PRÉFACE. Au moment de rentrer, par un livre de quelque étendue, en communication avec le public, dont après plusieurs années, sinon, précisément de silence, au moins de rares écrits, je dois craindre d'être aujourd'hui à peu près oublié, je sens avant tout le besoin de lui bien faire connaître l'esprit qui a présidé à la composition de cet ouvrage, consacré en même temps à l'histoire et à la philosophie, ou, pour mieux dire ma pensée, à la philosophie par l'histoire: l'esprit qui y règne est double; c'est d'une part celui que je crois convenable à l'histoire; c'est de l'autre celui qui me paraît propre à la philosophie. Je voudrais essayer de les déterminer l'un et l'autre et d'en donner une explication que, afin de la rendre plus satisfaisante, je demande même la permission de ne pas renfermer dans des limites trop étroites. Quel est donc en premier lieu l'esprit de l'histoire? (de l'histoire de la philosophie, s'entend je ne parle ici que de celle-là; et, pour poser de suite la question dans ses termes les plus simples, quelle est la vraie maxime qui le contient et l'exprime? est-ce celle qui dit l'histoire pour l'histoire, sans autre fin qu'elle-même? ou celle qui la rapporte à un 108503 a |