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AVERTISSEMENT.

COMME bien des personnes, surtout les Prédicateurs, n'ont pas toujours le loisir de lire tout un Sermon, et qu'ils sont quelquefois bien aises d'en voir d'abord toute la suite, on a cru leur faire plaisir de réduire les Sermons contenus dans chaque volume, et d'en mettre l'abrégé à la fin du volume, en forme de Table. On pourra tirer encore de ces abrégés deux autres avantages. Car plusieurs apprendront de là, comment, en composant un discours, on doit, avant toutes choses, en arranger la matière et lui donner de l'ordre. Et comparant ensuite les abrégés avec les Sermons, on verra de quelle manière on peut étendre, orner, et relever par l'expression, les pensées mémes les plus simples et les plus communes.

TABLE DES SERMONS,

AVEC L'ABRÉGÉ DE CHAQUE SERMON.

Nota. Le premier chiffre marque la page où commence l'article que l'on
abrége, et le second, la page où ce même article finit.

TABLE ET ABRÉGÉ DES SERMONS.

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nous-mêmes: Scio cui credidi; Je ne sais si je mériterai la ré-
compense que Dieu prépare à ses élus; mais je sais que si je la
mérite, je l'aurai. Je ne suis pas sûr de moi; mais je suis sûr du
Dieu que je sers, parce que je suis sûr de sa bonté, de sa fidé-
lité, de sa puissance. Les saints en étoient sûrs, et cette assu-
rance soutenoit leur zèle et leur ferveur. P. 5.

Un mondain ne peut tenir ce langage à l'égard du monde et
des récompenses du monde; mais souvent il doit dire tout au
contraire : Je sais que par rapport au monde, j'ai fait mon de-
voir; mais je ne sais si le monde m'en tiendra compte : je suis
sûr de moi; mais je ne suis pas sûr de ceux qui sont les maî-
tres et les distributeurs des grâces. Il peut dire dans un sens
tout opposé à celui de saint Paul : Scio cui credidi. Je sais quel
est ce monde à qui je me suis attaché, et combien il y a peu de
fonds à faire sur lui. Or, n'avoir rien sur quoi l'on puisse comp-
ter, c'est ce qui afflige et qui désole. P. 6.

Trois causes de l'incertitude des récompenses du monde.

1. C'est qu'il y a des mérites que les hommes ne connoissent

pas. 2. C'est qu'il y a des mérites, quoique connus des hommes,

qui ne leur plaisent pas. 3. C'est qu'il y a des mérites que les

hommes estiment et dont ils sont même touchés, mais qu'ils

ne récompensent pas, parce qu'ils ne le peuvent pas. P. 7.

1. Des mérites que les hommes ne connoissent pas. Par ce

seul principe, combien dans le monde de mérites perdus? Mais

Dieu connoît tous nos mérites. Il connoît les mérites obscurs

aussi bien que les éclatans: sujet de consolation pour les hum-

bles. Il connoît jusques à nos intentions et à nos désirs sujet

de consolation pour les foibles. Il connoît jusques à nos moin-

dres actions sujet de consolation pour les pauvres. Il connoît

dans chaque action tout son prix, et il y proportionne la récom-

pense sujet de consolation pour les ames fidèles et ferventes.

Par rapport au monde, point de mérites que le temps n'efface:

mais Dieu n'oublie rien. P. 7-9.

puissans. Au lieu que rien ne peut excéder le pouvoir de Dieu, qui est infini. P. 10, 11.

Nous sommes donc sûrs de Dieu. D'où David tiroit cette sainte conclusion : qu'il vaut bien mieux se confier dans le Seigneur, que dans les hommes, et dans les princes mémes de la terre. P. 11, 12.

Ce n'est pas qu'on ne puisse et qu'on ne doive servir les princes et les maîtres du siècle : mais à combien plus forte raison devons-nous servir Dieu; et si nous avons tant d'ardeur pour des récompenses qui, par tant de raisons, nous peuvent manquer, combien sommes-nous inexcusables de ne rien faire pour cette récompense souveraine qu'un Dieu nous assure. P. 12,

13.

II. PARTIE. Récompenses du monde, récompenses vides et défectueuses; au lieu que la récompense des saints est une récompense abondante. Car, c'est une récompense, 1. qui surpasse, ou du moins qui égale nos services; 2. qui, par elle-même, est capable de nous rendre parfaitement heureux. Deux propriétés dont nulle ne convient aux récompenses du monde. P. 13, 14.

1. Récompense qui surpasse tous nos services. Que ne fait-on pas tous les jours pour la fortune du monde; et dès qu'on y est parvenu, par combien d'épreuves n'en reconnoît-on pas la vanité et le néant? beaucoup de travail et peu de fruit. P. 14,

pour

15.

Mais le moindre degré de la gloire des saints est infiniment audessus de tout ce qu'ils ont entrepris ou souffert Dieu. Ce qui faisoit dire à saint Paul, que toutes les souffrances de la vie, ne sont pas dignes de la gloire que Dieu nous réserve. Venez, est-il dit au bon serviteur dans l'évangile : vous avez été fidèle en peu de choses entrez dans la joie de votre Dieu, entrer dans parce que la joie de votre Dieu est trop grande pour

vous.

P. 15, 16.

2. Récompense capable par elle-même de nous rendre parfaitement heureux. Voit-on des grands et des riches dans le monde qui soient contens? Ne forment-ils pas sans cesse de nouveaux désirs, parce qu'ils ne trouvent rien, ni dans les biens, ni dans les honneurs du monde, qui remplisse leur cœur? P. 17, 18.

Mais, Seigneur, s'écrioit David, je serai rassasié, quand vous me découvrirez votre gloire. La foi même nous l'enseigne; et nous n'en devons point être surpris, puisque Dieu ou la possession de Dieu sera la récompense des saints. P. 18—20.

Un préjugé sensible de cette vérité, c'est qu'en effet, dès

cette

cette vie, nous voyons des hommes qui se tiennent et qui sont réellement heureux de ne posséder que Dieu, et de ne s'atta'cher qu'à Dieu. Nous ne voyons point de riches contens de leurs richesses, d'ambitieux contens de leur fortune, de sensuels contens de leurs plaisirs ; et nous voyons des pauvres évangéliques contens de leur pauvreté, des humbles contens de leurs abaissemens, des chrétiens crucifiés et morts au monde, contens de Jeurs austérités et de leurs croix. P. 20, 21.

Quelle onction intérieure n'ai-je pas goûté moi-même, Seigneur, à certains momens où vous bannissiez de mon cœur les vains plaisirs, pour y entrer à leur place? Et intrabas pro eis. Or, si Dieu remplit ainsi notre cœur sur la terre, que sera-ce dans le ciel ? P. 22.

III. PARTIE. Récompenses du monde, récompenses caduques et périssables; au lieu que la récompense des saints est une récompense éternelle. Les athlètes courent dans la carrière et combattent, pourquoi ? Pour une couronne corruptible; mais nous, reprenoit l'Apôtre, si nous travaillons, c'est pour une couronne immortelle. P. 23,

En effet, toutes les récompenses du monde sont passagères. Combien de fortunes avons-nous vu tomber? combien tombent encore tous les jours; et de celles qui paroissent maintenant les mieux établies, combien tomberont? Toutes au moins finissent à la mort. Or, cela seul ne doit-il pas suffire pour nous en détacher ? Si ceux que nous avons connus les plus avides des récompenses du siècle, avoient pu prévoir ce qui devoit leur arriver, bien loin de les rechercher avec tant d'ardeur, ils n'auroient pu gagner sur eux de faire seulement une partie de ce qu'ils ont fait, et de se donner tant de peines pour des biens si peu durables. P. 23-25.

Il n'y a que la récompense des justes qui ne passe point, parce qu'elle est en Dieu, qui ne peut changer. Eternité de puissance, éternité de bonheur, éternité de gloire; telle est l'heu reuse destinée des élus de Dieu. P. 26.

Nous voyons dès maintenant comme un rayon de cette gloire dans ce culte perpétuel que l'Eglise rend aux saints, et qu'elle leur rendra jusqu'à la fin des siècles. C'est pour cela que leurs fêtes sont instituées, et que chaque année on renouvelle le sou venir de leurs vertus. P. 27.

Pouvons-nous donc assez estimer cette récompense éternelle? Malheur à nous, si toute notre récompense est pour ce monde,

TOME I.

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