord son âme dans le sein de ses prètres et des fidèles, pour leur exprimer sa reconnaissance à la vue des marques de vénération et d'amour dont ils l'entourent; puis il donne à ses ouailles les conseils les plus sages, les enseignements les plus solides et les plus conformes à leurs besoins.

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« Oui, oui, disait-il, après avoir visité la plupart des » villes de son diocèse, en janvier 1852, nous rendons grâce au Seigneur pour cet accueil empressé, solennel, >> affectueux, que vous nous avez fait pour nous témoi»gner vos sentiments de joie, de respect et d'amour. » Ce n'était pas assez pour vos cœurs d'accourir en foule

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» au-devant de nous avec une pieuse et touchante avi» dité de nous voir et de nous entendre. Ce n'était pas » assez de saluer notre venue par l'éclatant hommage » de vos pompes religieuses et de vos acclamations populaires, vous avez voulu associer à cette pieuse » fête jusqu'à vos rues et vos maisons; vous les avez » revêtues de splendides parures; vous avez su leur » donner en quelque sorte un langage, et par d'ingénieux » symboles et de gracieuses légendes, vous leur avez » fait dire tout ce qui était le plus capable de nous pé» nétrer d'attendrissement et d'édification. Oui, nous le dirons sans détour, nous avons été profondément » touché de ces démonstrations unanimes qui, en nous » manifestant déjà l'attachement de nos ouailles spiri»tuelles, nous les ont fait aimer de plus en plus, et » nous en remercions Dieu chaque jour avec effusion. »

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Je passe sous silence un grand nombre de lettres pastorales, de mandements et de circulaires; je ne reproduirai rien du discours où Sa Grandeur félicitait en termes chaleureux les auteurs des Congrès scientifiques. <«belle institution, dit-il, qui réunit aujourd'hui les

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sympathies générales, et rend à l'ordre social, comme » à la religion, un immense service, en rétablissant les » véritables traditions historiques, » par les recherches consciencieuses auxquelles se livrent la plupart de ses membres. Vous connaissez, Messieurs, cette brillante allocution qui fut saluée par d'unanimes applaudissements au sein du Congrès, et que la presse a reproduite.

Il faut s'arrêter un instant au mandement du Carème de 1854. Le prélat y traite un sujet important au double point de vue de la religion et de la société, le travail du

dimanche. Son but est de montrer que ce travail est une des prévarications les plus désastreuses sous ces deux rapports.

Prévarication désastreuse pour la religion, parce qu'elle produit l'ignorance des vérités divines et fait perdre les habitudes religieuses; danger redoutable pour la société, parce que l'État a besoin de populations vigoureuses et morales, et que la vie morale et même la vie physique des peuples ne trouvent leur séve que dans la religion.

Ces considérations sont developpées avec une force de logique vraiment irrésistible et avec un bonheur d'expressions qui font de cette instruction pastorale un travail tout à fait remarquable sous le rapport des idées et du style.

Du reste, ceux qui suivront avec soin le prélat dans ses travaux littéraires, reconnaitront sans peine que ses compositions devenaient en général de jour en jour plus faciles, plus variées, plus naturelles dans l'enchainement des pensées, dans l'allure des phrases et dans le choix des mots. Aussi, à ces points de vue, les mandements et les instructions qu'il a faits à Arras sont supérieurs à ceux de Langres.

Ecoutons-le demander à ses diocésains leurs prières pour la guerre d'Orient. Quelle hauteur de vues, quels sublimes accents, quelles vives couleurs! « L'heureuse » paix, dit-il, que toutes les nations de l'Europe gardaient » entre elles depuis tant d'années va donc finir. A peine » sortis de ces discordes intestines qui devaient épuiser » en nous toutes les sources de la vie, voilà que nous » sommes impérieusement lancés dans tous les sacrifices » et les hasards d'une guerre lointaine et gigantesque.

» Vainement dans leurs mystérieux Congrès, les >> hommes d'Etat ont élaboré des systèmes pour main» tenir leurs traités et rafferinir leurs alliances; vaine» ment, avec cet ascendant prodigieux qui a dompté les >> révolutions triomphantes et remis le monde social » dans sa voie, l'Empereur a voulu maîtriser des pré» tentions insatiables et détourner des projets injustes: » Ni la plus haute raison, ni la plus noble patience, ni » les représentations les plus sages, ni les propositions » les plus généreuses, n'ont pu arrêter l'ennemi superbe » qui tient le glaive levé beaucoup moins sur l'Islamisme » affaibli que contre le cœur même de la civilisation » chrétienne. Il a donc fallu penser à se défendre. »

A quelque temps de là, Monseigneur Parisis faisait paraître une brochure sur le chant de l'église. Le prélat avait traité cette matière en 1846 dans un mandement adressé spécialement au clergé du diocèse de Langres. Depuis cette époque, cette partie intégrante du culte divin avait été l'objet d'études sérieuses; Monseigneur s'était mis en rapport avec des hommes compétents; il avait profité de leurs lumières et de leur expérience. Aussi, cette étude est un travail de tous points préférable à l'instruction qu'il avait faite à Langres.

Elle est divisée en cinq titres qu'il suffit de transcrire pour en montrer la nature et la portée : 1° de l'importance de ce sujet pour les prêtres en particulier; 2° de la part que doivent prendre, même les simples laïques, au chant de l'église; 3° des caractères essentiels du chant de l'église; 4° règles générales pour la bonne exécution du chant; 5o règles particulières.

Les titres 2o et 5 contiennent des aperçus et des avis

très intéressants. Les règles surtout, si elles étaient mises en pratique, amèneraient une parfaite exécution du chant liturgique, et contribueraient beaucoup à la dignité de l'office divin et à l'accroissement de la piété.

Vers la fin de la même année, le prélat annonçait à son diocèse l'heureuse nouvelle de la définition du dogme de l'Immaculée-Conception. Il avait fait plus que de l'appeler de ses vœux ardents. Dès 1850, il s'était joint à ceux qui s'efforçait d'amener le triomphe de cette incomparable prérogative de la mère de Dieu, en écrivant une démonstration sur ce point de l'enseignement catholique. C'est donc dans un élan d'amour et de sainte allégresse qu'il écrit au clergé et aux fidèles; et sa lettre semble partout empreinte d'un pieux enthousiasme, qu'elle communiqua à tout le diocèse. On se rappelle en effet les démonstrations religieuses qui eurent lieu dans les villes et jusque dans les moindres hameaux pour célébrer ce magnifique triomphe de Marie.

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Ici doivent être placés, pour suivre l'ordre chronologique, deux écrits qui sortent du cadre ordinaire que le prélat s'était tracé dans ses études. Le premier est intitulé Les Impossibilités, ou les libres Penseurs désavoués par le bon sens. Les problèmes qu'il pose dans cette brochure, les siècles antérieurs les ont connus, et la solution qu'en donne le prélat ne diffère pas de celle que nous ont laissée les philosophes chrétiens. Ce travail. néanmoins, n'est pas sans utilité pour les élèves qui suivent ou terminent leur cours de philosophie.

Dans le second écrit, dont le titre est Tradition et Raison, Monseigneur voulut sans doute prendre part à la lutte assez chaude engagée dans quelques journaux, à

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