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Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait, jusqu'à ce qu'arrivant sur le lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. Lorsqu'ils virent l'étoile, ils furent transportés d'une grande joie. Assurés, par l'autorité de la Synagogue, du lieu où ils trouveront l'objet de leurs désirs, n'ayant plus rien qui les retienne, les mages poursuivent leur voyage avec la même diligence qu'ils l'ont commencé, et ils reçoivent aussitôt le prix de leur zèle, par l'apparition nouvelle de l'étoile miraculeuse. Ils ne s'étaient pas découragés en la voyant disparaître, leur foi n'en avait pas été altérée, leur ardeur n'en avait point été ralentie; mais en la voyant briller de nouveau, ils sont saisis d'une sainte joie, et leur courage en reprend une nouvelle vigueur. Ames fidèles, qui marchez avec fermeté dans les sentiers de la justice, ainsi, pour éprouver votre vertu, le Seigneur retire de vous quelquefois ces grâces sensibles dont il vous avait prévenues; il permet que vous ne ressentiez plus ces mouvements affectueux, ces effusions de cœur qui faisaient votre consolation, soutenaient votre piété, réchauffaient votre zèle; et paraissant vous abandonner à vous-même, il vous laisse tomber dans l'obscurité, le dégoût et la sécheresse. Que cet état, tout affligeant qu'il est, ne vous alarme et ne vous désespère pas, continuez de bénir la main qui fait couler vos larmes, comme vous la bénissiez lorsqu'elle les essuyait; suppléez par les efforts de votre volonté à ces pieux élans; à cette tendresse de sentiment dont vous ressentez si vivement la privation; redemandez-les à Dieu, ces dons si précieux, dont il vous avait fait connaître toute la douceur. Ils reviendront, ces moments heureux de sensibilité et d'ardeur; ils seront la récompense de la fidélité que vous aurez conservée dans leur absence; ils pénétreront votre âme, comme celle des mages, d'une joie nouvelle; ils l'embraseront d'une semblable ferveur, et ils vous conduiront comme eux, au terme fortuné de vos travaux, de vos désirs et de vos espérances.

Elant entrés dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Marie sa mère; et se prosternant, ils l'adorèrent. Ici brille d'un nouvel éclat, la foi généreuse des mages; ils sont venus chercher un roi dont tout l'univers doit reconnaître l'empire, le roi de gloire. Et que trouvent-ils ? un enfant faible, souffrant, dans la condition la plus abjecte, au plus bas degré du dénûment, de la pauvreté, et de la misère. Mais leur foi, qui a déjà surmonté tant d'obstacles, ne sera pas déconcertée par celui-là; elle pénètre le mystère de cette profonde humiliation. A travers ces voiles épais, dont il enveloppe sa majesté, ils reconnaissent le monarque qui les a appelés du fond de l'0rient; et tombant à ses pieds, ils lui présentent leurs profondes adorations.

Arrêtons-nous à contempler ce spectacle frappant des hommes les plus considérés de l'Orient par leur sagesse et leur naissance, prosternés devant un enfant à peine né, couvert d'indigence et d'humiliation. Quelle idée il nous donne de cet enfant! Que Jésus-Christ est grand dans ce mystère! combien, de cette bassesse, de cette faiblesse dont il paraît revêtu, il fait ressortir de force et de majesté ! Dans le ciel, il fait briller des astres nouveaux pour manifester sa naissance. Sur la terre, il attire à lui les sages du fond de l'Orient, et s'en fait adorer; il trouble l'impie jusque sur son trône, et confond les vains projets de sa politique: il frappe d'aveuglement les Juifs, et répand la lumière parmi les nations; appelle les étrangers, et rejette les enfants; réprouve les prédestine les autres, et commence dès ce moment à prononcer les redoutables et incompréhensibles arrêts de sa justice. Prosternons-nous donc avec les mages, devant cette immensité de gloire et de splendeur: confondons-nous à la vue de cet abîme sans fond de grandeur et de perfections. Elevés par leur foi au-dessus des vaines pensées humaines, les mages conçoivent aux pieds de Jésus-Christ, que plus il se montre dans un état abject, plus il lui a fallu de puissance pour s'y réduire. Tous les jours il s'offre à nous sur son autel, dans un

uns,

état aussi humble : c'est le même Dieu qui se présente à nos regards sous les espèces les plus communes. Que notre foi perce de même les voiles dont il se couvre; en s'abaissant devant ce mystère d'amour, elle s'exaltera; et de l'anéantissement où elle se confondra, elle tirera de nouvelles forces.

Puis ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Selon les SS. Pères, ces trois offrandes renferment des mystères; elles sont lesemblèmes des diverses qualités que les mages révèrent spécialement dans Jésus-Christ, elles expriment toute l'idée de ce divin Sauveur. Ils honorent, avec la myrrhe qui sert à embaumer les corps, son humanité; avec l'or qu'on porte en tribut aux rois, sa souveraineté ; avec l'encens qu'on brûle dans les temples, sa divinité. Les Pères y voient aussi les modèles de ce qu'à l'exemple des mages nous devons offrir à Jésus-Christ naissant pour nous. La myrrhe est la mortification dont nous captivons nos sens; l'or, les aumônes que la charité verse dans le sein des pauvres; l'encens, la prière fervente qui monte vers le trône céleste. Déposons avec les mages, aux pieds de Jésus, ces présents qui lui sont agréables; offrons-les-lui avec le même zèle. Il nous recevra comme eux, si nous allons à lui avec un cœur semblable; et nous obtiendrons la même récompense, si nous lui portous les mêmes sentiments.

Et ayant été avertis en songe de ne point aller retrouver Herode, ils retournèrent dans leur pays par un autre chemin. Jésus-Christ était destiné à périr sous les coups de l'impie; mais l'heure marquée par la Providence n'était pas encore arrivée. En conséquence, elle le conserve par une révélation miraculeuse, et confond les desseins criminels du tyran, par un moyen que toute sa prévoyance n'avait pas pu imaginer. Du même coup, elle dissipe les perfides conseils de la politique d'Hérode, et récompense, par une faveur distinguée, la vertueuse simplicité des mages. font ces saints personnages à

Dans le pèlerinage que

Bethleem, nous avons pu remarquer beaucoup de conformité avec celui que nous faisons sur la terre. Nous avons avec eux un but commun; c'est vers Dieu que nous tendons, c'est lui que nous allons chercher. Il nous appelle de même qu'eux; il nous guide pareillement, et par les lumières célestes qu'il fait briller au-dedans de nous, et par les instructions de l'autorité à laquelle il a confié son enseignement. Nous éprouvons ainsi qu'eux dans notre voyage, des traverses, des contradictions et des dangers, et nous avons besoin d'une foi telle la leur pour les surmonter. Enfin, une récompense que semblable nous attend; nous trouverons comme eux le Dieu que nous cherchons, si nous le cherchons avec la même pureté d'intention, et avec la même ardeur de sentiment qu'ils le cherchèrent. Ainsi soit-il.

ÉVANGILE

DU PREMIER DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE.

Jésus-Christ dans le Temple au milieu des Docteurs.

L'ENFANT Croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était en lui. Ses parents allaient tous les ans à Jérusalem, à la fête de Pâques. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y allèrent selon la coutume qu'ils observaient à cette fète. Comme ils s'en retournaient, les jours de la solennité étant passés, l'enfant Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçussent; mais pensant qu'il était avec quelqu'un de leur compagnie, ils marchèrent une journée entière. L'ayant cherché parmi leurs parents et ceux de leur connaissance, et ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. Enfin, après trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les

écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient, étaient étonnés de sa prudence et de ses réponses. Ils furent, en le voyant, remplis d'admiration; et sa mère lui dit: Mon fils, pourquoi en avez-vous agi ainsi avec nous? Voilà que votre père et moi, nous vous cherchions fort affligés. Il leur répondit: Pourquoi me cherchiezvous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois occupé à ce qui concerne mon Père? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Il s'en retourna ensuite avec eux, et vint à Nazareth, et il leur était soumis. Or, sa mère conservait toutes ses choses dans son cœur. Et Jésus croissait en sagesse, en âge et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. Luc. 11, 40-42.)

EXPLICATION.

L'Enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la grâce de Dieu était en lui. En se faisant homme, Jésus-Christ s'est soumis à toutes les infirmités auxquelles les autres hommes sont sujets. De tous les maux de l'humanité, il n'y a que le péché qu'il n'ait pas éprouvé, parce qu'il répugnait essentiellement à la nature de l'Homme-Dieu d'en être souillé. Ainsi, il a voulu naître, grandir, se fortifier, s'élever par degrés comme les autres hommes. Il a passé par les différents âges de la vie, et par là i les a tous sanctifiés : il entrait aussi dans ses intentions d'instruire de leurs obligations ceux qui devaient y passer après lui. Examinons le peu que le texte sacré nous apprend de l'enfance du Sauveur : cherchonsy les règles de conduite de cet âge précieux où commencent à se former les impressions qui doivent durer toute la vie, qu'une heureuse ignorance du mal rend plus susceptible du bien; et que sa docilité, compagne de l'innocence, prépare à recevoir les instructions de la religion.

A mesure que Jésus-Christ croissait, il développait sa sagesse. Il en était rempli, lui qui est la sagesse éternelle; mais il n'en manifestait que ce qui était proportionné à son âge, afin de se montrer le modèle de tous

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