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La conduite n'est pas toujours d'accord avec les paroles; M. Harbaville fit preuve de la sincérité des siennes, dans la notice qu'il consacra à la mémoire de M. Leroux du Chatelet, dont il ne partageait point les opinions politiques. Cette dissidence ne l'empêcha point de lui rendre justice, comme « se recommandant par une vie de désin» téressement consacrée à rendre des services à la société » et ayant acquis des droits imprescriptibles à la recon>> naissance de ses concitoyens. »

Il en aurait même de particuliers à celle de l'Académie, d'après ce passage de la notice :

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» Dès l'année 1816, il avait conçu le projet de réorganiser l'Académie d'Arras; ses démarches actives ne » contribuèrent pas peu à l'établissement de la société royale qui fut instituée en 1817; il peut être considéré » comme l'un de ses fondateurs et fut un de ses pre>> miers membres, >>

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Nous profitons de l'interruption réglementaire de ses fonctions de prési lent de l'Académie, pour suivre M. Harbaville, de nouveau, dans l'activité de sa carrière administrative.

Le 16 mai 1833, lui avait été déférée la présidence de la commission de liquidation chargée, après l'invasion du choléra, de régler les honoraires et mémoires des médecins el pharmaciens et de vérifier l'emploi des fonds accordés par le gouvernement.

La mème année (11 novembre) il était nommé par le préfet, sur l'abstention du conseil d'arrondissement, dont c'était le droit, membre, et (11 décembre) convoqué, comme président, pour l'installation du comité d'instruction primaire.

Ces témoignages de confiance, d'une part; de zèle, de l'autre, se succèdent sans interruption.

Nous le voyons (31 janvier 1834) membre du jury pour l'exposition de l'industrie française.

Membre également (16 janvier 1835) de la commission chargée de l'examen de la position des réfugiés politiques et de leurs droits à des secours.

Membre, de plus (23 novembre, de la commission consultative sur le projet de code rural, que l'on nous promet toujours.

La plupart des questions, sur lesquelles le ministre appelait l'examen, notamment : le parcours, la vaine pâture, les biens communaux, les chemins vicinaux et privés, avaient été étudiées déjà par le secrétaire de la société d'agriculture. Il fut le premier à reconnaître, comme n'étant pas moins difficiles à régler, celles du bornage, des cours d'eau, du glanage, du droit de tuer les pigeons et volailles sur sa propriété, de l'obligation de détruire les plantes, insectes et animaux nuisibles à l'agriculture.

Un projet de loi, plus important encore, avait été soumis à la chambre élective et communiqué à tous les préfets, avec invitation de consulter, sur les amendements proposés, les hommes les plus éclairés. Il s'agissait d'organiser l'enseignement secondaire, et M. Nau de Champlouis pria M. Harbaville (6 août 1836) de vouloir bien venir examiner avec lui le projet soumis à cette espèce d'enquête.

Nommé (le 12 décembre suivant) président de la commission d'examen des candidats aux places d'agentsvoyers, par le préfet, M. Desmousseux de Givré, il donna

une preuve de son esprit de justice, en plaidant avec énergie et succès, le droit à une indemnité, de M. Gilquain, à raison de la perte de son étui de mathématiques et d'autres instruments d'arpentage, qui, prêtés par lui à la commission, le 28 décembre, avaient disparu, volés ou consumés, la nuit suivante, dans l'incendie de l'hôtel de la préfecture.

Le même préfet le comprenait (14 mars 1837) dans la commission pour l'amélioration des prisons. Membre à si bon droit de la commission de surveillance de la bibliothèque d'Arras (8 décembre 1838, 16 mars 1839), il fit, en outre, de 1842 à 1844, partie des commissions pour l'examen des candidats pour les emplois de vérificateurs des poids et mesures.

Il ne faut point perdre de vue que ces divers emplois étaient indépendants de son titre et se concilièrent toujours avec l'accomplissement exact et régulier des devoirs du conseiller de préfecture.

Nous pouvons en citer un nouvel et remarquable exemple; il était, chaque année, désigné pour faire partie du conseil de révision, accomplissant sa tournée dans tous les cantons du département. Il ne manqua jamais de profiter de sa présence sur chaque point du territoire, pour recueillir tous les renseignements historiques et archéologiques, pour consulter les documents existants dans les archives publiques et privées et il continua, pendant près de dix-huit ans, cette fructueuse recherche.

Deux fois, il lui advint d'être chargé de la présidence ; en 1833, pendant l'excursion de M. Nau de Champlouis en Angleterre; et, en 1845, à raison de la maladie de M. Desmousseaux de Givré. Nous éprouvons une satisfac

tion personnelle, nous qui nous sommes plaint, plus d'une fois, de la pression exercée par des membres militaires des conseils, pour n'accepter que la fleur de la population pour le contingent; nous éprouvons, disonsnous, une satisfaction personnelle en mentionnant que, lors de cette dernière tournée, le président soutint, avec fermeté, une lutte publique, contre le général L... pour faire triompher le principe de l'égalité, entre tous les appelés reconnus propres au service.

Plusieurs fois, il avait été délégué pour remplacer le secrétaire-général absent ou malade.

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Ces occupations diverses ne l'absorbaient point assez pour lui interdire la faculté de fournir son tribut d'encouragement à une revue dont la carrière eût dù se prolonger davantage, au Puits Artésien. Dans ses Méditations et Souvenirs (tome 1er page 239), il s'arrète en face des ruines de l'église de Saint-Bertin « dont les dernières arches » sont tombées sous l'effort de la mine, le 24 février 1836, » au pied de la tour, restée seule debout.... Géant superbe qui domine ces débris et qui, privé de ses supports, s'écroulera, comme ces vieilles sociétés qui ne » s'appuient plus sur les bases éternelles que Dieu a po»sées pour assurer la stabilité des empires... » Cette vue lui inspire la réflexion : « Que, quand le suprême » modérateur veut exercer sur les nations ses jugements » providentiels, il remet à l'homme la faulx du temps et >> alors les hideuses et déplorables scènes des siècles » barbares se renouvellent.... Espérons, ajoute-t-il, que » les leçons du passé ne seront pas perdues et que l'ins»truction, mère des généreux sentiments, sera la sauvegarde des monuments confiés à la vénération publique.»>

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Voyons maintenant M. Harbaville prêter à l'Académie son utile concours, soit comme président, soit comme rapporteur des commissions, fonctions qu'il cumula plus d'une fois. Il fut chargé, en 1838, d'exposer les titres de Me Clément-Hémery, à l'honorable distinction qui lui fut accordée pour ses notices biographiques sur les célébrités littéraires de l'Artois. Le rapport encourageait l'auteur à compléter son œuvre, en l'étendant aux Artésiens qui s'étaient illustrés dans l'église, dans la magistrature, dans la carrière des armes, ou qui s'étaient distingués par leurs vertus civiques. Ces excitations produisirent leur effet; au concours suivant, l'Académie recevait la biographie ecclésiastique de l'Artois, et regrettait, tout en profitant de ses notices, que Ma Clément « en se bornant à une spécia» lité, se fù t placé hors des conditions du programme. »

Vers le même temps, M. Harbaville communiquait à ses collègues le résumé de ses études sur le moyen-âge en Artois. Convaincu par ses consciencieuses recherches, fortifié par la maturité de l'âge et du jugement, il « avait puisé de nouvelles appréciations aux sources fécondes de l'histoire. Pour lui, le jour de l'impartiale justice s'était levé, pour dissiper d'injustes préjugés, qui s'attachaient aux institutions et même aux monuments artistiques de cette époque. On ne refusait plus du génie à ces conceptions grandioses, étonnantes merveilles de l'art chrétien. »

Ces déclarations de principes servaient d'Introduction à l'ouvrage important dont on attendait avec impatience la publication. (1)

(1) Le Mémorial Historique, qui se trouve dans toutes nos bibliothèques, ce qui nous dispense de l'analyser. L'auteur a déclaré qu'il

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