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devoirs des pères et des mères, relativement à leurs enfants : « Ce n'est pas une médiocre vertu, disait-il, que de bien élever ses enfants, de savoir les attacher au service de Dieu, de qui on les tient, et dès leur entrée dans la vie, de les fixer dans la voie de ses commandements. S'il y a de grandes récompenses à espérer pour les parents bien pénétrés des principes d'une éducation chrétienne, combien aussi ceux qui les méconnaissent ne seront-ils pas sévèrement punis? Témoin Héli, dont là molle condescendance, à l'égard de ses enfants, et sa faiblesse à corriger leurs défauts, entraînèrent leur ruine et la sienne. Leçon effrayante pour les pères et mères, qui leur apprend combien il leur importe d'élever leurs enfants dans la crainte du Seigneur. La jeunesse est emportée; on ne saurait trop la défendre contre sa fougue naturelle, ni trop multiplier les précautions, les appuis, et les surveillants. Tenez fortement la bride en mains, de peur que ce coursier impétueux, sauvage encore, ne vous échappe. Vous n'en viendrez à bout qu'après l'avoir entièrement dompté. Si vous n'y travaillez pas dès le commencement; si de bonne heure vous n'imprimez pas à ces jeunes âmes les principes du bien, il ne sera plus temps d'y revenir; l'habitude aura pour elles force de lôi. Ne permettez à vos enfants rien de ce qui peut leur nuire en les flattant. La jeunesse n'est encore qu'une enfance prolongée; tout ce qui est contraire à la chasteté, à la tempérance, n'est pas moins pour elle une source féconde de désordres qui la perdraient. C'est là surtout ce qui exige de votre part une attention sans relâche, et de continuels efforts. Je serais d'avis que l'on pourvût de bonne heure à l'établissement de ses fils, afin qu'ils apportassent dans le Mariage l'innocence du premier âge. Les chastes nœuds qui les uniront à leurs épouses en deviendront bien plus tendres. La meilleure garantie pour l'avenir, c'est le passé. * Pourquoi l'usage de poser, au jour du Mariage, des couronnes sur la tête des époux? Si ce n'est pour témoigner qu'ils ont triomphé des orages de la jeunesse, que leurs cœurs se sont conservés inaccessibles aux attraits des coupables voluptés? Mais si cela n'est pas vrai, si au lieu de résister courageusement, ils ont lâchement succombé: de quel droit paraître la couronne sur la tête ? Le symbole de la victoire à un esclave de la volupté ! Pères et mères n'épargnez donc ni avertissements ni

réprimandes, ni les moyens d'autorité qui sont entre vos mains, pour conserver les mœurs de vos enfants. C'est un dépôt, et le plus précieux de tous, qui vous fût confié; vous en répondez à Dieu, à la société. Veillez sur lui nuit et jour, et le mettez bien à l'abri de surprises qui vous le déroberaient... Mères, ne vous reposez que sur vous-mêmes du soin d'élever vos filles. Cette tâche n'a rien de difficile. Tenez-les assidûment à vos côtés, dans l'intérieur de votre maison. Pardessus tout, accoutumez-les à la piété, aux pratiques religieuses, aux mépris des richesses et des vains ajustements. Par là, non seulement vous les sauvez elles-mêmes, mais avec elles les époux qui leur sont destinés; et de la postérité qui en naîtra, comme d'une bonne tige, sortiront naturellement des rejetons qui leur ressembleront » (1).

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S. Ambroise donnait aux parents un avis bien important, relativement à l'affection qu'ils ont pour leurs enfants : « Il faut, leur disait-il, garder la même mesure dans l'amour que l'on a pour ses enfants. Si l'on se laisse aller à plus d'affection envers l'un qu'envers les autres, soit parce qu'on remarque en lui plus d'agrément, soit parce qu'on trouve en lui plus de ressemblance, il faut néanmoins que la règle de la justice soit également observée à l'égard de tous. C'est procurer un plus grand avantage à celui que l'on aime le plus, que de lui ménager l'affection de ses frères, et on lui ôte plus qu'on ne lui donne. en le chargeant de l'envie d'une préférence injuste (2).

S. Augustin faisait aussi remarquer aux parents, qu'ils sont tenus de bien élever leurs enfants : « Les personnes mariées, disait-il, trouvent un bien dans le Mariage, non point parce qu'elles engendrent

(1) *... Διὰ τοῦτο στεφανοι ταῖς κεφαλαῖς πιτίθενται, συμβολον τῆς νίκης, ὅτι αήττητοι γενόμενοι, οὕτω προσέρχονται τῇ εὐνῇ, ὅτι μὴ κατηγωνίσθησαν ὑπὸ τῆς ἡδονῆς. Εἰ δὲ ἅλους ὑπὸ τῆς ἡδονῆς πόρναις ἑαυτὸν ἐκδῳ, τινος ἕνεκεν λοιπον καὶ στέφανον ἔχει ἐπὶ τῆς κεφαλῆς, ηττημένος;... S. Chrys. tom. XI, hom. 9 in Epist. 1, ad Tim. n. 2, pag. 663, Ed. Paris 1834.

(2) Plus confertur dilecto, qui fratrum amor quæritur: plus autem adimitur ei, qui prælationis injustæ oneratur invidia. Patrol., tom. xiv, S. Amb., lib. 2 de Jacob, cap. 2, n. 5, pag. 617.

des enfants, mais parce qu'elles les produisent en toute honnêteté, légalité, pureté, et moralité; parce qu'après les avoir engendrés, elles les élèvent avec soin, sagesse et sollicitude; parce qu'elles conservent la fidélité conjugale, et s'abstiennent de tout ce qui pourrait violer le Sacrement du Mariage» (1). Il leur rappelait aussi l'obligation de corriger leurs enfants, à l'occasion de ces paroles du Sage: Celui qui rejette la discipline est malheureux. Sag. III, 14. « On peut, disait-il, ajouter à cette sentence et dire: Comme celui qui rejette la discipline est malheureux, de même celui qui n'emploie pas la discipline, est cruel. Ces paroles peuvent avoir quelque obscurité : il est donc à propos de les expliquer. Je répète ce que j'ai dit: Celui qui rejette la discipline est malheureux: cela est évident. Celui qui n'emploie pas la discipline est cruel: voilà ce que j'avance, et je vais vous faire voir que celui qui punit est affectionné, et celui qui épargne, cruel. Il nous faut un exemple: nous le prendrons dans la conduite du père à l'égard de son fils. Ce père, en punissant son fils, lui témoigne son amour. Ce fils ne veut pas la punition; mais le pêre, n'ayant aucun égard pour sa volonté, fait ce qui lui est réellement utile. Pourquoi ? Parce qu'il est père, qu'il a un héritage à transmettre, et qu'il veut que son successeur en soit digne. En punissant, ce père témoigne donc et son affection et sa miséricorde à l'égard de ce fils. Voulez-vous maintenant un exemple d'un homme qui est cruel, en pardonnant? Prenons les mêmes personnes dont nous venons de parler. Supposons maintenant un enfant indiscipliné, qu'on ne corrige pas, et qui vit de manière à se perdre; le père ne le châtie pas, il lui pardonne, il craint de l'indisposer par sa sévérité, et le fils se perd réellement est-ce que ce père n'a pas été cruel en pardonnant, nonnè parcendo crudelis est ?» (2) Tous ces avertissements des Pères ont été répétés par les Evêques, et en particulier par Jonas, Evêque d'Orléans, dans son institution des Laïques, que nous avons cité plusieurs fois (3).

(1) S. Aug., tom. vi, de S. Virgin., cap. 12, pag. 401, Edit. Paris 1841. (2) S. Aug., tom. v, Serm. 13, cap. 8, pag. 3, Edit. Paris 1841. (3) Patrol.; tom. cvi, Jonæ de Just., lib. 2, cap. 13 et 16, pag. 192.

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER VOLUME.

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