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être, parce qu'ils lui doivent l'honneur de servir la patrie; ils l'aiment, puisque le gouvernement a jugé qu'il était aimé d'eux... Mais à qui donnent-ils ces assurances? Est-ce à des gens qui, par des preuves signalées de zèle et d'amour pour le gouvernement, aient acquis le droit de juger les preuves des autres ?

(Dans la feuille du 28 pluviôse, le rédacteur du Journal des Débats répond à l'article inséré dans le Journal de Paris le 27. Il déclare que, quand il a dit : « La gloire du gouvernement << est d'avoir anéanti la Révolution et d'en avoir « flétri les principes,» il a voulu dire: « La « gloire du gouvernement est d'avoir anéanti << tout ce qui était contraire à la Révolution, et << d'avoir flétri les principes qui lui étaient op« posés. » Il assure que, quand il a dit : « Il « est de l'intérêt du gouvernement que la « haine de la Révolution et de ses principes << soit gravée dans tous les cœurs; » il a entendu : « La haine de tout ce qui a gâté la « Révolution, et des obstacles qui se sont op« posés à l'accomplissement de ses principes. >> Ces interprétations ont paru une promesse d'amendement pour l'avenir plutôt qu'une justification pour le passé, et à ce titre elles ont été reçues sans contestation. Cependant, restait encore à venger le gouvernement de l'injure que lui avait faite le Journal des Débats en mêlant sans cesse l'éloge du chef de l'État avec l'outrage contre les citoyens, et de prévenir quelques dupes de l'idée que le gouvernement avait autorisé le ton et le langage des rédacteurs. Ce fut dans cette vue que le Journal de Paris publia l'article qu'on va lire.)

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DES ÉLOGES DONNÉS AU CHEF DE L'ÉTAT PAR LES
JOURNAUX DÉTRACTEURS DES CITOYENS.

Extrait du Journal de Paris, du 4 ventòse an XII.
24 février 1804.

-

Un troisième expédient de la faction pour prouver qu'elle ne veut pas la ruine du gouvernement, c'est d'adresser de fréquents hommages au chef de l'État. Mais de quoi louentils le chef de l'Etat? de quelle manière, sur quel ton le louent-ils ?

Ils le louent de tout ce qui leur paraît être un acheminement vers l'ancien système de gouvernement, de mœurs et de manières qui

| régnaient en France il y a quinze ans, et de
tout ce qui leur parait être l'aplanissement
des obstacles qui pourraient empêcher ce re-
tour. Ils le louent en dénaturant sans cesse les
choses qu'ils louent, en y voyant ce qu'ils
y cherchent, en y montrant ce qu'ils y veulent
voir, en supposant, dans une chose qui doit
être agréable à tous, le germe d'autres qui se-
raient odieuses au plus grand nombre. Ils le
louent en attaquant le système entier d'idées,
d'opinions, de mœurs, sur lequel repose le sort
de la république; en déprimant les hommes
ainsi que les choses de la Révolution; en écar-
tant tous les talents de la carrière des lettres;
en affligeant et insultant ceux qui parcourent
d'une
la carrière des sciences; en offensant,
manière sensible, quoique indirecte, nos guer-
riers, nos magistrats, par les injures dont ils
flétrissent le siècle qui a transmis aux uns cette
émulation de l'égalité d'où sont venues la
force et la gloire de nos armées, aux autres
les lumières qui concourent aujourd'hui au ré-
tablissement de notre prospérité et secondent
si puissamment le glorieux restaurateur de
la France! En un mot, ils le louent comme
d'un sage et généreux interrègne ; ils le louent
comme M. Ferrand l'a loué, et comme
Louis XVIII le louerait lui-même s'il faisait
un journal à Paris.

Ce qu'il y a de plus offensant, c'est qu'ils s'expriment en hommes qui ont le secret de l'Etat et l'aveu du pouvoir, à peu près comme ces prêtres qui recueillaient les oracles en donnant l'encens. Ils placent des sous-entendus dans tous leurs éloges. De perfides insinuations suivent ou précèdent toujours leurs hommages.

Quelquefois même il semblerait, à les entendre, que le gouvernement ne travaille que pour leurs passions, et que chacun de ses actes leur donne ou leur promet un triomphe; aussi le louent-ils souvent en gens qui récompensent l'autorité de ce qu'elle fait pour contenter leur animosité, et qui dirigent ce qu'elle doit faire encore; ils le louent de ce qu'ils espèrent plus encore que de ce qu'ils ont obtenu, sachant très-bien que l'éloge de ce qu'ils espèrent est la menace de ce que redoutent les bons citoyens. En unissant, par une sorte d'adultère forcé, et presque sacrilége, l'éloge du chef de la république à l'insulte

auteurs.

contre le citoyen, ils ont l'air d'avoir trouvé même mépris la PROPHÉTIE du journal et ses dans la pensée de celui qu'ils louent la condannation de ceux dont ils parlent; et le citoyen s'afflige sans oser se plaindre. Enfin, la persévérance et la violence de leurs attaques, qui contrastent si étrangement avec la modération du gouvernement, les aident encore, par cette opposition même, à faire croire que leur langage est autorisé.

Il y a six semaines, une foule de bons citoyens étaient en alarmes et se communiquaient secrètement leur profonde inquiétude. O honte! c'était un article du plus vil des journaux qui avait jeté le trouble dans leurs âmes, en mêlant à des menaces contre les citoyens l'éloge du PREMIER CONSUL! L'auteur rendait compte d'une représentation de Britannicus. Après avoir cité ces vers:

Quel plaisir de penser et de dire en soi-même: Partout en ce moment on me bénit, on m'aime;

il dit : « L'application que le public en a faite << au chef de la république française est le plus digne prix de ce qu'il a fait pour NOUS pen« dant quatre ans, le plus puissant ENCOURA«GEMENT AUX NOUVEAUX BIENFAITS qu'il nous « destine, et dont l'heure approche. Nous les << attendons avec impatience, mais sans inquié«tude; la main dont ils doivent partir est

« sûre DE SES COUPS. >>

On se demandait De quoi s'agit-il done? Quel est cet événement qui doit être un bienfait pour les auteurs du Journal des Débats, et qui doit partir d'une main súre de ses coups, c'est-à-dire d'une main qui doit frapper d'un côté en versant le bien de l'autre? Quels coups seront frappés? Quel événement heureux pour les contempteurs de la république doit frapper ses amis? Un événement dont l'attente réjouit si profondément l'ennemi de tous les citoyens peut-il être autre chose qu'un malheur pour les citoyens? Les esprits éclairés se rassurèrent bientôt en voyant dans ces paroles une insolente répétition des insolentes paroles où M. Ferrand (dans son livre si cher à la faction) représente le mortel assez heureux pour être un Monck second, se reservant à lui seul de connaître le secret et le moment de placer la clef de la voúle, pour couronner son entreprise, et l'on finit par confondre dans le

Mais, laissant de côté le sens de leur phrase, de quel droit des hommes sans aveu annoncent-ils à la nation française les projets et les vues du gouvernement? De quel droit en menacent-ils les uns, en flattent-ils l'espérance des autres? De quel droit s'annoncent-ils comme les confidents de ses pensées, et se font-ils ministres de craintes et d'espérances? A quel grand fonctionnaire de l'Etat serait-il permis d'agiter ainsi l'opinion publique, de mettre en travail tous les esprits, de jeter l'inquiétude et la tristesse dans les âmes? Comment ne s'est-il élevé jusqu'à présent aucune voix contre cette insolente jonglerie qui a si longtemps compromis le gouvernement et jeté une partie de la France dans une honteuse déception! Pourquoi sommes-nous les premiers dans cette arène où l'intérêt public en appelait tant d'autres avant nous! Est-ce parce qu'il n'y avait aucun danger personnel à braver en attaquant une si misérable faction, et qu'on s'embarrasse peu d'être utile si l'on ne peut aussi prétendre aux honneurs du courage?

Est-il nécessaire de le dire?... Les louanges de ces hommes sont meurtrières pour le gouvernement, contre qui ils tournent l'influence et l'autorité qu'exercent toutes les paroles et toutes les opinions que le public croit appartenir au PREMIER CONSUL; elles sont meurtrières pour le PREMIER CONSUL même, car, en annonçant et en préparant le retour à l'ancien régime, elles font désirer l'accélération de la marche des choses, et la prochaine fin d'un intérim qui, quelque doux qu'il soit, laisse toujours le mal de l'incertitude. Elles sont meurtrières pour le PREMIER CONSUL, en ce que, déprimant, rabaissant tout ce qui l'entoure, elles montrent aux ennemis de l'État, comme nous l'avons déjà dit tant de fois, le point où il suffit de frapper pour tout détruire; elles lui sont contraires alors même que, mêlées à d'humbles rétractations, elles ont l'air d'implorer un refuge contre l'indignation publique; car, ce n'est pas lorsque des Daves insolents, fuyant le fouet vengeur, embrassent la statue des dieux, que les adorateurs se pressent avec le plus de respect et d'amour autour d'elle.

Quels aimables signes, quels heureux effets

Il respecte pour inspirer le respect; il est affectueux pour préparer à l'affection. On le voit occupé du soin de plaire lui-même pour ne rien faire perdre au lecteur du plaisir de contempler son héros; on le voit jaloux de considération, pour ne point affaiblir les hommages qu'il veut lui attirer; il a besoin de se sentir digne d'éloges pour ne pas se croire indigne de louer.

Autant les citoyens se plaisent à unir leur voix à cette voix amie pour célébrer le chef de l'Etat, et à confondre leurs éloges avec ceux qu'elle donne à ses vertus, à ses actions, autant ils se révoltent contre les louanges d'où sortent pour eux la menace et l'outrage, et qui ne sont pas moins offensantes pour celui qui en est l'objet que pour ceux qui les lisent.

distinguent les éloges donnés par une affection | qu'à des regards bienveillants et respectueux. sincère, éclairée, vertueuse, de ces éloges donnés par des passions malfaisantes, qui ne flattent jamais la puissance sans menacer la faiblesse, ne montrent les vertus du chef de l'État que comme une arme à leur usage, n'en félicitent un parti qu'en faisant trembler l'autre, ne parlent de sa bonté que comme d'une faveur réservée à peu d'élus, et ne montrent dans sa justice qu'une sévérité terrible au plus grand nombre! Que les éloges de l'homme éclairé, probe, affectionné, sont différents! Leur but est moins de plaire que de servir; ils tendent moins à satisfaire celui à qui ils s'adressent qu'à le rendre plus cher à ceux qui l'aiment, à le montrer plus grand aux yeux de ceux qui l'admirent, à ramener à lui les ingrats qui le méconnaissent, à vaincre les préventions de ses ennemis, à inspirer plus de respect à ses détracteurs, à le montrer plus digne des hommages de tous; ils tendent à accroître ses forces en le faisant jouir de tous ses droits sur l'amour du peuple, seul fondement solide du pouvoir, et à l'accroissement de ses droits, par la jouissance des forces qu'il a tirées de l'amour du peuple Cette louange, dans laquelle ne peut entrer l'adulation, ces éloges, qui, n'admettant rien de ce qui pourrait offenser les citoyens, ne peuvent rien admettre de corrupteur pour le pouvoir, ont toujours pour objet les actions que tout le monde bénit, les dispositions auxquelles tout le monde a intérêt, les qualités que tout le monde aime. Dans des temps qui suivent de près les discordes publiques, l'homme affectionné exalte, non ce que le chef de l'Etat fait pour un parti, mais ce qu'il fait pour la réunion de tous; il exalte sa modération, son impartialité, sa prudence. Ses éloges ne sont que des hommages aux vertus, aux actions qui font le bonheur de tout le monde, et des avertissements donnés à la gratitude publique qui fait le bonheur des puissants vertueux. Non content d'éviter tout ce qui pourrait effaroucher ou aliéner quelques esprits, l'homme affectionné s'attache de plus à tout ce qui peut disposer tout le monde à remarquer, à bien sentir ses éloges. Il compose l'écrit où il a eu l'intention de les déposer avec plus de dignité, de douceur, de persuasion, de recueillement, qu'il n'en eût apporté peutètre sans ce motif. Il ne veut offrir ce dépôt

Tout ce qui est contraire au PREMIER CONSUL est contraire à la patrie, et, par cette raison, les éloges de la faction ont été un de mes motifs pour l'attaquer. Certes, il était temps, il était urgent de le faire, il y a six semaines, quand je l'ai entrepris; il était temps de rassurer les amis de la patrie à l'approche du moment où le chef de l'Etat dévait s'exposer, pour la république, à de nouveaux périls; où Londres, Edimbourg et Varsovie devaient vomir à Paris des assassins; il était temps alors de faire cesser des incertitudes que vous aviez semées, de réfuter des opinions que vous aviez accréditées; il était temps de prouver que la Révolution n'était point anéantie, que ce que vous entendez par l'ordre légal des choses n'était point rétabli, comme vous le disiez avec M. Ferrand, et qu'ainsi l'ordre légal des personnes n'était point prêt à revenir, comme bien des gens pouvaient le croire d'après vous et lui; il était temps de frapper sur des opinions qui, en provoquant un second Monck, devaient en faire naître plusieurs...; il était temps, et je l'ai saisi par honneur, par devoir, j'ajouterai, sans rongir, par intérêt; car tout ce que je suis, tout ce qui m'appartient, tout ce que j'aime, tout ce que j'honore est engagé dans la Révolution. Je l'ai saisi, ce moment, après m'être assuré toutefois que mon attaque protégerait votre existence contre votre longue persévérance à nuire; après avoir établi que réfuter et démentir vos discours et vos insi| nuations était utile, et assuré le chef de l'Etat

que vous supprimer serait dangereux; après avoir prié par écrit le directeur de la police, le jour même de sa nomination, de ne point intervenir dans un procès où il s'agissait d'éclairer le public, et de ne pas m'exposer à rougir de mon dévouement par des rigueurs que mes écrits paraîtraient avoir provoquées... Je l'ai saisi, et j'ai recueilli d'heureux fruits de mon entreprise: la Révolution a été vengée de vos outrages, et le gouvernement l'a été de vos éloges; les bons citoyens m'ont applaudi et ont repris courage; des paroles patriotiques sont sorties de plusieurs bouches habituées à maudire la république; vous avez rétracté vous-mêmes vos discours; vous avez loué des hommes à qui vous prodiguiez d'autant plus l'insulte qu'ils méritaient plus vos respects; vous critiquez avec plus de décence et de ménagement; plusieurs de vous se taisent. Que pouvait désirer de plus un citoyen qui voulait confondre votre impudence et faire honte aux honnêtes gens de leur crédulité?

téraire, dont l'auteur, impitoyable régent, a tous les matins la férule levée sur tous les hommes de lettres.

Secondement, il est de fait qu'un grand nombre de lecteurs cherchèrent avec inquié tude le sens de l'article dont il s'agit, et qu'ils s'alarmèrent des idées qui s'offrirent à leurs esprits, lorsqu'ils considérèrent le plaisir que ressentait l'auteur de l'article, tant il inspire de confiance aux bons citoyens.

En troisième lieu, il était fort naturel que les personnes à qui le mot de bienfait ne présentait pas l'idée de l'expédition d'Angleterre cherchassent le sens de ce mot entre les idées que l'on peut regarder comme les plus familières et les plus agréables aux auteurs du journal, entre celles où conduisait leur grand système de flétrir les principes de la Révolution, et de ramener l'ordre legal des personnes par l'ordre légal des choses, ainsi que l'a conçu ce M. Ferrand, tant admiré, tant loué dans le Mercure et dans le Journal des Debats. C'était dans des idées de ce genre qu'il était raisonnable de chercher l'explication du mot de bienfait; car il est fort raisonnable d'interpréter les paroles obscures par les sentiments connus de ceux qui les profèrent, comme de juger des sentiments des hommes par leur langage habituel et l'ensemble de leur conduite.

Postscriptum. Le rédacteur du Journal des Débats s'est violemment récrié, dans la feuille du 4 ventôse, contre le rapprochement que nous avons fait entre l'annonce du bien fait qu'il attendait du PREMIER CONSUL, et dont l'heure, disait le journal, approche, et le passage du livre de M. Ferrand où cet écrivain annonce un Monck second, lequel se réserve la connaissance du moment convenable pour placer la clef de la voute. Personne n'a douté, dit le rédacteur du Journal des Débats, que le bienfait dont nous parlions ne fût l'expédition d'Angleterre, dont les apprêts se poursuivent avec la plus grande célérité. D'abord, on n'a jamais appelé bienfaits des expéditions militaires, des victoires, des conquêtes, quelque glorieuses et quelque utiles qu'elles aient pu être. Les bienfaits sont les actes de la bienfaisance; les expéditions militaires sont des actes de la politique, du génie guerrier, de la vaillance. Il aurait été aussi ridicule de dire: Guillaume le bienfaisant, que de dire: Stanislas le conquérant. Il était donc fort naturel que tous les lecteurs du Journal des Débuts n'attachassent pas l'idée d'une conquête au mot bienfait. On ne devait pas s'attendre à trouver un contre-sens dans un article de critique lit-gration?

Eh! quelle qu'ait été la justesse ou l'erreur de notre interprétation, qui voudra écouter les plaintes d'hommes dont les écrits n'ont cessé depuis deux ans de corrompre l'esprit public, de susciter une funeste réaction du parti vaincu sur le parti victorieux, de miner l'autorité et d'humilier tous les amis de la république; d'hommes qui ont fermé l'accès des lettres, seul domaine où ils aient pu mettre le pied, à tous les talents engagés à la Révolution; se sont arrogé le droit de vie et de mort sur tout écrivain qui oserait franchir leurs barrières; ont voulu étouffer, dans le siècle où nous vivons, les talents hérités du siècle où nous avons vécu, se rendre maîtres de ce siècle naissant, le mettre en quelque sorte en interdit, le tenir dans une espèce d'excommunication avec le passé et l'avenir, jusqu'au moment qu'il leur a plu sans doute de marquer pour sa réinté

OPUSCULES.

PARAGRAPHE DIX-NEUVIÈME.

ÉCONOMIE POLITIQUE, FINANCES, IMPOTS, EMPRUNTS, AMORTISSSEMENTS, ETC., ETC.

de Diderot, de Mably et de Rousseau.

(Note de l'éditeur.) Dans ce paragraphe, je n'ai | bespierre avaient été de simples continuateurs inséré que des articles qui ont été imprimés dans les journaux, en y ajoutant toutefois quelques pièces inédites qui se liaient en quelque sorte à ces articles.

Je placerai ailleurs les rapports à l'Assemblée constituante, où mon père était rapporteur du comité des finances, ainsi que les ouvrages traitant quelques points de doctrine économique, les études, les Mémoires, etc., enfin tout ce qui, par son importance et ses développements, sort de la catégorie des Opuscules, qui, comme la plupart des articles insérés ici, ont été écrits rapidement, hic et nunc, pour répondre

à quelque circonstance urgente, à quelque besoin du moment.

DE LA PROPRIÉTÉ.

DE QUELQUES PHILOSOPHES QUI L'ONT ATTAQUÉE, ET DES HOMMES QUI ACCUSENT DE CES ATTAQUES TOUS

LES PHILOSOPHES ET LA PHILOSOPHIE.

Quelques écrivains distingués ont chargé les philosophes, la philosophie même, de cette épouvantable masse de crimes dont l'année 1793 a, pour la première fois, chargé l'histoire des hommes.

Ils ont avancé que tous les crimes de la Révolution avaient été une conséquence nécessaire des maximes des philosophes; que les Hébert et les Chaumette, les Marat et les Ro

Ils disent avoir trouvé dans l'interprétation de la nature de Diderot tout ce qui a conduit à l'athéisme de 1793, à la spoliation des églises, à la persécution des prêtres; dans quelques lignes du discours de Rousseau sur l'inégalité des conditions, dans le Code de la Nature attribué à Diderot, dans tous les ouvrages de Mably, le système du renversement de la propriété et de l'égalité absolue. Malheureusement leur assertion a été, sinon justifiée, du moins très appuyée par les refrains habituels des grands scélérats de 1793, qui, en commettant leurs crimes, avaient sans cesse le mot de philosophie à la bouche, et, plus récemment encore, par les écrits secrets de la Conspiration de Babeuf, où les textes de Rousseau, de Diderot, de Mably, sont disertement commentés, et où l'on en déduit, avec une merveilleuse dialectique, la légitimité d'une nouvelle subversion de la France, plus complète encore que les précédentes!

Entre les écrivains qui se prévalent de ces circonstances contre la philosophie, il est des gens de mauvaise foi, des ambitieux, qui briguent la faveur publique sans titre pour l'obtenir, et qui, afin de s'assurer de l'opinion, croient d'abord nécessaire de l'égarer. A

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