léger, dont on ne se rappelle souvent qu'avec un soupir. Ce souvenir vous soutiendra quand vous serez à votre tour en proie aux souffrances. La bénédiction de Dieu repose sur ceux qui ont rempli ses commandemens.

Puissiez-vous tous, mes chers frères, tandis que vous réfléchissez aux différentes périodes de la vie, apprendre à compter vos jours, afin d'appliquer vos cœurs à la sagesse. Tenez-vous prêts à paroître devant votre juge Céleste, et que le Chrétien puisse dire dès sa jeunesse, jusqu'à l'âge le plus avancé : Seigneur, laisse aller en paix ton serviteur suivant ta parole, puisque mes yeux ont vu ton salut.

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SERMON XVII.

SUR L'HEURE DE LA MORT.

St. Luc, XXIII, 46. Jésus ayant jeté un grand cri, dit: Mon Père, je remets mon esprit entre tes mains, et après avoir prononcé ces paroles, il expira.

APRÈS avoir suivi le Chrétien dans le cours de sa vie, depuis l'enfance jusqu'au bord de la tombe, il me reste seulement à considérer sa situation à l'heure de la mort et à la comparer à celle du méchant. Ce sera le sujet de nos réflexions aujourd'hui, et dans un prochain discours nous terminerons cette suite de méditations religieuses, en nous transportant avec les yeux de la foi audelà de cette vie passagère, et en réfléchissant sur ce qu'il nous est permis de connoître des gloires du Ciel.

Quelque différence qui puisse exister entre les hommes, il y a un événement qui leur est commun à tous c'est la mort; comment donc réfléchissentils aussi rarement sur ce sujet ? Considérez, je vous en conjure, ce que c'est que mourir, vous le voyez tous les jours et vous l'éprouverez une fois; mais avez-vous jamais envisagé sérieusement la mort? Mourir, c'est quitter tout ce qui nous est cher sur la terre. Ces plaisirs, pour lesquels nous avons trop souvent négligé nos devoirs, doivent finir un jour. Il faudra laisser derrière nous les richesses que nous avons accumulées. Nous ne verrons plus sur la terre les amis que nous avons aimés. Nos membres, forts et vigoureux, seront enroidis et glacés. Ce coeur agité cessera de battre; celui qui une fois étoit enflé d'orgueil, sera humilié dans la poussière; les vers se nourriront sur la joue de la beauté. Tout ce

que l'ami le plus tendre pourra faire alors pour nous montrer son amour sera de nous déposer dans une terre froide. Telle est la fin de l'orgueil humain, telle est celle du bonheur terrestre. Tel est le sort que le pouvoir ne peut prévenir, auquel la sagesse ne peut se soustraire. Le riche habillé de pourpre et le mendiant à sa porte se coucheront de même dans le tombeau, de même ils retourneront à la poudre dont ils ont été formés. Mes Frères, avez-vous jamais pensé à cela? Avez-vous réfléchi, que moi qui vous parle, et vous qui m'écoutez, nous serons réduits à l'état que je viens de décrire. Peut-être ne pourraije plus vous faire entendre ma voix ! Peut-être le jour du Dimanche ne se lèvera-t-il plus pour quelques-uns de vous! Avant la fin d'une année, il est probable que plusieurs de ceux qui sont présens ici reposeront dans le sépulcre. Dans peu d'années cela sera le

sort d'un grand nombre. Quelques années de plus et cela sera le sort de tous. Est-il possible que, sachant cette terrible vérité, si peu de nous se préparent à un événement qui doit arriver à tous? Nous cherchons à amasser des richesses; nous disons à notre ame: Tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années, repose-toi, mange, bois et te réjouis. Mais qui se souvient de la terrible réponse de Dieu ? Insensé, cette nuit même ton amie te sera redemandée (St. Luc, XII, 19).

Oh! mes Frères, ces pensées font trembler le plus ferme, et la religion seule peut nous les faire supporter. Mais considérons ces choses en Chrétiens et tout est changé. Il est vrai, nous mourons; mais qu'est-ce que la mort vue avec la lumière de la révélation? Si nous quittons ces amis vertueux qui nous surent si chers sur la terre, c'est pour les retrouver dans les cieux. Là, nous espé