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trer qui vous devez craindre: craignez celui qui, après avoir ôté la vie, a encore le pouvoir de jeter dans la gehenne; oui, je vous le dis, voilà celui que vous devez craindre (Luc., XII, 4). Si le Christianisme est vrai, si nous sommes fondés à espérer un bonheur céleste, à nous confier au mérite des souffrances de Jésus-Christ nous sommes par cela même fondés à croire que tout pécheur qui ne se repent pas, doit s'attendre à un châtiment dont les misères humaines ne sauroient nous donner une idée. Réfléchissez à cela, vous qui tremblez devant un juge terrestre, à l'approche d'une heure de souffrances. Pensez au vers qui ne meurt point, au feu qui ne s'éteint jamais.

Mais Jésus apparoîtra bien différemment à ceux qui lui auront été fidèles. Si ce grand jour doit révéler les péchés secrets, il révélera aussi les vertus ignorées ceux qui auront été humbles sur

la terre, seront exaltés dans les Cieux. On verra que les prières secrètes n'ont

été

pas été vaines, et que l'heure consacrée à l'examen de soi-même, n'a pas perdue. Le pauvre, le foible, l'ignorant, s'ils sont riches en vertus, seront élevés alors bien au-dessus de ceux qui les méprisèrent. Celui qui aura souffert dans ce monde sera consolé, et il bénira son Dieu de lui avoir envoyé des épreuves pour son amendement. Le simple désir de faire le bien, chez ceux à qui les moyens en furent refusés, ne restera pas sans récompense. Le Sauveur du monde, terrible en sa vengeance, mais riche en sa miséricorde, appellera ses brebis leurs noms. Celui qui mourut pour nos péchés, acceptera notre sincère, quoiqu'imparfaite obéissance. Le seul effort de lui plaire, une larme de pénitence, une prière fervente, atteindront le trône de grâce. Celui qui lava nos péchés dans son sang, complètera cette oeuvre d'a

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mour. Il dira à chaque fidèle serviteur: Entre dans la joie de ton Seigneur (Matt., XXV, 21).

Ne pouvant nous former aucune idée du bonheur céleste, je continuerai à vous citer les Saintes Ecritures, sans avoir la présomption d'y rien ajouter. St. Paul nous dit: Ce sont des choses que l'œil n'avoit point vues, que l'oreille n'avoit point entendues, qui n'étoient jamais venues dans l'esprit de l'homme, et que Dieu avoit preparées à ceux qui l'aiment (I, Cor., II, 9). Ces bienaimés du Seigneur (nous dit encore l'Écriture), semblables aux Anges, ne seront plus sujets au péché et à la mort: ils suivront pour toujours l'agneau de Dieu; et, se joignant aux légions du Ciel, ils chanteront la gloire du Roi des rois, son règne éternel et sa toute-puissance. Ce sont les espérances du Chrétien, et les promesses qu'il a reçues : son temps d'épreuves s'écoulera, Dieu lui

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même essuiera ses, larmes; il n'y aura plus de chagrins dans le royaume des Cieux, et le cœur, ne pouvant plus former de désir coupable, sera à l'abri des tentations, sous la protection divine. Les passions humaines ne viendront plus désormais troubler la paix des justes, unis alors entr'eux par un mutuel amour; ils seront heureux, et le seront éternellement : Dieu a scelle son pardon. Les heures, les jours, les années, les siècles, s'écouleront dans une joie perpétuelle, sans jamais voir de limites à ces perspectives de bonheur. Les fidèles s'élèveront de vertus en vertus, s'approchant toujours plus de la perfection, louant et bénissant Dieu, au siècle des siècles.

Quelle tâche peut paroître dure, quand elle assure une telle récompense? Est-il rien de trop pénible pour plaire à notre Seigneur, auquel nous devons tant de reconnoissance! Son joug est-il trop pe

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sant, quand il ne nous demande, pour l'amour de lui, que ce que nous ferions pour l'amour de nous-mêmes? En ne consultant que notre propre intérêt, nous renoncerions aux folies que le sage méprise, et aux vices détestés par les bons. Un homme qui vise seulement à conserver sa santé, craindra de la détruire la débauche et l'intempérance. Celui qui estime son propre bonheur ne se livrera pas à la cruauté et à l'injustice, qui lui attireroient la haine générale; il ne rebutera pas ses amis, et se gardera de manquer à son souverain. Qu'est-ce l'Eternel exige de toi? sinon que tu pratiques la justice, que tu prennes plaisir dans l'exercice de la miséricorde, et que tu marches avec humilité en présence de ton Dieu (Mich., VI, 8); qu'exige-t-il de toi, sinon que tu suives ton propre intérêt, pour être heureux dans ce monde et dans l'autre? Si nous sommes quelquefois appelés à

que

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