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et ne portent jamais bonheur à qui les emploie. Quand un homme, surtout un prêtre, en vient là, rien ne l'empêche d'aller jusqu'au fond de l'abîme. C'est peut-être là que Dieu l'attend pour avoir pitié de lui.

En examinant de près ce qu'il a supprimé dans son premier travail, et ce qu'il y a substitué dans le second, nous y avons aperçu un pas effrayant vers le fond de l'abîme. Dans son Essai de philosophie catholique, il y avait un chapitre sur le péché originel, deux sur la régénération de l'homme, un sur la grâce. Il disait dans le premier :

<< Telles sont pour l'homme les suites du péché. Mais comment pèsent-elles sur les descendants du premier homme, et comment le péché, avec ses conséquences, leur est-il transmis? Le fait est incontestable; il est et fut toujours reconnu : à nulle époque on n'a cessé de voir dans l'homme un être malade, c'est-à-dire hors de sa nature et dans un état de désordre originairement volontaire. Pour concevoir comment cet état de désordre a pu et dû se transmettre, il faut se souvenir qu'engendrer, c'est produire un être semblable à soi: or, le péché, directement relatif à la volonté qui l'accomplit, est une opposition naturelle à Dieu, résultant du vice radical 'du moi; or, le moi appartient à la substance; il est ce qui constitue radicalement l'être en tant qu'il est lui, et non pas un autre. Donc le vice du moi se transmet nécessairement par la génération; car tout ce qui est donné par la génération, c'est tout ce qui est dans le principe générateur, et l'être engendré est rigoureusement l'image de l'être qui l'engendre. L'homme naît donc dans l'état du péché, c'est-à-dire en état d'opposition actuelle avec Dieu; et, par là, il naît hors de la société des intelligences, en état de mort, puisqu'il ne peut participer à la vie commune des êtres unis à Dieu et qu'anime son amour, son esprit, par une effusion perpétuelle de luimême. En d'autres termes, supposer qu'un être dont la nature intime a été altérée par le péché, puisse produire un être sans péché, comme était Adam après sa création, c'est dire qu'il produirait un fils qui ne serait pas semblable à lui; il y aurait un effet sans

cause. >>

Voilà ce que disait l'auteur de l'Essai de philosophie catholique, dans la seconde partie de son ouvrage, livre premier, chapitre iv. Dans les deux chapitres suivants : De la Régénération de l'homme, il établissait que l'homme déchu n'aurait pu se régénérer lui-même ; qu'il lui fallait pour cela un secours extérieur et divin; que, pour

qu'il pût rentrer dans sa première amitié avec Dieu, il était nécessaire que Dieu vint à lui. De là, l'incarnation du Verbe pour racheter et régénérer l'homme, que ce même Verbe avait créé. L'HommeDieu devait opérer cette rédemption, en expiant les péchés de l'homme par ses souffrances et son sacrifice.

<< Pour mieux entendre cette grande question, disait l'auteur dans le chapitre vi, considérons-la sous un autre point de vue dans ses rapports avec la notion de justice. Dieu aime, Dieu veut invinci– blement l'ordre, parce que l'ordre est lui-même: quiconque trouble l'ordre, attente, pour ainsi dire, directement à son être; et c'est ainsi que l'opposition à Dieu, qui constitue le péché, renferme quelque chose de correspondant à l'idée de crime, comme l'idée de crime correspond à l'idée de châtiment. En effet, il existe en Dieu une justice essentiellement rigoureuse et inflexible, et l'inflexibilité des lois qui l'établissent et la maintiennent, n'est que l'amour nécessaire de l'ordre. Ces lois, qui dérivent de la nature de Dieu, sont immuables comme elle. Si elles cessaient un seul instant d'avoir leur plein effet, Dieu cesserait d'être Dieu. Les conséquences inévitables de leur observation ou de leur violation sont la récompense ou le châtiment qui découlent de la justice divine: et comme tout est infini dans l'ordre qui règle les lois des créatures intelligentes, leurs conséquences sont infinies aussi, et par conséquent la récompense ou la punition inséparablement liées à leur observation où à leur violation. La récompense est la jouissance d'un bien infini par sa nature; le châtiment, la privation du bien: et comme aucune créature ne peut participer que d'une manière finie au bien infini, la récompense n'est complète qu'autant qu'elle se prolonge toujours par un développement infini; de même la privation ne peut être actuellement infinie, et pour l'être, elle doit être prolongée sans terme; autrement elles seraient contradictoires en soi, puisqu'elles se rattachent au but général de la création, qui est de manifester Dieu par un développement progressif et sans terme. »

Ainsi donc, jusqu'en 1832, la transmission du péché originel était un fait incontestable; on en concevait si bien le mode, que le contraire eût été un effet sans cause, une absurdité; les peines du péché étaient nécessairement éternelles, autrement Dieu eût cessé d'être Dieu; il fallait donc, pour détruire le péché de l'homme une expiation infinie; il fallait donc que le Verbe se fit homme, pour expier le péché de l'homme par un sacrifice infini. Oui, en

1832, tout cela était aussi vrai et aussi nécessaire que Dieu même. Mais en 1840, ce fait si incontestable du péché originel n'est plus qu'une chimère; le mode si logique de sa transmission n'est plus qu'une absurdité; admettre cette éternité des peines, jusque-là aussi nécessaire que Dieu, c'est maintenant détruire la notion de Dieu même ; l'homme, jusque-là déchu et ayant besoin d'un Dieu rédempteur, n'étant plus déchu, n'a plus besoin de rédemption ni de grâce. Bien plus, vouloir expier un crime par la pénitence, c'est outrager Dieu. L'Esquisse d'une philosophie va jusqe-là, à la page 61 du second volume.

Quel est donc le mystère effrayant qui sépare 1840 et 1832? Le voici. Un pauvre homme s'était vu pendant quelques années l'ardent prédicateur de la vérité et de la vertu. Pour cela, il s'est cru nécessaire à Dieu et à son Eglise. En punition de cette vaine pensée, qu'il n'a pas toujours cachée dans son cœur, Dieu et son Eglise l'abandonnent à lui-même. Aussitôt il tombe en pièces, comme une maison qui s'écroule jusque dans ses fondements, sans qu'il y reste pierre sur pierre. Il s'écroule à tel point, que les nouveaux amis qu'il croit s'être faits, publient jusqu'au fond des provinces qu'il perd jusqu'à la mémoire; qu'il ne se souvient plus le lendemain de ce qu'il a dit la veille ; qu'aujourd'hui il raconte naïvement à des personnes, comme ses propres découvertes, ce que ces mêmes personnes lui ont appris hier. Dans cet état de ruine, son esprit ne travaille qu'à se ruiner toujours davantage. Courbé sous le poids du crime que lui reprochent sans cesse, et Dieu, et les hommes, et sa propre conscience, au lieu de dire un humble Peccavi, il se raidit contre Dieu, contre les hommes, contre lui-même, pour soutenir, en dépit du sens commun qu'il invoque, que ce qu'on appelle un crime est un acte de vertu ; que de s'en repentir serait un crime; et pour preuve, il efface de son livre jusqu'au nom même d'expiation, de grâce et de rédempteur. Et pourtant, ne désespérons pas du salut de cet homme! Sur le Calvaire aussi, les pharisiens et les scribes reniaient, insultaient et blasphêmaient le Sauveur du monde; et cependant c'est pour eux qu'il a fait cette prière : Pater, dimitte illis! non enim sciunt quid faciunt.

Agréez, etc.

ROHRBACHER.

NOTE

Sur la lettre du 24 juin 1845

A L'AMI DE LA RELIGION.

Cette lettre fut présentée au bureau du journal dès le vingt-sept juin; le trente du même mois, le rédacteur en chef répondit entre autres: Qu'il s'était refusé d'abord à l'insertion des deux articles contenus dans les numéros des 17 et 19 juin, mais qu'il avait dû céder AUX INJONCTIONS D'UNE INFLUENCE, etc.; qu'il insérerait la réponse, sans cependant promettre de le faire dans son entier; car il l'avait trouvée longue (quoiqu'elle soit beaucoup moins longue que l'attaque). Enfin, le sept juillet, le même rédacteur décida au contraire, par écrit, que l'abbé Rohrbacher devait d'abord faire insérer sa réponse dans le Journal de Liége.

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On n'accuse ici personne, on constate seulement la position où se trouve l'auteur de cette histoire. Chacun peut reproduire contre lui, en France, toutes les accusations qu'il plaira au premier venu d'inventer en Belgique, en Ecosse, en Sibérie; mais pour qu'il puisse se défendre en France même, il faut qu'il obtienne d'abord l'insertion de sa réponse dans le journal de Sibérie ou d'Ecosse. Telle est du moins la jurisprudence actuelle de l'Ami de la Religion, et cela au sujet de trois volumes dont lui-même, et un des premiers, a fait l'éloge. Mais il paraît qu'alors il ne cédait point encore AUX INJONCTIONS D'UNE INFLUENCE, etc.

L'Univers du 13 juillet a bien voulu suppléer au silence de l'Ami de la Religion: l'auteur remercie publiquement les rédacteurs de l'Univers.

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l'ordre des Servites.

Le bienheureux Joachim Pélacani, de 2 et 3 Le bienheureux Antoine Patrizzi, item. 3 et 4 Le bienheureux André Dotti, item. 4 et 5 Le bienheureux Bonaventure Bonacorsi, item. 5-7 Le bienheureux Ubald d'Adimari. 7 Sainte Agnès de Monte-Pulciano, du tiers-ordre de Saint-Dominique. 7 et 8 La bienheureuse Emilie Bicchieri, it. 8-11 La bienheureuse Bienvenue Bojano, item. 11-13 La bienheureuse Marguerite de Météla, item. Le bienheureux Simon Ballachi, Dominicain. 13 et 14

Sainte Claire de Monte-Falco, Augustine.

14 Labienheureuse Oringa ou Chrétienne. 14-18 Le bieheureux Conrad d'Offida, Franciscain. 18 Le bienheureux François Venimbeni, item. 18 et 19 Le bienheureux Oderic de Frioul, item. 19

La bienheureuse Angèle de Foligni, du tiers-ordre de Saint-François. 19

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13

Le bienheureux Dégenhard, item. 46 Sainte Mechtilde et sainte Gertrude,

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