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CATECHISMES

PHILOSOPHIQUES, POLÈMIQUES, HISTORIQUES,

DOGMATIQUES, MORAUX, LITURGIQUES,

DISCIPLINAIRES, CANONIQUES, PRATIQUES, ASCETIQUES
ET MYSTIQUES.

IDE

Feller, Aimé, Scheffmacher, Rohrbacher,
Pey, Lefrançois, Allëtz, Almeyda,
Fleury, Pomey, Bellarmin, Meusy,
Challoner, Gother, Surin et Olier.

ANNOTEES ET PUBLIEES PAR M. L. MIGNE, EDITEUR DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE
DE LA SCIENCE ECCLESIASTIQUE.

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CONTENANT FELLER, AIMÉ, SCHEFFMACHER, ROHRBACHER, PEY.
LEFRANÇOIS, ALLETZ ET ALMEYDA.

PARIS,

CHEZ L'ÉDITEUR,

AUE D'AMBOISE, HORS LA BARRIÈRE D'ENFER.

1842.

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DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CONTENUS DANS CE PREMIER VOLUME.

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Le but de ces 16 catéchismes est 1° de prendre l'homme à l'état d'incrédulité pure, ou de douté, ou même
de croyance, mais de croyance sans action sur la pratique, pour lui donner la foi, la conviction et les œuvres
2' de le faire passer par tous les degrés de la science et de la vie chrétienne, en lui apprenant ce qu'il doi、
savoir, croire et pratiquer; 3° de le pousser jusqu'au spiritualisme le plus consommé en l'initiant à tous les
secrets des voies intérieures. Ainsi ces catéchismes peuvent être rangés en trois grandes catégories.
Les philosophiques qui mènent à la foi, la confirment, l'augmentent et la fertilisent.

Les doctrinaux qui produisent la science, la dirigent et la fixent.

Les spirituels qui mènent à la perfection et y font trouver le bonheur.

Dans les premiers, on se défend et on attaque; on détruit et on établit Dans les seconds, on développe la
science chrétienne.. Dans les troisièmes, on fait monter de degré en degré jusqu'au plus haut sommet de la
sainteté, c. a. d. au perfectionnement complet de la chair, de l'intelligence et de la volonté humaines.

Les catéchismes français ne suffisant pas seuls pour atteindre ce but, on a été forcé d'avoir recours à un
Belge dans Feller, à un Allemand dans Scheffmacher, à un Portugais dans Almeyda, à un Italien dans Bellar-
min, à deux Anglais dans Challoner et Cother. Nous pensons que le lecteur ne sera pas fâché de cette néces-
sité, vu qu'elle donne à nos catéchismes un caractère imposant d'universalité. Nous préparons, pour un peu
plus tard, un grand cours de catéchismes qui, ce nous semble, laissera peu à désirer pour ètre bien actuel,
bien complet et bien pratique.

WFP!MERIE DE MIGNE 4 MONTROUCK-

FRANÇOIS DE FELLER naquit à Bruxelles, le 18 août 1735. Son père, secrétaire des lettres du gouvernement des Pays-Bas, fut anobli pour ses services par l'impératrice Marie-Thérèse. C'est dans Luxembourg et chez son aïeul maternel que le jeune de Feller passa ses premières années; les Jésuites qui dirigeaient le college de cette ville furent ses instituteurs. La surveillance sévère de son aïeul et les soins de ses maîtres lui firent employer fructueusement des années précieuses trop souvent perdues dans la dissipation et les plaisirs. Feller, dans un âge plus avancé, reconnaissait qu'il ne devait qu'à ces circonstances heureuses l'habitude du travail qu'il avait contractée de bonne heure. Envoyé à Reims, il y fit avec distinction son cours de philosophie, et y soutint des thèses ou il fut fort applaudi. Il montra un goût particulier pour la physique et les sciences exactes. Elevé dans la piété, et adonné depuis son enfance à l'étude, ce double penchant tourna ses vues vers l'institut des jésuites, qui unissait l'exercice des vertus religieuses à l'amour et à la culture des lettres. Il entrà, vers la fin de septembre 1754, au noviciat de la société, à Tournai. C'est alors qu'il ajouta à son prénom celui de Xavier, saint auquel il eut toute sa vie une dévotion particulière; mais Dieu le soumit à une rude épreuve. Pendant la première année de sa probation, il lui survint une telle faiblesse d'yeux, que souvent il en perdait presque totalement l'usage. Il savait que cette incommodité était un obstacle à son admission définitive. La crainte d'être exclu d'un état auquel il se croyait appelé le tourmentait. Dans cette perplexité cruelle il s'adressa avec ferveur au Dieu qui a dit: Demandez et vous recevrez. Il éprouva d'abord un peu de soulagement, et bientôt les symptômes qui l'inquiétaient disparurent entièrement. Lorsqu'il eut fini son temps d'épreuve, et qu'il eut été admis au nombre des membres de la société, il fut, suivant l'usage de l'institut, employé a l'enseignement. Il professa les humanités à Luxembourg et à Liége, puis la rhétorique et les belles lettres. L'habitude des classes, un travail assidu, une mémoire des plus heureuses avaient prodigieusement étendu ses connaissances. Il possédait parfaitement les auteurs anciens; il savait par cœur Virgile, Horace, et plusieurs autres écrivains de l'antiquité, et il pouvait les expliquer de mémoire. Toutefois le soin donné aux ouvrages profanes n'avait pas ralenti ses études religieuses: l'Ecriture sainte et l'Imitation de Jésus-Christ n'étaient pas moins présentes à sa mémoire que les auteurs classiques, et l'on assure qu'il suffisait de lui indiquer un chapitre de la Bible ou d'A-Kempis, pour qu'aussitôt il le récitât tout entier. Ses leçons formèrent d'excellents élèves, dont les prémices littéraires, recueillies dans les Musa Leodienses, attestaient l'habileté du maître.

Après avoir fourni sa carrière dans l'enseignement, le P. de Feller fut envoyé à Luxembourg pour y apprendre la théologie. Il s'était, de longue main, préparé à cette étude nouvelle. Pendant qu'il enseignait la rhétorique, il avait lu les principaux ouvrages des Pères; et il avait parcouru à plusieurs reprises la théologie dogmatique du P. Petau. Cette science ne lui offrit que peu de difficultés: il trouva du temps pour une autre tâche qui lui fut imposée. On le chargea de prêcher en latin le carême devant un auditoire nombreux, composé de jeunes gens qui étudiaient à Luxembourg la théologie, la philosophie et la rhétorique. On fut étonné de la facilité avec laquelle Feller s'acquitta de ce ministère; on ne le fut pas moins de la beauté et de la solidité de ses discours. Cependant il ne les écrivait point, et quelques heures de méditation lui suffisaient pour disposer dans sa mémoire le développement de divers points qu'il avait à traiter.

Le P. de Feller n'avait pas fini son cours de théologie en 1763, lorsque les jésuites furent supprimés en France. Le roi Stanislas les avait conservés en Lorraine, et l'impé ratrice Marie-Thérèse dans ses états héréditaires. Une partie des Jésuites français reflua dans les colléges des Pays-Bas; pour leur faire place, les jeunes jésuites qui n'avaient point achevé leur théologie allèrent la continuer dans d'autres provinces. Le P. de Feller était de ce nombre, et fut envoyé à Tirnau, en Hongrie, où les jésuites avaient un bel établissement; il y fut bien reçu, et son mérite ne tarda point à s'y faire connaître. On le chargea de prononcer divers discours académiques; il le fit de manière à augmenter encore la bonne opinion qu'on avait conçue de lui. Il passa dans les pays étrangers environ cinq ans dont il profita pour augmenter son instruction. Ayant obtenu la permission de voyager, il parcourut la Hongrie, l'Autriche, la Bohême, la Pologne, et une partie de l'Italie, ses tablettes à la main, observant les mœurs et le caractère des peuples, et notant ce que les divers lieux offraient d'intéressant ou de curieux pour l'histoire, la physique, l'histoire naturelle, l'agriculture, le commerce, etc. Il visitait les bibliothèques, les archives des monastères, les manufactures, et descendait jusque dans les mines; de sorte qu'il revint avec de bons mémoires, pleins de faits et d'anecdotes, qu'il a depuis mis en ordre, en y ajoutant des observations recueillies dans d'autres pays, où depuis il eut occasion de voyager. Cet ouvrage précieux a été publié en 1820 Une)

CATÉCH. PHILOS. 1.

Le P. de Feller revint dans les Pays-Bas en 1770. Le 15 août de l'année suivante, il s'engagea par les quatre vœux. Il enseigna encore à Nivelle depuis son retour; mais ses supérieurs lui firent quitter cette carrière pour celle de la prédication. C'est là que sa belle mémoire, chargée des richesses que de longues études lui avaient acquises, le servit merveilleusement; s'il n'improvisait point ses sermons, du moins il n'avait pas besoin d'une longue préparation. On assure qu'il ne commençait son plan que l'avant-veille du jour où il devait prêcher; le lendemain il employait quelques heures à le méditer, et le troisième jour il prononçait son discours avec une facilité d'élocution qu'on aurait crue être le produit d'un long travail.

C'est au milieu de ces occupations que le P. de Feller eut la douleur de voir abolir un institut qu'il chérissait, et où il avait passé ses plus belles années. Il remplissait alors les fonctions de prédicateur dans le collége des jésuites à Liége; il prit l'habit d'ecclesiastique séculier, et ne quitta point cette ville. II se dévoua à la profession d'homme de lettres, si souvent dégradée par des productions coupables, et il résolut de l'ennoblir en consacrant sa plume à la composition d'ouvrages utiles à la religion. Il publia plusieurs écrits jusqu'en 1787, époque où éclata la révolution brabançonne.

En 1794, l'approche des armées françaises et leurs succès dans la Belgique obligèrent l'abbé de Feller de quitter Liége. Il se retira en Westphalie, où l'évêque de Paderborn l'accueillit avec bienveillance, et lui donna un logement dans l'ancien collége des jésuites. Au bout de deux ans il quitta ce séjour pour aller à Barteinstein, résidence du prince de Hohenlohe, qui l'avait invité à s'y rendre; enfin, en 1797, il se fixa à Ratisbonne. Le prince-évêque de cette ville lui fit l'accueil le plus favorable, l'admit dans son intimité, et s'en faisait accompagner dans ses voyages à Freysingen et à Berchtesgaden, domaines de son évêché. Des offres avantageuses avaient été faites à l'abbé de Feller; il aurait pu trouver un établissement en Italie et en Angleterre ; mais il préféra à ces différents partis l'honorable hospitalité que lui accordait le prince-évêque, jusqu'à ce qu'il pût retourner dans sa patrie, vers laquelle se portaient tous ses vœux, et qu'il ne devait plus revoir.

Au mois d'août 1801, il fut saisi d'une fièvre lente qui, sans paraître d'abord dangereuse, mina insensiblement ses forces. L'hiver avait semblé lui rendre quelque vigueur, lorsque la fièvre qui l'avait quitté le reprit au printemps, et le progrès du mal lui fit bientôt sentir que sa fin approchait. Il se prépara à la mort avec le calme d'un vrai chrétien. Le 27 avril 1802, il se fit apporter le saint viatique, qu'il reçut avec une foi vive. Le 12 mai suivant, ayant éprouvé une faiblesse, il demanda qu'on lui lût les prières des agonisants. Il languit encore quelques jours, et le 21 mai 1802 il expira dans de grands sentiments de piété.

y

Si la mort de Feller fut une perte pour les lettres, elle n'en fut pas une moins grande pour la religion qu'il avait constamment défendue contre les attaques de l'incrédulité et les sophismes de la philosophie moderne. Il avait repoussé toutes les innovations dangereuses. Doué d'une piété solide et éclairée, il était resté très-attaché à son institut, qu'il regardait avec raison comme saint et utile, et il regretta toute sa vie l'état religieux. Rejeté dans le monde, il vécut comme il aurait fait dans un collége de jésuites, fidèle aux mêmes devoirs, pratiquant les mêmes exercices, livré aux mêmes travaux. Son dévouement pour le saint Siége ne se démentit point. Animé des intentions les plus droites, mais dominé par une vive imagination, on put quelquefois lui souhaiter plus de mesure, jamais plus de zèle. Dans la société, il était doux complaisant et poli; ses amis étaient nombreux et tous dignes d'estime. Il a beaucoup écrit, et a toujours cherché avec bonne foi la vérité ; jamais aucun autre intérêt n'a guidé sa plume. On a de lui: 1 Jugement d'un écrivain protestant, touchant le livre de Justinus Febronius, 1771. C'est la réfutation du fameux ouvrage de M. de Hontheim, évêque de Myriophite et suffragant de Trèves, qui par la suite en rétracta la doctrine. 2o Entretiens de Voltaire et de M. P., docteur de Sorbonne, sur la nécessité de la religion chrétienne et catholique, par rapport au salut. 3° Lettre sur le dîner du comte de Boulainvilliers, facétie de Voltaire. 4° Examen critique de l'Histoire naturelle de M. de Buffon. L'abbé de Feller y attaque la théorie de la terre de cet auteur. 5° Une édition de l'Examen de l'évidence intrinsèque du christianisme, traduit de l'anglais de Jenyns, avec des notes, 1 vol. in-12, 1779. Jenyns, l'un des lords du commerce, après avoir été fort religieux dans sa jeunesse, tomba dans le déisme. 6° Dissertation en latin sur cette question: Num sola rationis vi, et quibus argumentis demonstrari potest non esse plures uno deos, et fueruntne unquam populi aut sapientes qui hujus veritatis cognitionem absque revelationis divinæ ad ipsos propagate auxiliis habuerunt? Cette question avait éte proposée par l'académie de Leyde. Le prix fut adjugé à un discours où l'auteur avançait que la croyance d'un seul Dieu n'était fondée sur aucune preuve démonstrative, paradoxe que releva l'abbé de Feller dans une autre dissertation insérée dans son journal du 1er octobre 1780. 7° Une édition des Remontrances du cardinal Bathiani, primat de Hongrie, à Joseph II, empereur, au sujet de ses ordonnances touchant les ordres religieux et d'autres objets, 1 vol. in-8°, 1782, en latin et en français. Lorsque ces remontrances furent rendues publiques, une lettre, sans nom d'auteur, les attaqua; Feller v répondit victorieusement. 8° Une édition de l'Histoire et fatalités des sacriléges vérifiés par des faits et exemples, etc., par Henri Spelman, avec des additions considérables et des extraits, en latin et en français, des livres des Machabées et autres livres saints, 1789. 9° Traité sur la mendicité, 1775. L'abbé de Feller n'en est que l'éditeur; mais il y a fait des changements considérables et beaucoup d'additions. 10° Discours sur divers sujets de religion et de morale, Luxembourg, 1777, 2 vol. in-12. 11° Une édition de la Vie de saint François-Xavier; c'est

celle du P. Bouhours, mais augmentée de quelques opuscules de piété. 12° Véritable état du différend élevé entre le nonce apostolique de Cologne et les trois électeurs ecclésiastiques; ouvrage plein de détails curieux sur ces disputes. 13° Supplément au Véritable état, etc., continuation du sujet traité dans le livre mentionné ci-dessus. 14° Coup d'œil jeté sur le congrès d'Ems, précédé d'un supplément au Véritable état; ces trois ouvrages se tiennent, et sont intéressants pour l'histoire ecclésiastique de ce temps. 15° Défense des réflexions sur le Pro memoria de Saltzbourg, avec une table générale des quatre ouvrages précédents; tous sont cités presque à chaque page dans la Réponse de Pie VI aux archevêques de Mayence, de Cologne, de Trèves et de Saltzbourg, au sujet des nonciatures. 16 Dictionnaire de géographie, 1782, 2 vol. in-12; 2° édition, Liége, de 1791 à 1794, 2 vol. in-8°. 17° Observations philosophiques sur le système de Newton, le mouvement de la terre et la pluralité des mondes, avec une dissertation sur les tremblements de terre, les épidémies, les orages, les inondations, etc., Liége, 1771, 2 édition, Paris, 1778; 3° édition, Liége, 1788, avec des augmentations considérables. L'astronome Lalande écrivit contre cet ouvrage. Feller lui répondit, et la dispute en resta là. 18 Catéchisme philosophique, ou Recueil d'observations propres à défendre la religion chrétienne contre ses ennemis, Liége, 1773, 1 vol. in-8°, et Paris, 1777; il y en eut une 3 édition, Liége, 1787, 3 vol. in-8°; et une édition considérablement augmentée, Liége, 1805, 3 vol. in-12; autre édition en 1819, à Lyon, chez Guyot, 2 vol. in-8°, faite, dit-on, sur une copie revue par Feller, et chargée de corrections et de notes de sa main; enfin, et plus nouvellement encore, M la comtesse de Genlis a fait réimprimer ce livre sous le titre de Catéchisme critique et moral, par l'abbé Flexier de Reval; mais elle s'est permis d'y faire d'assez nombreux retranchements, et ce n'est pas l'édition que doivent prendre ceux qui mettent du prix à avoir le véritable ouvrage de Feller. Cet ouvrage, plein d'érudition, passe pour un de ceux où l'auteur a montré le plus de talent. Il a été traduit en allemand et en italien; on en préparait aussi une traduction en anglais. 19° Examen impartial des époques de la nature de M. de Buffon, plusieurs éditions, la 4 est de Maestricht, 1792, 1 vol. in-8°. 20° Dictionnaire historique, 1 édition en 1781, 6 vol. in-8°; une seconde édition, augmentée considérablement, parut de 1789 à 1797. Il y en eut une 3 en 1809, après la mort de Feller, mais avec la même date de 1797, condition qu'il avait exigée de son imprimeur. C'est cette même édition que l'on a reproduite en 1818, avec un Supplément. 21° Réclamations belgiques, ou Représentations faites au sujet des innovations de l'empereur Joseph II, 1787, 17 vol. in-8°. 22° Quelques Notes sur la bulle de Pie VI, Auctorem fidei, au sujet du concile de Pistoie. 23 Journal historique et littéraire, Luxembourg et Liége, 60 gros volumes. Depuis 1774 jusqu'en 1794, il en paraissait deux cahiers par mois. 24° Itinéraire du voyage de l'abbé de Feller en diverses parties de l'Europe, Liége, 1820, 2 vol. in-8°. Cet ouvrage est peutètre celui qui peint le mieux son auteur; on l'y retrouve dans sa vie privée, dans le commerce de ses amis, et l'on aime sa bonté et sa franchise. 25° Réflexions sur l'Instruction de M. l'évé– que de Boulogne (Asseline), touchant la déclaration exigée des ministres du culte catholique, par F.-X. de Feller, in-8° de 32 pages, à Liége, chez Desoër, 1800.

Préface.

Quelque abus qu'on ait fait du mot de Philosophie, il est un sens, et c'est le seul exact, où cette dénomination suppose les lumières et les honneurs de la raison; et c'est en ce sens que nous donnons le titre de philosophie à la chose la plus simple et la plus négligée par les philosophes, qui est le catéchisme des chrétiens. Nous lui laissons la possession où il est d'enseigner par demandes et par réponses, mais nous lui faisons rendre un compte sévère de ce que nous avons adopté autrefois sans résistance. Si dans quelques endroits il paraît trop simple et trop familier, on se souviendra que c'est un Catéchisme; si dans d'autres il paraît trop raisonné ou trop érudit, l'on se rappellera que c'est un Catéchisme philosophique.

C'est l'esprit de la Doctrine évangélique de se prêter à tous les esprits, et de répandre sa lumière selon la disposition de ceux qui se présentent pour la recevoir. Les sages, dit l'Apotre, y sont appelés comme les ignorants (1). Le peuple ne lira pas cet ouvrage; mais il pourra être lu avec avantage par ceux qui, en matière de croyance, ne veulent pas être peuple. Nous n'avons fait aucune difficulté de nous servir de quelques dissertations que nous avons publiées autrefois sur différents sujets. C'est un bien qui nous appartient, et que nous revendiquons. Nous avons également employé les discours que l'engagement dans le ministère évangélique nous a obligé de faire sur la verité des dogmes du christianisme. L'on s'apercevra aussi aisément de l'usage que nous avons fait des apologies anciennes et modernes du christianisme nous l'avons fait, surtout quand il nous a paru difficile de réfuter l'erreur avec plus de précision ou de force; nous avons préféré la gloire d'être toujours utile, à celle d'être toujours original; mais si nous avons employé le travail d'autrui, nous y avons ajouté le nôtre. On trouvera peut-être des réflexions neuves dans un sujet qui paraît épuisé, et des réponses à certaines objections qui semblent avoir échappé aux défenseurs de la foi; comme dans la défaite d'une grande armée quelques ennemis se sauvent par la fuite à la faveur de la multitude, sans être aperçus du vainqueur.

(1) Sapientibus et insipientibus debitor sum. Rom. 1, 14.

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