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un décret du prince Charles de Lorraine ordonna que l'établissement des Bollandistes serait transferé à l'abbaye de Caudenberg, et régla la manière dont cette compilation devrait paraître à l'avenir. Toutefois ce ne fut qu'en 1780 que cet établissement eut toute sa consistance. Le LI volume de Acta sanctorum, qui était le quatrième du mois d'octobre, parut vers la fin de la même année. Les rédacteurs de ce volume étaient les abbés de Bye, de Bue et Hubens. En 1786, parut le volume Lil'. Mais à peine cet établissement était-il ainsi constitué, que de nouveaux embarras vinrent arrêter ses travaux. Le 16 octobre 1788, le gouverne ment notifia à la Chambre des comptes qu'il avait résolu de faire cesser le travail des Bollandistes, et qu'en conséquence, à partir du 1 novembre suivant, on devrait se borner à payer aux abbés de Bye, de Bue, Fonson, Ghesquière et de Smet, leur pension annuelle de 800 florins. La suppression répandit une véritable consternation parmi les amis des lettres. De toutes parts arrivérent au gouvernement des propositions pour l'acquisition de cet établissement. L'abbaye de Tongarloo l'emporta sur ses compétiteurs; par une convention en date du 18 mai 1788, le gouvernement lui transféra la propriété de l'établissement des Bellandistes, et elle reçut dans son sein les abbés de Bye, de Bue, Sonton, Ghesquière et de Smet. Un dernier volume, le LIII' de la collection, et le V du mois d'octobre parut en 1794. Trois religieux de l'abbaye de Tongerloo sont désignés dans le titre comme. ayan! coopéré avec les Bollandistes à sa rédaction L'entrée des Français dans la Begique, qui eut lieu la même année, porta le dernier coup à cet établissement. Les moines de Tongerloo se dispersèrent, et les rédacteurs de Acta sanctorum, réfugiés dans différents pays, moururent successivement sans avoir pu continuer leurs travaux. La bibliothèque royale de Bruxelles possède sous les nos 368 à 386, rangés dans un très-bon ordre, jour par jour, du 16 octobre au 31 décembre, tous les matériaux rassemblés par les Bollandistes. Il y a à peu près un an qu'un prospectus fut publié par jes Bénédictius de Solèmes, annonçant la continuation des Acta sanctorum, mais cette promesse n'a pas encore été suivie d'effet.

On a reproché à Bollandus de n'avoir pas été assez en garde contre les légendes apocryphes et fabuleuses; Papebroch et ses successeurs ont eu une critique plus éclairée et plus exacte dans le choix des monuments dont ils se sont servis. Leur premier soin, dès le commencement de leur travail, fut d'établir des correspondances avec tous les savants de l'Europe, de faire chercher dans les archives et bibliothèques les titres et les monuments qui pouvaient servir à leurs desseins; les matériaux rassemblés forment une bibliothèque considérable. Avant de faire usage d'aucun titre, les Bollandistes en examinent l'authenticité, son degré d'autorité, et le rejettent s'ils y découvrent des

indices de supposition et de fausseté: s'ils le jugent vrai, ils le publient tel qu'il est avec la plus grande fidélité, et en éclaircissent les endroits obscurs par des notes; si c'est une pièce douteuse, ils exposent les raisons de douter; s'ils n'ont que des extraits, ils en font une histoire suivie. Lorsqu'ils reconnaissent qu'ils se sont trompés, ou ont été induits en erreur, ils le disent toujours dans le volume suivant et le rectifient avec toute la candeur et la bonne foi possible.

On trouve souvent dans cet ouvrage important des traits qui intéressent non seulement l'histoire ecclésiastique, mais el.core, l'histoire civile, la chronologie, la géographie, les droits, les prétentions des souverains et des peuples; tous les volumes sont accompagnés de tables exactes et très-commodes. Les soins qu'ont ces laborieux écrivains de se former des successeurs semblent répondre au public que cet immense projet sera un jour conduit à sa fin. Comme les premiers volumes donnés par Bollandus étaient devenus très-rares, on a réimp. imé à Venise toute la collection; mais cette édition ne vaut pas celle d'Anvers.

BONA (Jean), né à Mondovi en Piémont, l'an 1609, général des Feuillants en 1651. fot honoré de la pourpre, en 1669, par Clément IX. Après la mort de ce Pontife, bien des gens le désignèrent pour son successeur, ce qui donna lieu à cette mauvaise pasquinade Papa Bona sarebbe un solecismo. Le P. Daugières répondit à Pasquin, par l'épigramme suivante:

Grammaticæ leges plerumque Ecclesia spernit;
Fors erit ut liceut dicere Papa Bona,
Vana solæcismi ne te conturbet imago,
Esset papa bonus, si Bona papa foret.

Bona, digne de la tiare, ne l'eut pourtant pas. Il mourut à Rome en 1674, dans sa soixante-cinquième année. Il joignit a une profonde érudition et à une connaissance vaste de l'antiquité sacrée et ecclésiastique, une piété tendre et éclairée. On a de lui plusieurs écrits, recueillis à Turin en 17471753, 4 vol. in fol. Les principaux sont: 1° De rebus liturgicis, plein de recherches curieuses et intéressantes sur les rites, les prières et les cérémonies de la messe; 2 Manuductio ad cælum, traduit en français en 1771; 3° Horologium asceticum; français par le président Cousin et par l'abbé 4. De principiis vite christianæ, traduit en Gouget; 5 Psallentis ecclesia harmonia; -6° De sacra Psalmodia, et plusieurs autres bons ouvrages de piété, qui vont également à l'esprit et au cœur. Ses œuvres complètes (opera omnia) ont été publiées à Turin, avec des notes de Robert Sala.

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BONAVENTURE (Saint), né, l'an 1221, à Bagnarea en Toscane, entra dans l'ordre des Frères Mineurs, et fut disciple d'Alexandre de Alès. Son ordre le fit successivement professeur de philosophie, de théologie, et enfin général en 1256. Clément IV lui offrit l'archevêché d'York, et le saint religieux le refusa. Après la mort de ce Souverain Fon

nonites. Leur vie était très-austère, et ils employaient en aumônes une partie de leurs biens.

BORROMÉE (Frédéric), cardinal et archevêque de Milan, naquit à Milan le 18 août 1564 e! mourut le 21 septembre 1631. II était cousin germain de saint Charles Borromée. (Voir ce nom.) Frédéric Borromée avait professé les humanités à Pavie. Il avait eu aussi le bonheur d'être l'héritier de la science et de la piété de saint Charles. C'est lui qui a fondé la célèbre bibliothèque ambrosienne. On a de lui Sacra colloquia et d'autres ouvrages.

tife, les cardinaux s'engagèrent d'élire celui que Bonaventure nommerait; ce fut sur Grégoire X qu'il jeta les yeux. Ce Pape l'honora de la pourpre romaine, et lui donna l'évêché d'Albano. Le nouveau cardinal suivit Grégoire au concile de Lyon, en 1274, et y mourut des fatigues qu'il s'était données pour préparer les matières à traiter dans le concile. On l'a honoré du surnom de Docteur séraphique. Saint Bonaventure est mis au rang des docteurs de l'Eglise. Outre des Commentaires sur l'Ecriture, des Sermons et des Commentaires sur le Maître des sentences, il a laissé de nombreux ouvrages ascétiques, des Opuscules moraux, des Méditations, des Opuscules pour les religieux Ces divers ouvrages portent l'empreinte d'une piété affectueuse, qui saisit encore plus le cœur que l'esprit.

BONHEUR ETERNEL. TUDE et FIN DERNIÈRE.

Voy. BEATI

BONNEFONS (Amable), Jésuite, né à Riom, est auteur de plusieurs livres de piété, qui eurent la vogue dans leur temps. Les principaux sont : 1° L'année chrétienne, 2 vol. in-12; -2° La Vie des saints, 2 vol. in-8°. Il mourut à Paris en 1653

BONIFACE (Saint), apôtre d'Allemagne, né en 680. Il est illustre par un zèle vraiment apostolique, par le grand nombre d'églises nouvelles qu'il fonda en Allemagne, par la quantité de peuples qu'il convertit à la foi, et de ceux qui, déjà fidèles, conservaient encore les mœurs païennes. Sa piété, son obéissance profonde envers la Chaire de saint Pierre; sa haute prudence dans les affaires épineuses qu'il eut à conduire au milieu de la chute des trônes et de la transformation des empires, furent égales à l'ardeur de son zèle. On a de ce grand saint quelques lettres qui peuvent être méditées par ceux qui aspirent à la perfection.

BORDE (Vivien la), prêtre de l'Oratoire, né à Toulouse en 1680, supérieur de la mai son de Saint-Magloire, à Paris, mourut dans cette ville en 1748. Il avait été envoyé à Rome, par le cardinal de Noailles, pour les affaires de la Constitution. Ses ouvrages ascétiques sont : 1° Retraite de dix jours, 1755, iu-12; 2° Conférence sur la pénitence, in-12. Cet ouvrage est d'une morale exacte. BORDONIO (Joseph-Antoine), savant Jésuite italien, naquit à Turin en 1682, et entra au noviciat de la Société en 1696. Il professa les humanités à Pignerol, d'où il passa à Gênes, et de là, en 1703, à Turin, pour y occuper la chaire de rhétorique. Plus iard, en 1715, il professa la théologie. II mourut en 1742, âgé de soixante ans. Ce religieux, non moins recommandable par sa piété que par son savoir, a laissé, entre autres ouvrages, un livre ascétique intitulé: Discorsi per l'esercizio della buona morte; Venise, 3 vol. in-4°, 1749-1751. C'est l'un des meilleurs livres ascétiques qu'ait l'1talie.

BORELLISTES, disciples d'Adam Borell, Zélandais. Ils suivaient les erreurs des mem

BORROMEE (Saint Charles) naquit en 1538, au château d'Arone, d'un père illustre par sa naissance et par sa piété. Son oncle maternel, Pie IV, l'appela auprès de lui, le fit cardinal et archevêque de Milan. Charles n'avait alors que vingt-deux ans. Il conduisit les affaires de l'Eglise comme un homme qui l'aurait gouvernée depuis longtemps. Le concile de Trente se tenait alors, et pour répondre au vœu d'une réforme générale exprimé par les Pères du concile, Charles donna l'exemple, et après l'avoir conseillée aux autres, il l'exécuta sur lui-même et sur sa maison. Il tint des conciles, renouvela son clergé et les monastères, établit des séminaires, des colléges, des communautés, et fit de sa maison un séminaire d'évêques. Il fonda également des établissements pour sées à se perdre ou revenant de leurs égales pauvres, les orphelins et les filles exporements. Il finit sa carrière en 1584, à l'âge de quarant-sept ans, et fut canonisé par Paul V en 1610. O a recueilli ses œuvres en 5 vol. in-fol., 1747, Milan. On y trouve un grand nombre de traités sur des matières de piété et de morale, des lettres, des instructions pour les confesseurs, etc. Le P. Touron a écrit sa vie en 3 vol. in-12, Paris, 1761.

jon, en 1627, d'une famille de robe, noble BOSSUET (Jacques-Bénigne) naquit à Di

et ancienne. Il vint à Paris en 1642, et reçut le bonnet de docteur de Sorbonne en 1652. De retour à Metz, où il était chanoine, il s'appliqua à l'instruction des protestants et en ramena plusieurs à la vérité. Ses succès lui firent dès lors un nom. La reinemère, Anne d'Autriche, lui fit donner, à l'âge de trente-quatre ans, l'Avent de la cour en 1661, et le Carême en 1662. Il eut le bonheur de faire de nouvelles conversions, et entre autres, celle du grand Turenne. Le roi lui donna l'évêché de Condom en 1669, et lui confia l'éducation du dauphin en 1670. Un an après, il se démit de son évêché de Condom, ne croyant pas devoir garder une épouse avec laquelle il ne vivait pas, disaitil. Les soins que Bossuet s'était donnés pour l'éducation du dauphin furent récompensés par la charge de premier aumônier de la dauphine, en 1680, et par l'évêché de Meaux, en 1681. Fénelon, archevêque de Cambrai, venait de publier son livre de l'explication des maximes des saints sur la vie intérieure. Bossuet, qui voyait dans cet ouvrage des restes de molinisme, s'éleva

contre lui dans des écrits réitérés, en poursuivit et en obtint la condamnation par la cour de Rome. Ce grand homme, qu'on a, depuis, surnommé l'Aigle de Meaux, fut enlevé à son diocèse, à la France et à l'Eglise en 1704, à l'âge de soixante-dix-sept ans. Ses ouvrages ascétiques sont: 1° ses divers écrits sur le quiétisme; 2° deux volumes de différents ouvrages de piété; 3o des Instructions pastorales, etc; 4° Elévations sur les mystères; 5 Méditations sur l'Evangile.

BOUDON (Henri-Marie), grand archidiacre d'Evreux, était né à la Fère, le 14 janvier 1624. Il eut pour marraine Madame Henriette, fille de Henri IV, depuis reine d'Angleterre. On ignore ce qui procura cet honneur à sa famille, qui était pauvre et obscure. Il fit ses preinières études à Rouen, d'où il vint à Paris faire ses cours de philosophie et de théologie, édifiant partout ceux qui le connaissaient par la régularité de sa conduite. Etant entré dans les saints ordres, il obtint, par résignation, l'archidiaconé d'Evreux, dont il remplit fidèlement toutes les obligations. I mourut à Evreux en 1702, dans la soixante-dix-neuvième année de son âge, laissant la bonne odeur de ses vertus. Il est auteur de beaucoup d'ouvrages ascétiques, qui respirent tous la piété la plus tendre: 1 Dieu seul, ou le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu, Paris, 1674;2° La vi cachée avec Jésus en Dieu, 1676 et 1691; -- 3° La conduite de la divine Providence, 1678; 4° La science et la pratique du Chré tien: -5° Dieu présent partout; - 6 De la 6 De la profanation et du respect qu'on doit avoir aux églises; 7° La sainteté de l'état ecclé siastique; -8° La dévotion à la très-sainte Trinité; 9° La gloire de Dieu dans les úmes du purgatoire; 10° Le Chrétien in10° Le Chrétien inconnu, ou idée de la grandeur du Chrétien; - 11° Vie de Marie-Elisabeth de la Croix, fondatrice des religieuses de Notre-Dame du Refuge, Bruxelles, 1686 et 1720; -12° Vie de Marie-Angélique de la Providence, Paris, 1760; 13° Vie de saint Taurin, évêque d Evreux, Rouen, 1694; — 14° Vie du P. Sevrin, Paris, 1689; 15° enfin des Lettres spirituelles, etc. Collet a écrit la vie du pieux Boudon, en 2 vol. in-12, 1754.

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BOUETTE DE BLEMUR (Jacqueline), née en 1618, d'une famille noble, prit l'habit de Bénédictine à l'âge de onze ans, dans l'abbaye de la Sainte-Trinité de Caen. La duchesse de Mecklembourg, ayant projeté d'établir à Châtilion des Bénédictines du SaintSacrement, demanda la Mère Bouette. Cette sainte religieuse, de prieure qu'elle était à la Trinité, se réduisit à être novice à Chatillon. Elle était alors àgée de soixante ans. Les abbayes qu'on lui offrit ne purent lui faire quitter sa nouvelle demeure; elle y mourut saintement en 1696, On a d'elle: 1° L'Année bénédictine, 7 vol. in-4" ; —2° Eloges de plusieurs personnes illustres en piété des derniers siècles, 2 vol. in-4"; -3 Vie des saints, in-fol., 2 vol.

BOUGIS (Dom Simon), pieux et savant supérieur général de la congrégation de

Saint-Maur, était né à Séez en 1630, et avait fait profession dans l'abbaye de Vendôme, le 6 juillet 1651. Il s'appliqua à l'étude des saints Pères, et particulièrement de saint Augustin et de saint Bernard. Religieux exact et ami de la règle, il fut élu par ses confrères pour leur supérieur général, en 1705. I mourut le 1" juillet 1714, âgé de quatre-vingt-quatre ans. Il est auteur de divers ouvrages dans le genre ascétique, et propres à exciter ou à nourrir la piété. Les principaux sont: 1° Méditations pour les novices, 1774, in-4°; vices, 1774, in-4°; 2° Méditations pour tous les jours de l'année, 2 vol. in-4°; 3, Méditations sur les principaux devoirs de la vie religieuse, Paris, 1699, in-4°.

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BOUHOURS (Dominique ), né à Paris en 1628, Jésuite à l'âge de seize ans, fut chargé, après avoir professé les humanités, de veiller à l'éducation du marquis de Seignelay, fils du grand Colbert. Il mourut à Paris en 1702, laissant plusieurs ouvrages de littérature. Ses œuvres de piété sont: 1° Vie de saint Ignace, in-12; -2° Vie de saint François-Xavier, 2 vol. in-12; Ces deux Vies sont écrites d'une manière intéressante, propre à nourrir les sentiments de piété et le zèle le zèle pour la religion.

BOUQUET SPIRITUEL. Voy. ORAISON (Méthode d').

BOURDALOUE (Louis), né à Bourges en 1632, se fit Jésuite en 1648. Ses heureuses dispositions pour la chaire engagèrent ses supérieurs à le faire passer de la province à la capitale. Les chaires de Paris et bientôt la cour retentirent de ses sermons. On l'appelait le roi des prédicateurs et le prédicateur des rois. Il mourut en 1704, admiré de son siècle et regretté même des ennemis de sa compagnie. On publia, en 1707, la première et la plus belle édition de ses ouvrages en 16 vol. in-8°. Outre ses Sermons, ses œuvres ascétiques sont des Exhortations, une Retraite et des Pensées spirituelles.

BOURGOING (François), troisième général de l'Oratoire, naquit à Paris en 1585, et mourut en 1662. Il publia les ouvrages du cardinal de Bérule, dont il avait été un des coopérateurs, et quelques autres écrits ascétiques de sa composition. Bossuet prononça son oraison funèbre.

BOURIGNONISTES, disciples d'Antoinette Bourignon, célèbre quiétiste dont la secte s'est un instant répandue dans les Pays-Bas protestants.

BOUSSARD (Godefroi), docteur en théologie, doyen de la Faculté de Paris et chancelier de l'Université, tit briller son éloquence et la solidité de ses raisonnements dans plusieurs occasions d'éclat. Vers 1518, il se retira au Mans d'où il était originaire, et mourut vers 1320. On a de lui un traité assez rare, De continentia sacerdotum, Paris, 1515, in-4°, et quelques ouvrages de théologie et de morale.

BOUTAULD (Michel), Jésuite parisien, né en 1607, exerça plusieurs années le ministère de la prédication, et mourut à Pontoise en 1688. On a de lui plusieurs ou

vrages estimés. Les principaux sont : 1o Les Conseils de la sagesse, in-12; -2° Méthode pour converser avec Dieu, Paris, 1684, in-16. Ce petit ouvrage est plein d'onction.

BRETAGNE (Dom Claude), Bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né à Saumur en Auxois, diocèse d'Autun, en 1623, fit profession à Moutier-Saint-Jean, le 9 novembre 1644.

Universellement estimé pour la beauté de son esprit et plus distingué encore par sa piété solide et éclairée, il remplit avec applaudissement les postes les plus importants de sa congrégation. Il était visiteur de la province de Normandie, lorsqu'il mourut à Bonne-Novelle de Rouen, le 13 juillet 1694. Ses ouvrages ascétiques sont : 1° Méditations chrétiennes sur les principaux devoirs de la vie religieuse, marqués dans les paroles de la profession des religieux; avec des lectures spirituelles, tirées des Ecritures des saints Pères, pour une retraite de dix jours, Paris 1689, souvent réimprimées. On peut regarder cet ouvrage comme un bon extrait de ce qu'ont écrit de plus édifiant et de plus propre à émouvoir le cœur, les saints Pères et les maîtres de la vie spirituelle. Constitutions pour les filles de Saint-Joseph, dites de la Providence, établies dans le faubourg Saint-Germain, 1691, in-8°.

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BRETONNEAU (François), né à Tours en 1660, Jésuite en 1675, mourut à Paris en 1741, après avoir passé par tous les emplois de sa compagnie. On a de lui: Réflexions chrétiennes pour les jeunes gens qui entrent dans le monde, in-12. Il a revu aussi les OEuvres spirituelles du P. Valois, et édité les sermons de ses confrères Bourdaloue, Cheminais et Giroust.

BRÉVIAIRE. Voy. HEURES CANONIALES, PRIÈRE.

BRIDOUL (Toussaint), Jésuite flamand, était né à Lille et avait fait profession en 1618, âgé de vingt-trois ans. Il se distingua dans la compagnie par sa piété et son amour pour le travail. Il mourut à Lille en 1672. Il avait une tendre dévotion à la sainte Vierge, et consacra à sa louange quelquesuns de ses écrits. Ses œuvres ascétiques sont: 1° Le paradis ouvert par la dévotion envers la sainte Vierge, Lille 1671, in-12; -2° L'enfer fermé par la considération des peines des damnés, ibid. 3° Itinéraire de la vie future, traduit de l'italien du P. Vincent Caraffa.

BRIGNON (Jean), Jésuite, est auteur d'une traduction du Combat spirituel, ouvrage justement estimé et très-propre à conduire les Chrétiens à la perfection où leur foi les appelle. On n'en connaît pas l'auteur. Quelques écrivains l'attribuent au P. Laurent Scupoli, théatin; d'autres à Jean Castañisa, Bénédictin espagnol; Théophile Ray

naud le donne au Jésuite Achille Gagliardo. On a encore de Jean Brignon les Pensées consolantes, et une traduction de l'Imitation de Jésus-Christ. Il est mort vers 1725.

BRUNO (Saint), fondateur de l'ordre des Chartreux, naquit à Cologne, l'an 1060, de parents nobles et vertueux. Après avoir fait ses études à Paris, il fut chanoine de Cologne, puis de Reims. H était chancelier et maitre des grandes études de cette dernière ville, lorsqu'il prit la résolution de quitter le monde pour se retirer dans la solitude. Sa première retraite fat Saisse-Fontaine, au diocèse de Langres. Il passa de là à Grencble, en 108, et alla habiter le désert de la Chartreuse. Urbain II, disciple de Bruno à l'école de Reims, l'obligea, en 1090, de se rendre à Rome, pour l'aider de ses conseils et de ses lumières. Le saint solitaire, déplacé dans cette cour, se retira daus un désert de le Calabre. Il y finit saintement ses jours en 1101, dans le monastère qu'il avait fondé. Il fut canonisé en 1514. On a de lui deux Lettres, l'une à Raoul le Verd, archevêque de Reims, et l'autre à ses religieux de la Grande-Chartreuse. Les OEuvres de saint Bruno furent imprimées à Paris en 1509; mais on lui a attribué plusieurs sermons qui sont de saint Bruno de Ségny, ou de Bruno, évêque de Wurtzbourg. On lui en connaît cependant quelques-uns.

BRUNO DE SEGNY (Saint), appelé aussi Bruno astensis, parce qu'il était de Soléria, du diocèse d'Asti, se distingua au concile de Rome contre Bérenger, en 1079. Grégoire VII le fit ensuite évêque de Ségny; mais il se retira quelque temps après (1104) au monastère du Mont-Cassin, dont il devint abbé. Un ordre du Pape le rappela auprès de son troupeau qui le redemandait instamment. Il mourut en 1125. Ses ouvrages ont été publiés à Venise en 1651, en 2 vol. in-fol. Ils se composent de Sermons, de Traités de piété et de Lettres spirituelles, de Commentaires sur l'Ecriture sainte, etc

BRUNO, évêque de Wurtzbourg, était «ncle de l'empereur Conrad II. I se rendit recommandable par sa science et par sa vertu, et mourut le 17 mai 1045, en Hongrie. Il est auteur de plusieurs Commentaires sur l'Ecriture et de plusieurs Traités de piété, qui ont été quelquefois imprimés sous le nom du saint fondateur des Chartreux.

BUSÉE (Jean), Jésuite, né à Nimègue en 1547, mort à Mayence en 1611, où il avait été pendant vingt-deux ans professeur de théologie, est auteur de quelques ouvrages de piété estimés, el de plusieurs livres de controverse. Il a publié une édition des OEuvres de Pierre de Blois, d'Hinemar et de Trithème. Gérard Busée, sou frère, s'est fait con aître par un Catéchisme, Cologne, 1572.

C

CACHET (Jean-Nicolas ), Jésuite, originaire de Neufchâteau en Lorraine; entra dans la Société en 1613, âgé de 16 ans. Il écrivit la Vie de plusieurs saints. Il mourut en 1634, n'ayant que trente-sept ans. Ses œuvres ascétiques sont: 1° Conférences spirituelles, traduites de l'espagnol du P. Nicolas Arnaya, Paris, 1630, in-4; -2° L'horreur du péché, Pont-à-Mousson, 1634, in-4°; et Rouen, 1681, in-12.

CALOYER OU CALOGER.-Moine, religieux ou et religieuse grecs qui suivent la règle de Saint-Basile. Les caloyers habitent particulièrement le mont Athos; mais ils desservent presque toutes les églises d'Orient. Ils font des voeux, comme les moines en Occident. Il n'a jamais été fait de réforme chez eux; ils gardent exactement leur premier institut, et conservent leur ancien vêtement. Tavernier observe qu'ils mènent un genre de vie fort austère et fort retiré ; ils ne mangent jamais de viande, et outre cela ils ont quatre carêmes et observent plusieurs autres jeûnes de l'Église grecque avec une extrême régularité. Ils mangent du pain après l'avoir gagné par le travail de leurs mains; il y en a qui ne mangent qu'une fois en trois jours, d'autres une fois par semaine. Pendant leurs sept semaines de carême, ils passent une grande partie de la nuit à pleurer et à gémir pour leurs péchés et ceux des autres. Quelques-uns disent qu'on donne particulièrement ce nom aux religieux vénérables par leur âge, leur retraite et l'austérité de leur vie, et le dérivent du grec xos beau, et yñpar, vieillesse. Il est à remarquer que quoiqu'en France tous les moines soient compris sous le nom de caloyers, il n'en est pas de même en Grèce; il n'y a que les Frères qu'on nomme ainsi, car ceux qui sont prêtres sont appelés Jéronomaques (sacrificateurs). Les Turcs donnent quelquefois le nom de caloyers à leurs derviches ou religieux. Les religieuses caloyères sont renfermées dans des monas tères où elles vivent séparément chacune dans leur maison. Elles portent toutes un habit de laine noire et un manteau de même couleur; elles ont la tête rasée, les bras et les mains couverts jusqu'au bout des doigts. Chacune a une cellule séparée, et toutes sont soumises à une supérieure ou abbesse. Elles n'observent pourtant pas une clôture régulière, puisque l'entrée de leur couvent, interdite aux prêtres grecs, ne l'est pas aux Turcs qui vont y acheter de petits ouvrages à l'aiguille faits par elles. Celles qui vivent sans être en communauté sont pour la plupart des veuves qui n'ont fait d'autre vœu que de mettre un voile sur leur tête, et de dire qu'elles ne veulent plus se marier. Les

(114) Nous n'avons pas cru qu'un article sur la Canonisation des saints fùt un hors-d'œuvre dans un DICTIONN. D'ASCETISMF. 1.

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unes et les autres vont partout où il leur plaît, et jouissent d'une assez grande liberté à la faveur de l'habit religieux.

CAMBRY (Jeanne), nommée en religion Jeanne-Marie de la Présentation, fille de Michel Cambry, docteur en droit, naquit à Tournay. Elle était douée de tous les avantages qui rendent une jeune personne recommandable. Elle avait de la fortune, de la beauté, de l'esprit, des connaissances, tout ce qui peut donner l'espoir de faire un bon établissement dans le monde. Elle préféra se consacrer à Dieu, et entra dans l'ordre de Saint-Augustin. En 1625, elle se fit recluse à Lille, et y vécut occupée de lectures spirituelles, de méditations et de la composition de quelques ouvrages de piété. On à d'elle: 1° Traité de la ruine de l'amourpropre; 2° Bâtiment de l'amour divin. Jeanne mourut le 19 juillet 1639.

CANONISATION DES SAINTS (114).-La canonisation dans la primitive Église consistait dans l'insertion simple du nom d'un confesseur de la foi dans le Canon de la messe. Les noms que nous y lisons et qui, dans certaines Liturgies, sont en très-grand nombre, forment le seul acte de canonisation des saints qui les portent, et cette insertion suffisait pour leur faire rendre le culte de dulie. Bellarmin, en prenant ce terme dans une plus grande latitude que sa valeur étymologique, fait remonter la canonisation à l'Ancien Testament, et ille prouve par les paroles du chapitre XLIV du livre de l'Ecclésiastique : Laudemus viros gloriosos, lesquelles exaltent les mérites des anciens patriarches et des prophètes; tout ce chapitre en effet retrace les vertus de ces hommes glorieux. Les louanges des saints ne sont donc point une innovation dans l'Église catholique, et la eanonisation n'a d'autre but que de leur procurer l'honneur dont ils sont dignes.

L'acte par lequel on canonisait était done bien simple dans les premiers siècles: lorsqu'un Chrétien avait souffert le martyre, on élevait un autel sur sa sépulture et l'on y offrait le saint sacrifice; aussi l'on appelait ces oratoires Martyria. La foi des peuples a ainsi devancé la sanction solennelle de l'Église, parce que ces canonisations spontanées étaient inspirées par l'EspritSaint à un peuple rempli de la plus ardente piété. Plus tard on dut prendre de sages précautions. L'évêque, dans le diocèse du quel un Chrétien avait subi le martyre, n'inscrivait celui-ci dans le Martyrologe ou les Dyptiques qu'après s'être assuré qu'il avait souffert pour la foi catholique. Mais comme ce n'est pas seulement en souffrant la mort pour Jésus-Christ que l'on peut

Dictionnaire d'ascétisme, la canonisation est comme l'apothéose de la perfection chétienne,

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