Le romantisme français

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G.P. Putnam's Sons, 1886 - 362 Seiten
 

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Beliebte Passagen

Seite 140 - Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Déjà, croyant saisir et partager leur proie, Ils courent à leur père avec des cris de joie En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Seite 114 - Comme lui, la muse moderne verra les choses d'un coup d'oeil plus haut et plus large. Elle sentira que tout dans la création n'est pas humainement beau, que le laid y existe à côté du beau, le difforme près du gracieux, le grotesque au revers du sublime, le mal avec le bien, l'ombre avec la lumière.
Seite 23 - Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune...
Seite 138 - Vînt sur son tertre vert l'abattre d'un coup d'aile, Et sur son cœur de fer lui croiser les deux mains? Clouerons-nous au poteau d'une satire altière Le nom sept fois vendu d'un pâle pamphlétaire, Qui, poussé par la faim, du fond de son oubli S'en vient, tout grelottant d'envie et d'impuissance, Sur le front du génie insulter l'espérance Et mordre le laurier que son souffle a sali? Prends ton luth ! prends ton luth ! je ne peux plus me taire. Mon aile me soulève au souffle du printemps.
Seite 139 - L'herbe que je voulais arracher de ce lieu, C'est ton oisiveté; ta douleur est à Dieu. Quel que soit le souci que ta jeunesse endure...
Seite 18 - Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés.
Seite 17 - Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.
Seite 25 - Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond, Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne, Pas même la chanson naïve et monotone Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont!
Seite 119 - La poésie née du christianisme, la poésie de notre temps est donc le drame; le caractère du drame est le réel; le réel résulte de la combinaison toute naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent dans le drame, comme ils se croisent dans la vie et dans la création. Car la poésie vraie, la poésie complète, est dans l'harmonie des contraires.
Seite 210 - Le vieux laboureur travaillait lentement, en silence, sans efforts inutiles. Son docile attelage ne se pressait pas plus que lui; mais grâce à la continuité d'un labeur sans distraction et d'une dépense de forces éprouvées et soutenues, son sillon était aussi vite creusé que celui de son fils, qui menait, à quelque distance, quatre bœufs moins robustes, dans une veine de terres plus fortes et plus pierreuses.

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