arbre, je le prie de considérer premièrement qu'Adam, placé comme il l'étoit, ne pouvoit pas être coupable des crimes que nous envisageons comme les plus grands. Il ne pouvoit pas commettre de meurtre étant le seul homme; ni d'adultère, sa femme étant la seule femme. Il ne pouvoit pas voler, possédant déjà tout ce qui étoit autour de lui; ni commettre d'offense envers ses semblables, tant qu'il étoit seul sur la terre. Secondement, que tout ce qui peut nous éloigner du service de Dieu, que ce soit l'honneur, le pouvoir, les richesses ou le plaisir, est aussi frivole, aussi indigne de notre attention, aussi véritablement méprisable que le fruit défendu. Et enfin, qu'en réalité, l'épreuve d'Adam étoit exactement semblable à celle de tous les autres hommes; la question n'étoit pas s'il goûteroit ou non de ce fruit, mais s'il obéiroit ou n'obéiroit pas à Dieu; s'il se soumet

troit à la volonté de son créateur, s'il n'essaieroit pas d'opposer au commandement de Dieu sa propre sagesse, et s'il observeroit avec humilité et constance toutes les directions qu'il avoit reçues de Dieu.

l'Écriture nous

Tel est le précis que donne de la chute de l'homme; nous

les

apprenons de la même autorité que conséquences de cet événement, s'étendent à tous les enfans d'Adam qu'ayant perdu son innocence et dégradé sa nature, tous ceux qui descendent de lui sont nés foibles et imparfaits, enclins au péché et sujets à à la mort. Il est d'une grande importance que cela soit clairement compris, afin que nous sachions et que nous sentions combien nous sommes redevables au grand libérateur du genre humain, Jésus-Christ. La Bible nous dit que sans la sainteté, personne n'approchera du Seigneur, dont les

yeux sont trop purs pour voir le mal (Hébr. XII, 14); et l'homme le plus juste, s'il descend dans son propre cœur, ne reconnoîtra-t-il pas qu'il est trèsloin de la perfection, enclin au péché, et que s'il se repose sur sa propre intégrité, il doit trembler de paroître devant Dieu? C'est pourquoi, si une parfaite obéissance étoit requise nous pa roîtrions tous coupables devant Dieu. Mais notre Créateur miséricordieux n'a placé aucun des humains dans cette terrible situation; car même avant de prononcer le jugement d'Adam, il avoit promis sa miséricorde dans cette prophétie remarquable: La postérité de la femme brisera la tête du serpent. L'histoire entière de l'Ancien et du Nouveau Testament est un commentaire de ces paroles; nous y apprenonspartout que cette postérité promise de la femme, notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, s'est offert en sacrifice

pour les péchés du monde ; qu'ainsi que tous meurent en Adam, tous vivront en Jésus-Christ (I Cor. XV, 22); que par ses mérites, tous les fils d'Adam peuvent espérer la miséricorde et le pardon, s'ils croient en lui et s'efforcent avec humilité de faire sa volonté. Il a mis en évidence la vie et l'immortalité (2 Tim. I, 10). Il nous donnera beaucoup plus que n'a perdu Adam. Il nous placera dans un meilleur paradis; il nous rendra pour toujours heureux, si pendant notre courte épreuve dans ce monde, nous mettons toute notre confiance en lui et nous efforçons d'obéir à tous ses commandemens; même si nous avons le malheur de manquer à notre devoir, notre repentir sincère a la promesse de son pardon. Il est l'agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde ( St. Jean I, 29). Dans toute l'histoire Sainte, depuis la chute d'Adam jusqu'à -la

naissance de Christ, nous trouvons tout lié à ce grand événement. Dès le commencement, des sacrifices furent établis et offerts dans toutes les parties du monde, pour conserver le souvenir de la grande victime qui devoit un jour s'offrir en sacrifice pour tout le genre humain ; et Dieu les acceptoit lorsqu'ils étoient accompagnés de la foi en JésusChrist. Quand Dieu, à cause de la perversité des hommes, détruisit toute l'espèce humaine par le déluge, il épargna Noé et sa famille, et renouvela avec lui l'alliance éternelle. Quand Abraham fut appelé de Dieu, il lui dit qu'en sa postérité seroient bénies toutes les nations de la terre (Genèse XII, 3). Quand il plut à Dieu de séparer les enfans d'Israël des autres nations, et de leur donner une loi venant du Ciel, c'étoit pour maintenir l'attente du Rédempteur promis, par les cérémonies de cette loi, et en particulier par le