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tention que demande un si grand intérêt, si les paroles que Jésus-Christ adresse à ses apôtres pourraient nous être appliquées. Avons-nous cette foi ferme, cette charité ardente qui méritent et attirent l'amour distingué de notre Dieu ? Notre foi n'est-elle pas souvent ébranlée par les sophismes de l'incrédulité, déconcertée par les railleries du libertinage? Notre charité n'est-elle pas plus souvent encore refroidie par les dissipations, par les suggestions, par les exemples du monde; altérée par nos propres négligences, par nos affections étrangères, par nos inclinations terrestres, par notre respect humain? Pour conserver pures et intactes ces deux grandes vertus, ayons sans cesse devant les yeux le prix immense que Jésus-Christ y attache c'est l'amitié de Dieu, le plus solide, comme le plus précieux de tous les biens, qui nous suit au-delà même du trépas, qui est notre soutien dans cette vie, notre éternelle félicité dans l'autre.

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Je suis sorti de mon Père, et je suis venu dans le monde : de nouveau je vais quitter le monde, et aller à mon Père. Jésus-Christ revient souvent, dans son Evangile, sur cette vérité. Il exige spécialement qu'on la croie. Il loue les Apôtres d'en être persuadés, parce qu'étant l'objet de notre foi, elle en est en même temps le fondement. Le Verbe fait chair, le Fils de Dieu sorti du sein de son Père, est descendu parmi les hommes pour les racheter et les instruire, devenu homme sans cesser d'être Dieu; voilà le mystère qui nous fait croire sans difficulté tous les autres. Jésus-Christ est Dieu. Dès-lors toutes ses paroles sont pour moi les oracles de la vérité suprême. Qu'il s'élève dans mon esprit des tentations contre la foi, je les repousserai toutes avec cette seule pensée: JésusChrist est Dieu, et c'est lui qui est l'auteur de ma croyance. Que l'hérétique essaie de m'entraîner dans ses opinions erronées, je m'en garantirai par cette seule réflexion: Jésus-Christ est Dieu, et il a promis l'infaillibilité à son Eglise. Jésus-Christ est Dieu : voilà le principe, le garant, le boulevard de ma foi.

Ses disciples lui dirent: Vous nous parlez maintenant avec clarté, et vous n'employez point de paraboles. Nous savons à présent que tout vous est connu, et qu'il n'est pas besoin que personne vous interroge; et par celle raison nous croyons que vous êles sorti de Dieu. Les Apôtres, comprenant quelque chose à la fin du discours de leur divin Maître, croient déjà être au moment où tout leur sera clairement expliqué. Ils croient voir à découvert les vérités célestes; et cependant combien la profession de foi qu'ils font est elle-même faible et imparfaite! Ne les imitons pas en ce point. Défions-nous beaucoup de nousmêmes et de nos prétendues connaissances. Demandons à Dieu les lumières qui nous manquent, et méritons de les obtenir par notre humilité.

ÉVANGILE

DU JOUR DE L'ASCENSION.

Jésus-Christ remonte dans le Ciel:

Les onze Apôtres étant à table, Jésus leur apparut ; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leurs cœurs, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu depuis sa résurrection. Et il leur dit: Allez dans le monde entier prêcher l'Evangile à toute créature. Quiconque croira, et recevra le baptême, sera sauvé ; mais celui qui ne croira point sera condamné. Voici les prodiges qui accompagneront ceux qui croiront : ils chasseront les démons en mon nom; ils parleront des langues nouvelles, ils manieront les serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, ils n'en recevront aucun mal ; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront

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guéris. Et le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé ainsi, fut élevé dans le ciel, où il est assis à la droite de Dieu. Les Apôtres étant partis, allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur pa༢། role par les miracles dont elle était accompagnée. ( Marc, XVI, 14-20.)

EXPLICATION.

Les onze Apôtres étant à table, Jésus leur apparut; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leurs cœurs, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu depuis sa De résurrection. Les quatre saints personnages qui, sous l'inspiration du Saint-Esprit, ont écrit les actions de NotreSeigneur Jésus-Christ, ne se sont pas attachés à observer l'ordre des faits et des temps. L'un raconte ce que les autres ont omis; celui-ci réunit des événements que celui-là sépare. Leur récit, le même quant au fond, est varié dans la manière. Ce sont toujours les mêmes actions, mais diversement racontées. Il n'y a point entre les évangélistes de contradiction, il y a des différences. La Providence l'a voulu ainsi pour la confirmation de notre foi. L'accord des quatre évangélistes est un garant de leur sincérité. Leurs variations prouvent que cet accord n'est pas l'effet d'un concert. Ayant écrit à des époques et dans des lieux très-éloignés, on sent qu'ils n'ont eu d'autre lien commun que la vérité, et leurs différences même dans la narration donnent aux faits sur lesquels ils sont constamment d'accord, un nouveau degré de certitude.

S. Marc rapproche ici deux discours que, selon les interprètes, le Sauveur a probablement tenus dans des temps différents. Le reproche fait aux Apôtres de n'avoir pas cru la résurrection, se rapporte naturellement à l'apparition dans laquelle Jésus-Christ se manifesta à eux, le soir même de sa résurrection, lorsqu'ils étaient à table dans le cénacle. La mission qui leur est donnée, les promesses qui leur sont faites, paraissent, d'après le récit même de l'évangéliste, précéder immédiatement.

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et

l'ascension qui, selon S. Luc, s'opéra au bourg de Béthanie (1).

Le reproche d'incrédulité et de dureté de cœur, que Jésus-Christ fait à ses Apôtres, ne le méritons-nous pas plus qu'eux ? Nous avons pour croire, les mêmes motifs qu'ils avaient, et nous en avons d'autres encore: d'abord leur témoignage, scellé de leur propre sang; ensuite le témoignage de l'univers entier, et sa conversion miraculeuse. Appuyée sur de tels fondements, notre foi est-elle aussi solide qu'elle devrait l'être? Ne prêtons-nous pas une oreille facile aux discours, maintenant si communs, de l'impiété? ne nous est-il jamais arrivé de les encourager, ou par le sourire de la complaisance, ou par le silence de l'approbation? Si nous avons le bonheur que notre foi soit sincère, est-elle aussi active? si elle n'est pas feinte, n'est-elle pas languissante? Si elle n'est pas ébranlée par des doutes, se manifeste-t-elle par des œuvres? Hélas! qu'est devenue la foi dans notre malheureux temps, cette foi si chère à nos pères, cette foi autrefois si pure et si vive? Eteinte dans un grand nombre de cœurs, elle n'est plus dans les autres qu'une faible étincelle sans lumière et sans chaleur.

Et il leur dit: Allez dans le monde entier prêcher l'Évangile à toute créature. S. Matthieu rapporte cette dernière mission donnée aux Apôtres, d'une manière un peu plus étendue. Toute puissance, leur dit Jésus-Christ, m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé : et voilà que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle (2). Le Sau

(1) Eduxit antem eos foras in Bethaniam ; et elevatis manibus suis benedixit eis. Et factum est, dum benediceret illis, recessit ab eis, et ferebatur in cœlum, Luc. xxiv, 50 et 51.

(2) Et ascendens Jesus locutus est eis, dicens: Data est mihi om. nis potestas in cœlo et in terra. Eantes ergo docete omnes gentes, baptizantes eos in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti; docentes eos servare omnia quæcunque mandavi vobis. Et ecce ego vobiscum

veur, dans sa dernière cène, avait revêtu ses Apôtres du sacerdoce, ici il les élève à une plus haute dignité. Près de rentrer dans les splendeurs éternelles, il veut laisser à la terre, privée désormais de sa présence, le ministère qu'il y a exercé ; et il crée l'épiscopat. Par cette réunion de préceptes, de pouvoirs et de promesses, il établit ses Apôtres les chefs suprêmes de sa religion, et substitue à sa personne eux et leurs successeurs, revêtus en commun de sa puissance et de son infaillibilité. Tout ce qui a été, tout ce qui sera opéré dans l'administration de JésusChrist, c'est cette parole céleste qui l'aura produit. A cette parole commence ce ministère perpétuel, qui, se renouvelant sans cesse, reste toujours le même, et qu'à son second avénement Jésus-Christ trouvera subsistant tel qu'il le fonda. C'est par cette parole divine que l'Eglise catholique a continuellement confondu les diverses sectes qui se sont élevées dans son sein pour la déchirer, et celles qui ont osé soutenir qu'il fut des jours où elle était privée de l'assistance divine, et où elle con→ naissait l'erreur; et celles qui ont imaginé de transférér à la totalité du peuple fidèle, la puissance que JésusChrist n'a confiée qu'à ses ministres; et celles qui ont tenté d'élever dans l'ordre sacerdotal un pouvoir rival de l'autorité épiscopale; et celles qui ont entrepris de briser la chaîne sacrée de la succession, et de substituer aux légitimes héritiers de la puissance apostolique, un ordre tout nouveau d'usurpateurs. Contre cette parole toute-puissante sont venues se briser, en écumant, toutes les hérésies, depuis Simon le magicien jusqu'à notre siècle; tous les schismes, depuis Novatien jusqu'à celui qui désole l'Eglise Gallicane.

Quel magnifique commandement Jésus-Christ fait à ses Apôtres ! C'est toutes les nations qu'il leur ordonne d'instruire; c'est l'univers entier qu'il leur donne à convertir. Quel autre eût osé imaginer de donner une pareille

sum omnibus diebus, usque ad consummationem seculi. Matth. XXVIII, 18, 19 et 20.

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