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roir, mais où Dieu parle de sa propre bouche à l'âme fidèle. « Lorsque Dieu parle par soi-même, dit saint Grégoire, le cœur est instruit sans syllabes et sans paroles. C'est un discours sans bruit, qui ouvre l'ouïe, qui pénètre silencieusement. Car l'esprit de Dieu, sans dire de paroles, sait intimer les choses qu'il faut faire. »

Sainte Thérese dans sa Vie, c. 27, et saint Jean de la Croix (Mont. Carm., 28), nous fournissent des témoignages bien positifs de celte vérité. Nous pouvons aussi le prouver par la raison indirectement. On conçoit que Dieu puisse élever l'âme ici-bas, jusqu'à la puissance de connaître surnaturelle, en vertu d'un privilége fondé sur la sainteté, ou sur un autre motif: connaissance qui arrive par des formes surnaturellement infuses. La raison n'est pas dès lors admise à faire des objections sur le fond de la chose. Cependant saint Thomas fait une difficulté: Il dit que l'illumination du rayon divin ne peut arriver à l'âme dans cette vie sans le voile des objets imaginés; car il est dans la nature de la vie présente de ne rien concevoir sans les images.

On répond que saint Thomas parle ici du mode ordinaire du langage, et non de cet élat extraordinaire qui suppose un privilége divin. Il n'applique point son observation aux visions de saint Paul ou de Moïse, ni d'autres cas de même nature.

Quels sont les signes pour distinguer le langage vraiment divin de ceux qui sont faux? Il faut, à ce propos, distinguer les choses par rapport à la matière, et par rapport aux personnes, ou par rapport aux effets.

Quant à la matière, voyez 1° si le langage ne contient rien qui soit indigne de Dieu, contre la foi, les mœurs, les traditions et les définitions de l'Eglise, contre le sentiment des saints Pères et des théologiens; 2° qu'il ne renferme rien d'impudique, car alors, dit sainte Thérèse, soyez sûr que c'est le langage du démon.

Quant à la personne, il faut voir 1° si la personne est dévote et catholique; 2° si elle n'est point pécheresse, tiède, ou éloignée des faveurs divines; 3° si elle est humble; 4o si elle demande ou désire ces communications; 5° si elle est possédée du démon; 6° si elle est mélancolique ou maladive; 7° si elle a fait des progrès dans les voies de l'esprit; 8° si elle n'est point pauvre, ou très-riche, ou bien jeune, ou vieille; 9° si c'est une femme légère ou crédule.

Quant aux effets, voyez 1° si le langage, qu'on dit être divin, excite à quelque chose d'impur; 2° s'il engendre l'orgueil; 3° si on soumet ce langage à son directeur; 4° si on le rend public; 5° s'il provoque la mortification de la chair; 6° si d'abord il terrifie, et qu'ensuite il calme.

Sainte Thérèse ajoute qu'un signe manifeste de la présence de Dieu parlant, c'est lorsque ses paroles s'accomplissent sur-lechamp. Comme lorsqu'il dit à ses Apôtres : C'est moi, ne craignez pas et ils se cal

mèrent.

:

Ecoutons donc les choses que le Seigneur nous dit (Ps. LXXXIV). Et quoique nous ne devions pas désirer les langages divins dont nous venons de parler, ce qui serait téméraire, cependant, nous ne devons pas y avoir de répugnance ni y porter de l'opposition, par un esprit dissipé, une imagination sans frein, par un esprit qui s'obsède et s'accable d'inutilités, par le mouvement libre et incessant des passions peu contenues, par la loquacité et la feinte du silence; mais nous devons pratiquer la mortification, fuir les inutilités, la curiosité, le bruit; marcher en la présence de Dieu, surtout dans l'oraison, et, s'il lui plaît, nous entendrons sa parole. Surtout, nous accepterons avec empressement les inspirations de Dieu ordinaires; « Car, dit saint Bernard, nous serions téméraires et insensés, si Dieu nous parlant, nous détournions les oreilles. Et, ne nous contentons pas d'écouter, mais mettons en exécution. » Exercez-vous avec persévérance à suivre ces inspirations jusqu'à ce que l'esprit vous dise de vous reposer de vos travaux. A cette parole, vous Vous reposerez doucement jusqu'à ce que vienne l'heure où ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix de Dieu, les uns pour le jugement, les autres pour la vie éternelle.

LANGUET (Jean-Joseph), né à Dijon, du procureur général au parlement de cette ville, entra, à la sollicitation de Bossuet, son compatriote et son ami, dans la maison de Navarre, dont il devint supérieur, et fut nommé évêque de Soissons, en 1715. Il passa, en 1731, de cet évêché à l'archevêché de Sens, et mourut en 1753, à l'âge de soixante-seize ans, regardé comme un prélat pieux et charitable. Il s'était distingué par son zèle contre les jansénistes. Outre ses ouvrages polémiques, on a de lui: 1° une Traduction des psaumes, in-12; 2° De l'esprit de l'Eglise dans ses cérémonies: -3 Des livres de piété pleins d'onction, et entre autres, le Traité de la confiance en la miséricorde de Dieu, bien propre à la faire naître dans le cœur des fidèles; 4° des Remarques sur le Traité du jésuite Pichon, touchant la fréquente communion; — 5° La vie de Marie Alacoque, 1729, in-4°.

LAUDENOT (Louise), tille d'un médecin du roi, fit profession chez les Bénédictines de l'abbaye de Montmartre, et s'y distingua par sa régularité et ses vertus. Elle avait reçu une éducation soignée, avait du talent et écrivait avec facilité. Elle fit tourner à la gloire de Dieu ces heureuses dispositions, en composant divers ouvrages de spiritualité propres à l'édification du prochain. Elle mourut saintement dans son couvent, le 27 mai 1636. On a d'elle : 1° Catéchisme des vices et des vertus; 2o Méditations sur les vies des saints, etc.; --3° Exer cice pour la sainte communion et pour la

messe.

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LAURENT JUSTINIEN (Saint), né à Venise en 1381, premier général des chanoines de Saint-Georges in Alga, donna à cette

congrégation d'excellents règlements. Le Pape Eugène IV le nomma évêque et premier patriarche de Venise en 1451. Il mourut, en 1455, à soixante-quatorze ans, après avoir gouverné son diocèse avec sagesse. On a de lui plusieurs Ouvrages de piété, infol.,, Venise, 1755.

LEANDRE (Saint), fils d'un gouverneur de Carthagène, embrassa d'abord la vie mo nastique, et devint ensuite évêque de Séville, où il célébra un concile en 590. Il travailla avec beaucoup de zèle à la conversion des ariens de son diocèse, se distingua au concile de Tolède en 589, et mourut en 601. Saint Grégoire le Grand lui dédia ses Morales sur Job, qu'il avait entreprises à sa persuasion. On a de saint Léandre une Lettre à Florentine, sa sœur, qui renferme des avis fort utiles pour les religieuses, et qui a été insérée dans la Bibliothèque des Pères.

LEANDRE (Le P.), Capucin, mort à Dijon, sa ville natale, en 1667, composa plusieurs ouvrages qui lui firent un nom. Les plus estimés sont: 1° Les vérités de l'Evangile, 1662, Paris, 2 vol. in-fol.; -2° Un Commentaire sur les Epitres de saint Paul, 1663, 2 vol. in-fol.

LECLERC (Antoine), seigneur de La Forest, maître des requêtes de la reine Marguerite de Valois, combattit d'abord pour les calvinistes, et embrassa ensuite la religion catholique, à laquelle il consacra ses talents. Saint François de Sales, saint Vincent de Paul, les personnes les plus vertueuses et les plus éclairées de son siècle, furent liés avec lui. Il mourut à Paris, en odeur de sainteté, en 1628, âgé de soixantecinq ans. On a écrit sa Vie sous le titre du Séculier parfait. On a d'Antoine Leclerc quelques ouvrages de piété.

LECLERC (Paul), Jésuite, né à Orléans en 1657, enseigna les belles-lettres avec succès. Appelé à Paris, il eut divers emplois, et mourut en 1740. Ses ouvrages ascétiques sont ses Réflexions sur les quatre fins dernières, et plusieurs autres livres de piété. LECTURE SPIRITUELLE. Un des moyens les plus propres de rendre l'Oraison mentale (Voir ce mot) utile à la perfection chrétienne, c'est la lecture spirituelle, faite chaque jour, d'un livre utile à la perfection de l'esprit.

1° L'Ecriture sainte nous exhorte a cette lecture: Dévorez ce volume. (Ezech. I, 1.) Soyez attentif à la lecture. (I Tim. Iv, 13.)

2° Les saints Pères nous y exhortent. <«< L'homme, dit saint Augustin, peut se considérer lui-même dans les saintes Ecritures comme dans un miroir, et y voir ce qu'il est et où il va. Leur lecture assidue purifie tout, inspire la crainte de l'enfer et invite le cœur de celui qui lit à s'ouvrir aux joies éternelles. Celui qui veut toujours être avec Dieu doit souvent lire et prier; car en priant, nous nous entretenons nousmêmes avec Dieu, tandis que quand nous lisons, c'est Dieu qui nous parle. La lecture est une excellente occupation, et très-sou

vent utile au salut des âmes. Comme la chair se nourrit d'aliments charnels, ainsi l'homme se nourrit des entretiens divins. >> (Serm. 112 De tempore.)

L'auteur de l'Echelle claustrale (c. 10) dit aussi : « La lecture est en quelque sorte le fondement, et elle nous fournit la matière de la méditation. » Saint Bonaventure (1. I De profect. relig., 58): « Livrons-nous souvent à des lectures pieuses, que nous puissions nous rappeler utilement dans l'oraison.» Enfin Thomas A'Kempis (Serm. 13 ad Novit.): « C'est dans la lecture des livres saints qu'on puise les meilleures méditations sur Dieu. »

3° La raison en est que la lecture de chaque jour remplit la mémoire d'images et, pour ainsi dire, d'aliments salutaires, dont l'âme se nourrit dans la méditation. Souvent même la lecture peut suppléer à la méditation, si ele transporte l'âme en de pieuses affections, et lui suggère de fermes résolutions.

Pour que la lecture spirituelle soit fructueuse, elle doit remplir les conditions sui

vantes.

1° Il faut la faire en temps voulu, certain et désigné; une lecture vague et peu constante n'est pas d'une bien grande utilité.

2° Il faut la faire dans un bon livre et dans un livre conforme à l'état particulier de chacun; on doit le lire tout du long, et le recommencer plusieurs fois. Il faut éviter avec soin les livres défendus par l'Eglise, qui distillent l'erreur sous une piété apparente, ainsi que ceux qui nourrissent plutôt la curiosité que la piété.

3° On doit la faire en invoquant le SaintEsprit, avec tout le respect possible et avec la sincère intention de faire et de connaître la volonté de Dieu, de déraciner les vices et de cultiver les vertus.

4° Elle doit se faire chaque jour, avec calme, lenteur et attention; il ne faut pas la prolonger trop longtemps on doit beaucoup lire; mais non lire beaucoup de choses.

5 Si dans la lecture se rencontre un passage dont l'âme soit impressionnée, il faut s'y arrêter et y réfléchir quelque temps.

6 Il faut mettre en pratique et en action les choses que nous avons lues, et prendre note de telle ou telle pensée, avec les réflexions qu'elle inspire, pour nous en servir dans telle ou telle circonstance et dans certaines tentations.

LEGER (Antoine), né dans le diocèse de Fréjus, fut supérieur du séminaire d'Aix sous le cardinal de Grimaldi, et mourut en 1728, à l'âge de soixante-onze ans, directeur de Sainte-Pélagie. Ses ouvrages ascétiques sont: 1° Une retraite de dix jours, in-12; -2° Les véritables maximes des saints

sur l'amour de Dieu.

LENAIN (dom Pierre), né à Paris en 1640, à Saint-Victor de Paris, puis à la Trappe, où il fut un exemple de pénitence, d'humilité, et enfin de toutes les vertus chrétiennes

et monastiques. Il mourut en 1713, après avoir publié de nombreux ouvrages historiques et biographiques. Il a laissé, en outre 1° des homélies sur Jérémie, in-8°, 2 vol.; -2° Elévation à Dieu pour se préparer à 3 Du scandale qui peut arriver même dans les monastères les mieux réglés; -4° De l'état du monde après le jugement dernier.

la mort;

LEON (saint), monta sur le trône pontifical en 440. Par son autorité de Pontife et de docteur, il sut arrêter les progrès des hérétiques. Il arrêta le féroce Attila qui se précipitait sur Rome. Ce grand et saint docteur a laissé parmi ses œuvres plusieurs sermons sur le jeûne et sur les vertus chrétiennes. (Voir le Catalogue.)

LEON DE SAINT-JEAN, Carme, né à Rennes en 1600, dont le vrai nom était Jean Macé, fut élevé successivement à presque toutes les charges de son ordre. Il prêcha devant Louis XIII et Louis XIV avec applaudissement. Ami intime du cardinal de Richelieu, il recueillit les derniers soupirs de ce grand homme. Il mourut à Paris le 30 décembre 1671, après avoir publié un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous remarquons: 1 Studium sapientiæ'universalis, 3 vol. in fol.; -2° La Vie de sainte Magdelène de Pazzi, 1636, in-8°; -3° plusieurs ouvrages ascétiques, etc.

LEROY (Guillaume), né à Caen, l'an 1610, fit ses études à Paris, embrassa l'état ecclésiastique, devint chanoine de NotreDame de Paris, puis abbé de Haute-Fontaine, où il mourut en 1684. Il était ami d'Arnauld et de Nicole. On a de lui : 1o Instructions recueillies des sermons de saint Augustin sur les Psaumes, 7 vol. in-12; - 2o La solitude chrétienne, 3 vol. in-12.

LESSIUS (Léonard), florissait à la fin du XVIe siècle; ses ouvrages théologiques, violemment et injustement attaqués par la Faculté de théologie de Louvain, furent défendus par la cour de Rome, et méritèrent l'approbation de saint François de Sales. Sa Voie du ciel est un excellent ouvrage pour les personnes méditatives.

LEZANA (Jean-Baptiste DE), Carme, naquit à Madrid, le 23 novembre 1586. I enseigna avec réputation à Tolède, à Alcala et à Rome. I mourut dans cette dernière ville, le 29 mars 1639. On a de lui: 1° Summa quæstionum regularium, Lyon, 1655, 4 vol. in-fol. C'est une théologie qui a pour objet principal les devoirs des religieux. -2° De Regularium reformatione, Rome, 1646, in4o, etc.

LIGUORI (saint Alphonse - Marie DE), évêque de Sainte-Agathe des Goths, au royaume de Naples, et fondateur de la congrégation des Missionnaires du Saint-Rédempteur, naquit à Naples d'une famille. noble et ancienne, le 26 septembre 1696. Après le cours de ses études, il embrassa la profession d'avocat, qu'il exerça quel que temps à Naples avec succès; mais en 1722, dégoûté de cette carrière, il pensa à se faire ecclésiastique, s'appliqua à la

théologie, et lut les saintes Ecritures et les Pères. Dès qu'il fut parvenu au sacerdoce, il s'attacha à la congrégation de la Propagande et se livra à la prédication avec un zèle vraiment apostolique. En 1762, il fut nommé évêque de Sainte-Agathe par le Pape Clément XIII. Dès lors, il ne cessa d'édifier son diocèse par ses prédications, par des instructions familières, par des lettres pastorales, par ses écrits, et surtout par l'exemple de ses vertus. Après treize années d'épiscopat et une longne vie passée tout entière dans les travaux du ministère et les austérités de la pénitence, devenu sourd et presque aveugle, tourmenté d'une maladie cruelle, il obtint du Pape Pie VI d'être déchargé du gouvernement de son Eglise; il avait près de quatre-vingts ans. Il se retira à Nocera de Pagani, dans une maison de sa congrégation, où il vécut encore onze ans. Il mourut saintement le 1er août 1787, âgé de près de quatre-vingtonze ans. Il a été canonisé par le Pape Pie IX. Ses œuvres ascétiques sont: 1° Homo apostolicus, etc., 3 vol.; 2° Directorium ordinandorum; 3°- La vera sposa di Christo, 2 vol. in-12; 4° Le glorie di Maria', etc., 2 vol. in-8°; 5° Operete spirituali, ossia l'amor dell' anime et la visita al_santissimo. sacramento, 2 vol. in-12; -6° Discorsi sacro-morali per tutte le domeniche dell' anno. Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits en français.

LINGENDES (Claude DE), né à Moulins en 1591, Jésuite en 1607, fut provincial et supérieur de la maison professe à Paris, où il mourut en 1660. Il se distingua particulièrement par son talent pour la chaire. Outre des sermons, 3 vol. în-4o, il a laissé un ouvrage intitulé: Conseils pour la conduite de la vie.

LOARTE (Gaspard), Jésuite espagnol, naquit à Medina-Coeli vers 1498. Il prit l'habit en 1552, d'après l'avis du pieux Jean d'Avila, son directeur. Il fut successivement recteur des colléges de Gênes et de Messine. De retour en Espagne, il fixa son séjour à Valence, où il s'occupa avec beaucoup de zèle de la conversion des Maures. Il mourut, aussi plein de mérites que d'années, en 1578. Il avait fait, sous Avila, de grands progrès dans la vie spirituelle; on en voit la preuve dans les ouvrages qu'il a composés, lesquels ont presque tous rapport à la vie intérieure. On à de lui: 1° De afflictorum consolatione libri tres, ouvrage traduit en français, Paris, 1784; 2o De continua Passionis memoria; 3° Meditationes de passione Christi; - Meditationes de Rosario; 5° Remedia contra septem peccata mortalia; — 6° Antidotum spirituale contra pestem; -7° Instru ctio sacerdotum et confessariorum; -8° Tractatus de peregrinationibus, stationibus et indulgentiis.

a

LORDELOT (Benigne), avocat au grand conseil, non moins distingué par sa piété et ses vertus que par sa capacité dans l'exercice de sa profession, naquit à Dijon le 12 octobre 1639. Il était avocat au parlement de

cette ville. Il alla ensuite se fixer à Paris, où il mourut le 1 mai 1720. Il est auteur d'un grand nombre d'ouvrages qui prouvent sa piété et ses sentiments religieux: 1° Devoirs de la vie domestique, par un père de famille, Paris, 1706, in-12; -2° Noëls pour l'entretien des âmes dévotes, Dijon, 1660, in-12; - 3° Pensées chrétiennes tirées des psaumes, Paris, 1706, in-12; -4° Lettres sur les devoirs d'un véritable religieux, écrites par un père à son fils nouvellement religieux profes dans la congrégation de Saint-Augus

tin, Paris, 1708, in-12; -5° Entretien du juste et du pécheur sur cette proposition, que l'homme souffre beaucoup plus de maux et de peines pour se damner que pour se sauver, Paris, 1709, in-12, etc.

LUDOLPHE DE SAXE, d'abord Dominicain, puis Chartreux, était prieur de Strasbourg en 1330. C'est tout ce que l'on sait de lui. Outre une traduction de l'Imitation, qu'on lui attribue, on lui doit une Vie de JésusChrist in-fol, en latin, imprimée en 1474. Elle a été traduite en français.

M

MACAIRE (Saint) L'ANCIEN, célèbre solitaire du iv siècle, passa soixante ans dans un monastère de la montagne de Scété, partageant son temps entre la prière, l'étude et le travail des mains. Il mourut vers 391, âgé de quatre-vingt-dix ans. On a de lui cinquante homélies en grec, 2 vol. in-8°, Leipsick, 1699. Les mystiques en font un cas tout particulier. On y trouve toute la substance de la théologie ascétique.

MACAIRE (Saint) LE JEUNE, d'Alexandrie, autre célèbre solitaire, ami de saint Macaire l'Ancien, eut près de cinq mille moines sous sa direction. La sainteté de sa vie et la pureté de sa foi l'exposèrent à la persécution des ariens. Il fut exilé dans une île où il n'y avait pas un seul Chrétien; mais il en convertit presque tous les habitants par ses vertus et par ses miracles. Il mourut en 394. On lui doit, ou du moins on lui attribue les Règles des moines, recueillies en trente chapitres dans le Codex regularum de saint Benoît, publié par Holstein (Luc), en 1661, à Rome. Saint Macaire a aussi laissé un Discours sur la mort des justes, publié par Jacques Tollius.

MACE (François), né à Paris, y devint curé de Sainte-Opportune et se fit estimer par son savoir et par ses vertus. Il mourut en 1721, après avoir prêché et écrit avec succès. On a de lui un grand nombre d'ouvrages, et entre autres, la traduction de quelques livres de piété du P. Busée, et de l'Imitation de Jésus-Christ; en outre, l'Esprit de saint Augustin, et Mélanie ou la Veuve charitable, histoire morale qui eut beaucoup de Vogue.

MACE.-Voyez LÉON DE SAINT-JEAN.

MAFFEI (Vegio), chanoine de Saint-Jeande-Latran, né à Lodi dans le Milanais, mort en 1458, était dataire du Pape Eugène IV. Il illustra sa plume par plusieurs ouvrages écrits avec élégance. On lui doit: 1° De edu catione liberorum, Paris, 1511, in-4°;—2° six livres De la persévérance dans la religion; 3° Discours des quatre fins de l'homme.

MAFFEI (Jean-Pierre), célèbre Jésuite, né à Bergame vers 1536, s'acquit l'estime de Philippe II, roi d'Espagne, et du Pape Grégoire XIII. Il mourut à Tivoli en 1603. On

a de lui, outre quelques autres ouvrages élégamment écrits, De vita et moribus sancti Ignatii, Venise, 1685, in-8°.

MAISIERES (Philippe DE), né au château ae Maisières, du diocèse d'Amiens, vers 1327, porta successivement les armes en Sicile et en Arragon, revint en France où il obtint un canonicat, fit ensuite le voyage de Terre-Sainte, où il devint chancelier de Pierre de Lusignan, roi de Chypre et de Jérusalem, revint une seconde fois en France, en 1372, fut chargé de l'éducation du dauphin, depuis Charles VI, et enfin se retira chez les Célestins de Paris, en 1380. Il y mourut en 1405. C'est lui qui obtint de Charles VI, en 1395, l'abrogation de la coutume que l'on avait alors de refuser aux criminels condamnés à mort le sacrement de pénitence. On a de lui: 1° le Pèlerinage du pauvre pèlerin; -2° le Songe du pieux pèlerin. Dans l'un, il expose les règles de la vertu, et dans l'autre il donne les moyens de quitter le vice.

MALBOSC (David DE), prêtre et docteur en tnéologie de l'Université de Toulouse, né à Quersac dans le Gévaudan, vivait dans le siècle dernier. Il est mort à Paris, recteur de l'hôpital général, le 23 septembre 1784. On a de lui un livre de piété intitulé: La Vie du Chrétien, 1766, in-12.

MALEBRANCHE (Nicolas), né à Paris en 1638, entra dans la congrégation de l'Oratoire en 1660. Il se livra tout entier, d'abord a l'étude de l'Ecriture sainte et de la théologie, puis aux méditations philosophiques. Tout le monde connaît son fameux livre De la recherche de la vérité. Le P. Malebranche mourut le 15 octobre 1715. Ses ouvrages ascétiques sont : 1° Traité de la nature et de la grâce, 1684, in-12; -2° Méditations chrétiennes et métaphysiques, 1683, in-12: c'est un dialogue entre le Verbe et lui;-3° Traité de l'amour de Dieu, 1697, in-12; -4° Traité de la confession et de la communion, Amsterdam, 1769. Tous ces ouvrages sont remplis de métaphysique.

MALLEVILLE (Guillaume), prêtre, né à Domme, petite ville du haut Périgord, en 1699, s'est fait connaître par divers ouvrages pieux ou utiles à la religion. Ses cu

seurs, moins solides que le fils de Monique, restaient plus longtemps que lui captifs de ces séduisantes erreurs.

vres ascétiques sont : 1° Devoirs du Chrétien, 1750, 4 vol. in-12; -2° Prières et bons propos pour les, prêtres, 1752, in-16; 3° Lettres sur l'administration du sacrement de pénitence,

MANICHEISME. On retrouve les traces du faux mysticisme jusque dans les pratiques de Manès; comme plusieurs gnostiques, il distingue les initiés ou parfaits, perfecti, des catéchumènes, auditores, qu'un enseignement à la fois religieux et philosophique, mystique et allégorique, préparait longtemps d'avance. Les manichéens avaient aussi une hiérarchie marquée et complète: c'étaient douze maîtres avec un chef, soixante-douze évêques, prêtres et diacres. Le culte exotérique, selon leur langage, était tout à fait spirituel et devait faire contraste avec celui des catholiques (semichrétiens). Ils jeûnaient le dimanche et célébraient le jour anniversaire de la mort de Manès comme une grande fête ecclésiastique (Papa). Le culte exotérique était entièrement secret et mystérieux. Il fallut des recherches judiciaires très-rigoureuses pour découvrir que, dans le parti des cathares, ils pratiquaient une Eucharistie criminelle. La morale des parfaits consistait à éviter toute espèce d'injure, à s'abstenir de viande, de boissons enivrantes, du mariage, ou du moins de la procréation des enfants, à respecter toute vie, même animale ou végétale, au point de ne pas briser même un brin d'herbe. Tout cela était compris dans le Signaculum sinus, manuum et oris. Les catéchumènes veillaient à l'entretien des parfaits, qui se nourrissaient en grande partie d'olives et d'autres végétaux. Les catéchumènes n'étaient pas tenus, à toutes ces privations: ils pouvaient cultiver la terre et professer des métiers. Ils observaient facilement la rémission des fautes commises dans ces occupations, et qui ne pouvaient atteindre l'ame, susceptible de honte et de remords, mais incapable du mal lui-même. Et c'est pourquoi, comme s'en plaignit Ephraïm le Syrien, ils ne voulaient pas même qu'on songeât à se repentir ou à faire pénitence du mal, parce qu'on ne faisait, disaient-ils, que l'entretenir ils, que l'entretenir par-là (190).

Effrayés par les malheurs de leur chef, les manichéens s'étaient répandus en Judée, dans la Chine, dans l'Asie Mineure, en Egypte, au nord de l'Afrique et dans d'autres contrées de l'empire romain. Dioclétien les condamna au feu, à la décapitation, à J'exil, comme des sectaires dangereux (296). Les brillantes promesses qu'ils faisaient de résoudre tous les mystères de la nature, et leurs pratiques ascétiques, attirèrent à leur doctrine et fascinèrent même de grands esprits, tels qu'Augustin; seulement, les pen

(190) WEGUERU, Manich. indulgentia (?), c. brev. manichæismi adumbrat.; Lipsia, 1827. Voyez quant à l'ignorance complète ou aux autres motifs qui ont fait confondre, par cet auteur, la doctrine catholique des indulgences et de la rémission des péchés avec les

MARC, surnommé l'Ascétique, célèbre solitaire, du Iv° siècle, a laissé neuf Traités qui se trouvent dans la Bibliothèque des Pères.

MARCHAND (Pierre), né à Couvin, en 1585, se fit Récollet, se distingua par sa science et par sa régularité, et fut élevé aux premières charges de son ordre. Il réforma les Franciscaines de Flandre, avec la vénérable sœur Jeanne de Jésus. Cet homme, plein de zèle pour la discipline religieuse, mourut à Gand le 11 novembre 1661. On a de lui 1° Expositio litteralis in regulam sancti Francisci; Anvers, 1631, in-8°; 2° Les Constitutions de la congrégation des religieuses qu'il a établie.

Son frère, Jacques Marchand, doyen et curé de Couvin, s'est distingué aussi par sa science et sa piété. On estime encore son Hortus pastorum et plusieurs autres ouvrages recueillis en 1 vol. in-fol.; Cologne, 1635. MARIAGE SPIRITUEL. Voy. INFUSION

PASSIVE.

MARIE ALACOQUE.

Jésus.

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Voy. COEUR DE

MARIE DE L'INCARNATION, célèbre religieuse ursuline, nommée Marie Guyert, naquit à Tours en 1599. Après la mort de son mari, elle entra, âgée de trente-deux ans, chez les Ursulines de Tours, où elle composa, pour l'instruction des novices, un très-bon livre intitulé: l'Ecole chrétienne. Appelée par la grâce à la conversion des filles du Canada, elle passa à Québec en 1639, et y établit un couvent de son ordre, qu'elle gouverna avec beaucoup de prudence et de sagesse. Elle y mourut en 1672. Outre son Ecole chrétienne, elle a laissé un volume in-4° de Retraites et de Lettres spirituelles. Dom Claude-Martin, son fils, a publié sa Vie. Tous les écrits de cette religieuse respirent cette onction sublime que l'on ne trouve que dans les saints.

MARIN (Michel-Ange), religieux minime, naquit à Marseille en 1697, d'une famille noble, originaire de Gênes, et fut quatre fois provincial de son ordre. Fixé dès sa jeunesse à Avignon, il s'y livra avec succès à la chaire et à la direction. C'est aussi dans cette ville qu'il fit imprimer différents ouvrages, qui lui firent une réputation distinguée parmi les écrivains ascétiques. Il mourut le 3 avril 1767. On a de lui: 1° Conduite de la Sœur Violet, décédée en odeur de sainteté à Avignon, in-12; 2° Adélaïde de Vitzburi, ou la pieuse Pensionnaire, in-12; 3 La Parfaite religieuse, in-12; - 4° Virginie, ou la Vierge chrétienne, 2 vol. in-12;

5° la Vie des solitaires d'Orient, 9 vol. in-12; 6° Théodule ou l'Enfant de béné

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