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lui forma une compagne. Ce monde n'offre point de bonheur égal à celui de deux ames pieuses et vertueuses unies pour toujours, et par le vœu sacré qu'elles prononcèrent en présence de Dieu, et par un amour pur et fidèle constamment occupées à se rendre mutuellement heureuses dans cette vie, et pratiquant ensemble ces devoirs qui les feront parvenir à une félicité encore plus grande dans celle qui est à venir. Chaque acte de complaisance est alors pour elles autant un plaisir qu'un devoir. Chaque parole, chaque action qui contribue au bonheur de l'objet de leur amour, leur fait éprouver à elles-mêmes un sentiment plus doux que celui qu'elle inspire. La religion rendant leur humeur égale, leur conduite assurée, aucune querelle, aucune jalousie ne troublera leur paix. Leur intérêt étant pour toujours uni, leur plus grand plaisir sera de s'aider mutuellement. Avec quel empressement

le mari ne travaillera-t-il pas pour l'objet de son amour, sûr d'être récompensé en la voyant heureuse! Avec quel plaisir ne préparera-t-elle pas le feu qui doit le réjouir à son retour, le repas qui réparera ses forces! Comme elle viendra au devant de lui avec le sourire de la vertu et de la tendresse! S'il est malade, elle sera sa garde; s'il est malheureux, son consolateur. Entourés d'enfans dont les regards expriment la santé, le bonheur et l'innocence, avec quel transport formeront-ils, de concert, leurs jeunes cœurs à la piété et à la vertu! S'ils vivent ensemble jusqu'à un âge avancé, ils peuvent espérer que leurs enfans seront leur soutien et leur consolation; et même quand l'heure de l'épreuve arrivera, et que la mort appellera le mari loin de sa femme, ou la femme loin de son mari, au milieu de toutes les angoisses de ce moment terrible, ils entendront encore une voix qui leur dira de ne pas s'affli

ger comme ceux qui n'ont pas d'espérance, et de porter leurs regards vers une union éternelle, dans un monde plus · heureux.

Tel devroit être le bonheur de l'état du mariage; mais, hélas! il n'en est pas souvent ainsi, et je vais chercher à vous désigner les fautes qui en sont la cause. Premièrement si nous attendons du bonheur dans le mariage, nous devons être prudens dans notre choix. Ne pas être guidés par les yeux ou par la fan

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taisie d'un moment, mais chercher à connoître le caractère réel de celle avec qui nous devons passer notre vie. At-elle été élevée par des parens vertueux, ou a-t-elle reçu une bonne éducation de quelque autre manière? A-t-elle contracté l'habitude d'une honnête industrie et de la frugalité? Est-elle exempte de vice et fuit-elle la mauvaise compagnie? Est-elle aimée et respectée des gens vertueux? Et, par dessus tout, a-t-elle une

justę idée de ses devoirs envers Dieu ? Ce sont des points dont toute personne prudente, soit homme, soit femme, doit souhaiter d'être instruite, avant de former un lien que la mort seule peut rompre. Quand leur parole est donnée, qu'ils réfléchissent tous les deux sur l'importance de cet engagement. Ils vont former, en l'auguste présence de Dieu, un vœu qui les lie jusqu'à la fin de la vie, Qu'aucun homme, qu'aucune femme n'ose le prononcer, sans une ferme résolution de le remplir. Ce vœu est écrit dans le Ciel, et il leur sera demandé compte de son accomplissement devant le. Tribunal de Dieu.

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Secondement, n'attendez pas trop l'un de l'autre. Nous sommes tous de pauvres créatures, foibles et péchéresses, et qui avons besoin de trouver chez nos amis cette indulgence que nous espérons tous de notre Créateur. Nous sommes trop portés à croire que l'objet de notre

amour est sans défaut, et sommes d'autant plus contrariés, lorsque nous revenons de cette illusion. Le meilleur de nous a souvent tort, et le véritable amour supportera les fautes qui ne viennent pas du cœur. Un homme peut n'être pas toujours sur ses gardes et parler quelquefois sans réflexion; mais une femme douce et tendre ne le contredira pas dans un moment de colère ou de mauvaise humeur. Lors même qu'il seroit coupable de plus grandes fautes, quoiqu'elle puisse s'en affliger, elle ne lui en fera pas des reproches, mais prendra un moment plus favorable pour le ramener à la vertu. Qu'elle se souvienne toujours qu'elle a promis l'obéissance, et que Dieu lui-même a donné au mari le pouvoir sur sa femme; mais la douce influence d'une femme aimée et vertueuse est bien grande sur un cœur qui n'est par endurci dans le vice. Qu'elle s'efforce de conserver cette

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