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franque, à laquelle se rapportaient 197 communes; 138 appartenaient à la troisième époque, c'est-à-dire à l'invasion du Xe siècle; à la quatrième, enfin, 61 seulement rattachaient leur existence, de l'an 900 au XIIIe siècle.

A la tête de la première catégorie de ces 418 communes, se trouvait placée la ville d'Arras, à laquelle M. Harbaville payait ainsi, en quelque sorte, son hommage de bienvenue. Il avait effectivement été appelé, par ordonnance royale, selon les formes de la législation encore en vigueur et par suite du décès de son ancien capitaine de grenadiers, M. Boussemart-Lobez, à le remplacer au conseil municipal.

Le maire d'Arras, M. Mayoul de Sus-St-Léger, s'empressa de lui exprimer sa satisfaction personnelle, qui était partagée par ses nouveaux collègues. Au milieu d'une assemblée où se traitent les questions les plus importantes dans des discussions sérieuses et approfondies, on s'initie vite aux affaires, et les hommes les plus aptes à les comprendre, à les diriger, à les résoudre, se font aisément reconnaître. De là, cette confiance qu'inspira, dès ses débuts, le nouveau conseiller et qui ne fit que s'accroitre, à mesure qu'il la justifiait par ses actes.

Les autorités supérieures, de leur côté, profitaient de ses dispositions à prêter son concours à toutes les œuvres utiles.

Le préfet, alors investi de ce droit, qu'on qualifierait aujourd'hui d'exorbitant, le portait sur la liste des électeurs du premier arrondissement électoral du département.

L'année suivante, le ministre de l'intérieur le nomma. administrateur des hospices. M. Mayoul de Sus-St-Léger

lui exprima de rechef combien il se félicitait des nouveaux rapports que ces fonctions allaient établir entre eux: « Le » zèle et l'activité, lui mandait-il, que vous apportez » dans l'exercice de celles qui vous ont été confiées jus» qu'à présent, me sont un sùr garant du bien que nous >> devons attendre de votre coopération aux travaux » d'une administration aussi intéressante. >>

Nous n'entreprendrons pas de détailler les services rendus en participation avec ses collègues par M. Harbaville, mais nous ne saurions passer sous silence la part principale qu'il prit, comme rédacteur, à la circulaire du mois d'avril 1824, adressée par l'administration des hospices aux maires du département, en faveur des orphelins placés à la campagne.

« Un de nos devoirs les plus sacrés, y lit-on, est de » leur procurer une instruction propre à déposer dans » leurs jeunes cœurs les premières notions des devoirs... » Nos orphelins rentrent trop souvent dans nos hospices, » avec l'ignorance complète des notions les plus élémen» taires et les plus usuelles, associée à toute nullité de » principes religieux... C'est pour obvier à ce déplorable » état de choses, que l'administration a décidé que les >> enfants, placés par elle à la campagne, recevraient » dorénavant l'instruction primaire dans les écoles >> communales... » Après avoir rappelé aux maires les obligations qui leur étaient imposées par l'ordonnance royale du 29 février 1816, la circulaire les adjurait d'empècher « que ces enfants ne fussent employés par leurs >> nourrices au vil métier de mendiant qui les dégrade et » peut influer d'une manière si funeste sur les habitudes. » de toute la vie, dans cette classe qui a tant de droits à » l'intérêt des amis de l'humanité. >>

Cette mesure réparatrice fut le prélude de quelques autres qui contribuèrent également à améliorer le système suivi antérieurement.

Il advint malheureusement que l'ardeur des membres de la commission à défendre les intérêts des hospices suscita des difficultés, dégénérées plus tard en collision vis à vis l'autorité supérieure, qui trancha le noeud en en faisant une question de personnes et en renouvelant brusquement la commission en totalité. (Arrêté du ministre de l'intérieur Corbière, du 23 juin 1825.)

En cette circonstance, le maire d'Arras ne craignit point d'exprimer à M. Harbaville « les regrets que lui causait » une séparation que son mérite lui rendait si doulou

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Cette séparation n'était que partielle et restreinte aux hospices.

L'on n'aurait eu garde de priver la cité des services que M. Harbaville était si bien disposé à lui rendre, n'importait à quel titre. Il le prouva; dans ses fonctions de commissaire voyer, il prit l'initiative, pour lutter contre le génie militaire et pour parvenir, en faveur du faubourg d'Amiens, à la conciliation des intérêts de la ville avec les droits exercés et les servitudes imposées sur les terrains limitrophes de la citadelle. En la même qualité, il réclamait énergiquement, dans le sein du conseil municipal, contre la parcimonie des allocations pour l'entretien et l'extension des plantations publiques. « Il » convenait, disait-il, d'embellir les abords d'une ville si >> florissante, dont les ressources permettent tous les » genres d'amélioration, sans calculer avec la parcimonie » d'un particulier gêné dans sa fortune et s'inquiétant

» du produit de ses améliorations, comme du rembour»sement de ses avances. >>

Notons ici que ce fut, sur son rapport, que fut arrêté le tableau des chemins existants sur le territoire de la ville. On trouvait dans son mémoire qui avait la valeur d'un document administratif, avec des observations sur l'importance relative des divers chemins, sur la législation qui les régit, sur la nécessité d'un mode de surveillance plus efficace, quelques aperçus nouveaux sur la matière. Antérieurement à ce dernier acte, M. Harbaville avait reçu une preuve signalée d'estime de la part de Monseigneur l'Évêque d'Arras.

Une discussion prématurée et intempestive avait eu lieu au conseil municipal, relativement aux diverses communautés religieuses établies dans la ville.

Monseigneur de la Tour d'Auvergne s'adressa directement à M. Harbaville pour lui confier la contrariété qu'il avait éprouvée d'une discussion « qui a dù certainement, » lui écrivait-il, vous affliger. Par l'attachement que je >> vous porte, j'ai cru vous devoir une explication; >> veuillez l'accueillir avec le même intérêt que je mets » à vous la donner. Signé : Ch. év. d'Arras.» (6 août 1825.)

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La réponse ne se fit point attendre. Elle s'expliquait nettement et de manière à calmer la juste susceptibilité de Sa Grandeur. Après avoir reconnu qu'il y avait eu méprise et malentendu, elle se terminait ainsi : « Je vous prie de croire qu'il est loin de la pensée du Conseil d'agiter des questions dont la solution est réservée à >> l'autorité épiscopale, et dont l'objet est d'ailleurs si >> respectable sous tous les rapports, pour les personnes » pénétrées de la salutaire influence qu'exercent les >> maisons religieuses. » (8 août 1825.)

Ce ne fut pas la seule occasion où M. Harbaville témoigna de la sincérité de ces sentiments chez lui.

Comme rapporteur d'une commission spéciale, nommée par le Conseil, il déclarait partager non seulement « le » désir bien naturel de procurer aux habitants de la cité » une église convenable et centrale, mais même le vœu >> émis par plusieurs, afin de faciliter encore davantage » l'exercice du culte, qu'on procurât une église parti» culière à chacun des deux grands quartiers de la cité » proprement dite. »

Dans ce plan, la première église se maintenait en la chapelle des Clarisses; la seconde eût été fondée sur le terrain de l'ancienne chapelle de l'Hôtel-Dieu.

Le membre si zélé du comité de l'instruction primaire trouvait un obstacle considérable au choix de ce dernier local, c'était « qu'il entraînerait la ruine d'une école » d'enseignement mutuel, fondée depuis 1817 par la » munificence du Conseil municipal, objet de sa solli»citude et digne de tout l'intérêt de ceux qui, dans » l'instruction de la jeunesse, voient la garantie assurée » de l'amélioration des mœurs, de l'amour, de l'ordre et » des lois, dans la génération qui s'élève. »

La conclusion était qu'il fallait préalablement établir l'école communale sur un point convenable.

Nous verrons plus tard quelle solution fut adoptée en faveur du culte, en dehors de la question du local convenable pour l'école communale, qu'on devait chercher encore pendant quarante ans et qu'on croit enfin avoir rencontré, au moment où nous écrivons.

Un peu plus tard, lorsqu'il fut question de faire droit à la requête du faubourg Saint-Sauveur, et de le doter

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